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Strasbourg etes-vous là?


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Moi c'est pareil, je tiens pas, à chaque fois que j'actualise ça me fait une p'tite boule au ventre ;)

J'ose pas me lever pour aller faire mon p'tit dej'!! C'est grave là

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Mais moi j'ai pas réussi à avaler plus qu'un café, je crois qu'on est tous dans la même torture gastrique !!! Lol

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Mais moi j'ai pas réussi à avaler plus qu'un café, je crois qu'on est tous dans la même torture gastrique !!! Lol

Ben moi c'est plutôt le contraire. J'avale tout ce que je trouve sous l'effet du stress :lol:

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Coucou,

Rien avalé non plus, je suis tellement angoissée.... haaaaaaaaaaa :cry::cry::cry: et tout le monde y croit autour de moi, alors c'est encore pire :sad:

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Hello :cry: :cry: :cry:

Et bien moi je crois que comme pour l'admissibilité, je vais flipper 5 min avant de cliquer sur les résultats !

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bonjour !

je passe rapidement, je vais essayer de ne pas passer ma matinée devant l'ordi ! un weekend de camping sous la pluie, j'ai donc ma tente à remonter, nettoyer et faire sécher, ca va m'occuper jusqu'à ... 9h30 !

à plus tard, bon courage à tous

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Voici un petit truc suave à lire en attendant, cela fera passer 10 minutes dans la joie et le bonne humeur....

"Habillé pour l'été par les 6e4

Et bien voilà.

Le dernier cours avec les 6e4.

Eh oui, pour cause de brevet, la semaine dernière, c’était la dernière séance, et le rideau sur l’écran est tombé.

(Et hop, l’air de rien, une référence littéraire !!! Et une !!!).

Mes 6e4.

Que je ne retrouverai certainement pas l'année prochaine, car à la suite d'une mystérieuse métamorphose estivale, les 6e4 deviendront 5e4, et même parfois 5e2, ou 5e1, ou 5e6, à dire vrai, tout est possible.

Il en est ainsi tous les étés, et visiblement ça n'émeut personne.

Je décrétai donc récréative la séance du jour.

Et c’est avec émotion que je les observais s’adonner aux jeux de leur âge, à savoir, comparer leur appareil dentaire, se moquer des plus faibles, et pour les filles, échanger leurs tongs pour voir.

Enfin bref, rien de bien transcendant quoi.

À un détail près, car je remarquai du coin du l'oeil la carte et l'enveloppe qui passaient discrètement de table en table, afin que chacun écrivît son amour pour le prof de techno (bibi), que ses vacances lui soient douces (t’inquiète gamin, avec mon charter pour Mayotte, t’es pas prêt de me revoir), son regret que tout ce bonheur s’arrêtât soudain (NDA : regrets non partagés), et l’envie irrépressible de le retrouver à la rentrée (oh oui, vivement, ohlala, qu’est-ce que ça va être long !!! Ahahahahaha !!!).

Mais ce que j’ignorais, c’est que d’autres choses se tramaient et que je n’étais pas au bout de mes surprises.

À mi-séance, Fanny, en tant que déléguée m'interpella :

– M'sieur, on voudrait vous dire quelque chose et pis aussi autre chose... aussi…

Vous imaginez ma surprise.

Je tombai des nues.

– Oui mon enfant ???? Quel est l’objet de ta requête ???

– Ben… de la part de toute la classe… heu… et ben…

Les autres :

– Ben allez !! Dis-lui !!!

– Oooh !! Une minute quand même !!!

– Vous laissez Fanny s’exprimer oui ??? Ou merde ????

– Alors de la part de toute la classe… heu… sauf Benjie qu’a pas payé…

– J’ai dit que je payerai demain !!!!

