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Posté(e)
Quant au constructivisme, pour le peu que j'en connais, c'est la seule méthode pour "apprendre" vraiment une notion, un savoir-faire. J'en toujours fait l'expérience personnelle.

Évidemment, en classe, je fais du transmissif, cherchez l'erreur.

Ben justement y'a pas d'erreur... Dhaiphi t'as pas tout lu ! (Et note que je ne t'ai pas traité de "quiche" comme l'aurait fait Rikki mais que quand même j'ai bien failli :wink: ).

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Posté(e)

Ben justement y'a pas d'erreur... Dhaiphi t'as pas tout lu !

Je n'ai surtout pas tout compris. :lol:

Posté(e)
Le constructivisme, c'est ach'te cool, mais en pratique, ça sert à rien de se demander ce qui se passe dans la tête des mômes, parce qu'on n'y pige pas grand'chose, alors, autant transmettre un max de connaissances, ça, au moins, on sait à peu près faire.

Mettre le savoir à la portée de son public, tout un art !

Posté(e)

Guy Morel et Michel Delord ont mis le doigt sur ce B-A BA de la "pédagogie oubliée"

introduction - Ferdinand Buisson

(c'est le fondement théorique du texte cité précédemment par Mowgli)

Ouille ! Pas facile d'accès ce texte. A moi aussi il faudrait une traduction par Rikki :smile:.

J'ai essayé de contourner l'obstacle et j'ai trouvé ça, plus à ma portée. J'en ai retenu deux passages qui font écho à des points déjà abordés ici :

On peut dire qu'on l'instruit par intuition, alors même qu'on ne lui montre ni objets ni images, toutes les fois qu'au lieu de lui faire suivre passivement son maître et répéter docilement une leçon toute faite, on le provoque à chercher, on l'aide à trouver, on le met sur la voie, suivant une vieille et bien juste image, lui laissant ensuite le mérite d'y faire quelques pas de lui-même.

Un juste milieu très guidé entre la construction autonome par l'enfant au sein d'un groupe de "son protocole de recherche, ses hypothèses, ses procédures de validation ou d'invalidation" décrite comme peu probable par Akwabon (surtout si l'enseignant est aussi dans la pénombre :wink:) et la répétition mécanique des manipulations montrées préalablement par l'enseignant ?

La méthode intuitive n’est pas la méthode de tous les âges ; c'est exclusivement celle de l'enfance ; mais à l'enfance elle rend l'étude aimable, facile, féconde, à l'enfance elle fait entrevoir dans toute sa poésie et dans toute sa fraîcheur ce monde de choses et d'idées qu'elle ne commence pas par lui présenter catalogué comme dans un musée, mais vivant, divers, mobile, riche et plein d'attraits comme la nature elle-même. La méthode intuitive dans l'éducation, c'est l'enfant voyant, louchant, découvrant, non pas toute la science, mais successivement tout ce qui, dans la science, est à sa portée ; elle évite de décolorer, de figer, de glacer, de systématiser, de dénaturer. Elle sait donner aux enfants une première vue des choses, très sommaire, très insuffisante, mais qui a du moins ce bienheureux effet de leur faire comprendre et aimer en enfants ce qu'ils apprendront plus tard à comprendre et à aimer en homme

Un constructivisme 1er âge, pas "socio-", l'autre n'étant pas encore accessible, surtout avec un adulte pour 25 enfants dépourvus d'un socle théorique sur lequel développer leurs réflexions ?

Une définition séduisante en tout cas !

Posté(e)

Guy Morel et Michel Delord ont mis le doigt sur ce B-A BA de la "pédagogie oubliée"

introduction - Ferdinand Buisson

(c'est le fondement théorique du texte cité précédemment par Mowgli)

Ouille ! Pas facile d'accès ce texte. A moi aussi il faudrait une traduction par Rikki :smile:.

