Choquée par une forme "d'extrémisme" de certains parents .

[cpasmoi]

Parmis ces parents, j'ai lu quelque part le témoignage d'une personne qui disait "apprendre à ses enfants que lorsque une loi ne convient pas le peuple doit s'élever contre l'autorité" et aussi "préférer emmener son enfant dans des manifestations sociales pour lui expliquer ce que l'on y fait plutôt que de lui apprendre à se plier aux règles de l'Etat".

Juste concernant ce point, puisque personne d'autre ne semble l'avoir relevé, je ne trouve pour ma part rien de choquant à ce discours là. Je trouve même plutôt sain d'expliquer aux enfants la responsabilité de chaque citoyen face à la loi. Le fait de ne pas respecter les lois injustes était à la base des mouvements de contestation menés par Gandhi et figure dans la philosophie de Confucius. Je crois profondément, qu'il est de mon devoir de citoyenne de m'élever contre et de ne pas respecter une loi injuste.

Ceci étant dit, cela n'efface pas le devoir de respect nécessaire au "vivre ensemble en société". Mais un regard critique sur les règles de l'Etat (qui, sans entrer dans un débat politique, sont plus que contestables à de nombreux niveaux), me semble aussi essentiel.

Enfin, il ne faut pas se leurrer non plus, si l'école publique est un moyen d'émancipation et d'ouverture de l'esprit (critique notamment) elle est aussi au service d'un certain formatage de la société. Ca n'est pas forcément une mauvaise chose, d'ailleurs, mais je comprends que ça puisse être questionné. De même, il y a selon moi une grande différence entre le devoir d'obéir à l'école et le choix d'obéir à un patron (pour des raisons financières ou autres). Dans un cas on n'a aucune alternative, dans l'autre si.

Mais bon, c'est un débat sans fin, en fonction de nos idéaux, de notre vécu, de notre manière d'appréhender l'autorité, la société, la liberté. Je trouve dommage que certains s'enferment dans des positions figées (qu'elles soient d'un bord ou de l'autre) alors qu'il y a une réflexion riche à engager là dessus.

Est-ce qu'après coup et en ayant lu peut être des témoignages plus modérés (ou exprimés plus modéréments) tu as avancé dans ta réflexion ?

[Aurecoval]

Re !

Désolée, je suis débordée entre mes révisions, mes enfants, ma grossesse ... enfin ma vie quoi lol

Oui, j'ai avancé dans ma réflexion, et je comprends parfaitement le choix de certains de ne pas choisir l'instruction traditionnelle (publique ou privée), mais je ne reste pas moins choquée par les positions disons, extrêmes, de certains. Celà dit, c'est effectivement un débat sans fin, il y aura toujours des "archi pour" et des "archi contre".

Le mieux c'est encore d'agir en son âme et conscience et de ne pas généraliser ... sans oublier que nos choix quels qu'ils soient nous seront parfois (souvent?) reprochés par nos enfants (dur métier qu'être parent !)

Pour ma réflexion sur le "non respect" des lois, ce n'est pas l'aspect critique des lois qui me choque, c'est le fait que la personne qui disait ça à ses enfants, sous pretexte de leur apprendre à ne pas se laisser imposer une certaine vision des chose, leur imposait en fait la sienne propre (de vision) ... mmmmm pas très claire cette phrase !

Enfin merci ! J'ai enfin pu me faire une opinion personnelle un peu plus claire sur le sujet en en ayant un peu plus les tenants et aboutissants !

[mincealors]

C'est un débat sans fin parce qu'à mon avis c'est un débat où les deux parties ne parlent pas de la même chose.

D'un côté il est question d'éducation de masse (désolée si le terme choque certains, mais pourtant il s'agit bien de ça) et de l'autre d'éducation parentale.

