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Posté(e)

Loulou : les parents qui utilisent le CNED ne sont pas considérés comme non-scolarisants puisqu'ils restent dans le giron EN :P ;)

Au temps pour moi, Betba. Mais je parlais de certains enfants inscrits au CNED, et qui st dans les faits déscolarisés...

Pour info, sur les 20 élèves inscrits en classe complète réglementée, dont j'ai la charge, entr'autre, au moins 7 ne suivent pas le programme et sont en rupture scolaire. Alors, les parents attentifs chez les non sco comme chez les sco... :ninja::cry:

Betba,

Non les enfants qui suivent le CNED ne sont pas dans le giron de l'EN, au contraire ils sont plus "non-scolarisants" que les "les non-scolarisants" ( tu suis ? :huh::D ) car le fait d'être inscrit au CNED te dispense de la visite annuelle de l'IEN.

Loulou68,

Je ne connais pas ton système de classe complète réglementée, je veux bien en savoir plus.

Ensuite, ne pas suivre le programme scolaire n'est pas spécialement "négatif", et être en rupture scolaire non plus car c'est le but en fait non ?

Donc on peut ne pas suivre le programme ( qui même dans le milieu de l'EN est souvent trouvé lourd, etc...) et être attentif... ;)

Ne pas savoir lire à 7 ans n'est pas "anormal"...l'enfant peut-être très éveillé et curieux par ailleurs.

Ceci dit je ne connais pas ce dont tu parles...

Il s'agit aussi peut-être de parents quelque peu obligés de déscolariser leurs enfants ( donc pas un choix délibéré) car soucis avec l'école ...

Comme moi par exemple...mes deux derniers enfants vont être déscolarisés non par volonté de notre part à la base mais parce qu'aucune réponse apportée par l'école pour notre fille....

Ca va que je me sens capable de suivre mes enfants...mais imaginons des parents qui seraient incapables de le faire...ce ne serait pas par manque d'attention...

Bref c'est assez compliqué et on ne peut faire de généralité ni pour les scolarisants ni pour les désco.

Ceci dit, je connais beaucoup de désco "par choix" et tous sont très attentifs à leurs enfants, etc...mais je ne cotoie que des personnes faisant parties d'associations, liste de discussion etc...donc investis...

Cela fausse ma vision...

PS : Je veux bien que tu m'expliques ta classe ;)

Posté(e)

Affable : si, ils sont dans le giron de l'EN !!car le CNED réglementé dont parle Loulou c'est l'école à la maison : obligation de suivre les programmes, redoublement possible, devoirs à renvoyer etc... c'est pour ça qu'ils sont dispensés des contrôles!

Il n'y a pas plus scolaire que le CNED... sauf l'école :P

Mais là n'est pas le sujet...

Le CNED réglementé est soumis à l'approbation de l'Inspecteur d'Académie : tu dois avoir une "bonne" raison de ne pas les scolariser de manière classqieu... expatriation, maladie, handicap...

Sinon, il existe le CNED non réglementé où tu peux suivre une scolartité à la carte (pas d'obligation de prendre tout le cursus) et qui coûte une véritable fortune!

Posté(e)

Ok, au temps pour moi, je ne connaissais que le CNED "normal" où justement tu es "libre".

Posté(e)

Merci beaucoup Loulou68 pour ces informations :)

Afin de ne pas dévier trop du fil, je t'envoie un MP pour en savoir plus ;)

Posté(e)

Je n'aurai qu'une remarque à faire sur la discussion et j'avoue que je retrouve souvent cet amalgame. Pourquoi pédagogie classique veut-elle forcément dire dictature ou en tout cas sévérité.

Alors arrêtons de dire : classique = terreur et nouvelle pédagogie = épanouissement.

Je suis d'accord, sauf que si tu écoutes Mr Brighelli, c'est ce qui transparait de son discours :ninja:

On peut voir Jean-Paul Brighelli sur l'enregistrement de l'émission Arrêt sur Images, sur le site de France 5, consacrée à l'analyse du documentaire Ecoles en France.

Je ne connaissais vaguement que son ouvrage "La fabrique du crétin", mais après l'avoir entendu parler, je ne veux pas du tout en savoir plus : sa conception de ce qu'est un enfant m'inquiète beaucoup, et j'espère qu'elle est peu partagée. Quel que soit le contenu de ses réflexions, s'il part sur cette base, ça ne m'intèresse pas :ninja: .