J'ai essayé de contourner l'obstacle et j'ai trouvé ça, plus à ma portée. J'en ai retenu deux passages qui font écho à des points déjà abordés ici :

On peut dire qu'on l'instruit par intuition, alors même qu'on ne lui montre ni objets ni images, toutes les fois qu'au lieu de lui faire suivre passivement son maître et répéter docilement une leçon toute faite, on le provoque à chercher, on l'aide à trouver, on le met sur la voie, suivant une vieille et bien juste image, lui laissant ensuite le mérite d'y faire quelques pas de lui-même.

Un juste milieu très guidé entre la construction autonome par l'enfant au sein d'un groupe de "son protocole de recherche, ses hypothèses, ses procédures de validation ou d'invalidation" décrite comme peu probable par Akwabon (surtout si l'enseignant est aussi dans la pénombre :wink:) et la répétition mécanique des manipulations montrées préalablement par l'enseignant ?

La méthode intuitive n’est pas la méthode de tous les âges ; c'est exclusivement celle de l'enfance ; mais à l'enfance elle rend l'étude aimable, facile, féconde, à l'enfance elle fait entrevoir dans toute sa poésie et dans toute sa fraîcheur ce monde de choses et d'idées qu'elle ne commence pas par lui présenter catalogué comme dans un musée, mais vivant, divers, mobile, riche et plein d'attraits comme la nature elle-même. La méthode intuitive dans l'éducation, c'est l'enfant voyant, louchant, découvrant, non pas toute la science, mais successivement tout ce qui, dans la science, est à sa portée ; elle évite de décolorer, de figer, de glacer, de systématiser, de dénaturer. Elle sait donner aux enfants une première vue des choses, très sommaire, très insuffisante, mais qui a du moins ce bienheureux effet de leur faire comprendre et aimer en enfants ce qu'ils apprendront plus tard à comprendre et à aimer en homme

Un constructivisme 1er âge, pas "socio-", l'autre n'étant pas encore accessible, surtout avec un adulte pour 25 enfants dépourvus d'un socle théorique sur lequel développer leurs réflexions ?

Une définition séduisante en tout cas !

J'ai trouvé toute cette discussion passionnante !

Je rejoins entièrement Akwabon et Mowgli.

Voici un texte éloquent sur le constructivisme et "la main à la pâte", qui, je l'espère, vous en détournera !

http://michel.delord.free.fr/bento-mol2.pdf

En voici un autre :

" On pense permettre à l’apprenti lecteur de parvenir à la « découverte du sens » en faisant « l’économie du décodage », considéré comme inutile- voire dangereux- et fastidieux.

Une intéressante citation de Roland Goigoux, maître de conférence à l’IUFM de Clermont-Ferrand, mérite d’être mentionnée : « Nous montrons, par exemple, l’intérêt de prendre appui sur les textes mémorisés par cœur (comptines, titres d’ouvrages, extraits de récits, etc.) afin d’étudier l’organisation de la langue écrite. Débarrassés du souci de comprendre le message écrit, puisque celui-ci est connu, les enfants peuvent se consacrer à l’étude du code écrit. C’est une véritable aventure « à la Champollion » qu’ils entreprennent, lorsqu’ils sont placés, comme le déchiffreur des hiéroglyphes, devant un message aux règles internes obscures mais dont la signification est claire. Comme Champollion, ils connaissent la signification du message, et cherchent, avec l’aide de la maîtresse et du groupe, à déduire le fonctionnement du système linguistique écrit. Tout au long de l’année, de texte en texte, l’exploration se poursuit, instituant la classe comme une communauté de chercheurs. C’est ainsi que les enfants conservent des phases initiales de l’apprentissage une idée de conquête, d’appropriation de secrets, qui conforte leur confiance en eux-mêmes et qui crée, dès le début, une connivence avec le langage écrit. »

(Cahiers pédagogiques, n° 352, mars 1997. Texte donné au concours des IUFM en 2002.)

Pauvres petits Champollions ! Goigoux ignore probablement que Champollion, fils d'une mère analphabète et d'un père colporteur, a été un génie absolu comme chaque siècle en produit seulement quelques-uns.

