abellia Posté(e) 28 mai 2012 Posté(e) 28 mai 2012 C'est pas comme si j'avais été agressif dans mon message, enfin il me semble. Justement, je trouvais que je n'avais pas rejeté ton propos sans argumenter... J'ai pris l'exemple de a/à, mais j'aurais pu en prendre plein d'autres : ils savent tous qu'il faut un s à la fin des adjectifs si le nom est au pluriel, ils savent tous que les terminaisons de l'imparfait comportent "ai", ils savent tous qu'au passé composé, il faut deux mots... mais ils ne savent jamais comment l'utiliser ! Alors peut-être que l'ORL était adaptée en CE1, voire CE2, mais clairement en CM, ça n'apporte pas grand chose. Et de nouveau (et j'en suis désolé d'avance), je ne partage l'idée consistant à dire que pour conquérir quelque chose, il faut se l'approprier en découvrant tout seul. Je suis une bille en bricolage, et pour m'y mettre, j'ai besoin qu'on me montre avant de faire par moi-même. Je ne vais pas prendre la perceuse et essayer de la faire fonctionner sans quelqu'un qui me le montre. Je n'avais pas pensé ton message agressif, ni le mien, mais je crois qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde : d'une part, il n'y a pas d'appropriation seul, à moins que tu laisses tes élèves livrés à eux-mêmes, d'autre part, effectivement, mes élèves savent manier une perceuse, et moi aussi.
Goëllette Posté(e) 28 mai 2012 Posté(e) 28 mai 2012 Ma fille est excellente en arts plastiques, en éducation civique, en sciences et en connaissance du monde d'une manière générale, alors qu'elle n'est pas très bonne en maths, moyenne en français... Dans mes élèves de SEGPA (le référentiel de leur examen final est le palier 2), les résultats sont meilleurs en ateliers, en arts pla (mais bon j'ai un collègue qui fait des miracles) et quand je leur ai fait de l'histoire géo ed civique en 4° ils m'ont surprise Ce que je pense en fait est qu'il faut changer l'approche. Et puis effectivement s'il y a des "coupes" à faire si j'étais en primaire je pense que je ferais quand même "moins costaud" au point de vue des connaissances en HG, sciences...pour en réduire le volume horaire si j'avais une classe qui peine déjà un max en maths et en lettres. Mais la culture g c'est essentiel on peut pas ne pas en faire du tout d'autant plus qu'on s'exprime aussi à l'écrit, en terme de stratégies dans ces matières, tout comme en sport par ex Il ne fallait pas comprendre dans mes propos que je souhaite la suppression des matières scientifiques et artistiques mais simplement que les premières soient enseignées de façon moins systématiques et spécialistes en primaire. Il faudrait se limiter à des leçons en rapport avec notre projet de classe et d'école, avec par exemple, comme lorsque j'étais élève : visite chez des professionnels : fleuriste, jardinier, boulanger, garagiste, ... J'ai appris des tas de choses grâce à ces rencontres avec ces spécialistes de ces domaines, des parents d'élèves, bien souvent, je me suis régalée, il n'y avait pas vraiment d'évaluation donc peu de bachotage. J'en suis à me demander si la façon dont on doit faire cours (découverte, mise en commun, structuration...) est bien adaptée. Est-ce que le cours magistral ne permettrait pas de gagner du temps, peut-être pas partout, pas tout le temps, mais plus souvent ? C'est une question, pas une affirmation. Je suis curieuse de savoir ce qu'en pensent les PE en poste au regard de leur expérience. PS : je ne vois pas l'intérêt de ce genre de séances en histoire par exemple. Je le confirme : au lieu de faire réinventer le fil à couper le beurre aux enfants tous les jours, ce qui est très angoissant pour les élèves les plus faibles qui ne peuvent que constater qu'ils ne découvrent rien dans les situations de découverte et ne remarquent rien dans les situations d'observation, il est beaucoup plus efficace de mener un cours, sinon strictement magistral, du moins très très guidé et très explicite, en annonçant clairement dès le départ que l'enseignant sait et qu'il va transmettre ce qu'il sait. Cela rassure beaucoup les élèves les plus faibles et leur permet de progresser, contrairement aux situations de découverte qui les enfoncent. Pas faux. Il y a certaines choses sûrement importantes à savoir à l'école élémentaire, et si je suis convaincue que manipuler et expérimenter est important dans les apprentissages, c'est la masse de ce qu'on nous demande d'apprendre et les conditions qui nous sont données pour les enseigner qui rendent cet enseignement difficile et culpabilisant pour les enseignants. Je