sgorre Posté(e) 19 juin 2012 Posté(e) 19 juin 2012 Oui, mais en Finlande, le taux de suicide est très élevé ! Plaisanterie à part, la langue finnoise est très différente, de par sa grammaire, sa syntaxe et sa "combinatoire"... Je discutais également avec une roumaine qui m'expliquait que pour eux l'apprentissage de la lecture était très rapide, parce qu'une lettre = un son et inversement quasiment ! Donc ils peuvent prendre plus de temps sur la grammaire ! Le problème en CE1 c'est, à mon sens, la conjugaison qui est trop lourde... connaitre la différence passé / Présent / futur et conjuguer au présent, 'est laaaaargement suffisant !
ablette Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Au ce1 il faudrait renforcer la lecture, l'expression écrite, le vocabulaire et l'orthographe (transcription des sons,l'accord du nom pour qu'il deviennet un automatisme, lien entre le sujet et le verbe). Beaucoup d'enfants ont des difficultés avec la pronominalisation du sujet et ne comprennent pas la présentation d'un tableau de conjugaison. Verbes du 1er groupe présent / imparfait / futur et être et avoir au présent. Pas d'étude de l'adjectif (?) Il faudrait faire de la qualité, pas de la quantité, et beaucoup d'oral type exercices structuraux. Je crois que personne ne pense qu'il ne faut plus faire de grammaire mais en faire moins pour que ce soit mieux acquis.
Dramstein Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Tous les profs de lycées qui ne travaillent pas en ce moment (cause bac) devraient être dans des classes primaires et maternelles, bien sûr la main à la pâte, et les demandes seraient peut-être plus proches des besoins des élèves de cet âge. +1 on aurait enfin des gens compétents pour enseigner le français
Lena Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Les profs de lycée sont nombreux qui assurent surveillance d'examens, en plus des corrections et des oraux, et ce après la fin de nos cours. Je ne suis pas sûre de leur disponibilité... Ceci dit, j'apprécierais que mes collégiennes aient cours de français après le brevet. Dans leur collège, les profs de français ont besoin de 15 jours pour corriger et s'en remettre ... (elles n'assurent pas les cours non plus pendant 2 jours à l'occasion de la correction du brevet blanc).
christellemars Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Tous les profs de lycées qui ne travaillent pas en ce moment (cause bac) devraient être dans des classes primaires et maternelles, bien sûr la main à la pâte, et les demandes seraient peut-être plus proches des besoins des élèves de cet âge. :applause: Je ne sais pas si je suis en accord avec toi sur le reste mais pour cette partie, par contre, je plussoie. Cela dit, ce serait plus utile que ce soient ceux du collège, pendant les stages de 4è et 3è, par exemple. La durée du temps passé devant la télé et l'ordi est la vraie différence entre les enfants d'aujourd'hui et ceux d'il y a 20 ans ( quand j'ai commencé à enseigner). Une grande partie de ceux qui lisaient avant de dormir ont maintenant la télé dans la chambre. On doit s'adapter à ça, je crois, et pas faire comme si ça n'existait pas. De plus, on constate que l'apprentissage de l'étude de la langue se fait plus tard dans d'autres pays ( Europe du Nord, la Finlande étant si souvent donnée en exemple ) et le niveau des enfants est meilleurs. Même si ce n'est pas l'unique explication, évidemment. Oui, pour la première partie. En ce qui concerne la Finlande (je ne connais pas le Finnois, donc difficile d'en comparer la difficulté par rapport au Français), la véritable différence c'est le faible nombre d'élèves par classe et les enseignants en binôme. Bref, des moyens bien plus importants. Le retardement de l'apprentissage de la grammaire et la conjugaison, on en a vu les dégâts très rapidement avec les programmes précédents. Je pense aussi que le nombre d'enfants par classe et la présence d'un autre adulte pour aider sont les facteurs de réussite les plus importants. Je reste quand même sur ma conviction de l'inutilité d'introduire trop d'abstractions, en particulier les exercices d'application, avec des enfants de 6 ou 7 ans. Il y a bien sur de grandes différences de développement d'un enfant à l'autre, mais même avec les enfants scolaires et culturellement favorisés, il me semble que c'est trop tôt et surtout, que ça nous empêche de mieux travailler d'autres apprentissages, de nourrir leur curiosité. Même pour l'apprentissage de la lecture, un enfant peut avoir l'âge d'être en CP, être intelligent et stimulé à la maison et ne pas apprendre à lire, juste parce que c'est trop tôt pour lui.
papili Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Suis-je donc le seul à n'avoir jamais vu d'enfant de Cours Préparatoire, normalement intelligent et stimulé à la maison, qui n'apprend pas à lire en six mois (ou moins) au cours préparatoire ? Les seuls élèves que j'ai vu échouer dans leur apprentissage de l'écriture et de la lecture entre cinq ans neuf mois et sept ans six mois sont des élèves cumulant à la fois des circonstances familiales difficiles et difficultés intellectuelles ou langagières importantes. Autant vous dire que j'en ai vu très, très peu... Ce que vous me dites me semble proprement sidérant. Avez-vous essayé de voir du côté des méthodes de lecture employées ?
ablette Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Lire ne veut pas seulement dire déchiffrer avec aisance. C'est bien plus complexe (compréhension fine de ce qui est lu).
fantomex Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Dans mon coin, les circonstances familiales difficiles sont en augmentation. Les difficultés intellectuelles n'augmentent peut -être pas, mais les capacités de concentration, d'attention et d'effort elles semblent plutôt en diminution !