Voici quelques phrases de Madame Eveline Charmeux :

« En aucun cas on ne peut commencer une lecture par une activité de déchiffrage, mais par des prélèvements d'indices qui permettent de formuler des hypothèses sur ce qui doit être écrit. Ces indices sont d'abord pris dans les détails matériels et non linguistiques (sic) du message : nature du support, format, gestion de la page, présence d'éléments iconiques (photos, dessins, schémas, graphiques, etc.), taille, forme et couleurs des caractères employés, etc. »

Je lis ailleurs : « Les premiers apprentissages doivent absolument éviter toute conduite d'oralisation. »

Posté(e)

J'ai trouvé toute cette discussion passionnante !

Je rejoins entièrement Akwabon et Mowgli.

Voici un texte éloquent sur le constructivisme et "la main à la pâte", qui, je l'espère, vous en détournera !

http://michel.delord.free.fr/bento-mol2.pdf

En voici un autre :

" On pense permettre à l’apprenti lecteur de parvenir à la « découverte du sens » en faisant « l’économie du décodage », considéré comme inutile- voire dangereux- et fastidieux.

Une intéressante citation de Roland Goigoux, maître de conférence à l’IUFM de Clermont-Ferrand, mérite d’être mentionnée : « Nous montrons, par exemple, l’intérêt de prendre appui sur les textes mémorisés par cœur (comptines, titres d’ouvrages, extraits de récits, etc.) afin d’étudier l’organisation de la langue écrite. Débarrassés du souci de comprendre le message écrit, puisque celui-ci est connu, les enfants peuvent se consacrer à l’étude du code écrit. C’est une véritable aventure « à la Champollion » qu’ils entreprennent, lorsqu’ils sont placés, comme le déchiffreur des hiéroglyphes, devant un message aux règles internes obscures mais dont la signification est claire. Comme Champollion, ils connaissent la signification du message, et cherchent, avec l’aide de la maîtresse et du groupe, à déduire le fonctionnement du système linguistique écrit. Tout au long de l’année, de texte en texte, l’exploration se poursuit, instituant la classe comme une communauté de chercheurs. C’est ainsi que les enfants conservent des phases initiales de l’apprentissage une idée de conquête, d’appropriation de secrets, qui conforte leur confiance en eux-mêmes et qui crée, dès le début, une connivence avec le langage écrit. »

(Cahiers pédagogiques, n° 352, mars 1997. Texte donné au concours des IUFM en 2002.)

Pauvres petits Champollions ! Goigoux ignore probablement que Champollion, fils d'une mère analphabète et d'un père colporteur, a été un génie absolu comme chaque siècle en produit seulement quelques-uns.

Voici quelques phrases de Madame Eveline Charmeux :

« En aucun cas on ne peut commencer une lecture par une activité de déchiffrage, mais par des prélèvements d'indices qui permettent de formuler des hypothèses sur ce qui doit être écrit. Ces indices sont d'abord pris dans les détails matériels et non linguistiques (sic) du message : nature du support, format, gestion de la page, présence d'éléments iconiques (photos, dessins, schémas, graphiques, etc.), taille, forme et couleurs des caractères employés, etc. »

Je lis ailleurs : « Les premiers apprentissages doivent absolument éviter toute conduite d'oralisation. »

Bonjour adelaideaugusta et bienvenue.

Comme vous, j’ai beaucoup apprécié les retours d’expérience et les arguments d’Akwabon et Mowgli. J’ai toutefois été plus sensible au côté « Ni Dieu, ni Méthode » de Rikki, ce qui ne l’empêche pas de les rejoindre dans leur pratique.

J’avais regardé les fichiers SLECC avant de poster mon sujet. Je les trouve très intéressants et j’envisage même de piocher dans celui de géométrie (les autres sont trop denses pour une utilisation à la maison).