– Oui bon écoutez, vous êtes gentils, laissez parler Fanny… Benjie qu’a pas payé, quel radin çui-là…

– On vous offre cette carte qu’on a tous signée…

– Ooooooooh !!! C’que vous êtes gentils !!! Ben ça me touche beaucoup et… Ooooooh !!! J’avais pas vu !!! Avec un bébé lapin derrière !!!!!! Que c’est mimi…

– Voilà, et on vous offre aussi ça, mais là les mamans nous ont aidés pour choisir, enfin, ma mère, celle d’Amina, mais pas celle de Bourzig…

– Hé m’sieur elle pouvait pas elle avait vidange !!!!

– Pas grave Bourzig… alors voyons voir… mais c’est un bien gros paquet dis-moi… avec un bien bel emballage… des années soixante-dix visiblement… Ooooooooooooooh !!!!!!!!!!!!!!! Voyez-vous ça !!! Un tricot de corps !!!!

– Heu non, c’est un tee-shirt en fait…

– Ouaaaaaaaaaaaaaah !!! Et blanc en plus !!!!! Si je m’attendais alors…

– Voilà et on l’a tous signé, avec plein de couleurs, et vous avez vu… on a écrit « À monsieur Le Prof qu’on adore »…

– Et bien les p’tits loups, qu’est-ce que ça me fait chaud au cœur…

– Mais faut pas le passer à la machine, et pas trop le mettre quoi…

– Ok, mais je le conserverai précieusement… merci à tous, du fond du cœur… ah ben ça alors…

Bien.

Après ces effusions devant lesquelles vous sanglotez sans aucune pudeur et avec une pitoyable complaisance chers lecteurs, et plutôt que de vous noyer dans ce pathos intégral, je vous propose de revenir un instant sur le fameux tee-shirt blanc.

Parce que les mamans, quand elles l'ont acheté, elles n'ont certainement pas voulu prendre de risque avec la taille, donc elles ont pris grand large voyez, que ça fasse comme une petite robe quoi, mais courte la robe quand même, et encore, je me suis contenté de le coller contre moi, juste pour voir, et surtout pas de l'essayer, j'ai encore tout de même le sens du ridicule, et malgré bien des années d’enseignement, un reste d'amour propre.

Alors je l'ai assez vite replié pour le ranger dans le cartable avant que l'un d'entre-eux ne me demande de l'ess...

– Hé m'sieur vous l'essayez ???

Et merde.

– Heu... quoi ??? Le tee-shirt là ?? Ah ben ça tombe bien, j'allais le faire...

Plus le petit bonus pour faire mon intéressant :

– Mais vous faites pas de photos les enfants, vous êtes gentils hein... ahahahahahah !!!

Ce qui déboucha inévitablement sur :

– Ben pourquoi m’sieur ???

Pourquoi pourquoi, y sont marrants eux, et pourquoi pas tant qu'on y est mettre une photo sur le site du col...

– Hé m'sieur !!! Comme ça on la mettrait sur le site du collège pour que les parents y voient !!!!

– Ben voyons, tu m’en diras tant…

– Ooooooooooh !!!! Allez m’sieur !!!!!!!

Que voulez-vous que je fisse ???

Il était donc écrit que ma générosité me perdrait avant que le diabète ne me gagne.

Et oui, voyant leur incompréhension, leur déception, pis bon, c’est mes 6e4 quand même, j'ai accepté d'immortaliser ce moment précieux, et qu'il soit affiché sur le blog de l'établissement.

Ainsi donc cher lecteur, il existe un blog de collège, où tu peux voir une photo de moi en tenue sexy, avec l'air très intelligent du gars qui s'est fait prendre la main dans la culotte. Et bien sûr, tu serais curieux de la voir cette photo, alors je vais te donner le lien de ce blog.

C'est ça oui, tu peux toujours courir.

(Après la narration de cette anecdote croustillante, mais fondant à l’intérieur, je te propose lecteur d’enchaîner dans une ronde échevelée sur la surprise suivante.)

Surgissant du fond de la salle, Bourzig s'approcha avec un petit air que je ne lui connaissais pas, et me tendit un sac.

