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A peu près comme Véro pour la gestion des conflits en récré. J'essaie souvent de montrer que la situation résulte d'une escalade, que l'un a tapé oui, mais pourquoi ? parce que l'autre l'avait tapé ou provoqué ou insulté...on discute (pas trop longtemps non plus) et parfois, ils vont se calmer sur un banc.

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Mais, tout de même, quand un élève vient nous voir en disant "machin m'a fait mal", vous trouvez que ça correspond au verbe "rapporter", vous ?

Pour moi, rapporter, c'est dire "machin a tapé machine"...

Je ne sais pas si je suis très claire :blush:

Etoile, non, pas pour moi... J'ai repris ce terme d'un post précédent, j'aurais dû le mettre entre guillemets... D'ailleurs, même dans le cas que tu cites, je ne pense pas que cela en soi : ça peut être "assistance à personne en danger" :cry: ...

D'ailleurs, je devrais bien aller jeter un oeil dans un dictionnaire : pour moi ce mot évoque une intention de nuire à l'autre en le dénonçant pour des pécadilles qui peuvent même être des inventions, assortie d'un profond désir de se faire bien voir de l'Autorité... Mais je dois me tromper :blush: !

En tout cas, clairement, ce que je n'aime pas comme comportement, c'est celui de ceux qui font du "gnagnagna...", vous voyez bien ce que je veux dire, non :D ?!

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Si tout à fait étoile :) rapporter c'est quand on n'est pas concerné par les faits (han untel il a fait ci....) mais bon c'est sûr que si le rapporteur vient rapporter quelque chose de grave (un élève en train d'essuyer les coups d'un autre) ben on est bien content qu'il vienne rapporter, ça permet d'intervenir alors que nous on n'avait rien vu ;)

Le souci c'est que les enfants n'ont pas encore la nuance entre ce qu'il est de leur devoir de rapporter (parce que grave) et ce qui ne l'est pas. C'est un truc qui vient avec le temps (l'expérience ou la maturité, je ne sais pas :huh: ) mais je pense quen tant qu'éducateur on participe à cette distinction ; c'est pourquoi c'est souvent un plus d'avoir un réglement intérieur co-signé avec les élèves. Si ce qu'ils viennent rapporter est un élément prescrit de ce règlement (il est interdit de frapper) il a tout à fait raison de venir en parler par contre si ce qu'il dit n'apparait pas dans le règlement on lui demande "est-ce interdit dans le règlement?" " non?, donc ça ne me regarde pas" bon maintenant je n'ai pas assez de recul pour savoir si cela permet à l'enfant d'intérioriser plus vite ce qui est rapportable de ce qui ne l'est pas.

Pour en revenir au sujet de départ, je suis pour interdire de taper en retour, donc je "gronde" les 2. Le souci vient souvent de la sphère familiale où parfois les parents conseillent la loi du tallion et là c'est difficile pour l'enfant d'intégrer cet interdit puisqu'autorisé et même conseillé par les parents. Déjà chez moi j'ai du mal, mes enfants ont un père qui leur dit de se défendre ("il t'embête, t'as qu'à lui mettre un coup de boule!" :cry: ) j'ai beau être là pour contre-balancer, j'imagine que mes enfants ne savent pas trop à quel saint se vouer :( ; je n'arrive pas à faire comprendre à leur père que ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner; qu'il est plus intelligent de se défendre avec des mots qu'avec les poings, que la violence qui s'étalle ensuite dans les faits divers résultent entre autre de ce genre d'éducation où l'on prone la violence comme solution à la violence.

Et effectivement y'a aussi des instit qui n'ont pas envie de s'enquiquiner à écouter les élèves et qui leur renvoient des "débrouillez-vous entre vous" à qui mieux mieux.

Aprés la récréaton, j'ai des élèves qui se plaignent à moi de truc qui leur ai arrivé ; je leur répond que c'était au moment de la récréation qu'il fallait régler ça en en parlant avec la maitresse de surveillance et là parfois ils me répondent "mais on lui a dit mais elle s'en fout" ("euh elle a dit ça comme ça la maitresse?" :cry: :o :P )

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Aprés la récréaton, j'ai des élèves qui se plaignent à moi de truc qui leur ai arrivé ; je leur répond que c'était au moment de la récréation qu'il fallait régler ça en en parlant avec la maitresse de surveillance et là parfois ils me répondent "mais on lui a dit mais elle s'en fout"  ("euh elle a dit ça comme ça la maitresse?" :cry:  :o  :P  )

Pas de problèmes de ce côté puisque je surveille toutes les récrés, petite école oblige.. Par contre, une de mes collègues a refusé quelques fois d'intervenir dans les conflits entre mes élèves, en répondant "Vous verrez ça avec votre maîtresse", ça m'a un peu :ninja: parce que bon, à mon sens, en récréation, on surveille tous les enfants...