Tout à fait d'accord, ce monsieur est consternant :(

Comment un enseignant peut-il sortir de telles énormités ?!?! :angry:

Consternant est même un peu faible je trouve, je le trouve dangereux :ninja:

Pas lu non plus, mais juste entendu ses propos et, comme Marie Laure. J'ai fait des bons dans mon canapés en l'entendant donner sa définition d'un enfant.

Posté(e)
Suite au texte de Pierre Frackowiak , une réaction de Jean-Paul Brighelli

La polémique ne faisant pas avancer la réflexion, nous publions cependant cette réaction qui permettra à chacun de juger du ton et des propos tenus.

M.Brighelli nous envoie une réaction à la tribune de Pierre Frackowiak « mais qui sont les crétins ? » parue sur notre site. Il accompagne son texte du mot suivant : « En dehors des insultes personnelles qui ne m’atteignent guère, l’article de monsieur Frackowiak sur mon livre est d’une malhonnêteté intellectuelle qui m’oblige à une mise au point que vous trouverez ci-jointe. Insérez-la donc en regard - ou en contre-poison - de la diatribe de ce monsieur. Ou, si vous n’avez pas l’honnêteté de le faire, transmettez-la lui donc. L’article et la réponse méritent une large diffusion, et si les Cahiers pédagogiques reculaient, je me réserverais bien sûr le droit de faire à l’une et à l’autre une large publicité. »

Le ton menaçant ne nous plait guère et nous serions tentés de ne pas publier le texte qui suit, mais il nous semble qu’il est utile que nos lecteurs voient le type d’écrit que ce genre de personnes nous propose, plein d’attaques ad hominem, comme vous pourrez en juger.

Quelqu’un qui écrit par ailleurs « un gamin de banlieue doué devient (aujourd’hui) chef de gang » (interview NousVousIls) se disqualifie de lui-même. Il est certain en outre que cette escalade dans la polémique ne fait avancer en rien la réflexion sur l’école alors que nous devrions nous en tenir aux échanges d’arguments comme les Cahiers pédagogiques s’efforcent de le faire depuis 60 ans.

mercredi 5 octobre 2005

Les Cahiers pédagogiques hébergent depuis le 5 octobre une « analyse » de Pierre Frackowiak sur mon livre, la Fabrique du crétin. Et si je mets le mot entre guillemets, c’est que cette longue litanie de contre-vérités, assaisonnée de quelques insultes, est à l’analyse ce que Mein Kampf est à la tolérance raciale.

Bien sûr, la comparaison n’est pas tout à fait gratuite - et si monsieur Frackowiak ne l’avait pas appelée, je ne l’aurais pas osée, car je suis naturellement peu porté à la polémique. Mais apprendre, dès la troisième ligne, que l’on a commis un « écrit dégénérescent » donne une indication précieuse sur les références mentales et l’ouverture à la discussion des ayatollahs de la pédagogie hébergés dans votre revue.

Big Brother s’exprime ! La Pensée unique, et unidimensionnelle, condescend à m’adresser la parole - tout en admirant le « courage » de Philippe Meirieu qui en a fait tout autant ! Dois-je me sentir honoré ?

Autant dire les choses en face. Personne ne nie l’échec patent de l’école, et surtout pas Meirieu. Dans son dernier livre à petit succès n’affirme-t-il pas - et je le suis tout à fait sur ce point : « Nous avions rêvé d’une Ecole ouverte à tous, véritable creuset républicain faisant de la mixité sociale une valeur et de l’hétérogénéité une méthode pédagogique : nous avons vu se développer l’enfermement social des enfants, la ségrégation systématique entre les établissements, l’organisation de filières étanches et strictement hiérarchisées... » ? On ne saurait mieux dire - et c’est exactement ce que j’écris tout au long de la Fabrique. Quant aux causes d’un tel marasme, évidemment... Les incendiaires soudain coiffent leur uniforme de pompiers pour affirmer que si les réformes qu’ils ont conçues, auxquelles ils ont donné parfois leur nom, qu’ils ont dirigées avec la ferveur des nouveaux convertis, ne marchent pas, c’est qu’elles ont été « édulcorées et atténuées par les pressions des conservateurs » - entendez : les gens qui tentent de remettre le système sur des bases solides.