– Ben c'est un cadeau, c'est de la part de ma mère…

– Ah bon ?? C'est pas un cadeau de toi ???

– Ben aussi oui…

Je saisis délicatement le sac Auchan, écrin précieux aux mille reflets nacrés contenant l'offrande de maman Bourzig, et l'entrouvris curieux et vaguement inquiet, avant que de m'exclamer :

– Oooooooooooh !!!! Mais fallait pas !!!!

Et c'est sous les yeux ébahis de tous les 6e4 que je sortis avec une infinie précaution, telle une hostie rédemptrice que l’on retire du calice, une superbe botte d'asperges aux extrémités langoureusement tendues vers Neptune, prolongeant des tiges flamboyantes aux blancheurs immaculées et finement veinées d’un peu de terre du pays, l’ensemble étant enrubanné en son milieu d’un chatoyant et coquet élastique de couleur pourpre, pour que ça tienne bien.

– Des asperges !!! Et bien écoute Bourzig, je ne sais que te dire, en plus j’adore ça, mais tu lis dans mes pensées ou quoi ??

– Ben un jour vous avez dit que adorez les légumes…

– C'est vrai... et l'info est arrivée jusqu'aux oreilles de maman...

– Oui... et elle aime bien les asperges...

Je remerciai Dieu au passage que dame maman n’ait préféré les topinambours, et j’opérai un rapide panorama de la classe afin de m’assurer qu’il n’y avait pas foutage de gueule sous roche, mais pas du tout, l’effectif semblait radieux et aux anges pour moi, j’adoptai donc la posture du ravi de la crèche.

– Eh bien Bourzig, je ne sais comment te remercier, les mots me manquent…

– Et des asperges, y'en a vingt-quatre, comme les 6e4... vous pouvez vérifier…

– Tiens donc... quelle curieuse idée...

– Allez-y, vérifiez…

– Et comment que j’vais vérifier… vingt-quatre asperges pour vingt-quatre élèves… comme c’est astucieux…

– Et cinq minutes à la cocotte elle a dit ma mère...

– Qui ?? Les 6e4 ??? Ahahahahahahah !!!! Hum… ok, dix minutes, j'ai bien noté...

Ainsi donc chaque élève de 6e4, voulant graver en ma mémoire les instants précieux de cette année ensemble, avait mandaté une asperge pour toucher mon cœur d’artichaut. Asperge dont la troublante analogie au cierge, que l’on peut supposer brûlé à ma gloire, ne t’avait échappée cher lecteur.

Mes chers 6e4, qui par le don d’une denrée périssable, et par l’art subtil de l’antiphrase potagère, exprimaient le vœu de faire de ces moments partagés des souvenirs impérissables. En cet instant, nous procédions par une poignante métaphore agricole, à l’échange solennel des fruits du savoir que j’avais dispensés, contre les légumes de leur infinie reconnaissance, résumant une année d’instruction en une puissante symbolique rurale et nourricière.

– Pis ma mère elle a dit que c'est les dernières de la saison... vous avez de la chance…

– De la chance ?? Je suis verni tu veux dire, la baraka ouais…

– Sinon maintenant, c'est les pommes de terre nouvelles...

– Non ben tu vois, j'aime autant les asperges...

Je remerciai à nouveau notre Seigneur que tous mes élèves, environ deux cent cinquante, n'aient eu l’idée de se pointer avec une pomme de terre en guise d’au revoir, car j'eusse été quelque peu gêné de traverser la cour en tirant un sac de quarante kilos de patates, ce qui aurait pu ternir mon image de dandy, altérer sensiblement ma démarche chaloupée, et subtilement affecter mon port de tête. À moins d’attendre la tombée de la nuit afin de m’assurer d’une totale discrétion, mais restait le risque de déclencher l’alarme et de voir débouler la gendarmerie. Et allez expliquer vous, à des gendarmes médusés, voire un brin soupçonneux, ou complètement hilares, votre présence à onze du soir dans une cour de récré à tirer un sac de patates.