pense que jusqu'à 9 / 10 ans, on ne devrait leur enseigner en français que ce qui leur servira pour écrire. Plus de COD, COI, CC, adverbe etc.... Un peu ce qui se faisait avec les programmes de 2002 : étude réfléchie de la langue. Je me souviens qu'en ce1/ce2, on avait le temps de construire des règles à partir des textes lus, étudiés et que ça prenait racine dans leur tête. Bref, je déteste enseigner et ne pas savoir leur dire à quoi ça va leur servir dans l'immédiat. Mais pitié, laissez-nous le sport.... Si je suis d'accord avec toi en ce qui concerne le sport, je suis COMPLÈTEMENT en désaccord en ce qui concerne la grammaire. Et élèves, parents et enseignants se sont bien rendus compte de lacunes des programmes de 2002 à ce sujet. On recommence seulement à retrouver des élèves qui comprennent ce qu'ils font en cycle 3, qui ne sont pas complètement perdus dans le secondaire (je ne parle pas des enfants d'enseignants mais des enfants de monsieur tout le monde) alors pitié, ne revenons pas en arrière. Et comme je l'écrivais plusieurs pages en arrière, ce n'est pas sur le français et les maths qu'il faut rogner. Je dois dire que je suis un peu affolée quand je vous lis. En Dixième, il était évident d'apprendre la règle d'accord de l'adjectif qualificatif, comment écrire sans cela ? Et c'est une des rares règles simples, ça fonctionne comme le nom, où est le problème ? Je suis inquiète, à vous lire, on dirait que les enfants d'aujourd'hui sont moins intelligents que ceux d'autrefois, et qu'il faut leur demander dix fois moins. Je comprends qu'on puisse parler de nivellement par le bas dans ce cas ! Comment segmenter correctement une phrase si on n'apprend pas à repérer les articles élidés ? En mathématiques, comment ne pas enseigner la division par deux : c'est tout simplement repérer la moitié, tout de même ! Toutes ces notions, je les vois au CP, et je suis affolée qu'on puisse envisager un instant de ne pas les voir en CE1. Le problème, c'est que ceux qui font les programmes et notamment les "grands" pédagogues de 2002 ne sont pas ceux qui ont les élèves en classe, donc ils s'appuient sur de la théorie élaborée en petite partie à partir d'observations simples, et souvent d'élèves modèles. En tant que fille d'ouvriers, je suis contente d'être allée en classe à une époque où on n'avait pas peur de mettre du contenu dans les enseignements, ce qui m'a permis de m'élever socialement. Enseigner des compétences, c'est bien, mais donner accès aux connaissances, c'est tout aussi important. Je suis d'accord concernant les programmes de 2002. Je pense qu' avec les programmes de 2008 on a complétement perdu la notion de savoir faire et d'apprendre à apprendre pour ne faire que du bourrage de crane. J'aimais beaucoup l'Orl qui permettait de comprendre le fonctionnement de la langue et qui donnait vraiment du sens à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Aujourd'hui on leur demande de maitriser des accords et des conjugaisons tordus alors qu'écrire une phrase n'est pas acquis pour tous (cf l'item 20 des évals cm2). Appliquer sans comprendre, je trouve ça absurde. Et puis honnêtement, qui réussit en Cm2 à boucler le programme ? Au lycée Henry IV peut-être, pas chez nous en tout cas. L'école primaire à mon avis doit être faite pour construire le raisonnement et la psychomotricité (avec de l'eps pas autant et des arts plastiques plus), pas pour remplir des têtes qui ne sauront pas raisonner. Mais bon, on sait que c'est plus simple de gérer des moutons. J'ai exécré l'orl qui a fait des élèves des handicapés du Français et a fait passer les vieux enseignants pour des maltraitants d'élèves. Et il n'a fallu que quelques années pour se rendre compte des dégâts que cette expérimentation a donné sur les élèves au niveau du collège. Je suis désolée, mais je me souviens encore des leçons d'orthographe, grammaire et conjugaisons apprises lorsque j'étais élève en primaire, il y a plus de 30 ans, et elles m'aident à écrire presque sans erreur. Et en tant qu'enseignante, j'ai toujours enseigné ces matières, ce qui n'a pas fait de moi une dangereuse maltraitante et ne m'empêchais pas de leur faire faire beaucoup de lecture et d'expression écrite ce qui montrait immédiatement à mes élèves l'utilité des apprentissages plus laborieux. A force de vouloir éviter aux élèves de faire des efforts en apprenant par coeur certaines notions qui ne peuvent être retenues autrement, on a aggravé l'écart entre les enfants de milieux intellectuels favorisés et les autres.
