Enfant lecteur début CP

[fab69]

Notre réponse, après avoir vu le psy, était invariablement :

- tu apprendras ça bientôt

- en attendant, tu peux toujours lire des livres sur le sujet (après 7 ans bien sûr!)

Une question que je me pose : pourquoi demander comment faire une multiplication avant le ce1??? A quoi ça sert ?

[mlca66]

et bien quand on est en CP dans un CP/CE1 ça sert à suivre le CE1, et à montrer aux parents toutes les choses qu'on a apprise en écoutant le CE1 car on s'ennuie en CP

et là les parents n'y sont pour rien

[PlantaBaja]

Et bien, le Dr nous a expliqué que ce n'était pas le moment. Qu'à force de répondre aux questions de tels enfants, on les rend encore plus anxieux qu'ils ne le sont, parce que, comme ils comprennent tout et sont très sensibles, ils finissent par savoir des choses qui les inquiète ou qui les dépassent.

C'était sûrement une bonne réponse pour les problèmes d'un enfant donné, dans un contexte donné. Je trouve dommage de généraliser, et de limiter les apprentissages à "tu verras ça à l'école" ou "débrouille toi tout seul".

D'abord parce que certaines choses s'apprennent bien mieux en dehors de l'école : nager, jouer d'un instrument de musique, parler une langue étrangère. Outre ces apprentissages très "techniques", beaucoup d'autres (tous ?) vont nécessiter l'intervention d'un adulte (ou d'un aîné), ne serait ce que pour des raisons de sécurité : faire la cuisine, bricoler, s'occuper d'un animal, etc...

Les apprentissages du primaire sont tellement basiques et liés au quotidien : lire, faire une liste de courses, laisser un petit mot, calculer quelques prix, dénombrer, que je trouve tout aussi "contraint" de les éviter soigneusement. Une de mes filles est devenu beaucoup plus calme après avoir appris à lire (à la maison); je crois que cela l'a aussi rassurée de maîtriser une compétence scolaire, après avoir été mise en échec tout au long d'une année de maternelle où elle n'arrivait pas à découper, coller, colorier dans les bonnes cases.

l'avons orientée vers des activités manuelles, la musique,

La musique ça peut être très formel, voire rébarbatif; ça a été une grosse catastrophe chez nous, avec cris, larmes,.. on a (pas) assez rapidement abandonné. Je ne vois pas très bien pourquoi ce serait affreux d'apprendre à lire à son enfant et merveilleux de lui apprendre le piano ? Bien sûr, il y a des enfants qui apprécient la musique et sont ravis de jouer d'un instrument. Mais ça dépend des goûts, des aptitudes de chacun, du contexte familial.

[fab69]

et bien quand on est en CP dans un CP/CE1 ça sert à suivre le CE1, et à montrer aux parents toutes les choses qu'on a apprise en écoutant le CE1 car on s'ennuie en CP

et là les parents n'y sont pour rien

Oui, d'accord, mais l'enfant n'a rien demandé à ses parents, il a bénéficié en direct des apprentissages des ce1, et là je dis que c'est bien!

D'autre part, on peut aussi être lecteur en cp, être dans une classe de cp/ce1 et ne pas s'ennuyer dans son cp parce qu'on a des choses à faire qui nous intéressent beaucoup plus que d'apprendre à poser une multiplication... Dans ma classe, les cp comme les ce1 ont des choses variées à faire quand ils ont fini leur travail, et des choses qui les intéressent (des recherches, inventer des petites histoires, les illustrer et les déposer dans la "boîte à histoires", etc...

Et bien, le Dr nous a expliqué que ce n'était pas le moment. Qu'à force de répondre aux questions de tels enfants, on les rend encore plus anxieux qu'ils ne le sont, parce que, comme ils comprennent tout et sont très sensibles, ils finissent par savoir des choses qui les inquiète ou qui les dépassent.

C'était sûrement une bonne réponse pour les problèmes d'un enfant donné, dans un contexte donné. Je trouve dommage de généraliser, et de limiter les apprentissages à "tu verras ça à l'école" ou "débrouille toi tout seul".

Oup's, je me suis mal exprimée, je ne donnais pas une règle, juste un témoignage de ce qu'on a été amené à appliquer pour notre fille.

Pardon de ne pas avoir suffisamment précisé.

D'abord parce que certaines choses s'apprennent bien mieux en dehors de l'école : nager, jouer d'un instrument de musique, parler une langue étrangère. Outre ces apprentissages très "techniques", beaucoup d'autres (tous ?) vont nécessiter l'intervention d'un adulte (ou d'un aîné), ne serait ce que pour des raisons de sécurité : faire la cuisine, bricoler, s'occuper d'un animal, etc...

