Aller au contenu

Affaire Marina : les institutrices seules face à un mur ?


dameoiselle

Messages recommandés

J'ai fait une fois un signalement, en passant par le médecin de PMI car c'était un enfant de PS. La maman l'élevait seule, elle avait pété les plombs (coups de ceinture quand même!). On a vite vu que c'était vraiment un pétage de plomb isolé et qu'elle regrettait car elle a voulu que je sois présente lors de l'entretien avec le médecin, elle a tout raconté devant moi. La suite : un suivi régulier obligatoire à la PMI, et des entretiens avec la psychologue.

Mais cette année, on a été confronté à une famille qui connaît le système : ils ont emménagé en août, ils venaient de récupérer leurs enfants (placés pendant un an). On a alerté un peu tout le monde (RASED, PMI) suite au comportement des gamins en classe, et dès que l'assistante sociale les a contactés, changement de département... Départ soudain, on ne sait même pas dans quelle ville ils sont allés, on ne sait pas si les enfants sont scolarisés. Grosse perte de temps pour que la PMI fasse suivre le dossier et que la PMI locale les retrouve, et ça recommencera... C'est désespérant...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 31
  • Created
  • Dernière réponse

Membres les plus actifs

  • Goëllette

    5

  • dameoiselle

    2

  • papillon2704

    2

  • Clic de souris

    2

dans le cas cité les parents connaissaient bien le système... changer de département dès qu commencait à venir voir ce qu il se passe chez eux

nombreux avaient ete ceux qui avaient signalé médecins, enseignants, voisins etc.... mais toujours dans des departements différents....

c est quand meme allé loin puisque la petite a été entendue par les gendarmes, les parents aussi. Mais rien.... car les services ne sont pas connectés entre départements....

on a une famille qu on a signalé ici.... un ado élevé au poing dans la figure... ils viennent du nord, l assistante sociale les a appelé... ils vont déménager du coup...

une autre famille a tout compris... enfant scolarisé chez nous mais ils habitent me departement voisin.... nous on a signalé à notre juridiction.... le temps que ça passe la "frontiere" ben....

Oui, hélas, mille fois hélas, je confirme.

Les parents maltraitants connaissent le système et en exploitent les failles.

J'ai vécu moi aussi une situation d'omertà après signalement. Cinq ans après, j'ignore ce qu'il est advenu de l'enfant.

C'est bien un problème, ces changements de départements et ces dossiers sociaux clos en fin d'année ...

Si il y a bien une chose sur laquelle il faut revenir pour sauver des enfants, c'est bien faire en sorte que les familles maltraitantes ne puissent plus s'échapper.

Ce qui m'avait ennuyée, lorsque j'étais directrice, c'est qu'on ne puisse pas obliger les familles à donner l'école d'accueil, quand on signe un certificat de radiation, car du coup, l'enfant peut aussi bien se retrouver dans la nature ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

dans le cas cité les parents connaissaient bien le système... changer de département dès qu commencait à venir voir ce qu il se passe chez eux

nombreux avaient ete ceux qui avaient signalé médecins, enseignants, voisins etc.... mais toujours dans des departements différents....

c est quand meme allé loin puisque la petite a été entendue par les gendarmes, les parents aussi. Mais rien.... car les services ne sont pas connectés entre départements....

on a une famille qu on a signalé ici.... un ado élevé au poing dans la figure... ils viennent du nord, l assistante sociale les a appelé... ils vont déménager du coup...

une autre famille a tout compris... enfant scolarisé chez nous mais ils habitent me departement voisin.... nous on a signalé à notre juridiction.... le temps que ça passe la "frontiere" ben....

Oui, hélas, mille fois hélas, je confirme.

Les parents maltraitants connaissent le système et en exploitent les failles.

J'ai vécu moi aussi une situation d'omertà après signalement. Cinq ans après, j'ignore ce qu'il est advenu de l'enfant.

C'est bien un problème, ces changements de départements et ces dossiers sociaux clos en fin d'année ...

Si il y a bien une chose sur laquelle il faut revenir pour sauver des enfants, c'est bien faire en sorte que les familles maltraitantes ne puissent plus s'échapper.