Alors, disons-le tout net : l’école meurt de trente ans d’expérimentations imbéciles. Bernard Lecherbonnier, dans la préface qu’il a bien voulu donner à mon livre, a parfaitement souligné que les Crétins en chef étaient tous ceux qui, depuis deux ou trois décennies, hantent les couloirs grenelliens afin de casser plus vite le formidable ascenseur social qu’était l’école de la République. Bonjour, monsieur Frackowiak ! Salut, monsieur Meirieu ! Qui s’étonnera que deux courtisans si friands de distinctions soient parvenus à se glisser dans le comité mondial pour l’éducation de l’UNESCO ? Est-ce une preuve de leur compétence, ou de leur appétit ?

Précisons-le encore : dans un système bien fait, lesdits gredins ne seraient pas Inspecteurs, mais seraient jugés par le peuple aptes à reprendre contact avec les réalités du terrain dans l’un ou l’autre de ces collèges déshérités qu’ils ont créés par décret - et où, par parenthèse, j’ai enseigné douze ans : quelles sont les références réelles de monsieur Frackowiak ? Quels concours a-t-il donc passés (ou échoués ? Philippe Meirieu s’est-il remis lui-même de son échec à l’ENS ?) pour détester à ce point tout ce qui pense - les « intellectuels contemporains » dit-il en vrac : sans doute ignore-t-il que le mot a été popularisé par ce vieil antisémite de Brunetière pour désigner ceux qui appuyaient Zola et les siens dans l’affaire Dreyfus. Cela ne fait que confirmer ce que je disais plus haut du champ sémantique de monsieur Frackowiak. Soit monsieur Frackowiak est un homme de culture, et il sait que son vocabulaire appartient à ce que l’espèce humaine a commis de pire ; soit il ne le maîtrise pas (mais quelles profondeurs brunâtres révèle alors le cloaque verbal où il alimente sa prose ?), et sa place serait plus naturellement sur les bancs d’une bonne classe de CE2 que dans les coulisses de la formation des maîtres.

Le plus étrange - mais on sait que le geai aime se parer des plumes du paon - c’est que mon contradicteur m’accuse pratiquement d’être « de droite », péché inexcusable, et de déplorer par exemple la réforme criminelle de 1989, alors qu’il voit, lui, dans la non-application totale de cette réforme la cause des échecs d’aujourd’hui. J’imagine que certains, dans l’Allemagne de 1944, attribuaient les revers de la Wehrmacht à la lenteur de la « solution finale ».

D’où l’accusation de « populisme », que l’on me jette volontiers à la face. Crime d’Etat que de penser contre la novlangue des spécialistes auto-déclarés de l’éducation. Crime contre la pensée que d’accuser la gauche officielle de s’être alignée sur une pensée de droite. L’échec cinglant de Jospin, ou celui des élections européennes lui ont pourtant bien montré qu’elle se fourvoyait. Mais François Hollande ou Pierre Frackowiak sont manifestement insensibles aux leçons de l’histoire, à ce que leur hurle le peuple, et aux « coups de gueule » - c’est le nom de la collection où a paru la Fabrique - des vrais enseignants de terrain.

Mettons, pour la beauté du raisonnement, que je ne mette pas en doute l’engagement « à gauche » d’un homme qui a su protester contre la loi Fillon, quelles que fussent ses intentions réelles - et ce, malgré les relents peu ragoûtants de son vocabulaire. Reste que l’essentiel de sa « pensée » (pour les guillemets, voir ce que j’en disais plus haut) est, malgré lui, libérale : car pourquoi condamner - dans les faits - les gosses du peuple à la misère intellectuelle, sinon pour en faire les ilotes sous-diplômés dont le système actuel a besoin, en ces temps de crise ? Qui méprise qui ? Qui fait violence à qui ?

