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Najat Vallaud-Belkacem autorise le voile aux accompagnatrices scolaire


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il y a 33 minutes, Mirobolande a dit :

Si les signes religieux ne sont pas admis dans l'enceinte de l'école, peut-on accepter que les mères voilées viennent chercher leurs enfants? 

Oui. La loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l'école ne concerne que les élèves (et encore, ceux de l'école), et explicitement ni les parents, ni les éventuels élèves stagiaires adultes.

D'autre part, il y a une obligation générale de neutralité pour les fonctionnaires et assimilés.  En l'occurrence, il me semble que c'est à ce titre que la Rectrice a réagi : les mamans voilées participaient, dans le cadre "d'ateliers de coéducation" sur le temps scolaire, à une mission de service public et, selon elle, auraient de ce fait dû s'abstenir de tout signe religieux.

Personnellement, j'aurais tendance à estimer que c'est la Rectrice qui non seulement offre un assez parfait contre-exemple du "respect de l'autre" qu'elle prétendait venir promouvoir, mais commet une "erreur" juridique, et non la directrice. En effet la loi de 2013 présente le principe de coéducation comme un partenariat entre l'école et les parents, lesquels sont donc partenaires de l'équipe enseignante, et ni assesseurs, ni délégataires en aucune façon de leur mission de service public, et donc non astreints aux mêmes obligations spécifiques, en l'occurrence de neutralité.

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il y a 4 minutes, Argon a dit :

En effet la loi de 2013 présente le principe de coéducation comme un partenariat entre l'école et les parents, lesquels sont donc partenaires de l'équipe enseignante, et ni assesseurs, ni délégataires en aucune façon de leur mission de service public, et donc non astreints aux mêmes obligations spécifiques, en l'occurrence de neutralité.

J'aurais tendance à penser le contraire.

Je comprends le mot coéducation s'entendant comme éducation par les parents de leur propre enfant et éducation par les enseignants de ce même enfant, certes dans un esprit de partenariat.

Or, dans ces ateliers  -il serait intéressant d'en connaître le déroulement et le rôle de chacun- les parents qui interviennent participent peut-être implicitement à l'éducation des enfants des autres, pas seulement des leurs. Comment dans ce cas ne pas exiger d'eux une neutralité religieuse ?

 

Posté(e)
Il y a 1 heure, prof désécol a dit :

« Je comprends que ce n'est pas facile pour la directrice de définir les situations, poursuit la rectrice. Mais il existe une plateforme laïcité au niveau national et au niveau académique pour accompagner les enseignants et les directeurs d'école. On ne peut pas être résignés. Ce cas sera analysé… »

Et les spécialistes de la plateforme se déplaceront pour venir accompagner la sortie ?

Posté(e)
Il y a 10 heures, prof désécol a dit :

Je comprends le mot coéducation s'entendant comme éducation par les parents de leur propre enfant et éducation par les enseignants de ce même enfant, certes dans un esprit de partenariat.

 Absolument. Et c'est au titre de ce "levier majeur de la refondation de l'école de la République" que les parents sont parfois invités à participer à des ateliers dans l'école. En tant que parents — auxquels la loi de 2004 permet explicitement le port de signes religieux ou politiques, dans la limite du raisonnable évidemment.

Il y a 10 heures, prof désécol a dit :

Or, dans ces ateliers  -il serait intéressant d'en connaître le déroulement et le rôle de chacun- les parents qui interviennent participent peut-être implicitement à l'éducation des enfants des autres, pas seulement des leurs.

Peut-être (même si ce n'est pas clair dans l'article). Mais ça ne change rien. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Si on est dans un cadre de coéducation avec les parents (et l'article le stipule expressément), ce sont essentiellement des parents, point. Tout ce qui peut relever de l'éducation scolaire reste du strict ressort et de la seule responsabilité des enseignants. C'est assez différent du cas des accompagnateurs de sorties scolaires, par exemple, qui peuvent être considérés comme des auxiliaires temporaires de l'équipe d'enseignement, leur statut de parent devenant alors secondaire.

Il y a 10 heures, prof désécol a dit :

Comment dans ce cas ne pas exiger d'eux une neutralité religieuse ?

Comment l'exiger, sauf à discriminer entre les parents et à réserver les "ateliers de coéducation" à ceux dont les postures religieuses  répondent aux préjugés du directeur ?

Pour moi, il appartient à ce dernier d'éviter de mélanger les genres et, en effet, d'éviter toute ambiguïté sur le statut des parents présents dans l'école, a fortiori de leur confier des missions éducatives si leur neutralité n'est pas assurée. Mais si l'on fait le choix d'inviter les parents dans l'école, on les prend comme ils sont (là encore, dans la limite du raisonnable).

