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Ecole, collège, lycée : que valent les notes ?


Laurence*

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Merci d'avoir pris le temps de me répondre en détail.

Si je comprends bien vous n'évaluez pas l'éducation à la citoyenneté parce que c'est une "formation au conformisme sociale".

Mais vous permettez-vous en classe de reprendre certains élèves qui n'auraient pas un comportement attendu (moquerie, absence d'aide, refus d'obéir au maître ...) au risque de favoriser un conformisme social?

Evaluez-vous les autres disciplines comme les mathématiques, la lecture, l'art plastique ?

Plus généralement dans votre classe cherchez vous à créer des situations d'apprentissages mettant en jeu l'entraide, l'autonomie? C'est une vraie question sans présupposition.

Il y a 9 heures, Tchervonenkis a dit :

Notez bien que je ne parle pas ici de la morale. La morale, qui n'est pas à confondre avec les mœurs, se reconnaît à deux choses :
- elle est intemporelle ;
- elle est raisonnable et présente chez tous les hommes (qui pour dire que tuer est bien ? Qui pour dire que voler est bien ? Même le voleur a conscience de sa malfaisance, mais il a fait son regrettable choix).


Nous pourrions donc la définir ainsi : la morale c'est la préférence du bien au mal. Il n'y a donc rien de dommageable à revenir sur les points les plus fondamentaux qu'il faut instruire aux élèves. S'il font le choix d'être bienfaisant, ou malfaisant, cela les regarde et nous n'avons pas à en faire un critère d'évaluation scolaire. Notre tradition, ce n'est pas que la loi récompense les bonnes attitudes ; elle les punit.

Là encore j'avoue avoir un peu de mal à suivre votre raisonnement.

Vous entendez quoi lorsque vous dites que la morale est intemporelle? Quelle est raisonnable et présente chez tous les hommes? Certaines cultures ont fait  l'éloge de l'esclavage, ont accepté le meurtre. Certaines personnes très éduquées, très cultivées, très instruites ont créé des systèmes totalitaires et des gens très éduqués, très cultivés y ont adhéré.

Si  un élève est "malfaisant" dans votre classe vous le punissez?

Si oui je pense que vous faîtes une évaluation de son comportement et vous participez au conformisme social.

S'il vous suffit de lui expliquer la règle pour qu'il devienne vertueux et que cela fonctionne pour tous les élèves je vous tire mon chapeau. Et quand bien même vous fixez une règle cela veut dire que vous avez des attendus sur le comportement de vos élèves pour le bon fonctionnement de votre classe et de vos apprentissages.

Je ne comprends pas bien non plus ce que vous appelez éducation et je serais curieuse de voir comment vous concevez l'éducation dans votre classe.

Je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre et même si je vous l'avoue je ne comprends pas toujours bien votre raisonnement, je vous remercie de me faire réfléchir.

Vous aurez deviné aussi que sur ce que je comprends, je ne partage pas votre point de vue. Mais c'est parfois de la confrontation que naisse les idées. Et je vous en suis vraiment reconnaissante.

Merci à Ratatouille pour la vidéo sur Meirieu. J'avais entendu beaucoup de mal de ce pédagogue mais je n'avais rien lu sur lui et finalement je trouve que ce qu'il dit est très intéressant et pas dogmatique du tout.

 

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Ce sera mon dernier post car vous avez raisons nous nous éloignons du sujet pour rentrer dans un débat qui  risque de n’intéresser que nous.

il y a une heure, Tchervonenkis a dit :

Précisément j'ai préféré ne pas m'étendre davantage sur la question de la morale, car ce n'est pas au cœur du sujet de ce fil.
Vous faites il me semble une confusion entres les mœurs et la morale. Les mœurs sont mouvantes et comme vous le dites, d'elles peuvent naître l'acceptation scandaleuse de l'esclavage et bien d'autres choses toutes aussi choquantes. Moralement, aucun philosophe ne pourra démontrer qu'il est bien de réduire un homme en esclavage. L'expression d'elle-même indique qu'il est vil de le faire. Les mœurs concernent les habitudes, les coutumes (selon son étymologie latine précisément). N'avons-nous pas nous-même de mauvaises habitudes ? Les qualifiera-t-on de morales pour autant ?

Pour information nombres de philosophes n'ont rien trouvé à redire à l'esclavage. Platon pour ne citer que lui mais nombres d'entre eux comme Aristote John Locke ou Kant.