– Un discours !!!! Un discours !!!! Allez m’sieur !! Un discours !!!! Un discours !!!!

Que c’était charmant.

Mais je ne pouvais faire moins.

– Eh bien d’accord… alors heu… Entre ici Bourzig avec ton cortège d'asperges !!! Ahahahahahaha...

– ?!?!

– Oui alors heu… merci pour tous ces précieux cadeaux qui me vont droit au cœur, et pour l’un d’entre-eux, droit dans la cocotte, et sachez que j’avais bien pensé moi aussi à vous apporter des gâteaux, mais j’ai pas pu, parce que je les ai tous mangés, parce que je suis incapable de garder des gâteaux plus d’une journée, croyez bien que je le regrette, d’autant qu’ils étaient super bons, et que vous vous seriez régalés, et ça me brise le cœur, oh que je suis malheureux, mais comme vous le savez, c’est l’intention qui compte, et la mienne était bonne, et rien que ça, je sais que ça vous comble de bonheur, mais ne me remerciez pas, c’était de bon coeur…

– ?!?!

– Voilà…

– Bouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh !!!!!!!!!!!!! Remboursez !!!!

– Qui a dit « remboursez » ?!?!!

– …

– Mais je plaisante !!! Allez, j’ai amené cinq Brossard au chocolat, normalement y’a de quoi étouffer toute la classe… Allez, Fanny et Bourzig, vous servez tout le monde, et s’il vous plait, vous tous, n’en mettez pas partout, merci…

– Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!!!!!!!!!!

Et voilà, tandis que les 6e4 se sustentaient, je passai en revue le matériel, vérifiai les ordinateurs, virai les images pornos mises par les 3e en fond d’écran, sans doute un dernier clin d’œil ému à leur prof de techno, alors j’essuyai négligemment les quelques larmes s’écoulant de ce trop plein d’émotions. Avant que d’autoriser les 6e4 à recouvrir d’une épaisse couche de craie mon joli tableau, créant au passage un épais nuage de fumée, et ce, dans un infâme bordel.

Puis la sonnerie précipita les loupiots hors de la salle dans une cacophonie indescriptible alors que Christophe arrivait, manquant se faire écrabouiller par la meute déchaînée.

Sacrés gamins va.

– Comment va le père Christophe ???

– Va bien… oh des asperges, t'as fait ton marché avant de venir ??

– C'est les gamins, en cadeau de fin d'année...

– Ben dis donc, y se sont pas moqués de toi... ahahahahahahahahah !!!!

Ainsi donc il était écrit que je boirais le calice jusqu’à la lie.

Ensuite, Christophe m’aida à faire le ménage, car visiblement j’avais oublié de dire à mes 6e4 de ne pas en mettre partout, et nous devisâmes longuement balai en main sur l’avenir de l’humanité, avant que d’être saisis par une furieuse envie de déconner, et de nous battre avec les balais, vous avouerez que c’était tentant, et péter un néon au passage.

Alors je rejoignis la fenêtre et fixai l’horizon.

Christophe s’approcha, me tendit mes lunettes de soleil (de superbes Ray Ban modèle Aviator, putain c’te classe !!), car lui seul savait lire l’émotion derrière cette décontraction musculaire de façade, cette beauté d’une virilité simple, voire simpliste, ce hâle discret rehaussant ces sémillantes pommettes, cette élégance droite aux lignes épurées, ces pectoraux saillants dominant ces abdos excessifs, ce corps flamboyant à la plastique délicatement ouvragée (ouais heu… je décris de mémoire hein, on est d’accord, tout n’est pas rigoureusement exact, j’essaie d’aller à l’essentiel quoi), et me glissa les rênes de mon cheval, il était temps de reprendre mon chemin.

Reprendre mon chemin sur le long sentier épineux qui mène à l’indicible grâce, où chaque pas te rapproche inexorablement de l’ultime transcendance, où chaque jour mille épreuves entraveront ta quête, à la recherche de l’inaccessible étoile, car tel est mon destin, ma quête, la quête de mon graal, mon unique graal : le nichon absolu.