Mais tout cela ne fait pas avancer le débat, et je m’en voudrais d’en rester, comme lui, à l’invective. Ce n’est pas mon genre. Lorsque monsieur Frackowiak écrit qu’il faut « passer de la démocratisation quantitative (...) à une démocratisation qualitative indispensable à la formation d’un humanisme du XXIe siècle », comment ne pas être d’accord avec lui ? Mais sait-il exactement ce qu’est l’élitisme républicain ? A-t-il la moindre idée des trésors d’imagination pédagogique que demande, dans chaque classe, à chaque professeur, le développement des capacités maximales de chaque élève ? Chaque classe est différente, chaque classe, dans chaque matière, suppose une inventivité de chaque instant - et c’est en quoi la pédagogie est un art, pas une science - sauf pour les recalés de l’université qui ont trouvé dans les « Sciences de l’éducation » un exutoire à leurs frustrations carriéristes. Chaque classe est, au fond, une « classe unique », comme celle dont s’occupait Georges Lopez, et suppose une pédagogie différenciée - une pédagogie de niveaux. Pierre Frackowiak affirme que « la liberté pédagogique (dont je fais grand cas) est l’alibi des conservateurs » [1] . Mais nous savions déjà qu’en disciple du fascisme pédagogique, il prêche lui aussi que l’Ignorance, c’est la force. Tout se tient.

Je ne voudrais pas développer outre mesure une argumentation qui tient en trois points. Mon contradicteur est homme de passion, incapable de lire posément un livre qui demande instamment que le peuple d’en bas ait droit à la même culture que les élites (et à ce propos, il y a je ne sais quoi de tristement œdipien chez ces pédagogues qui refusent à leurs enfants l’accès à la culture qui les a formés, eux). Il est plus que temps que, descendant de son estrade inspectoriale, il se frotte un peu plus aux réalités du terrain - je suis un praticien, moi, pas un idéologue à trois sous. Enfin, je lui conseille vivement de surveiller un vocabulaire sous lequel transparaissent trop clairement son mépris et son intolérance.

Jean-Paul Brighelli

Source : Les Cahiers Pédagogiques

Posté(e)

:cry: Consternant!!! :ninja::ninja:

Je trouve bien dommage qu'une telle énergie intellectuelle soit gâchée dans un débat aussi stérile. Chacun campant sur ses positions, le temps perdu dans ces querelles serait bien utile à une réflexion constructrice pour des projets vraiment utiles à l'amélioration de nos programmes scolaires et au bien-être de nos élèves... <_<

Posté(e)
Plus concrètement sur les PE...

Jean-Paul Brighelli : 'Un instituteur doit avoir des connaissances encyclopédiques'

Jean-Paul Brighelli vient de publier la suite de La fabrique du crétin. Intitulé A bonne école, son nouveau livre contient des propositions pour réformer l’école. Clef de voûte de l’"école de la réussite" : les instituteurs. Leur formation, d'excellence, devrait se calquer sur celle des grandes écoles. Jean-Paul Brighelli revient sur cette conviction et sa vision d'une école résolument vouée au savoir.

Vous écrivez dans votre livre que pour "retransformer l’école de l’échec programmé en école de la réussite", il faudrait des "maîtres formés à l’excellence".

Que changeriez-vous dans la formation des enseignants, pour arriver justement à cette excellence ?

Il faut partir de la vocation. Ce métier ne s’exerce pas par défaut, après une licence de psycho, socio, arts appliqués etc parce qu’on ne sait pas quoi faire. L’école c’est une vocation, ce n’est pas la Fonction Publique. Pour être sûr qu’on a la vocation, autant le faire le plus tôt possible, juste après le bac. C’est pourquoi je préconise la création de classes préparatoires pour former les instituteurs (je ne dis pas "professeurs des écoles"). Il faut donner aux instituteurs une formation qui leur permette de posséder à fond toutes les disciplines. Un instituteur doit avoir des connaissances quasi encyclopédiques en français, en mathématiques, en histoire… Les instituteurs tels que je les conçois sont des spécialistes de tout.

Concrètement, comment concevez-vous ces classes préparatoires à l’enseignement primaire ?

Comme je l’ai dit, une formation très solide est indispensable. Je parle dans mon livre de véritables classes préparatoires pour les instituteurs, proposées dans les lycées, avec 40 à 42h de cours par semaine et un haut rendement, bref une sorte de Lettres Sup polyvalente, car comprenant aussi des cours scientifiques. Dans le cadre de cette formation, la seule chose que je garderais des sciences de l’éducation, c’est un cours retraçant leur histoire pour savoir justement d’où vient cette profession. J’ajoute pour terminer, que je trouve très choquant que plusieurs jeunes "professeurs des écoles" ne connaissent rien à la méthode syllabique, jugée "méthode élitiste" ! Ils n’appliquent que les méthodes à départ global, n’ayant de toute façon pas été formés à autre chose.

