malunai Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Personnellement, j'ai été TR rattachée à une grosse école de ZEP, au "chômage" pendant 4 mois entiers où je n'ai pas été appelée. J'ai donc aidé la directrice dans toutes ses tâches administratives, qui n'étaient pas des moindres puisqu'il y avait près de 300 élèves. Eh bien, depuis, j'ai compris que, pour faire ce job, il faut avoir une carrure en plomb. Et savoir recevoir les coups sans être blessé, et trouver la force de répliquer, par-dessus le marché. Pour moi, c'est un boulot surhumain que je ne pourrais pas faire, car j'ai peur du conflit et encore plus de ne pas être aimée (grande est ma vanité !) Je comprends les directeurs excédés par les sollicitations permanentes et de tous côtés (il y a de quoi devenir fou dans certains contextes, à gérer paperasse, parents, élèves, "management d'équipe", commune, hiérarchie, partenaires divers que sont bibli, périsco, restauration scolaire et j'en passe... et par dessus le marché, une classe souvent), et tiraillés par les collègues qui les accusent de faire du zèle auprès de la hiérarchie. Leur boulot, c'est d'être entre le marteau et l'enclume, essayer de tenir debout une école, et n'être que très peu remerciés, à part par cette "prime de direction" qui attire tellement de monde que plus personne ne veut être directeur (comme le faisait justement remarquer un collègue qui pointait le barême ridicule nécessaire au mouvement). Hélas, dans l'équation "direction juste/tri dans les demandes institutionnelles" que chacun de nous appelle de ses voeux, il faut voir que dans les cas inverses "directeur apparemment zélé/relais de toutes les demandes institutionnelles", il y a en général une raison principale : le manque de confiance équipe/directeur. Dans une équipe où les adjoints sont dans une attitude de défiance vis-à-vis du directeur, celui-ci aura intérêt à être pointilleux sur les aspects administratifs bien chiants pour nous comme pour lui car il ne sait pas ce qui peut un jour remonter à l'inspecteur et qu'on puisse lui reprocher du coup. Alors que s'il a entièrement confiance dans les adjoints, que cette confiance est réciproque, il va pouvoir prendre certaines libertés et faire un tri dans les demandes institutionnelles, car il sait qu'il sera soutenu par une équipe soudée et cohérente. Ce qui n'est, hélas, pas toujours le cas. Je dirais donc qu'hélas, le phénomène s'auto-entretient, cercle vicieux ou cercle vertueux. C'est seulement par un changement d'équipe que ça va se solutionner. Et si le directeur en a plein le dos, il tiendra bon, ou partira, mais l'équilibre sera toujours fragile. La direction, c'est souvent la "patate chaude" que chacun se refile... Heureuses sont les équipes stables où la confiance règne, il n'y a que là qu'il est vivable d'être directeur, encore que ce soit le plus souvent au prix de sacrifices (de sa vie privée, au premier chef, car là on n'en est plus à pouvoir compter les heures sup.). Bref, et avant même de parler d'un statut de directeur, vivement qu'un vrai statut "EVS" voie le jour, sous la forme de CDI et non d'emplois kleenex. +1, je suis totalement d'accord avec toi.
Goëllette Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Bref, et avant même de parler d'un statut de directeur, vivement qu'un vrai statut "EVS" voie le jour, sous la forme de CDI et non d'emplois kleenex. Ce sont deux choses différentes et complémentaires, et en l'état actuel des choses, un "statut" d'EVS en CDI ne permettra pas de régler totalement le problème de la direction et du fonctionnement des écoles.