Et je m’en vais au vent mauvais, bravant couettes et oreillers, pourfendant strings et bonnets… "

Posté par Charly Le Prof

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j'étais reveillée toutes les heures cette nuit... je sais plus trop si je les veux ces resultats.... en tt cas grosse m**** à toutes et tous

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ouahh quelle histoire, on dirait presque du Pennac avec ce subtile brin d'humour devant cette réalité... Ahhh les gamins, ils te donnent bcp n'empêche, c'est tellement mignon... En espérant avoir moi aussi un jour une classe, verdict ds qq heures! Merci pour ta jolie lecture!

Voici un petit truc suave à lire en attendant, cela fera passer 10 minutes dans la joie et le bonne humeur....

"Habillé pour l'été par les 6e4

Et bien voilà.

Le dernier cours avec les 6e4.

Eh oui, pour cause de brevet, la semaine dernière, c’était la dernière séance, et le rideau sur l’écran est tombé.

(Et hop, l’air de rien, une référence littéraire !!! Et une !!!).

Mes 6e4.

Que je ne retrouverai certainement pas l'année prochaine, car à la suite d'une mystérieuse métamorphose estivale, les 6e4 deviendront 5e4, et même parfois 5e2, ou 5e1, ou 5e6, à dire vrai, tout est possible.

Il en est ainsi tous les étés, et visiblement ça n'émeut personne.

Je décrétai donc récréative la séance du jour.

Et c’est avec émotion que je les observais s’adonner aux jeux de leur âge, à savoir, comparer leur appareil dentaire, se moquer des plus faibles, et pour les filles, échanger leurs tongs pour voir.

Enfin bref, rien de bien transcendant quoi.

À un détail près, car je remarquai du coin du l'oeil la carte et l'enveloppe qui passaient discrètement de table en table, afin que chacun écrivît son amour pour le prof de techno (bibi), que ses vacances lui soient douces (t’inquiète gamin, avec mon charter pour Mayotte, t’es pas prêt de me revoir), son regret que tout ce bonheur s’arrêtât soudain (NDA : regrets non partagés), et l’envie irrépressible de le retrouver à la rentrée (oh oui, vivement, ohlala, qu’est-ce que ça va être long !!! Ahahahahaha !!!).

Mais ce que j’ignorais, c’est que d’autres choses se tramaient et que je n’étais pas au bout de mes surprises.

À mi-séance, Fanny, en tant que déléguée m'interpella :

– M'sieur, on voudrait vous dire quelque chose et pis aussi autre chose... aussi…

Vous imaginez ma surprise.

Je tombai des nues.

– Oui mon enfant ???? Quel est l’objet de ta requête ???

– Ben… de la part de toute la classe… heu… et ben…

Les autres :

– Ben allez !! Dis-lui !!!

– Oooh !! Une minute quand même !!!

– Vous laissez Fanny s’exprimer oui ??? Ou merde ????

– Alors de la part de toute la classe… heu… sauf Benjie qu’a pas payé…

– J’ai dit que je payerai demain !!!!

– Oui bon écoutez, vous êtes gentils, laissez parler Fanny… Benjie qu’a pas payé, quel radin çui-là…

– On vous offre cette carte qu’on a tous signée…

– Ooooooooh !!! C’que vous êtes gentils !!! Ben ça me touche beaucoup et… Ooooooh !!! J’avais pas vu !!! Avec un bébé lapin derrière !!!!!! Que c’est mimi…

– Voilà, et on vous offre aussi ça, mais là les mamans nous ont aidés pour choisir, enfin, ma mère, celle d’Amina, mais pas celle de Bourzig…

– Hé m’sieur elle pouvait pas elle avait vidange !!!!