Si vous avez bien lu la discussion complète, vous aurez constaté que je n’avais pas d’idée arrêtée ni ne cherchait à convaincre qui que ce soit du haut de mon inexpérience de l’enseignement. Je ne cherchais pas non plus forcément à me laisser convaincre, simplement à résoudre une apparente contradiction qui s’est avérée au fil de la discussion bien présente mais probablement plus dialectique que concrète (au moins pour les adeptes du SLECC :wink: )

Je ne connaissais pas ce rapport Bentolila auquel le texte de Molinier répond. En cherchant un peu, je constate que ce rapport ne semble trouver grâce auprès de personne, tous bords confondus. Molinier cite de ce rapport, que je n’ai pas lu, beaucoup d’extraits apparemment ridicules, surtout sortis de leur contexte, et saute sur l’occasion pour jeter le bébé avec l’eau du bain de manière souvent spécieuse (même expression que Rikki, promis Maîtresse j’ai pas copié, j’attendais juste le lendemain matin pour poster). Ainsi par exemple la « compréhension d’ordre conceptuel » a évidemment ses limites chez un jeune enfant mais elle n’est pas inexistante non plus, ce n’est pas binaire. Une histoire de zone proximale de développement (pour Rikki) ? Celle-ci me semble bien prise en compte dans la progression de la Main à la Pâte : je n’ai rien vu sur la mécanique quantique ou sur la résonance des systèmes sur les activités du cycle 2. Il est évident également qu’on ne lâche pas des petits en espérant qu’un protocole expérimental pertinent et rigoureux va émerger comme par enchantement. Cette approche demande un encadrement important et bien formé, peut-être au-delà de ce que la plupart des écoles peuvent obtenir. Socio-constructivisme, ça veut pas dire « démerdez-vous les gosses ! »

Je peux comprendre que soumis à une hiérarchie, on puisse s’énerver face à un rapport officiel qu’on juge imbécile mais comme je l’avais écrit à propos de Charmeux, « un raisonnement bancal ne suffit toutefois pas à invalider une proposition ». Surtout quand celui qui formule le raisonnement n’est pas l’auteur de la proposition. Les musées voient ainsi défiler des foules de gens dont certains disent des choses stupides sur les œuvres exposées, ça n’enlève rien à leur valeur artistique.

Je ne suis vraiment pas convaincu de l’intérêt de ce texte. Désolé.

Sur l’apprentissage de la lecture sans (ou avant le, ou avec un pincée symbolique de) décodage, je pense avoir déjà exposé mon scepticisme de non spécialiste mais j’espère avoir argumenté de manière claire, m’être bien gardé d’émettre le moindre jugement définitif et je serais heureux d’écouter un avis contradictoire.

Je reste très séduit par la Main à la Pâte pour avoir déjà utilisé quelques thèmes et je prévois d’en utiliser d’autres. Le fait qu’ils me plaisent ne veut pas dire que je ne comprenne pas qu’ils puissent ne pas convenir à des enseignants ou classes, comme Akwabon et Mowgli l’ont expliqué de manière très convaincante. Ma situation n’est en effet pas comparable :

  • Un seul « élève » (taux d’encadrement de 1:1 au lieu de 1 :25)
  • Je n’ai pas à gérer des hétérogénéités de niveau (risques de passivité, …)
  • Je n’ai pas à gérer de dynamique de groupe. Au contraire je peux essayer de réorienter à temps les choses par une simple question pour éviter l’engluement stérile sans paraître imposer la solution de l’extérieur. Le guidage, d’autant plus nécessaire que les enfants sont jeunes et dépourvus des connaissances de base, en est facilité.
  • J’ai sans doute une formation scientifique et technique supérieure à beaucoup d’instits, ce qui réduit le risque de perte de contrôle illustré par Rikki
  • Je suis en mesure de m’adapter en temps réel si on sort du cadre prévu et que je ne souhaite pas forcer le recentrage mais tenter un autre chemin
  • Je n’ai pas de programme à suivre, de leçon à boucler. Je cherche avant tout à partager une curiosité et un goût pour les connaissances nouvelles.
  • Je n’ai pas à imposer une « leçon » à l’heure dite, on démarre et on s’arrête quand on veut, y compris sans avoir terminé
  • J’oublie certainement d’autres différences…

Mais surtout ma fille me demande régulièrement : « On peut faire des expériences ? »

Ce qui ne l’empêche pas de me demander aussi de lui lire des livres documentaires. Fine pédagogue, elle doit connaître l’importance de la diversité des approches.