Les épreuves actuelles du concours de recrutement des instituteurs correspondent-elles aux exigences de la formation initiale que vous proposez ?

Les épreuves de concours pour le recrutement des futurs instituteurs ressemblent de plus en plus à des QCM. Pas de rédaction par exemple. Par ailleurs, les sciences de l’éducation y ont un poids colossal, or la pédagogie s’enseigne par l’exemple ! Il faudrait davantage miser sur la pratique, proposer plus de stages sur une durée de deux ans, -pour les instituteurs comme pour les certifiés d’ailleurs- en changeant d’environnement tous les quatre, cinq mois. La transmission doit se faire par l’exemple, par les Anciens en quelque sorte.

Outre la formation, vous insistez aussi sur la redéfinition du rôle de l’école, vous écrivez dans votre livre que "L’école n’a pas pour but de préparer à un métier". Pouvez-vous nous expliquer alors quel est son rôle ?

L’école a pour fonction de donner une polyvalence, des savoirs généraux, dont l’application à des domaines précis est à différer pour plus tard, par exemple en faculté. Immerger des élèves de 4e en entreprise me semble inutile, mais leur donner des connaissances fondamentales très solides est indispensable. Je le répète : la professionnalisation doit intervenir le plus tard possible.

Pour vous, l’option découverte professionnelle en 3e, c’est une aberration ?

Absolument. Aller voir sur place l’entreprise, quand on n’a rien de défini, est absurde.

Finalement, estimez-vous que l'école remplit son rôle actuellement ?

Non. Une violence de l’école s’exerce actuellement, qui consiste à ne pas donner aux élèves la nourriture intellectuelle qu’ils réclament. Or le système va mal, parce qu’aucun élève n’aime être pris pour un imbécile. L’école est devenue une garderie améliorée. J’ajoute que l’école ne donne pas un enseignement continu. En histoire par exemple, on passe des dinosaures et des hommes des cavernes, très cotés à l’école primaire, à des pans d’histoire contemporaine au collège. L’histoire de France est elle complètement oubliée. Comment construire un véritable citoyen, qui ignore tout des guerres de religion ou de l’Edit de Nantes ? De même en littérature : on ne l’enseigne plus du tout chronologiquement, et de toute façon en primaire les inspecteurs recommandent les textes contemporains, plus simples. Pour moi, ces textes ne sont pas plus simples, ils sont seulement plus vulgaires.

Mais il reste encore de bons, voire de très bons élèves !

On a tellement rabaissé le niveau qu’aux Olympiades de chimie par exemple, les meilleurs élèves français, qui sont bac+1, se font ratatiner par des élèves de 14 ans du Japon et de Corée, qui sont en plus de bons littéraires ! C’est très grave ! Les vocations sont gâchées, on ne les suscite plus, et le niveau des élites est en baisse. Les mots "élitisme", "méritocratie" sont aujourd’hui des injures. Il faut réhabiliter ces termes, on en a le besoin le plus urgent.

Source : VousNousIls

Les épreuves actuelles du concours de recrutement des instituteurs correspondent-elles aux exigences de la formation initiale que vous proposez ?

Les épreuves de concours pour le recrutement des futurs instituteurs ressemblent de plus en plus à des QCM. Pas de rédaction par exemple. Par ailleurs, les sciences de l’éducation y ont un poids colossal, or la pédagogie s’enseigne par l’exemple ! Il faudrait davantage miser sur la pratique, proposer plus de stages sur une durée de deux ans, -pour les instituteurs comme pour les certifiés d’ailleurs- en changeant d’environnement tous les quatre, cinq mois. La transmission doit se faire par l’exemple, par les Anciens en quelque sorte.

Il ne sait vraiment pas de quoi il parle... :huh: ( je ne parle pas des stages...)

Pour le reste...hum hum...

Bon je m'en vais lire un livre contemporain...vulgaire bien évidemment...

Posté(e)

Juste : quand je lis :

une pédagogie différenciée - une pédagogie de niveaux. Pierre Frackowiak affirme que « la liberté pédagogique (dont je fais grand cas) est l’alibi des conservateurs » [1] . Mais nous savions déjà qu’en disciple du fascisme pédagogique, il prêche lui aussi que l’Ignorance, c’est la force. Tout se tient.