– Pas grave Bourzig… alors voyons voir… mais c’est un bien gros paquet dis-moi… avec un bien bel emballage… des années soixante-dix visiblement… Ooooooooooooooh !!!!!!!!!!!!!!! Voyez-vous ça !!! Un tricot de corps !!!!

– Heu non, c’est un tee-shirt en fait…

– Ouaaaaaaaaaaaaaah !!! Et blanc en plus !!!!! Si je m’attendais alors…

– Voilà et on l’a tous signé, avec plein de couleurs, et vous avez vu… on a écrit « À monsieur Le Prof qu’on adore »…

– Et bien les p’tits loups, qu’est-ce que ça me fait chaud au cœur…

– Mais faut pas le passer à la machine, et pas trop le mettre quoi…

– Ok, mais je le conserverai précieusement… merci à tous, du fond du cœur… ah ben ça alors…

Bien.

Après ces effusions devant lesquelles vous sanglotez sans aucune pudeur et avec une pitoyable complaisance chers lecteurs, et plutôt que de vous noyer dans ce pathos intégral, je vous propose de revenir un instant sur le fameux tee-shirt blanc.

Parce que les mamans, quand elles l'ont acheté, elles n'ont certainement pas voulu prendre de risque avec la taille, donc elles ont pris grand large voyez, que ça fasse comme une petite robe quoi, mais courte la robe quand même, et encore, je me suis contenté de le coller contre moi, juste pour voir, et surtout pas de l'essayer, j'ai encore tout de même le sens du ridicule, et malgré bien des années d’enseignement, un reste d'amour propre.

Alors je l'ai assez vite replié pour le ranger dans le cartable avant que l'un d'entre-eux ne me demande de l'ess...

– Hé m'sieur vous l'essayez ???

Et merde.

– Heu... quoi ??? Le tee-shirt là ?? Ah ben ça tombe bien, j'allais le faire...

Plus le petit bonus pour faire mon intéressant :

– Mais vous faites pas de photos les enfants, vous êtes gentils hein... ahahahahahah !!!

Ce qui déboucha inévitablement sur :

– Ben pourquoi m’sieur ???

Pourquoi pourquoi, y sont marrants eux, et pourquoi pas tant qu'on y est mettre une photo sur le site du col...

– Hé m'sieur !!! Comme ça on la mettrait sur le site du collège pour que les parents y voient !!!!

– Ben voyons, tu m’en diras tant…

– Ooooooooooh !!!! Allez m’sieur !!!!!!!

Que voulez-vous que je fisse ???

Il était donc écrit que ma générosité me perdrait avant que le diabète ne me gagne.

Et oui, voyant leur incompréhension, leur déception, pis bon, c’est mes 6e4 quand même, j'ai accepté d'immortaliser ce moment précieux, et qu'il soit affiché sur le blog de l'établissement.

Ainsi donc cher lecteur, il existe un blog de collège, où tu peux voir une photo de moi en tenue sexy, avec l'air très intelligent du gars qui s'est fait prendre la main dans la culotte. Et bien sûr, tu serais curieux de la voir cette photo, alors je vais te donner le lien de ce blog.

C'est ça oui, tu peux toujours courir.

(Après la narration de cette anecdote croustillante, mais fondant à l’intérieur, je te propose lecteur d’enchaîner dans une ronde échevelée sur la surprise suivante.)

Surgissant du fond de la salle, Bourzig s'approcha avec un petit air que je ne lui connaissais pas, et me tendit un sac.

– Ben c'est un cadeau, c'est de la part de ma mère…

– Ah bon ?? C'est pas un cadeau de toi ???

– Ben aussi oui…

Je saisis délicatement le sac Auchan, écrin précieux aux mille reflets nacrés contenant l'offrande de maman Bourzig, et l'entrouvris curieux et vaguement inquiet, avant que de m'exclamer :

– Oooooooooooh !!!! Mais fallait pas !!!!