cm88 Posté(e) 28 mai 2012 Posté(e) 28 mai 2012 Les programmes de 2002, par leur flou, ''forçaient'' les instits à tout se partager les notions en conseils de cycles etc (que de temps perdu), et comme les équipes changent souvent chaque année, il fallait chaque année REFAIRE ces programmations (c'est du vécu!) alors qu'avec ceux de 2008 (même si certaines notions étaient trop difficiles et que le programme était trop lourd et qu'il a fallu ré-adpater quand même) ont donné des indications année par année, et c'est bien pratique (surtout quand tu débutes et que tu ne situes pas trop ce qu'il faut faire en ce2, cm1, cm2, ..) Je trouve que les programmes de 2002 ont un peu ''tué'' l'étude de la langue, quand on voyait que chaque année en ce2, cm1, cm2 beaucoup d'instits recommençaient de A à Z les natures, les fonctions, les règles grammaticales et orthographiques (ben oui, car les partages année par année n'étaient pas clairs) beaucoup de redite, ça a tiré vers le bas, je trouve ! Et ceux de 2008 sont pas mal, même si trop chargés, mais avec des heures de cours en moins, quasi impossibles à tenir. Donc ni l'un ni l'autre ne m'extasie mais je préfère ceux de 2008 edit : et avec les programmes de 2002, à force de vouloir privilégier le sens, le sens, le sens, certains maîtres/maîtresses de ce1, au lieu de renforcer l'apprentissage/la révision/la consolidation des SONS, de la lecture, ont beaucoup + orienté sur le sens et pas assez sur le code, et au final, je ne sais pas si c'est bon pour la lecture orale etc. Compréhension ok +++ mais uniquement compréhension et pas assez de travail sur la fluidité de la lecture, le code, je l'ai beaucoup vu (moi-même, je ne savais pas au début, comment orienter la lecture en ce1, et à force d'entendre les discours iufmesques qui ne parlaient de de littérature au cycle 2, ça m'a beaucoup embrouillée. Crotte, laissons la littérature, les émotions, les suppositions etc au cycle 3 et apprenons-leur à bien lire/comprendre au cycle 2, ce serait déjà pas mal. Voilà pourquoi je n'aimais pas les io 2002)
abellia Posté(e) 28 mai 2012 Posté(e) 28 mai 2012 Je reconnais aussi que le mérite des programmes de 2008 est d'avoir précisé une progression par niveau, ce qui pallie au manque de travail par cycle ou en décloisonnement, difficile à organiser, comme on était sensé le faire avec les programmes de 2002. Je soutiens toujours l'orl qui n'empeichait pas de contextualiser et de faire du par coeur et je pense que ce qui compte c'est la manière dont on enseigne et dont on prend en compte ses élèves. Quelques soient les programmes, il y a ceux qui retiennent et ceux qui ne retiennent pas. Il faut arrêter de penser que tout le monde est fait pour être grammairien et que tout le monde est aussi scolaire que les enseignants. Ce que j'observe avec le travail sur le code depuis 2008 c'est qu'on fait des déchiffreurs qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent. J'appartiens à ceux qui pensent qu'il faut multiplier les entrées. Il y a peut-être une juste mesure à trouver qui tienne compte aussi de la réalité du terrain et de l'origine des élèves.