Les apprentissages du primaire sont tellement basiques et liés au quotidien : lire, faire une liste de courses, laisser un petit mot, calculer quelques prix, dénombrer, que je trouve tout aussi "contraint" de les éviter soigneusement. Une de mes filles est devenu beaucoup plus calme après avoir appris à lire (à la maison); je crois que cela l'a aussi rassurée de maîtriser une compétence scolaire, après avoir été mise en échec tout au long d'une année de maternelle où elle n'arrivait pas à découper, coller, colorier dans les bonnes cases.

l'avons orientée vers des activités manuelles, la musique,

La musique ça peut être très formel, voire rébarbatif; ça a été une grosse catastrophe chez nous, avec cris, larmes,.. on a (pas) assez rapidement abandonné. Je ne vois pas très bien pourquoi ce serait affreux d'apprendre à lire à son enfant et merveilleux de lui apprendre le piano ? Bien sûr, il y a des enfants qui apprécient la musique et sont ravis de jouer d'un instrument. Mais ça dépend des goûts, des aptitudes de chacun, du contexte familial.

Pour nous, c'était très simple, ce n'est pas nous qui leur avons appris à jouer de la musique... elles ont été à l'école de musique! Avec des supers profs qui n'enseignaient pas de manière rébarbative. Ouf!

[fab69]

Difficile, aussi, de faire un parallèle avec la marche, parce que nous n'avon pas tenu les jambes de notre enfant. D'accord s'il apprend à lire seul, dans son coin. Pas d'accord de lui proposer des cahiers, des exercices, et de lui apprendre à écrire.

je suis d'accord avec vous

quand je parlais de la marche, c'est pour l'exemple d'un enfant qui se lance seul bien avant les autres, se redresse etc...

répondre à ses questions sur "comment on fait une multiplication" "qu'est ce que c'est le plus grand chiffre du monde" "comment fonctionne un volcan"...

J'ai relu le fil de discussion et je comprends mieux la question... il n'y a pas de mal à répondre à ce genre de questions ou à 'aiguiller" nos enfants sur les bons documentaires pour qu'ils puissent construire seuls leurs réponses.

Leur faire comprendre , aussi, qu'on n'a pas toutes les réponses à tout... et là, ça peut être angoissant.

Pour ces enfants qui posent toujours plein de questions, ils se trouvent souvent une "passion" où ils vont devenir de véritables puits de science (pour notre fille, c'était les dinosaures... à quoi ça lui sert aujourd'hui? à rien, mais à l'époque, ça a assouvi sa soif d'apprendre)

[mlca66]

mon fils est en cp dans un cp/ce1 et lorsque les cp ont fini leur travail, ils font des coloriages magiques... et quand ils ont fini TOUS les coloriages magiques de leur casier, ils peuvent approfondir les exercices, lire etc... ces coloriages ne sont pas une grosse motivation pour mon fils qui n'a jamais été attiré par les activités de coloriage, découpage etc... donc il écoute les CE1 (et parfois au détriment de son travail )

[PlantaBaja]

Je conclurais en disant que pour un enseignant, il n'y a aucun intérêt à maintenir un élève dans un niveau en dessous de ses capacités. C'est la galère assurée pour lui comme pour toute la classe.

J'ai des doutes à ce sujet.

Actuellement, il y a un gros "tabou" sur le saut de classe (tout le monde hésite, se prend la tête, demande des examens psychologiques, des tests..) et statistiquement les élèves avec un an d'avance sont peu nombreux. La situation était tout autre il y a 40 ans et on ne comprend pas très bien ce qui a causé ce retournement de situation ?

Deux de mes enfants étaient vraiment très performants en primaire, excellents résultats, quasiment aucun travail à la maison. Pour un, on a demandé nous même le saut de classe, avec de grosses réticences de la part de l'école. Pour le deuxième le saut a été proposé en fin de CM1, sous la forme d'un changement de classe en cours d'année, ce que l'enfant a refusé, plutôt à mon soulagement car je trouve que c'est une très mauvaise solution (déstabilisation, arrivée dans un groupe constitué, perte des copains...). En fin de CP l'enseignante avait déclaré qu'il était vraiment gentil et agréable parce qu'il n'avait absolument rien appris en classe cette année là (il savait parfaitement lire en fin de GS) et qu'il avait du quand même s'ennuyer...

J'ai aussi entendu un enseignant déclarer que ma fille devait "apprendre à s'ennuyer" (ce qui n'est pas complètement faux non plus, mais dans un contexte scolaire est quand même vaguement inquiétant..)