dada Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Personnellement, j'ai été TR rattachée à une grosse école de ZEP, au "chômage" pendant 4 mois entiers où je n'ai pas été appelée. J'ai donc aidé la directrice dans toutes ses tâches administratives, qui n'étaient pas des moindres puisqu'il y avait près de 300 élèves. Eh bien, depuis, j'ai compris que, pour faire ce job, il faut avoir une carrure en plomb. Et savoir recevoir les coups sans être blessé, et trouver la force de répliquer, par-dessus le marché. Pour moi, c'est un boulot surhumain que je ne pourrais pas faire, car j'ai peur du conflit et encore plus de ne pas être aimée (grande est ma vanité !) Je comprends les directeurs excédés par les sollicitations permanentes et de tous côtés (il y a de quoi devenir fou dans certains contextes, à gérer paperasse, parents, élèves, "management d'équipe", commune, hiérarchie, partenaires divers que sont bibli, périsco, restauration scolaire et j'en passe... et par dessus le marché, une classe souvent), et tiraillés par les collègues qui les accusent de faire du zèle auprès de la hiérarchie. Leur boulot, c'est d'être entre le marteau et l'enclume, essayer de tenir debout une école, et n'être que très peu remerciés, à part par cette "prime de direction" qui attire tellement de monde que plus personne ne veut être directeur (comme le faisait justement remarquer un collègue qui pointait le barême ridicule nécessaire au mouvement). Hélas, dans l'équation "direction juste/tri dans les demandes institutionnelles" que chacun de nous appelle de ses voeux, il faut voir que dans les cas inverses "directeur apparemment zélé/relais de toutes les demandes institutionnelles", il y a en général une raison principale : le manque de confiance équipe/directeur. Dans une équipe où les adjoints sont dans une attitude de défiance vis-à-vis du directeur, celui-ci aura intérêt à être pointilleux sur les aspects administratifs bien chiants pour nous comme pour lui car il ne sait pas ce qui peut un jour remonter à l'inspecteur et qu'on puisse lui reprocher du coup. Alors que s'il a entièrement confiance dans les adjoints, que cette confiance est réciproque, il va pouvoir prendre certaines libertés et faire un tri dans les demandes institutionnelles, car il sait qu'il sera soutenu par une équipe soudée et cohérente. Ce qui n'est, hélas, pas toujours le cas. Je dirais donc qu'hélas, le phénomène s'auto-entretient, cercle vicieux ou cercle vertueux. C'est seulement par un changement d'équipe que ça va se solutionner. Et si le directeur en a plein le dos, il tiendra bon, ou partira, mais l'équilibre sera toujours fragile. La direction, c'est souvent la "patate chaude" que chacun se refile... Heureuses sont les équipes stables où la confiance règne, il n'y a que là qu'il est vivable d'être directeur, encore que ce soit le plus souvent au prix de sacrifices (de sa vie privée, au premier chef, car là on n'en est plus à pouvoir compter les heures sup.). Bref, et avant même de parler d'un statut de directeur, vivement qu'un vrai statut "EVS" voie le jour, sous la forme de CDI et non d'emplois kleenex. Juste merci
Maïs Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Même ressenti pour moi, merci ça me fait du bien de te lire ce soir
Pascal Oudot Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Bref, et avant même de parler d'un statut de directeur, vivement qu'un vrai statut "EVS" voie le jour, sous la forme de CDI et non d'emplois kleenex. Je ne vois pas le rapport, désolé.
Lempikanne Posté(e) 21 juin 2013 Auteur Posté(e) 21 juin 2013 Donc le pb de ma direction... C'est qu'elle ne remplit pas les qualités que tu définis. Nous sommes 4 à partir en deux ans... Il y a un réel souci. Objectivement, nous sommes des adjoints qui restons plus longtemps et faisons beaucoup plus d'heures sup' que notre direction. Bcp plus de sacrifices aussi ! Si si, ça existe ! Il en va de même pour toutes nos actions, projets, soucis d'innovations, de partage... Et mes amis/collègues dont je parlais qui sont aussi en souffrance face à leur directeur abusif sont tt autant investis et font tt autant d'heures sup'. Après, j'ai hâte de connaître autre chose, c'est sûr ! Puissé-je rencontrer, un jour, un directeur faisant preuve d'autant d'abnégation que celle que tu narres. Et je ne doute pas qu'ils existent.
dada Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Bref, et avant même de parler d'un statut de directeur, vivement qu'un vrai statut "EVS" voie le jour, sous la forme de CDI et non d'emplois kleenex. Je ne vois pas le rapport, désolé. Moi je le vois, ok on peut parler de statut mais si déjà on avait des EVS de vraies, des personnes formées, avec des missions connues et cadrées, nous serions peut-être déjà un peu moins épuisée par les taches administratives, il ne restera QUE ( si on peut dire) le reste...