sylvielise Posté(e) 29 mai 2012 Posté(e) 29 mai 2012 Pour la 2ème année j'ai un CP-CE1 et je galère: ce double niveau est vraiment compliqué à gérer. Les CP ne sont absolument pas autonomes et très très bruyants, heureusement que mes CE1 sont sympas. Donc pareil que les autres, là j'en ai 24, mais limiter à 20 en cycle 2 serait un plus pour s'occuper des élèves en difficulté. En CE1, je suis d'accors avec la plupart: à quoi ça sert d'apprendre toutes ces conjugaisons. Rester sur le présent pour la conjugaison et voir juste les notions passé présent futur ce serait largement suffisant. Je fais AV et musique quand j'ai le temps donc pas assez souvent. J'aime beaucoup les sciences donc je fais les sciences mais sous forme de projet: on ne voit qu'une notion par période mais on ne survole pas. Je pense que le programme de sciences géo et histoire devrait être un programme à titre indicatif assez ouvert dans lequel nous pourrions choisir ce que nous voulons dedans mais le voir correctement. De toutes façons, toutes les notions serons revues au collège. Je préfère prendre mon temps, choisir une notion et pouvoir se questionner, expérimenter, conclure et apprendre. Au niveau des maths, on n'est peut être pas obligé de voir la multiplication posée dès le CE1, pourquoi ne pas rester sur des manipulations et apprendre les techniques plus tard. Je me souviens que quand j'étais petite, j'ai appris toutes ses techniques sans aucune manipulation, je savais faire, je maitrisais la technique mais ce n'est que bien plus tard que j'ai compris ce que je faisais vraiment ...Certains de mes CE1 se lèvent et utilisent le tableau des nombres pour multiplier en retournant par exemple tous les 4 (pour la multiplication par 4), je trouve cela bien car ils otn compris le principe, je pense que la technique opératoire peut attendre... Je parle beaucoup des CE1 car c'est le niveau que je connais le mieux. J'ai toujours l'impression de laisser les élèves les plus faibles de côté pour foncer et essayer de faire un maximum du programme, ça me désole... Pour avoir toujours eu des CE1 dans mes cours (simple, double, triple ou même quadruple niveau(x), je suis on ne peut plus d'accord avec ce post .Les programmes contiennent beaucoup trop de notions abstraites.Les élèves de milieux défavorisés ne s'y retrouvent pas et perdent le goût d'apprendre : tout est trop complexe et trop tôt. Pourquoi une telle pression sur des gosses de 7 ans ! Si on regarde les évals nationales de CE1 cette année : pourquoi coder faux ceux qui ont ont mis que le métier de Li-Chang est de "couper du bois" ? Ils ont compris ce qu'il faisait non ? Eh ben, non, il fallait dire "bûcheron". C'est discriminatoire et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres ! Pour comprendre ce terme, il faut avoir entendu des contes dès sa toute petite enfance.Vous en avez beaucoup de gars qui font "bûcherons" comme métier dans votre entourage ? Je pourrais multiplier les exemples tant j'ai trouvé ces évals discriminantes d'un point de vue social. Je suis peut-être déformée par 15 ans de ZEP ? Dites-moi. Vous êtes surtout "déformée" par 15 ans de programmes de maternelle qui ne permettent plus à celle-ci de jouer son rôle de "mère intelligente et dévouée" que lui avaient dévolu ses créateurs. Lisez ou relisez les Ritals de François Cavanna et voyez ce que la Maternelle Publique d'alors apportait aux enfants des ZEP d'alors, issus comme aujourd'hui de l'immigration, de l'extrême pauvreté, de l'exclusion et des zones de non-droit. C'est vrai que je devrais relire"Les Ritals" ou " Les Ruskofs", ça fait trèèès longtemps ! L'été prochain peut-être ! Il y avait beau temps quand ils arrivaient au CE1 qu'ils connaissaient les bûcherons, les tailleurs, les bergères et les princes charmants que leurs institutrices leur avaient fait rencontrer à de très nombreuses reprises en leur racontant des contes qu'elles leur faisaient commenter, leur montrant sur des gravures qu'elles leur faisaient décrire, en leur offrant à l'école l'éducation et l'instruction que ne pouvaient leur offrir leur parents. J'ai l'impression pourtant que mes collègues de maternelle ne font pas totalement l'impasse là-dessus, mais il y a tant à faire ...! En tant qu'homme de gauche, profondément attaché à l'égalité de droits (et non des chances, nous n'avons pas le droit de jouer au loto avec l'avenir de nos enfants), je suis toujours extrêmement choqué lorsque je crois lire à travers les lignes d'un message de professeur des écoles qu'il ne reconnaît pas les mêmes capacités intellectuelles à un enfant issu d'un milieu social défavorisé pour qui il serait