Et c'est sous les yeux ébahis de tous les 6e4 que je sortis avec une infinie précaution, telle une hostie rédemptrice que l’on retire du calice, une superbe botte d'asperges aux extrémités langoureusement tendues vers Neptune, prolongeant des tiges flamboyantes aux blancheurs immaculées et finement veinées d’un peu de terre du pays, l’ensemble étant enrubanné en son milieu d’un chatoyant et coquet élastique de couleur pourpre, pour que ça tienne bien.

– Des asperges !!! Et bien écoute Bourzig, je ne sais que te dire, en plus j’adore ça, mais tu lis dans mes pensées ou quoi ??

– Ben un jour vous avez dit que adorez les légumes…

– C'est vrai... et l'info est arrivée jusqu'aux oreilles de maman...

– Oui... et elle aime bien les asperges...

Je remerciai Dieu au passage que dame maman n’ait préféré les topinambours, et j’opérai un rapide panorama de la classe afin de m’assurer qu’il n’y avait pas foutage de gueule sous roche, mais pas du tout, l’effectif semblait radieux et aux anges pour moi, j’adoptai donc la posture du ravi de la crèche.

– Eh bien Bourzig, je ne sais comment te remercier, les mots me manquent…

– Et des asperges, y'en a vingt-quatre, comme les 6e4... vous pouvez vérifier…

– Tiens donc... quelle curieuse idée...

– Allez-y, vérifiez…

– Et comment que j’vais vérifier… vingt-quatre asperges pour vingt-quatre élèves… comme c’est astucieux…

– Et cinq minutes à la cocotte elle a dit ma mère...

– Qui ?? Les 6e4 ??? Ahahahahahahah !!!! Hum… ok, dix minutes, j'ai bien noté...

Ainsi donc chaque élève de 6e4, voulant graver en ma mémoire les instants précieux de cette année ensemble, avait mandaté une asperge pour toucher mon cœur d’artichaut. Asperge dont la troublante analogie au cierge, que l’on peut supposer brûlé à ma gloire, ne t’avait échappée cher lecteur.

Mes chers 6e4, qui par le don d’une denrée périssable, et par l’art subtil de l’antiphrase potagère, exprimaient le vœu de faire de ces moments partagés des souvenirs impérissables. En cet instant, nous procédions par une poignante métaphore agricole, à l’échange solennel des fruits du savoir que j’avais dispensés, contre les légumes de leur infinie reconnaissance, résumant une année d’instruction en une puissante symbolique rurale et nourricière.

– Pis ma mère elle a dit que c'est les dernières de la saison... vous avez de la chance…

– De la chance ?? Je suis verni tu veux dire, la baraka ouais…

– Sinon maintenant, c'est les pommes de terre nouvelles...

– Non ben tu vois, j'aime autant les asperges...

Je remerciai à nouveau notre Seigneur que tous mes élèves, environ deux cent cinquante, n'aient eu l’idée de se pointer avec une pomme de terre en guise d’au revoir, car j'eusse été quelque peu gêné de traverser la cour en tirant un sac de quarante kilos de patates, ce qui aurait pu ternir mon image de dandy, altérer sensiblement ma démarche chaloupée, et subtilement affecter mon port de tête. À moins d’attendre la tombée de la nuit afin de m’assurer d’une totale discrétion, mais restait le risque de déclencher l’alarme et de voir débouler la gendarmerie. Et allez expliquer vous, à des gendarmes médusés, voire un brin soupçonneux, ou complètement hilares, votre présence à onze du soir dans une cour de récré à tirer un sac de patates.

– Un discours !!!! Un discours !!!! Allez m’sieur !! Un discours !!!! Un discours !!!!

Que c’était charmant.

Mais je ne pouvais faire moins.

– Eh bien d’accord… alors heu… Entre ici Bourzig avec ton cortège d'asperges !!! Ahahahahahaha...

– ?!?!