[mlca66]

J'ai aussi entendu un enseignant déclarer que ma fille devait "apprendre à s'ennuyer" (ce qui n'est pas complètement faux non plus, mais dans un contexte scolaire est quand même vaguement inquiétant..)

c'est clair !

je crois que pour mon fils école = ennui, et qu'il en a pris son parti

déjà en MS il ralait car il devait colorier et si son coloriage n'était pas fini, il devait s'y remettre le lendemain matin

l'enseignante du CP/CE1 vue il y a 8 jours a dit que s'il n'y avait pas eu des soucis de graphisme (écriture) le glissement en cours d'année aurait été envisagé, et du coup il devrait être en ce1/ce2 l'an prochain pour (si progrès graphisme) éventuellement avoir la possibilité de glisser...lui ne veut pas glisser il veut juste faire des choses intéressantes et nouvelles

alors que faire ? lui répondre EN PLUS "attend, arrête de t'intéresser à ça, tu le verras à l'école" lorsqu'il nous interroge à la maison ?

[fab69]

mon fils est en cp dans un cp/ce1 et lorsque les cp ont fini leur travail, ils font des coloriages magiques... et quand ils ont fini TOUS les coloriages magiques de leur casier, ils peuvent approfondir les exercices, lire etc... ces coloriages ne sont pas une grosse motivation pour mon fils qui n'a jamais été attiré par les activités de coloriage, découpage etc... donc il écoute les CE1 (et parfois au détriment de son travail )

Les coloriages magiques.... l'horreur pour notre fille aussi en CP... elle s'ennuyait beaucoup et avait plein de troubles associés. heureusement, après elle n'a eu que des enseignants vraiment extras et ne s'est plus jamais ennuyée avant le collège.

Je conclurais en disant que pour un enseignant, il n'y a aucun intérêt à maintenir un élève dans un niveau en dessous de ses capacités. C'est la galère assurée pour lui comme pour toute la classe.

J'ai des doutes à ce sujet.

Actuellement, il y a un gros "tabou" sur le saut de classe (tout le monde hésite, se prend la tête, demande des examens psychologiques, des tests..) et statistiquement les élèves avec un an d'avance sont peu nombreux. La situation était tout autre il y a 40 ans et on ne comprend pas très bien ce qui a causé ce retournement de situation ?

Pour ma part, j'ai sauté le cp comme la moitié des autres élèves de mon âge, car nous étions dans une école de village, en cours multi-niveaux et nous faisions déjà des lignes d'écriture en moyenne section... donc on faisait le contenu du cp dès la grande section!

Il est vrai que c'est tabou pour certains collègues, mais moi j'ai tendance à faire le forcing, notamment avec les maîtresses de maternelle qui défendent "le droit à s'amuser".

Je me souviens de l'ancienne directrice de maternelle, qui annonçait lors de la réunion pleinière avec les parents, en tout début d'année : "dans cette école, on ne saute pas de classe".

Deux de mes enfants étaient vraiment très performants en primaire, excellents résultats, quasiment aucun travail à la maison. Pour un, on a demandé nous même le saut de classe, avec de grosses réticences de la part de l'école. Pour le deuxième le saut a été proposé en fin de CM1, sous la forme d'un changement de classe en cours d'année, ce que l'enfant a refusé, plutôt à mon soulagement car je trouve que c'est une très mauvaise solution (déstabilisation, arrivée dans un groupe constitué, perte des copains...). En fin de CP l'enseignante avait déclaré qu'il était vraiment gentil et agréable parce qu'il n'avait absolument rien appris en classe cette année là (il savait parfaitement lire en fin de GS) et qu'il avait du quand même s'ennuyer...

J'hallucine, comment peut-on en avoir conscience et ne rien faire?

La maîtresse de cp, avait dit, à propos de ma fille, qu'il lui fallait des élèves qui tirent la classe, je veux bien, mais quand même, il existe plein d'autres choses que les coloriages magiques!

J'ai aussi entendu un enseignant déclarer que ma fille devait "apprendre à s'ennuyer" (ce qui n'est pas complètement faux non plus, mais dans un contexte scolaire est quand même vaguement inquiétant..)

Absolument révoltant, s'ennuyer, c'est quand même vraiment pas positif, en aucune manière que ce soit. Je plains les élèves de telles enseignants, quand même.

[Lena]

L'ennui a été et est encore un copain de classe de mes grandes (elles sont en 6ème).

En 1aire, elles ont occupé leur temps avec de multiples activités "de décharge", et parfois du tutorat (selon les années); le mot "ennui" n'a été prononcé par l'une ou l'autre qu'en CM2, une fois la BCD lue et relue et rerelue.

nota: mes grandes ne rentrent pas dans les "cases" de ce que j'ai lu sur la précocité pour aider des élèves. D'excellentes élèves tout ce qui a de plus classique et normal, quoi.