naturel que la Culture le discrimine. En tant que femme de gauche, profondément attachée à l'égalité de droits, je pense que les capacités intellectuelles de mes élèves ne sont pas remises en cause dans ce que j'ai (peut-être maladroitement) dit plus haut.Tout au contraire, je pense qu'ils ont compris, donc fait preuve d'intelligence, mais n'ont su (certains), par manque de références culturelles, donner le terme précis et approprié (et ce malgré plusieurs contes mentionnant ce terme de "bûcheron" que je me fais un bonheur de leur lire le plus souvent que je le peux, tant j'ai plaisir à le faire, d'une part, tant ils ont plaisir à le recevoir d'autre part) . Mais rassurez-vous, même si je vous lis avec un pincement au cœur, puisque, si j'étais élève aujourd'hui, on me considérerait comme incapable d'accéder à la position professionnelle que j'ai pourtant occupée, malgré mes "handicaps" (je préférerais "richesses") de départ, je sais bien que vous n'adhérez pas vraiment aux théories que vous développez. Bon sang ! Vous m'avez mal comprise ou je me suis mal exprimée (plus sûrement ). Ce que je voulais dire, à travers l'exemple du "bûcheron" c'est illustrer la difficulté qu'a un gamin issu de "milieu dévaforisé" à fournir, malgré une bonne compréhension de lecture, la réponse, seule et unique demandée par l'institution et qui implique des références culturelles que tous n'ont pas.N'ayez pas de pincement de coeur Papili, je ne parle pas de "handicap", bien au contraire,je pense que seule l'intelligence doit primer, pas le vocable et c'est bien pour cela que je suis parfois en colère.
Goëllette Posté(e) 29 mai 2012 Posté(e) 29 mai 2012 Je reconnais aussi que le mérite des programmes de 2008 est d'avoir précisé une progression par niveau, ce qui pallie au manque de travail par cycle ou en décloisonnement, difficile à organiser, comme on était sensé le faire avec les programmes de 2002. Je soutiens toujours l'orl qui n'empeichait pas de contextualiser et de faire du par coeur et je pense que ce qui compte c'est la manière dont on enseigne et dont on prend en compte ses élèves. Quelques soient les programmes, il y a ceux qui retiennent et ceux qui ne retiennent pas. Il faut arrêter de penser que tout le monde est fait pour être grammairien et que tout le monde est aussi scolaire que les enseignants. Ce que j'observe avec le travail sur le code depuis 2008 c'est qu'on fait des déchiffreurs qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent. J'appartiens à ceux qui pensent qu'il faut multiplier les entrées. Il y a peut-être une juste mesure à trouver qui tienne compte aussi de la réalité du terrain et de l'origine des élèves. Peut-être, bien que je sois très dubitative, mais si n'on emploie pas des méthodes rigoureuses qui initient les élèves à apprendre, à retenir, à faire des efforts, on perdra non seulement ceux qui ne sont pas fait pour entrer à l'ENA, mais en plus, tous les autres à qui on enlève d'un coup l'échelle pour accéder à un niveau supérieur ! Je pense que la juste mesure existait AVANT les programmes de 2002 ou même plutôt ceux de 1995, qui ont accéléré la baisse de niveau. Avec ceux tant décriés de 2008 pour d'autres raisons, on retrouve un peu cette juste mesure, je trouve. J'ai toujours enseigné le Français en alternant les leçons et la mise en pratique, comme mes propres enseignants l'avaient fait avant moi. Par contre, avec les programmes de 2002, j'ai vu avec effarement des élèves de CM qui maîtrisaient à peine le présent et pour qui un sujet et un verbe étaient de parfaits inconnus, donc pour lesquels écrire sans erreur était tout simplement impossible. Et pourtant, leurs enseignants leur faisaient étudier des textes difficiles, comme "l'oeil du loup", avec des exercices de concordance des temps faisant appel au plus-que-parfait et au passé simple dont ils ne savaient rien. Je pense notamment pour ce livre à l'exploitation faite par Retz. Pour les élèves, répondre aux questions des fiches était comme de déchiffrer de l'Hébreu ! Plusieurs amis non enseignants ayant des enfants bons élèves m'ont appelée au secours au moment du collège, car c'était la catastrophe et les petits avaient totalement perdu confiance en eux. Et j'ai connu deux écoles dans lesquelles il y avait deux classes de cm2, l'une dans laquelle on suivait scrupuleusement les instructions, et l'autre dans laquelle enseignait un vieux routard qui continuait malgré les risques, à faire des leçons de grammaire, de conjugaison et d'orthographe grammaticale, en 6è et après, les élèves qui suivaient le mieux venaient de la seconde classe, dixit l'administration des collèges.