Ce qui m'avait ennuyée, lorsque j'étais directrice, c'est qu'on ne puisse pas obliger les familles à donner l'école d'accueil, quand on signe un certificat de radiation, car du coup, l'enfant peut aussi bien se retrouver dans la nature ...

L'école n'est pas obligatoire. Si une famille décide de ne plus mettre son enfant à l'école, elle le peut, à tout moment de l'année, il faut seulement qu'elle prévienne le maire et l'inspecteur, l'école est prévenue par politesse, et aussi si on souhaite avoir un exeat (obligatoire pour s'inscrire en année complète à un cours par correspondance). Vouloir connaître l'"école d'accueil" revient à nier ce droit. Par contre, les dossiers sociaux ne devraient pas être clos en fin d'année et devraient suivre l'enfant et sa famille.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je pense que ce genre d'affaires montre à quel point ce que tu expliques est finalement pire que la pseudo liberté donnée aux familles.

Il est grand temps que ça change, et que les familles changeant leurs enfants d'école et celles désirant les instruire à la maison soient obligées de se déclarer, afin d'éviter les nombreuses dérives ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je pense que ce genre d'affaires montre à quel point ce que tu expliques est finalement pire que la pseudo liberté donnée aux familles.

Il est grand temps que ça change, et que les familles changeant leurs enfants d'école et celles désirant les instruire à la maison soient obligées de se déclarer, afin d'éviter les nombreuses dérives ...

Les familles instruisant leurs enfants sont déjà obligées de se déclarer ;) Mais c'est uniquement pour prévenir l'état qu'il y a bien instruction. Et ces familles sont inspectées tous les 2 ans par la mairie, et tous les ans par un inspecteur pour vérifier qu'il y a bien instruction. Un enfant (entre 6 et 16) non scolarisé et non déclaré en ief (ou ne suivant pas des cours par correspondance reconnus (cned, hattemer, valin, pi, ste anne etc)) est considéré comme non instruit, il doit être signalé aux services compétants.

Le problème est plutôt que l'état ne suit pas toujours correctement les enfants, un enfant ne devrait pas pouvoir "disparaitre" de l'EN, son dossier devrait être mieux suivi. Dans l'affaire de Marina, je crois qu'il s'agit d'un manque de suivi de la famille qui déménageait souvent.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

quand on lit ça, on se dit que ce n'est pas près d'aller mieux

La première représentante de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) a une voix sèche. Elle ne parle pas de Marina, mais de «fonctions d’attaché de secteur», de «décision d’évaluation en fonction des éléments», de «cadre à respecter». Plus elle parle, plus elle s’éloigne des souffrances de la fillette décrites dans les trois signalements qu’elle a reçus. Les bleus, jambes et doigts déformés, cheveux arrachés, hématomes «prenant tout le dos», «visage de boxeur gonflé» consignés en 2008 par ses enseignants. La «peau des pieds arrachée», avec brûlures et crevasses, et hématomes sur tout le corps, rapportés par ses enseignants et le médecin scolaire de l’année suivante. Les «soupçons de maltraitance» dont a fait part à l’ASE l’hôpital du Mans. Tout cela n’a abouti qu’à une «visite» à la famille, en juin 2009, sur rendez-vous pris à l’avance.

Le 11 août 2009, l’ASE rédige une note concernant l’absence «d’élément de danger». Marina est déjà morte depuis cinq jours. «Vous pensez que le conseil général n’a rien à se reprocher ?» demande Francis Szpiner, avocat de l’association La voix de l’enfant, partie civile. Elle hoche la tête, affirmative : «On a fait notre travail dans le cadre qui nous était confié avec le cadre réglementaire et législatif de nos missions.»