A mon tour de vous renvoyer sur un excellent ouvrage :

Les philosophes et l’esclavage DOGUET Jean-Paul

https://www.editionskime.fr/auteur/doguet-jean-paul/

https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_2017_num_43_2_4556

Après mœurs ou morale sont des notions complexes que je ne maîtrise pas bien. d'autant plus que beaucoup ne s'accordent pas sur la même définition. Certains reprennent  votre définition, d'autres que la morale est une façon d'être ou de se conduire, en liaison donc avec les mœurs.

Ce qui semble ressortir c'est que distinction ou pas, le plus souvent nous pensons comme la société, la culture, la religion à laquelle nous appartenons : la morale individuelle est issue ici de la morale sociale.  Voilà peut-être pourquoi Aristote justifie l'esclavage ou Kant fait une hiérarchisation des races.

Pour le reste je vous remercie d'avoir éclairci votre pédagogie que je saisi beaucoup mieux et sur laquelle parfois je me retrouve. Je vous suis gréée encore une fois d'avoir pris le temps de bien détailler votre pensée et pour votre courtoisie.

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Évalue t-on des savoirs, des savoirs faire ou des compétences ? 

Évalue t-on si la nouvelle connaissance d'un élève, son nouveau savoir est intégré ? Ou sa capacité à mobiliser ses connaissances pour surmonter "une épreuve" , un "exercice" nouveau, jamais vu. Sa capacité d'adaptation ?

Évidemment il faut s'entendre sur la définition de tous ces concepts avant d'en parler...

La notion de "compétence" vient de l'entreprise et été développé et poussé par le MEDEF en France dont la principale finalité est: l'employabilité. Ce qui renvoie aussi aux "savoirs être" en entreprise. Comme évoquer plus haut, ce concept de "savoir être" peut être perçu et enseigné (peut il l'être ?) de manière différente suivant l'idéologie, la politique, le régime d'un pays... 

Le MEDEF, comme le ministre de l'éducation nationale, défend l'idée de recentrer les apprentissages sur les "fondamentaux", laissant implicitement l'idée qu'il y aurait des savoirs annexes non fondamentaux (histoire, géographie, arts, sciences...). Mais je m'égare... Quoi que... Cette volonté on le voit au travers dévaluation nationales en CP, en CE1 ou en 6eme tendent à se standardiser et donc à moins laisser la place à l'écrit, à la production décrit, au cheminement d'une idée, d'une réflexion, à d'autres matières non évaluées... On sait au travers notamment des expériences effectuées en Angleterre que ces évaluations qui sont couplées à la rémunération des enseignants et à la dotation des établissements, deviennent une négation de ce que doit être un apprentissage humaniste. Et que dire de l'explosion de la paperasse à remplir pour justifier son enseignement, ses résultats, ses choix...On va nous même le vivre à la rentrée avec l'arrivée de la fameuse "évaluation d'établissement"... Préparez vos cahiers...

Hélas, que ce soit des notes chiffrées, lettrées, des croix dans des compétences, là n'est pas la question . Comme disait André, la véritable évaluation c'est celle qui est comprise par les élèves,les parents et qui permet surtout à chacun de se situer dans ses progrès, de savoir connaître ses points forts, ses points faibles, les reconnaître, savoir utiliser les outils, les méthodes et les connaissances pour les surmonter. Mais ou "l'autre", à toute sa place pour m'aider et me conseiller. Le monde de l'apprentissage n'est pas dichotomique selon moi, et les différentes démarches pédagogiques y ont leur place. On peut coupler une approche explicite et socio constructiviste à mon sens.

Enfin j'évalue parce qu'il le faut, c'est inscrit dans ma mission. Mais je suis plus intéressé par le cheminement que par l'aboutissement. Questionner l'élève sur son cheminement est beaucoup plus pertinent (pour moi) pour qu'il prenne conscience des outils et des méthodes qu'ils utilisent et pour l'orienter... Expliciter c'est être capable de comprendre. 

Mais pour ça, il ne faut pas 30 élèves dans une classe avec diverses inclusions ingérables. On en revient aux conditions de travail à nos fondamentaux à nous! Ces évaluations tendent à se standardiser justement dans une finalité idéologique, de comparaison, de classement et donc de culpabilisation. Si les élèves sont en échecs (qu'est ce que l'échec ?) ce ne sera plus à cause des conditions de travail, de l'implication ou pas de l'État, d'une défaillance d'un système, mais ce sera NOTRE faute! Une stratégie dans l'air du temps. 

 

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