A l’école, ses leçons de sciences sont aussi très manipulatoires : elle colle des étiquettes en suivant des consignes apparemment souvent confuses (à voir son cahier on pourrait croire qu’elle ne distingue pas le matin de l’après-midi par exemple). Un même mot peut recouvrir des réalités très différentes.

Posté(e)

Tangi, évidemment, s'il s'agit de votre fille, et non d'une classe, et comme vous avez de grandes compétences scientifiques, la "Main à la pâte" ne risquera pas de faire des dégâts !

Quant à "Ni Dieu, ni méthode", c'est valable quand on a derrière soi des années d'expérience, comme Akwabon par exemple, quoiqu'elle se serve beaucoup de Borel-Maisonny.

Pour en revenir à Bentolila, son histoire de la petite Vanessa qui redécouvre les lois de Copernic et du pendule de Foucault (il joue là sur l'ignorence des enseignants du primaire, car le pendule de Foucault n'a strictement rien à voir avec le soleil et la terre !)est un de ses dadas : chaque fois qu'il donne une conférence( je l'ai entendu de mes propres oreilles !)il redit cette absurdité devant un auditoire de jeunes enseignants médusés.

Faites bien attention à son programme de mathématiques : les opérations sont enseignées de façon décalée (la division seulement en CM1 et de façon si compliquée que j'ai dû la réenseigner à des fillettes de cinquième qui avaient complètement oublié comment faire une division, ne l'ayant pas réellement compris, donc pas intégré.Les conversions sont rarement enseignées : en sixième, les élèves ne les connaissent généralement pas. Il en va de même de la règle de 3, autrefois enseignée dès le cours élélentaire.

J'ai trouvé toute cette discussion passionnante !

Je rejoins entièrement Akwabon et Mowgli.

Voici un texte éloquent sur le constructivisme et "la main à la pâte", qui, je l'espère, vous en détournera !

http://michel.delord.free.fr/bento-mol2.pdf

En voici un autre :

" On pense permettre à l’apprenti lecteur de parvenir à la « découverte du sens » en faisant « l’économie du décodage », considéré comme inutile- voire dangereux- et fastidieux.

Une intéressante citation de Roland Goigoux, maître de conférence à l’IUFM de Clermont-Ferrand, mérite d’être mentionnée : « Nous montrons, par exemple, l’intérêt de prendre appui sur les textes mémorisés par cœur (comptines, titres d’ouvrages, extraits de récits, etc.) afin d’étudier l’organisation de la langue écrite. Débarrassés du souci de comprendre le message écrit, puisque celui-ci est connu, les enfants peuvent se consacrer à l’étude du code écrit. C’est une véritable aventure « à la Champollion » qu’ils entreprennent, lorsqu’ils sont placés, comme le déchiffreur des hiéroglyphes, devant un message aux règles internes obscures mais dont la signification est claire. Comme Champollion, ils connaissent la signification du message, et cherchent, avec l’aide de la maîtresse et du groupe, à déduire le fonctionnement du système linguistique écrit. Tout au long de l’année, de texte en texte, l’exploration se poursuit, instituant la classe comme une communauté de chercheurs. C’est ainsi que les enfants conservent des phases initiales de l’apprentissage une idée de conquête, d’appropriation de secrets, qui conforte leur confiance en eux-mêmes et qui crée, dès le début, une connivence avec le langage écrit. »

(Cahiers pédagogiques, n° 352, mars 1997. Texte donné au concours des IUFM en 2002.)

Pauvres petits Champollions ! Goigoux ignore probablement que Champollion, fils d'une mère analphabète et d'un père colporteur, a été un génie absolu comme chaque siècle en produit seulement quelques-uns.