Source: ici

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Horrible , tout simplement horrible ...J'en suis tout retournée mais je suis aussi révoltée par l'attitude de l'ASE !!!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pour avoir travaillé dans un bureau de l'ASE ( et tapé les rapports destinés au juge... :cry: ), tout dépend des personnes qui y travaillent. Ma maman a aussi été AS dans ce service, et elle ne se cachait pas derrière un jargon ou des procédures... Il ne faut pas se leurrer, dans ce type de service, de plus en plus, on préfère des bureaucrates insensibles plutôt que quelqu'un qui risque de craquer devant les horreur dont on lui fait état tous les jours. Mais la personne en question dans l'article me parait spécialement inhumaine. Le service de l'ASE dans lequel j'ai bossé était constitué de personnes d'expérience, le psychologue était présent à plein temps pour recevoir les enfants, les familles, ou même débriefer les personnels si nécessaire. Les signalement au juge qui sont passés sur mon bureau étaient plus qu'explicites, argumentés, et les témoignages des instits, ou des nounous, ou des personnes extérieures à la famille étaient entendus et rapportés. Il y a des enfants qui sont retirés à leurs bourreaux. Mais il faut aussi savoir que ces dernières années, la politique était de laisser l'enfant dans sa famille avec un suivi éducatif ( bon, si les faits n'étaient pas 'trop' graves). Quand ça vient de tout en haut, pas le choix, il faut appliquer les directives. Et puis laisser les enfants dans leur famille, ça coûte moins cher...

Bref... on ne vit pas au pays des bisounours....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Mais il faut aussi savoir que ces dernières années, la politique était de laisser l'enfant dans sa famille avec un suivi éducatif ( bon, si les faits n'étaient pas 'trop' graves). Quand ça vient de tout en haut, pas le choix, il faut appliquer les directives. Et puis laisser les enfants dans leur famille, ça coûte moins cher...

Ça fait une paire de décennies que ça dure, au moins, et c'est comme ça qu'on a massacré psychologiquement des centaines d'enfants qui ... sont les parents de nos élèves maintenant.

Les familles d'accueil, les foyers, ce n'est certes pas le paradis, mais ça a le mérite de faire grandir les enfants dans davantage de sécurité et de sérénité.

Mais comme on se place toujours du point de vue de l'intérêt des adultes (les parents, là, en l’occurrence) ...

J'ai eu un élève maltraité une année, battu, ce n'était pas certain, mais livré à lui-même, ne mangeant pas à tous les repas ...

Mais on l'a laissé à sa famille car ... cette brave femme, on lui avait placé tous les autres et celui-ci était le dernier, il fallait lui en laisser un ! :cry:

Donc on a mis des éducateurs, des psy, etc, sur la famille, et on nous a demandé à nous école, outre tout un tas d'obligations pour nous (voir la mère à chaque sortie pour l'informer de la tenue de l'enfant, ...), de la vigilance, et d'être ... indulgents vis-à-vis de cette maman fragile !!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 6 mois plus tard...
Et puis laisser les enfants dans leur famille, ça coûte moins cher...

J'ai lu récemment un livre de Berger, un pédopsy qui travaille avec les enfants pré-ados violents par suite de maltraitance précoce; mais c'est exactement ce qu'il dénonce:

-laisser les enfants dans la famille ça coûte moins cher;

-emprisonner ces enfants devenus adultes ça coûte aussi moins cher;

-et la politique de "laisser les enfants dans la famille" et le sacro-saint "lien du sang" n'ont été pondus que pour servir les chiffres, pas pour servir les enfants....

désespérant...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines plus tard...

En cas de danger, l'obligation nous est faite de signaler, soit au conseil général soit directement au proc en cas de situation urgente, la dernière fois que je l'ai fait (élève relatant des attouchements de la part de son beau père): déclaration de l'élève à 14h, fax envoyé au proc à 14h 30 après coup de fil à l'IEN et gendarmes à la sortie de l'école et au domicile du mis en cause à 17h. Neutralisation du mis en cause à 17h15 et demarrage de l'enquète. Je suis allé déposer en gendarmerie à 18h.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En cas de danger, l'obligation nous est faite de signaler, soit au conseil général soit directement au proc en cas de situation urgente, la dernière fois que je l'ai fait (élève relatant des attouchements de la part de son beau père): déclaration de l'élève à 14h, fax envoyé au proc à 14h 30 après coup de fil à l'IEN et gendarmes à la sortie de l'école et au domicile du mis en cause à 17h. Neutralisation du mis en cause à 17h15 et demarrage de l'enquète. Je suis allé déposer en gendarmerie à 18h.

Et tu n'as pas eu de représailles de la part des proches ou du père ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.

×
×
  • Créer...