Je ne voudrais pas développer outre mesure une argumentation qui tient en trois points. Mon contradicteur est homme de passion, incapable de lire posément un livre qui demande instamment que le peuple d’en bas ait droit à la même culture que les élites

Quel grand écart : si quelqu'un peut résoudre la contradiction que je lis là : parler de "pédagogie de niveaux" et dans le même temps revendiquer pour le "peule d'en bas" (on va supposer qu'il ne s'agit là que d'une figure de style à prendre avec le second degré qu'il convient, et pas de l'expression d'un mépris inconscient) la même culture que pour les "élites".

C'est à la fois vouloir tout et son contraire : où est cette égalité prônée qui ne ferait que tolèrer sans rien bouleverser, que certains happy fews méritants accèdent à l'Olympe de ces savoirs que l'élite boit avec le lait de sa mère dès le berceau?

Posté(e)
Salut,

je reviens d'un colloque international sur l'instruction en famille

http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=...&video_number=0

(vers 3 minutes)

Il y avait des chercheurs et 2 chiffres m'ont particulièrement frappé!

Une étude irlandaise a montré que seul 18% du savoir des enfants venait de l'école et une autre montre qu'on ne retient que 5% des apprentissages formels contre 50% des apprentissages par groupe de discussion (ce qui se passe principalement chez les familles non-sco mais pas seulement là).

Encore convaincus par les méthodes traditionnelles?

Ca me reconforte...

Groomservice, pose-toi des questions, prends le temps de réfléchir, d'évaluer les options que l'on te présente, et fie-toi à ton opinion, tes envies, ton plaisir à faire et le plaisir que tu vis et partages en classe avec les enfants qui te sont confiés.

L'école doit garder à l'esprit l'un de ses fondements essentiels, c'est-à-dire, offrir ou tenter d'offrir à chacun quels que soient son origine sociale, son environnement familial la plus vaste ouverture possible sur le monde, en préservant l'envie et la curiosité.

Pour finir, j'ai dans mes anciens élèves un Grégory, ex peste en classe, brillantissime dans son raisonnement mathématiques, catstrophe ambulante en français, torchon inommable, issu d'une famille éclatée où on ne lui laissait que peu de place, aujourd'hui un bel électricien, en passe de se marier et qui m'appelle "sa maîtresse" quand il me présente sa future épouse; une Lydie, avec une plume extraordinaire à huit ans, et des capacités assez fantastiques, étudiante aux Beaux-Arts, peinture, parents agriculteurs; une Natacha, orientée en SEGPA à l'issue du CE2, qui attend de tomber enceinte pour avoir un avenir...; un Romain qui aurait pu tout faire, et suit actuellement sa deuxième année de BEP carosserie, enchaînera avec un Bac Pro, une spécialisation Peinture, et tant d'autres. Je n'ai rien rêvé pour eux, je sais ce que je leur ai apporté à un moment de leur vie, à l'âge où on découvre tant de choses. J'ai la larme à l'oeil chaque fois que j'en croise un et qu'il prend la peine de me dire bonjour et de me raconter où il en est.

L'école, elle est là pour eux, pour les aider à se construire un avenir, une vie, quelles que soient les théories que des gens savants énoncent, parfois avec beaucoup d'intelligence.

Grégory, mon électricien, je sais qu'à un moment, en CE1/CE2, j'ai beaucoup, beaucoup compté pour lui, Natacha, je lui ai appris à lire, Lydie, j'ai encore le journal fictif qu'elle avait conçu avec sa meilleure copine parce que l'on avait participé à la Semaine de la Presse à l'école, Romain, il a fait le choix d'études qui lui convenait, ...

Ils sont allés au musée, ont pris le train, acquis des notions inscrites dans les programmes en maths, français, histoire/géo, sciences, travaillé sur la presse, participé à un projet Coménius, ont entendu de grands textes littéraires, ont visité des sites gallo-romains ou conçu un journal. C'est ça, l'école que je leur ai proposée, et je m'y enthousiasme encore chaque jour, pour eux.

(Ne pas adopter un ton lyrico-emphatique, je ne le revendiquerai pas!)

J'aurais pas dit mieux.

C'est exactement ce que je pense et ce que j'essaie de faire. Enseigner avec plaisir, c'est apprendre avec plaisir. Et moi j'y tiens!

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