sylvielise Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 J'ai un CP/CE1 cette année et je trouve que le programme de conjugaison CE1 est vraiment trop lourd. Le présent des verbes être, avoir, des verbes du 1er groupe et le passé composé des verbes en er (utile pour l'expression écrite : pardon : la production d'écrits) ne serait-ce pas suffisant ? Ce programme est si lourd qu'il laisse peu de temps à la manipulation. C'est tout de même indispensable quand on passe d'un groupe sujet pronominal à un groupe sujet nominal par exemple. De plus, quand je vois que le passé composé n'est même plus étudié (en théorie) en CE2, je me pose des questions sur la cohérence du tout ! S'ils comptent que les gamins soient des as de la conjug à la fin du CE1, ils se mettent le doigt dans l'oeil ( à mon sens). D'autre part, en maths, les techniques opératoires de l'addition, de la multiplication et de la soustraction à retenues en fin de CE1, je trouve ça lourdingue aussi.Sans parler de l'approche de la division...(que pour ma part, je n'aborde pas sauf dans les situations de "partage" en problèmes, mais en tâtonnant et sans introduire le signe ": ") Pour les CP, si je me basais sur la progression du manuel de l'école, l'étude du code devrait être maintenant faite en 2 trimestres seulement et ensuite, il faudrait passer à l'étude de la langue (les phrases,les verbes, les noms, les accords...).Là aussi, cela me pose problème ! Les sons en français sont assez complexes et justifient une étude plus approfondie et une révision constante. Les programmes 2002 n'étaient certes pas parfaits mais ils auraient mérité d'être évalués et adaptés. Au lieu de cela : une précipitation purement idéologique et politique sans réflexion, sans cohérence. Un point positif toutefois : un redécoupage en années et non en cycles.Je trouvais ça incompréhensible ! (Je ne sais pas pourquoi je me donne tant de mal à répondre à la question de ce fil, puisque je sais qu'au final, personne ne va me demander mon avis ! ça défoule sans doute ! )
papili Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Lire ne veut pas seulement dire déchiffrer avec aisance. C'est bien plus complexe (compréhension fine de ce qui est lu). Je vous remercie de cette précision. Serait-il possible que certains de nos collègues aient besoin qu'on leur définisse le verbe lire ? Existe-t-il des élèves dont les professeurs de maternelle puis ceux de cours préparatoire n'auraient pas consciencieusement fait travailler cette faculté de comprendre finement d'abord ce qu'ils écoutent puis, dès les premiers jours de cours préparatoire, ce qu'ils lisent ? Ce n'est pas si complexe que ça, il suffit de ne jamais proposer aux élèves des activités qui dépassent de beaucoup leur entendement tout en leur proposant sans arrêt des activités dans lesquelles ils doivent mettre en jeu tous leurs sens et toutes leurs capacités intellectuelles conjointement. Sinon, ce serait alors un peu comme ces personnes qui pensent apprendre à nager en s'entraînant à faire les mouvements de la brasse à plat ventre sur un tabouret ou ces élèves de l'ancien temps qui apprenaient à lire en latin alors qu'ils ne parlaient que le français...
nagdum Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Je crois que Papili, vous devriez venir faire un tour dans certaines de nos écoles. Je m'entends très bien avec mes collègues de maternelle, elle sont (du moins de mon point de vue, je ne suis pas dans leur classe avec les élèves) des enseignantes consciencieuses, qui font le maximum pour faire progresser leurs élèves, mais certains arrivent en fin de GS en ne comprenant pas ! (Le groupe le plus faible des GS n'a pas su montrer l'illustration des 3 petits cochons qui correspondait au passage lu par la maîtresse !) Nous travaillons en CP sous forme d'ateliers en lecture (codage/décodage) et compréhension (outil compréhension des éditions La cigale) et malgré tout, il reste des élèves pour lesquels les progrès sont très faibles ! Mais nous leur demandons des choses qui sont tellement éloignées de ce qu'on leur propose à la maison... J'ai le sentiment que tout ce que je construis dans la journée est déconstruit chaque soir. Mardi en partant de l'école à 20h00 j'ai encore vu certains de mes CP encore en train de jouer dans le rue ! Et pour d'autres élèves les cartables étaient posés devant la porte de l'allée : ils ne sont pas remontés chez eux depuis la sortie des classes !
papili Posté(e) 20 juin 2012 Posté(e) 20 juin 2012 Dans ces cas-là;, lisez et relisez Célestin Freinet. Ses petits élèves de Bar-sur-Loup arrivaient à l'école à six ans, non francophones. Il parlait avec eux, écoutait leurs histoires, les transcrivaient par une phrase très courte qu'il leur faisait copier, à la main et à l'imprimerie, illustrer, lire et relire, découper en mots dont ils apprenaient petit à petit à réutiliser les syllabes et les lettres pour écrire de nouvelles phrases, toutes très simples et très proches d'eux. Les histoires venues d'ailleurs étaient tout d'abord celles d'enfants comme eux, arrivés à l'école en ne parlant que breton, basque picard ou alsacien. Ils les décryptaient avec l'aide de leur maître qui leur apprenait à associer lettres, sons, syllabes, mots pour découvrir des phrases qui faisaient immédiatement référence dans leur esprit à ce qu'ils vivaient eux avec leur instituteur. L'année d'après, ils étaient tous lecteurs et il y avait beau temps qu'au rythme d'un texte par jour, ou au pire un texte tous les deux jours, sans compter ceux qu'ils recevaient de leurs correspondants, ils avaient appris non seulement à comprendre ce qu'ils lisaient et ce qu'ils écrivaient mais qu'en plus, ils s'essayaient à orthographier correctement ce qu'ils voulaient communiquer à leur entourage proche et plus lointain. C'est par la simplicité des activités et l'extrême ambition raisonnée de leur instituteur que ces enfants ont acquis leur langue et ont pu se passionner pour ce qu'ils faisaient en classe.
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