abellia Posté(e) 30 mai 2012 Posté(e) 30 mai 2012 Je reconnais aussi que le mérite des programmes de 2008 est d'avoir précisé une progression par niveau, ce qui pallie au manque de travail par cycle ou en décloisonnement, difficile à organiser, comme on était sensé le faire avec les programmes de 2002. Je soutiens toujours l'orl qui n'empeichait pas de contextualiser et de faire du par coeur et je pense que ce qui compte c'est la manière dont on enseigne et dont on prend en compte ses élèves. Quelques soient les programmes, il y a ceux qui retiennent et ceux qui ne retiennent pas. Il faut arrêter de penser que tout le monde est fait pour être grammairien et que tout le monde est aussi scolaire que les enseignants. Ce que j'observe avec le travail sur le code depuis 2008 c'est qu'on fait des déchiffreurs qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent. J'appartiens à ceux qui pensent qu'il faut multiplier les entrées. Il y a peut-être une juste mesure à trouver qui tienne compte aussi de la réalité du terrain et de l'origine des élèves. Peut-être, bien que je sois très dubitative, mais si n'on emploie pas des méthodes rigoureuses qui initient les élèves à apprendre, à retenir, à faire des efforts, on perdra non seulement ceux qui ne sont pas fait pour entrer à l'ENA, mais en plus, tous les autres à qui on enlève d'un coup l'échelle pour accéder à un niveau supérieur ! Je pense que la juste mesure existait AVANT les programmes de 2002 ou même plutôt ceux de 1995, qui ont accéléré la baisse de niveau. Avec ceux tant décriés de 2008 pour d'autres raisons, on retrouve un peu cette juste mesure, je trouve. J'ai toujours enseigné le Français en alternant les leçons et la mise en pratique, comme mes propres enseignants l'avaient fait avant moi. Par contre, avec les programmes de 2002, j'ai vu avec effarement des élèves de CM qui maîtrisaient à peine le présent et pour qui un sujet et un verbe étaient de parfaits inconnus, donc pour lesquels écrire sans erreur était tout simplement impossible. Et pourtant, leurs enseignants leur faisaient étudier des textes difficiles, comme "l'oeil du loup", avec des exercices de concordance des temps faisant appel au plus-que-parfait et au passé simple dont ils ne savaient rien. Je pense notamment pour ce livre à l'exploitation faite par Retz. Pour les élèves, répondre aux questions des fiches était comme de déchiffrer de l'Hébreu ! Je n'ai rien contre toi personnellement, au contraire, cet échange est intéressant. J'observe, vois-tu, exactement la même chose avec les programmes de 2008. Et je me demande combien de prof de cm2 ont réussi à aborder le futur antérieur, le plus que parfait et le présent du subjonctif sans avoir fait d'impasses ailleurs.
bibou2 Posté(e) 30 mai 2012 Posté(e) 30 mai 2012 Ceux qui auraient abordé le subjonctif serait bien bêtes de perdre du temps avec ça, vu qu'il n'est pas au programme Tu as sûrement voulu parler du Conditionnel Et pour en revenir à ta question, moi, l'an dernier, j'ai réussi à tout boucler sans souci avec mes CM2. Mais soyons honnêtes, mon groupe de l'an dernier était d'un niveau incomparable avec celui de cette année, pour lesquels ces temps-là seront à peine évoqués en fin d'année si je suis motivé. Ils n'en sont malheureusement pas là.