Goëllette Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Bref, et avant même de parler d'un statut de directeur, vivement qu'un vrai statut "EVS" voie le jour, sous la forme de CDI et non d'emplois kleenex. Je ne vois pas le rapport, désolé. Moi je le vois, ok on peut parler de statut mais si déjà on avait des EVS de vraies, des personnes formées, avec des missions connues et cadrées, nous serions peut-être déjà un peu moins épuisée par les taches administratives, il ne restera QUE ( si on peut dire) le reste... Ce ne sont pas les tâches administratives "délégables" aux EVS qui sont les plus difficiles à avaler ...
Pascal Oudot Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 Une secrétaire, pourquoi pas. Une EVS, non. D'autant que 80% de mon boulot ne peut en aucun cas être délégué. Qui veut faire croire que le métier de directeur d'école est uniquement administratif? Personne ne peut me remplacer en réunion, dans la présidence du CE ou du CM, dans les rapports avec les familles, dans la gestion de la sécurité ou de l'organisation de l'école, dans... Non, pour moi, le statut des directeurs d'école est largement prioritaire à toute autre chose.
Goëllette Posté(e) 21 juin 2013 Posté(e) 21 juin 2013 A propos d'emplois précaires d'aide à la direction, j'ai lu sur un site syndical que cette fois-ci, ce seront des jeunes qui seront recrutés. Je trouvais que c'était pas mal que ce soit en majorité des personnes "d'un certain âge", qui soient employées à cette fonction, quitte à la pourvoir de cette façon.
lullaby77 Posté(e) 22 juin 2013 Posté(e) 22 juin 2013 J'ai connu une personne ultra incompétente , et par ailleurs tellement de directrices et directeurs ,tout à fait à leur place, dont je n'enviais absolument pas le statut ... Certains pour les avoir rencontrés , d'autres pour en entendre parler Sur les 40 écoles de ma ville, je n'ai connaissance que d'une directrice qui pose de vrais problèmes , d'ailleurs tous les adjoints (8) sont partis cette année , ont obtenu un poste au mouvement , des PE confirmés ...ce n'est pas nécessairement une preuve , mais effectivement ça pose question Un de mes anciens patrons me disait toujours :" je ne suis pas là pour être aimé , mais pour faire mon boulot ...si on confond les choses on ne prend aucune décision ...après ça ne signifie pas que je puisse agir en tyran et que je ne puisse pas essayer de bien faire " Les directeurs ne sont pas nos supérieurs hiérarchiques , ce qui est un problème parfois ( juste mon opinion, hein, tapez pas ) face à l'abus de certains adjoints , ils ont une place peu enviable , peu récompensée financièrement parlant compte tenu de l'investissement Bon courage à tous , et que nous puissions nous entendre pour le bien des élèves ....
Goëllette Posté(e) 22 juin 2013 Posté(e) 22 juin 2013 Je déteste quand on parle de "direction" à la place de "directeur" ou directrice", parce qu'on nie l'existence de la personne derrière la fonction. Je me souviens d'une autre personne ayant créé ou participé à un sujet de ce type cette année qui employait cette expression pleine de mépris. Sinon, hors sujet, mais ça fait plusieurs fois que j'y pense, après coup : des ergots, ça ne se sort pas parce que ça ne se rétracte pas. Les chats passent leur temps à se les agripper aux textiles sans pouvoir se dégager.
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