Voici quelques phrases de Madame Eveline Charmeux :

« En aucun cas on ne peut commencer une lecture par une activité de déchiffrage, mais par des prélèvements d'indices qui permettent de formuler des hypothèses sur ce qui doit être écrit. Ces indices sont d'abord pris dans les détails matériels et non linguistiques (sic) du message : nature du support, format, gestion de la page, présence d'éléments iconiques (photos, dessins, schémas, graphiques, etc.), taille, forme et couleurs des caractères employés, etc. »

Je lis ailleurs : « Les premiers apprentissages doivent absolument éviter toute conduite d'oralisation. »

Bonjour adelaideaugusta et bienvenue.

Comme vous, j’ai beaucoup apprécié les retours d’expérience et les arguments d’Akwabon et Mowgli. J’ai toutefois été plus sensible au côté « Ni Dieu, ni Méthode » de Rikki, ce qui ne l’empêche pas de les rejoindre dans leur pratique.

J’avais regardé les fichiers SLECC avant de poster mon sujet. Je les trouve très intéressants et j’envisage même de piocher dans celui de géométrie (les autres sont trop denses pour une utilisation à la maison).

Si vous avez bien lu la discussion complète, vous aurez constaté que je n’avais pas d’idée arrêtée ni ne cherchait à convaincre qui que ce soit du haut de mon inexpérience de l’enseignement. Je ne cherchais pas non plus forcément à me laisser convaincre, simplement à résoudre une apparente contradiction qui s’est avérée au fil de la discussion bien présente mais probablement plus dialectique que concrète (au moins pour les adeptes du SLECC :wink: )

Je ne connaissais pas ce rapport Bentolila auquel le texte de Molinier répond. En cherchant un peu, je constate que ce rapport ne semble trouver grâce auprès de personne, tous bords confondus. Molinier cite de ce rapport, que je n’ai pas lu, beaucoup d’extraits apparemment ridicules, surtout sortis de leur contexte, et saute sur l’occasion pour jeter le bébé avec l’eau du bain de manière souvent spécieuse (même expression que Rikki, promis Maîtresse j’ai pas copié, j’attendais juste le lendemain matin pour poster). Ainsi par exemple la « compréhension d’ordre conceptuel » a évidemment ses limites chez un jeune enfant mais elle n’est pas inexistante non plus, ce n’est pas binaire. Une histoire de zone proximale de développement (pour Rikki) ? Celle-ci me semble bien prise en compte dans la progression de la Main à la Pâte : je n’ai rien vu sur la mécanique quantique ou sur la résonance des systèmes sur les activités du cycle 2. Il est évident également qu’on ne lâche pas des petits en espérant qu’un protocole expérimental pertinent et rigoureux va émerger comme par enchantement. Cette approche demande un encadrement important et bien formé, peut-être au-delà de ce que la plupart des écoles peuvent obtenir. Socio-constructivisme, ça veut pas dire « démerdez-vous les gosses ! »

Je peux comprendre que soumis à une hiérarchie, on puisse s’énerver face à un rapport officiel qu’on juge imbécile mais comme je l’avais écrit à propos de Charmeux, « un raisonnement bancal ne suffit toutefois pas à invalider une proposition ». Surtout quand celui qui formule le raisonnement n’est pas l’auteur de la proposition. Les musées voient ainsi défiler des foules de gens dont certains disent des choses stupides sur les œuvres exposées, ça n’enlève rien à leur valeur artistique.

Je ne suis vraiment pas convaincu de l’intérêt de ce texte. Désolé.

Sur l’apprentissage de la lecture sans (ou avant le, ou avec un pincée symbolique de) décodage, je pense avoir déjà exposé mon scepticisme de non spécialiste mais j’espère avoir argumenté de manière claire, m’être bien gardé d’émettre le moindre jugement définitif et je serais heureux d’écouter un avis contradictoire.