papili Posté(e) 30 mai 2012 Posté(e) 30 mai 2012 Un professeur des écoles de cours moyen deuxième année peut avoir le temps d'aborder tous les points au programme de sa classe si, et seulement si, ses collègues de cours moyen première année, cours élémentaires première et deuxième année et cours préparatoire ont tous fait en sorte qu'il en soit de même, ou presque, au cours de l'année où ils ont eu ses élèves. Il est sûr que si le dernier de la chaîne doit passer un à deux trimestres à (re)mettre en place les notions de nom, adjectif qualificatif, article, verbe, pronom, il bénéficie de moins de temps que prévu pour enseigner ce qui devrait normalement lui échoir, soit les conjonctions, les prépositions et les adverbes. De même, s'il doit faire (re)prendre la conjugaison des verbes du premier groupe au présent, à l'imparfait, au futur et au passé composé et en faire de même pour tous les autres verbes du programme, il y a peu de chance qu'il puisse aborder passé simple, futur antérieur, plus -que-parfait et présent du conditionnel ! En revanche, dans les classes où les notions des années précédentes peuvent être intégrées aux évaluations sommatives dès la rentrée des classes, on peut avoir le temps de tout faire et même plus. Personnellement, je m'inquiète du fait que les élèves quittent l'école élémentaire en n'ayant pas appris à employer et écrire à bon escient "il faut que nous fassions, disions, prenions, partions, finissions, ...".
abellia Posté(e) 30 mai 2012 Posté(e) 30 mai 2012 Ceux qui auraient abordé le subjonctif serait bien bêtes de perdre du temps avec ça, vu qu'il n'est pas au programme Tu as sûrement voulu parler du Conditionnel Et pour en revenir à ta question, moi, l'an dernier, j'ai réussi à tout boucler sans souci avec mes CM2. Mais soyons honnêtes, mon groupe de l'an dernier était d'un niveau incomparable avec celui de cette année, pour lesquels ces temps-là seront à peine évoqués en fin d'année si je suis motivé. Ils n'en sont malheureusement pas là. Oups ! C'est parce que je termine juste le passé simple et je n'irai pas plus loin. J'ai vu "entre les murs" et j'ai quasiment les mêmes élèves que ceux du film dans mon cm2. Et justement, la tirade sur le subjonctif est très pertinente.
Pablo Posté(e) 30 mai 2012 Posté(e) 30 mai 2012 Ceux qui auraient abordé le subjonctif serait bien bêtes de perdre du temps avec ça, vu qu'il n'est pas au programme Tu as sûrement voulu parler du Conditionnel Et pour en revenir à ta question, moi, l'an dernier, j'ai réussi à tout boucler sans souci avec mes CM2. Mais soyons honnêtes, mon groupe de l'an dernier était d'un niveau incomparable avec celui de cette année, pour lesquels ces temps-là seront à peine évoqués en fin d'année si je suis motivé. Ils n'en sont malheureusement pas là. Oups ! C'est parce que je termine juste le passé simple et je n'irai pas plus loin. J'ai vu "entre les murs" et j'ai quasiment les mêmes élèves que ceux du film dans mon cm2. Et justement, la tirade sur le subjonctif est très pertinente. Je n'ai pas vu le film mais moi je l'ai fait le subjonctif et même avec mes CM1... (d'ailleurs j'ai fait les temps composés aussi ) Tout simplement parce que quand je lis dans un texte "le pape veut que les soldats vont à Jérusalem" ben ça me pique et je refuse de le laisser comme je refuse de le modifier sans expliquer pourquoi
Goëllette Posté(e) 31 mai 2012 Posté(e) 31 mai 2012 De même, s'il doit faire (re)prendre la conjugaison des verbes du premier groupe au présent, à l'imparfait, au futur et au passé composé et en faire de même pour tous les autres verbes du programme, il y a peu de chance qu'il puisse aborder passé simple, futur antérieur, plus -que-parfait et présent du conditionnel ! En même temps, il fût un temps où ça se faisait pour tous ... partout ... et pourtant, les élèves avaient moins d'outils d'informations à leur disposition. Ils avaient juste des parents pour qui l'école était importante et qui faisaient l'effort de leur faire apprendre les leçons en révisant leurs fondamentaux personnels et en faisant l'effort de parler correctement à leurs enfants ...
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