– Oui alors heu… merci pour tous ces précieux cadeaux qui me vont droit au cœur, et pour l’un d’entre-eux, droit dans la cocotte, et sachez que j’avais bien pensé moi aussi à vous apporter des gâteaux, mais j’ai pas pu, parce que je les ai tous mangés, parce que je suis incapable de garder des gâteaux plus d’une journée, croyez bien que je le regrette, d’autant qu’ils étaient super bons, et que vous vous seriez régalés, et ça me brise le cœur, oh que je suis malheureux, mais comme vous le savez, c’est l’intention qui compte, et la mienne était bonne, et rien que ça, je sais que ça vous comble de bonheur, mais ne me remerciez pas, c’était de bon coeur…

– ?!?!

– Voilà…

– Bouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh !!!!!!!!!!!!! Remboursez !!!!

– Qui a dit « remboursez » ?!?!!

– …

– Mais je plaisante !!! Allez, j’ai amené cinq Brossard au chocolat, normalement y’a de quoi étouffer toute la classe… Allez, Fanny et Bourzig, vous servez tout le monde, et s’il vous plait, vous tous, n’en mettez pas partout, merci…

– Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!!!!!!!!!!

Et voilà, tandis que les 6e4 se sustentaient, je passai en revue le matériel, vérifiai les ordinateurs, virai les images pornos mises par les 3e en fond d’écran, sans doute un dernier clin d’œil ému à leur prof de techno, alors j’essuyai négligemment les quelques larmes s’écoulant de ce trop plein d’émotions. Avant que d’autoriser les 6e4 à recouvrir d’une épaisse couche de craie mon joli tableau, créant au passage un épais nuage de fumée, et ce, dans un infâme bordel.

Puis la sonnerie précipita les loupiots hors de la salle dans une cacophonie indescriptible alors que Christophe arrivait, manquant se faire écrabouiller par la meute déchaînée.

Sacrés gamins va.

– Comment va le père Christophe ???

– Va bien… oh des asperges, t'as fait ton marché avant de venir ??

– C'est les gamins, en cadeau de fin d'année...

– Ben dis donc, y se sont pas moqués de toi... ahahahahahahahahah !!!!

Ainsi donc il était écrit que je boirais le calice jusqu’à la lie.

Ensuite, Christophe m’aida à faire le ménage, car visiblement j’avais oublié de dire à mes 6e4 de ne pas en mettre partout, et nous devisâmes longuement balai en main sur l’avenir de l’humanité, avant que d’être saisis par une furieuse envie de déconner, et de nous battre avec les balais, vous avouerez que c’était tentant, et péter un néon au passage.

Alors je rejoignis la fenêtre et fixai l’horizon.

Christophe s’approcha, me tendit mes lunettes de soleil (de superbes Ray Ban modèle Aviator, putain c’te classe !!), car lui seul savait lire l’émotion derrière cette décontraction musculaire de façade, cette beauté d’une virilité simple, voire simpliste, ce hâle discret rehaussant ces sémillantes pommettes, cette élégance droite aux lignes épurées, ces pectoraux saillants dominant ces abdos excessifs, ce corps flamboyant à la plastique délicatement ouvragée (ouais heu… je décris de mémoire hein, on est d’accord, tout n’est pas rigoureusement exact, j’essaie d’aller à l’essentiel quoi), et me glissa les rênes de mon cheval, il était temps de reprendre mon chemin.

Reprendre mon chemin sur le long sentier épineux qui mène à l’indicible grâce, où chaque pas te rapproche inexorablement de l’ultime transcendance, où chaque jour mille épreuves entraveront ta quête, à la recherche de l’inaccessible étoile, car tel est mon destin, ma quête, la quête de mon graal, mon unique graal : le nichon absolu.

Et je m’en vais au vent mauvais, bravant couettes et oreillers, pourfendant strings et bonnets… "

Posté par Charly Le Prof

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Oui 14h, c'est vrai, mais les deux années précédentes ils sont apparus vers 12h.

Courage plus que quelques heures !

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J'ai eu beau ne me coucher qu'à 3h du matin dans l'espoir de me réveiller le plus tard possible, je n'ai tenu que jusqu'à 9h...

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