Sinon, nous avons mis en place un médiateur dans la cour de recré, rôle pris en charge par un de mes CE2 et on change chaque semaine. Mais c'est difficile pour eux... Avantage pour les enseignants, le médiateur est souvent consulté pour les problèmes de trotinettes, au moins on est un peu plus tranquilles avec ça :lol:

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De mon point de vue, il est souvent délicat de régler un conflit dans l'instant. Certes il faut pouvoir répondre particulièrement dans la cour à la détresse d'un enfant sans pour cela vouloir le régler de suite car ils sont et nous enseignant aussi d'ailleurs dans la réponse réactive.

Par contre, il me semble important (et c'est en cela qu'on les rendra citoyens) de permettre à chacun de pouvoir accéder à la parole. J'utilisais en ce qui me concerne l'heure de vie classe (heure institutionnalisée au collège) ou le conseil en primaire (à la Freinet avec boîte à idéees ....) pour régler ce genre de choses de manière différée à condition qu'elles soient inscrites dans l'ordre du jour.

Ce genre de fonctionnement évite de se focaliser sur un élève carles enfants ne perçoivent plus alors l'accès à la parole comme du raportage puisque ce temps est institutionnalisé. Les pbs que rencontrent les élèves avec les adultes peuvent également être soulevés. Ce qui me semble aussi un garant de moins de violence institutionnelle.

Voili, voilou mon expérience à moi dans un collège situé en zone sensible.

Posté(e)
De mon point de vue, il est souvent délicat de régler un conflit dans l'instant. Certes il faut pouvoir répondre particulièrement dans la cour à la détresse d'un enfant sans pour cela vouloir le régler de suite car ils sont et nous enseignant aussi d'ailleurs dans la réponse réactive.

Par contre, il me semble important (et c'est en cela qu'on les rendra citoyens) de permettre à chacun de pouvoir accéder à la parole. J'utilisais en ce qui me concerne l'heure de vie classe (heure institutionnalisée au collège) ou le conseil en primaire (à la Freinet avec boîte à idéees ....) pour régler ce genre de choses de manière différée à condition qu'elles soient inscrites dans l'ordre du jour.

Ce genre de fonctionnement évite de se focaliser sur un élève carles enfants ne perçoivent plus alors l'accès à la parole comme du raportage puisque ce temps est institutionnalisé. Les pbs que rencontrent les élèves avec les adultes peuvent également être soulevés. Ce qui me semble aussi un garant de moins de violence institutionnelle.

Voili, voilou mon expérience à moi dans un collège situé en zone sensible.

en collège !

mais en maternelle différer = oublier (les petits ne savent même plus ce qui s'est passé!) je préfère après discution avec les deux enfants en cause réagir (gronder ou faire simplement la morale! )

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en collège !

mais en maternelle différer = oublier (les petits ne savent même plus ce qui s'est passé!) je préfère après discution avec les deux enfants en cause réagir (gronder ou faire simplement la morale! )

Au même titre qu'il est possible d'animer des ateliers philosophiques, il me semble possible de différer la parole avec des petits. Bien sûr en prenant en compte dans l'immédiaté la détresse comme cela d'ailleurs est nécessaire avec des ados. Mais si ce temps (et je pense que c'est une condition sine qua non) est institutionnalisé et devient une habitude pour les petits.

Posté(e)
Sinon, nous avons mis en place un médiateur dans la cour de recré,

comment le choississez vous? quel est son role exactement?

Posté(e)

Je le désigne le lundi matin quand on établit les responsabilités, ce qui fait que chacun passe à un moment ou à un autre. Par contre, pour l'instant ce n'est que mes CE2 qui ont cette responsabilité.

Le rôle a été défini après la lecture d'un texte que j'ai trouvé dans un fichier (je chercherai les références si ça vous intéresse) : il tente de règler les conflits et problèmes de partage du matériel (ballons, trottinettes).

Posté(e)
De mon point de vue, il est souvent délicat de régler un conflit dans l'instant. Certes il faut pouvoir répondre particulièrement dans la cour à la détresse d'un enfant sans pour cela vouloir le régler de suite car ils sont et nous enseignant aussi d'ailleurs dans la réponse réactive.

Par contre, il me semble important (et c'est en cela qu'on les rendra citoyens) de permettre à chacun de pouvoir accéder à la parole. J'utilisais en ce qui me concerne l'heure de vie classe (heure institutionnalisée au collège) ou le conseil en primaire (à la Freinet avec boîte à idéees ....) pour régler ce genre de choses de manière différée à condition qu'elles soient inscrites dans l'ordre du jour.

Ce genre de fonctionnement évite de se focaliser sur un élève carles enfants ne perçoivent plus alors l'accès à la parole comme du raportage puisque ce temps est institutionnalisé. Les pbs que rencontrent les élèves avec les adultes peuvent également être soulevés. Ce qui me semble aussi un garant de moins de violence institutionnelle.

