vaness92 Posté(e) 8 février 2014 Posté(e) 8 février 2014 Alors voilà, je suis enseignante en clis de 12 élèves (9 garçons, 3 filles). Ils ont entre 9 et 12 ans et pour la plupart se posent tous la ou les mêmes questions: suis-je handicapé? pourquoi suis-je ici? Je vais y rester toute ma vie? Pour cette question, le psychologue va intervenir dans ma classe et expliquer ce qui se passe après la clis. Pour le reste on m'a donné des titres de livres (mia la fourmi, Anatole et la casserole..) mais concrètement je ne sais pas comment y répondre? Pouvez-vous m'aider à y voir plus clair? Comment faites vous dans vos classes? Merci!!
sagebooker Posté(e) 8 février 2014 Posté(e) 8 février 2014 Ma collègue en ULIS a un discours très clair avec eux : oui, ils sont handicapés. Ses élèves sont plus âgés que les tiens cependant, et si elle n'est pas claire avec eux, le reste du collège ne se gêne pas de toute façon. Dans la foulée un vrai travail de fond est fait en vie de classe sur "pourquoi je suis là", et surtout "qu'est-ce que je peux faire ensuite" ?
anneso Posté(e) 8 février 2014 Posté(e) 8 février 2014 Dur dur avec les clis....certains sont handicapés jusqu'à 12 ans et pof ne le sont plus s'ils partent en segpa. Entre eux ils arrivent très bien a faire un "classement" de qui est le plus handicapé de la classe... Ici on parle de ceux qui ont besoin de plus d'aides, en précisant les types d'aides. Par exemples mon élève la plus "handicapée" a leurs yeux ne sait pas lire et a besoin qu'onlui ecrive les consignes avec des picto MAIS elle n'a pas besoin d'aide pour rester concentrée , une fois la consigne comprise elle est autonome...contrairement a mon "moins handicapé" ( toujours a leurs yeux ) qui ne tient pas en place et a besoin d'un adulte pour lui tout seul pour lire les consignes ( alors qu'il sait lire) , lui faire sortir son matos, le faire aller au bout de la tâche.... Apres je conçois que c'est super violent pour certains...un gamin qui arrive en clis apres un Ce2, a dix ans....qui sait lire écrire compter...et qui se retrouve dans la même casse que deux autres âgés de 11 ans en attente d''IME...ça renvoie une sacrée image négative....pour la première fois cette année apres quasi 6 mois de classe, l'un d'eux en est encore a refuser que je le félicité .." Comment tu peux dire que c'est bien maîtresse, si j'étais bon je serais pas en clis..."
onaya Posté(e) 8 février 2014 Posté(e) 8 février 2014 Je suis tout à fait pour en parler, oui leur dire qu'ils sont handicapés , différents ... faire des débats, regarder des vidéos. Je travaille en IME / IMPRO avec des ados voir des adultes ( 20 ans) et bien certains croient qu'ils ne sont pas handicapés! Très violent ensuite de leur dire.
onaya Posté(e) 8 février 2014 Posté(e) 8 février 2014 Les épisodes de Vinz et Lou sont pas mal http://www.vinzetlou.net/vinz-et-lou-et-le-handicap/accueil Une compil de ressources que j'avais édité il ya quelques temps http://onaya.eklablog.com/traiter-du-handicap-a100839331
vaness92 Posté(e) 8 février 2014 Auteur Posté(e) 8 février 2014 merci beaucoup pour vos réponses super rapides!
petitelaura Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 l'an dernier s'est posé la question ma réponse est toujours clair: oui ils sont handicapés après j'explique qu'il y a plusieurs type d'handiap un de mes élève une fois m'a dit "moi je suis handicapé de la lecture" je suis partisante de leur dire la vérité, ils en ont besoin par la douceur bien sûre
Flb Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 En ULIS, je rencontre le même questionnement. Avec des élèves en attente d'IME et d'autres très normés dans leur comportement mais en difficultés pour les apprentissages. Je leur dit qu'ils sont là car ils ont du mal à apprendre. Avec les inclusions ils ont parfaitement conscience qu'ils ne pourraient pas suivre intégralement une 4° ... Nous convenons qu'avoir du mal dans les apprentissages, besoin de temps, moins d'apprentissages et plus d'accompagnement, ce n'est pas une chance dans la vie. C'est un handicap. Mais que leur chance c'est d'être français et qu'avec la reconnaissance de leur handicap, on reconnait aussi le besoin d'aide et que la société fera son maximum pour aider à compenser ce handicap. C'est l'occasion de parler de la MDPH, son rôle, des aides dont ils bénéficient ... du cap emploi, des lois pour favoriser leur embauche ... pour compenser le besoin d'expliquer et ré-expliquer leur tache ...
Aquaguppy Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Pareil avec mes Ulis, mais en effet ils sont plus grands et ont besoin de comprendre. J'ai adoré la phrase d'un de mes loulous qui expliquait son statut à un intervenant : " Nous on est en Ulis et c'est pas parce qu'on peut rien apprendre ; il nous faut juste un peu plus de temps."
del140330 Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Idem avec mes élèves..;oui ils sont en situation de handicap dans certains moments de leur vie quotidienne et pas dans d'autres... Après c'est une maman qui a eu du mal avec cette discussion quand elle a lu le texte que les élèves avaient mis sur les panneaux pour la soirée portes ouvertes...
milveux Posté(e) 10 février 2014 Posté(e) 10 février 2014 Encore en ULIS... J'utilise le mot handicap en utilisant l'expression "être en situation de handicap". Et les adolescents n'hésitent pas à préciser ces situations... Le sigle MDPH dont ils ont entendu parler est ainsi expliqué. Mais ça reste difficile d'être mis dans la catégorie handicap et comme le dit sagebooker les collégiens n'hésitent pas à le leur rappeler. Alors mieux vaut en discuter et mettre en avant les talents de chacun.
catherine40 Posté(e) 15 février 2014 Posté(e) 15 février 2014 Je trouve cette question centrale et souvent génératrice de violence envers nos jeunes.Je me souviens d'un éduc qui se garait systématiquement sur les places "handicapés" quand il sortait avec les jeunes.Ils protestaient vigoureusement et avec raison je trouve. Après,là où la prise de conscience se fait, c'est autour de 18 ans avec les démarches faites auprès de la MDPH. Evidemment,le H prend tout son sens et ce qu'on cachait un peu sous le tapis leur saute soudain à la figure. Nous, dès les classes d'IMPro, (14 ans en gros), on parle de handicap, dans la douceur, en montrant que beaucoup de gens sont porteurs de handicaps divers... Pouvoir en parler tôt aide la compréhension, la prise de conscience progressive.
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