Non lecteurs en ce2

[JBB]

- Mais il n'a pas besoin de ça, je le connais bien moi (Ah ben pas moi, j'le vois juste 6 heures par jour !!!). Les sons, il les connaît, il a compris la combinatoire...

Autrement dit diagnostic posé :

Ni ne donneras à boire à l'âne qui n'a pas soif, ni ne le changeras en cheval de course... De quoi garder force et motivation pour d'autres...

JBB

[Invité mufab]

Je n'ai pas dû bien comprendre, alors, ni les missions, ni mêmes les initiales de RASED...

[Invité mufab]

Z'me suis fait une copine, là !

J'ai peur aussi que pour lui, l'apprentissage de la lecture soit trop précoce : tu penses, il ne va avoir que 10 ans. Il n'est peut-être pas prêt. Laissons faire le temps, la motivation viendra avec ...

(Rikki, tu veux une deuxième médaille ?)

[Invité mufab]

Je vais essayer le chocolat... Et aussi je continue la combinatoire.

Bon des nouvelles :

- J'ai eu longuement l'orthophoniste de l'un des 2 enfants. Pas de souci pour BM, elle est pour, et l'utilise avec elle. Nèanmoins elle constate un retard important en langage.

- pour l'autre enfant, pas de souci de langage, et culture orale importante. Il m'épate parfois en classe : il sait quand utiliser le passé, le présent ou le futur dans les phrases à trous... que je lui lis ! Alors que mes lecteurs rament un maximum.

Autre info : un point commun entre ces 2 enfants. Leurs pères ne savent pas lire.

Donc une supposition : y aurait-il la possibilité qu'ils fassent un blocage inconscient, en s'interdisant d'apprendre à lire pour ne pas "dépasser" le père ?

Puis-je en parler sans complexe avec eux, en leur disant par exemple que Papa "sera toujours le plus fort" (je fais exprès de choisir ces termes enfantins) même si TU sais lire... ?

[Invité mufab]

[Réflexion désobligeante envers le maître E, auto-censurée].

Reste l'instit de base... qui gesticule comme elle peut, un petit peu, surtout "m" et "n" parce que ça leur pose de gros soucis (de décodage surtout). L'orthophoniste de l'une travaille aussi comme ça. Pour l'ortho du garçon (il m'en parle), je ne sais pas trop, je vais le rencontrer sous peu (équipe éducative).

Oui, on avance, tout doucement... mais sûrement. Je n'en suis qu'à la fiche du "m/n" du fichier d'Akwabon, mais j'agrémente avec des exos d'ORTH CP, et de la saisie de petites phrases de BM sur l'ordi (imprimées en couleur, ça les motive, ils en redemandent).

Je leur fais également écrire parfois les mots vus le matin en classe entière (on apprend 5 mots par jour), pour faire du lien.

On avance, j'y crois, mais ça risque d'être long.

En tous les cas merci, pour votre aide, pour votre intérêt.

(Je n'ai pas abandonné l'idée de vous tenir au courant dès qu'il y a du tangible).

[Invité mufab]

ça c'est mon post à moi que j'aime, où qu'on s'est connues, Rikki et moi.

Qu'on s'est reconnues

Qu'on s'est perdues de vue

Qu'on s'est retrouvues.

[Invité mufab]

de la saisie de petites phrases de BM sur l'ordi (imprimées en couleur, ça les motive, ils en redemandent).

A mon grand dam littéraire, la phrase

"Charles a arraché la vis. Le vélo est fichu."

a connu un vif succés. J. (qui l'avait saisie au traitement de textes avant les vacances) a voulu la relire lundi.

C'est comme ça, faut que je m'y fasse.

[Invité mufab]

Hé oui... (...), le texte est peu polysémique, les implications politiques presque inexistantes, les possibilités d'identification de l'instit à l'un des personnages peu développées, (...)

ça dépend.

Si Charles a arraché la vis, pour piquer la roue, pour la fixer sur un tabouret... Ce serait presque de l'Art.

[Invité mufab]

Tu dois avoir des antennes...

Figure-toi que nous venons de terminer un cycle d'art visuel (avec intervenant, hein, je n'en suis pas cap) sur le détournement de l'objet usuel.

J. (ou Toto pour les intimes) a fait un super truc : une clé à molette (contours dessinés avec l'objet), qu'il a transformée en perroquet. Le bec, c'est les 2 parties mobiles de la clé; les couleurs y sont vives pour les plumes; il a (librement) fait le fond en noir...

Ce gamin m'épate réellement. Quand j'aurais le temps je parlerais de sa sensibilité poétique.

Si, si.

[Invité mufab]

C'est le genre de chose à laquelle je ne pense pas. Voilà, je constate, ça s'arrête là, et je continue ce que j'avais prévu...

Ma classe est très vampirisante, ils ont toujours un truc à me dire.

Mais là, à tête plus reposée, tu as raison. Faut creuser.

[Invité mufab]

Ce gamin m'épate réellement. Quand j'aurais le temps je parlerais de sa sensibilité poétique.

Si, si.

A la demande générale, je donne un exemple.

J'ai fait apprendre ce poème à la classe, qu'ils ont d'abord copié strophe par strophe :

Quand on est chat

Quand on est chat on n'est pas vache

on ne regarde pas passer les trains

en mâchant des pâquerettes avec entrain

on reste derrière ses moustaches

quand on est chat, on est chat.

Quand on est chat on n'est pas chien

on ne lèche pas les vilains moches

parce qu'ils ont du sucre plein les poches

on ne brûle pas d'amour pour son prochain

quand on est chat, on est pas chien.

On passe l'hiver sur le radiateur

à se chauffer doucement la fourrure

au printemps on monte sur les toits

pour faire taire les sales oiseaux

On est celui qui s'en va tout seul

et pour qui tous les chemins se valent

quand on est chat, on est chat.

-----------

Jacques Roubaud

Quand on est arrivé à la dernière, J. est intervenu :

"Tu sais maîtresse, tu aurais pu nous faire imaginer des couplets avant la fin. Par exemple, quand on est chat, on n'est pas (autre animal).

- heu oui, bonne idée. Comme quoi par exemple ?

-Quand on est chat, on n'est pas éléphant...

- et qu'est-ce qu'on ne fait pas, que font les éléphants ?

à partir de là, certains se sont pris au jeu ("on n'a pas peur des souris !")

"Quand on est chat, on n'est pas girafe, on ne mange pas des feuilles d'arbre."

ce fut un moment sympa.

Merci J.

Quand tu sauras lire, je t'enverrai nous dépanner d'idées sur EdP.

[Invité mufab]

Je remonte parce que j'ai besoin d'un conseil.

Bon, l'un des 2, James, a beaucoup évolué : il ne cherche plus à tous bouts de champs à détourner la conversation quand je me mets à côté de lui pour lire les travaux de la classe à 2 voix (je lui lis les mots un peu complexes, je découpe les autres en syllabes pour les lui laisser, et je le chouchoute un maximum le reste du temps, avec mise en valeur de ses autres compétences, ce qui aide beaucoup je pense.)

MAIS, j'arrive pas à contourner la confusion "m"/"n", malgré les bébettes à trois pattes de Borel, les pincements de nez...

Est-ce qu'il y aurait autre chose à tenter ?