Voili, voilou mon expérience à moi dans un collège situé en zone sensible.

en collège !

mais en maternelle différer = oublier (les petits ne savent même plus ce qui s'est passé!) je préfère après discution avec les deux enfants en cause réagir (gronder ou faire simplement la morale! )

je fonctionne comme Enna et... je suis en maternelle ! ;)

Lorsqu'un élève vient me voir pour se plaindre d'un autre je lui dis "tu en parles au conseil, va t'inscrire sur le cahier de critiques". Le seul fait d'écrire son nom sur le cahier permet à l'enfant d'évacuer sa colère immédiate : il sait que l'on en reparlera, dans un lieu où la sécurité règne, le conseil. J'ai aussi des petits dans ma classe qui ne savent pas écrire leur prénom, ils collent leur étiquette, ou en début d'année je leur demande s'ils veulent que je les inscrive.

Ce cahier est aussi un filtre. Lors du conseil, je reprends le cahier et je redemande à chaque enfant dont le nom est écrit, s"il souhaite toujours s'inscrire aux critiques. Une fois sur deux l'enfant répond non. Le problème était anodin et pour lui, c'est réglé. Pour les autres, ils s'inscrivent et lorsque c'est leur tour de parole, exposent leur problème au groupe. Et ensemble, nous le réglons.

Par contre, dans les petites classes, il vaut mieux effectivement faire au moins deux conseils par semaine. C'est ce que je fais.

Posté(e)

Je vais peut-être faire tache, mais j'estime que, quand un enfant est attaqué, ça n'est pas anormal qu'il se défende avec les moyens qu'il trouve adaptés, sans le recours systématique à l'adulte : la gestion des conflits et des relations, ça fait partie de l'autonomie. Je trouve qu'il vaut mieux qu'un enfant apprenne à se faire respecter (s'il y arrive), plutôt que ce soit toujours l'adulte qui résolve ses problèmes. L'adulte, d'ailleurs, souvent, il est bien incapable de faire la lumière sur ce qui s'est passé, qui a commencé... et il y a des enfants très "titilleurs", qui titillent jusqu'à ce que l'autre craque...et tape (et éventuellement se fasse punir par l'adulte, parce que "taper", c'est inadmissible, mais "titiller", ça ne l'est pas). Après, discuter de tout cela (à froid) me paraît aussi une démarche très intéressante, et profitable à long terme, dans la construction de l'individu et des valeurs.

Posté(e)
De mon point de vue, il est souvent délicat de régler un conflit dans l'instant. Certes il faut pouvoir répondre particulièrement dans la cour à la détresse d'un enfant sans pour cela vouloir le régler de suite car ils sont et nous enseignant aussi d'ailleurs dans la réponse réactive.

Par contre, il me semble important (et c'est en cela qu'on les rendra citoyens) de permettre à chacun de pouvoir accéder à la parole.

Je ne peux que souscrire à ce qui est dit.

Cependant, j'ai envie d'apporter un bémol : qui dit la justice?

Dans tout ce que j'ai lus ici, mais j'ai lu vite, et il se peut que cela ait été abordé, tout se passe comme si on renvoyait les protagonistes l'un à l'autre, sans souci de démêler qui a lèsé et qui l'a été.

La souffrance s'enracine dans son déni. Or, c'est ce que fait implicitement l'adulte parfois en mettant finalement sur le même plan, même involontairement, l'offenseur et l'offensé. Il est facile pour l'adulte d'évacuer en le contournant, le problème de "l'ontologie" du conflit ; il s'interdit d'intervenir, mais est-ce vraiment dans un souci d'impartialité, pour permettre que cette autonomie se construise?

En voulant rendre autonomes, ce qui est louable en soi, est-ce que cela n'est pas perçu par les "justiciables" comme un abandon , et ce faisant, est-ce que ça n'accroit pas encore le désarroi?

Ne pas agir dans l'urgence...

Encore une fois, c'est indispensable; cependant : combien d'adultes, qui pourtant connaissent les mécanismes de l'enracinement du sentiment d'injustice, refusent le dialogue entre pairs, parce que confrontés à leur propre histoire et contradictions?

Alors, demander la sagesse à des petits...

Nous sommes des animaux sociaux.

Est-ce que nous pouvons (même si je le voudrais, à titre personnel) nous passer de la hierarchie, du chef qui s'autoproclame ou qu'on proclame, mais qui dispense les "disciples" de penser par eux mêmes, et ce dans un but purement fonctionnel et pratique : assurer avant tout la survie du groupe, voire de l'espèce, qui passe par la cohésion aveugle autour du leader ? C'est plus économique en terme énergétique, pour des raisons d'homéostasie : déployer le moins d'énergie possible pour maintenir l'équilibre. Le chef joue ce rôle...

Est-ce que cette autonomie, encore une fois que je souhaite, est-ce que c'est réalisable?

Ici même, très vite lorsque nous discutons, alors que nous ne nous connaissons, pas, qu'à priori nous avons un peu eu vent des problèmes de gestion des groupes, mieux en tous cas que dans la population générale, nous arrivons à tomber dans le "clanisme", les boucs émissaires, les rancoeurs personnelles qui s'expriment.

Alors, vouloir le construire chez les enfants... quelle louable entreprise, mais quelle utopie... :blush:

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