Il est très clair que je ne fais pas la même chose avec ma classe, une vingtaine d'élèves du même âge, 6 heures par jours et la durée d'une année scolaire, avec un programme à respecter (je suis fonctionnaire et dois obéir aux IO), des évaluations à faire passer, etc. Bien sûr j'ai une grande liberté pédagogique et ma marge de manoeuvre est grande (j'ai le choix d'adopter ou pas un pédagogie frontale, par projet, par voyage scolaire (enfin c'est de plus en plus compliqué ça), par travail par groupes ...) mais je ne peux pas faire "comme à la maison", où le mercredi après-midi on se met à faire de la pâtisserie et tout en même temps de la lecture, des maths, des sciences, de la techno, des arts plastiques... On peut s'en rapprocher parfois en mater, mais avec 20 à 30 enfants par classe, ça devient très compliqué. En classe les enfants sont des élèves et effectivement ils n'ont pas d'autre choix que de se plier aux règles qui ne sont rien d'autres que des règles de vie en groupe (des horaires, un emploi du temps,...). En classe et dans la cour de récré, je suis très stricte quant à ces règles, pour que CHACUN des élèves puisse s'épanouir. Les enfants et certains parents ont du mal à comprendre qu'on ne les laisse pas monter au toboggan à l'envers, grimper aux arbres de la cour de récré, apporter des jouets perso à l'école. Ce n'est pas un règlement arbitraire mais je ne passe pas 3 mois à le créer avec la classe; je ne m'amuse pas à leur laisser croire qu'ils ont établi les règles de vie avec moi (je ne les prends pas pour des idiots et ne veux pas les manipuler); je les informe des règles, le pourquoi du comment, j'explique, réexplique, réreexplique et sanctionne quand la règle est enfreinte. A la maison ... ben je crois que ça dépend beaucoup de la composition de la famille, des sensibilités des uns et des autres...

Là où ça coince (et je trouve que ça coince de plus en plus au fil des années), c'est quand il y a un trop grand décalage entre les choix éducatifs de la famille et ceux de l'école. C'est une vraie souffrance pour les enfants parfois et on passe beaucoup beaucoup beaucoup de temps à travailler le "devenir élève". Il y a aussi les parents démissionnaires qui nous foutent tellement la paix qu'en réalité ils s'en foutent carrément, leur enfant est en roue libre... C'est dur aussi pour ces enfants-là...

Je suis devenue instit un peu parce que l'école m'a énormément apportée à moi en tant qu'élève. Mes parents, bien qu'aimants, n'avaient pas les moyens de m'apporter ce que je lis dans le blog de Betba. Je crois en l'égalité des chances, en l'école de la République, en la mixité sociale...

Ne vous méprenez pas : je n'ai rien contre l'IEF telle qu'elle est pratiquée par Betba. J'aimerais pouvoir apporter autant à mes élèves d'un point de vue culturel notamment (voyages, découvertes...) Mais c'est un choix de vie qui t'es aussi possible parce que tu en as les moyens (financiers et intellectuels). Je suis certaine que tes enfants sont très épanouis.

J'aimerais aussi beaucoup lire ta thèse lorsque tu l'auras fini.

Par contre, le coup de monnayer ses réussites/échec/comportements bons ou pas avec de l'argent tel que tu le décris dans l'école américaine (publique?) de ton enfant, ça me choque énormément

[patchoun]

En pédagogie institutionnelle, il y a de la monnaie aussi...

[Betba]

Par contre, le coup de monnayer ses réussites/échec/comportements bons ou pas avec de l'argent tel que tu le décris dans l'école américaine (publique?) de ton enfant, ça me choque énormément

Moi aussi

C'est vraiment nul ce système... bon, Titouan a trouvé un filon, un de ses potes voulait de "l'argent", lui voulait sa HotWheel, ils ont échangé

Et sinon, une page importante de ma vie se ferme : en septembre, mes 3 enfants seront scolarisés, nous restons aux Etats-Unis et c'est la meilleure solution. Ca fait assez bizarre je dois le dire, même si ça n'est pas complètement fini car je vais bosser avec eux le français, l'histoire, la géo... et sûrement la prépa du bac (et peut-être du brevet, à voir) - même si j'ai encore qq années devant moi pour ça.

Et Violette va devoir apprendre à lire en français aussi

Ah et oui, ils vont dans des écoles publiques