Je reste très séduit par la Main à la Pâte pour avoir déjà utilisé quelques thèmes et je prévois d’en utiliser d’autres. Le fait qu’ils me plaisent ne veut pas dire que je ne comprenne pas qu’ils puissent ne pas convenir à des enseignants ou classes, comme Akwabon et Mowgli l’ont expliqué de manière très convaincante. Ma situation n’est en effet pas comparable :

  • Un seul « élève » (taux d’encadrement de 1:1 au lieu de 1 :25)
  • Je n’ai pas à gérer des hétérogénéités de niveau (risques de passivité, …)
  • Je n’ai pas à gérer de dynamique de groupe. Au contraire je peux essayer de réorienter à temps les choses par une simple question pour éviter l’engluement stérile sans paraître imposer la solution de l’extérieur. Le guidage, d’autant plus nécessaire que les enfants sont jeunes et dépourvus des connaissances de base, en est facilité.
  • J’ai sans doute une formation scientifique et technique supérieure à beaucoup d’instits, ce qui réduit le risque de perte de contrôle illustré par Rikki
  • Je suis en mesure de m’adapter en temps réel si on sort du cadre prévu et que je ne souhaite pas forcer le recentrage mais tenter un autre chemin
  • Je n’ai pas de programme à suivre, de leçon à boucler. Je cherche avant tout à partager une curiosité et un goût pour les connaissances nouvelles.
  • Je n’ai pas à imposer une « leçon » à l’heure dite, on démarre et on s’arrête quand on veut, y compris sans avoir terminé
  • J’oublie certainement d’autres différences…

Mais surtout ma fille me demande régulièrement : « On peut faire des expériences ? »

Ce qui ne l’empêche pas de me demander aussi de lui lire des livres documentaires. Fine pédagogue, elle doit connaître l’importance de la diversité des approches.

A l’école, ses leçons de sciences sont aussi très manipulatoires : elle colle des étiquettes en suivant des consignes apparemment souvent confuses (à voir son cahier on pourrait croire qu’elle ne distingue pas le matin de l’après-midi par exemple). Un même mot peut recouvrir des réalités très différentes.

Posté(e)

Ça fait envie quand tu en parles, Rikki. :smile:

Dis-donc, et un nouveau petit fil du genre "La main à la pâte comme Rikki", pour stimuler les quiches de mon espèce, ça ne te dirait pas, disons à partir de janvier ?

Ouiii, Rikki, dis-moi ouiiiii, Rikkiiiiiiiii, oh oh oh... :lol:

Posté(e)

Ouais, c'est sûr qu'avec les grands, on a plus de marge pour s'embarquer dans de gros projets sans négliger les fondamentaux.

Ça demande une sacrée énergie, qu'on ne peut pas nécessairement re-solliciter chaque année (tiens, ça me rappelle une vieille pub qui me faisait bien rigoler à l'époque : "Ah, ben c'est tant mieux, paske j'f'rai pas ça tous les jours..."), mais à l'arrivée, c'est très gratifiant.

Pour les CP, je verrais plus un petit quelque chose d'assez modeste, portant sur un ou deux points du programme, pas trop tôt dans l'année (disons quand le code est bouclé ou quasiment).

Pas une grosse MaP, ni une moyenne MaP... juste une toute petite MaP ! :lol:

Posté(e)

Youpi ! Ça me branche bien, cette histoire de petite voiture à air !

Disons à partir de la mi-janvier (ou même fin janvier), si ça te va.

Tope-là mon gars, et cochon qui s'en dédit ! :lol:

Posté(e)

Je n'applique pas "ni Dieu, ni méthode" : j'utilise bien au contraire des méthodes en classe, et je m'appuie dessus quotidiennement. Je trouve également que d'inciter les jeunes enseignants à se passer de méthode est 1000 fois plus dangereux que de les inciter à faire "La main à la pâte" !

Je serais plutôt pour un "ni Dieu, ni doctrine", tempéré d'un "mais de toute manière je copie sur Akwabon parce qu'elle sait plein de trucs que je sais pas".

J'avais bien compris et écrit "ni Dieu, ni Méthode" avec un M majuscule. Ok, c'était pas clair.

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