 

Posté(e)
il y a 37 minutes, Argon a dit :

Personnellement, j'aurais tendance à estimer que c'est la Rectrice qui non seulement offre un assez parfait contre-exemple du "respect de l'autre" qu'elle prétendait venir promouvoir, mais commet une "erreur" juridique, et non la directrice.

En admettant même qu'elle commette une "erreur" juridique, le fait est qu'elle semble totalement convaincue par le franchissement d'une ligne rouge, mais qu'elle préfère partir en se contentant de déplorer que la directrice n'ait pas contacté "la plateforme laïcité".

A ce stade, prendre ses responsabilités auraient peut-être impliqué de faire cesser ces ateliers...

 

Posté(e)
il y a 14 minutes, Goëllette a dit :

Et les spécialistes de la plateforme se déplaceront pour venir accompagner la sortie ?

Et c'est qui qui va répondre au téléphone, hein ?  :happy:

 

Posté(e)
il y a 5 minutes, prof désécol a dit :

En admettant même qu'elle commette une "erreur" juridique, le fait est qu'elle semble totalement convaincue par le franchissement d'une ligne rouge, mais qu'elle préfère partir en se contentant de déplorer que la directrice n'ait pas contacté "la plateforme laïcité".

A ce stade, prendre ses responsabilités auraient peut-être impliqué de faire cesser ces ateliers...

Pour le coup, 100% d'accord. Le Recteur est le supérieur hiérarchique du directeur, et je trouve particulièrement malvenu de provoquer un esclandre médiatique tout en s'abstenant de donner des instructions explicites (et donc contestables au TA, ceci expliquant sans doute cela...)

Posté(e)
il y a 12 minutes, prof désécol a dit :

Et c'est qui qui va répondre au téléphone, hein ?  :happy:

 

Les mamans voilées ? 😍

Posté(e)

Bon, si j'ai bien tout compris c'est le gros bordel. On n'est pas d'accord et on n'interprète pas les textes de la même manière, et d'ailleurs les textes ne sont pas explicites, c'est bien ça? Et la démarche de la rectrice n'est rien tant que pas claire non plus. Et si on a un problème, ou qu'on ne sait pas, on doit appeler une plate-forme, c'est bien ça? Et le numéro, il est surtaxé?

  • Haha 1
Posté(e)
Il y a 2 heures, Mirobolande a dit :

Bon, si j'ai bien tout compris c'est le gros bordel.

Tu as bien compris. Mais là, tu ne prends pas de risque !  :)

Il y a 2 heures, Mirobolande a dit :

On n'est pas d'accord et on n'interprète pas les textes de la même manière, et d'ailleurs les textes ne sont pas explicites, c'est bien ça?

Non, les textes sont tout ce qu'il y a d'explicite, et avec des jurisprudences plutôt bien établies, depuis le temps que ça fait polémique...

Ce qui n'est pas forcément explicite, c'est le statut des uns et des autres : leurs obligations ne sont pas les mêmes selon qu'ils sont présents à l'école en tant que parents ou en tant qu'auxiliaires, même de fait et  bénévoles. Donc, juridiquement, la question est à mon sens : s'agissait-il bien dans ce cas particulier d'un "atelier de coéducation", comme le dit l'article, et les mamans en cause ont-elles effectivement été invitées à l'école à ce titre ?  Et sinon, auquel ?

Ensuite, on peut préférer ne pas faire ce type d'atelier pour ne pas prendre le risque d'accueillir des parents d'élèves arborant des signes explicites d'appartenance religieuse. Pour le coup, c'est au Rectorat de donner des instructions claires à ce propos.

Il y a 2 heures, Mirobolande a dit :

 Et la démarche de la rectrice n'est rien tant que pas claire non plus.

C'est aussi tout ce qu'il y a de clair, au contraire, il me semble. Le gouvernement en fait des tonnes sur le voile, ces jours-ci, et en fonctionnaire zélée elle a tenu à profiter de la présence de la presse pour en rajouter une couche, à l'instinct et sans analyse juridique sérieuse (là encore, si j'en crois l'article, qui parle de "conciliabule rapide" et reproduit une déclaration de la Rectrice simplement fausse (pour ne pas dire mensongère et en tout cas abusive) juridiquement sur les signes religieux qui ne seraient "pas admis" à l'école : la loi est un poil plus subtile que ça).

Posté(e)
Il y a 13 heures, Argon a dit :

Ensuite, on peut préférer ne pas faire ce type d'atelier pour ne pas prendre le risque d'accueillir des parents d'élèves arborant des signes explicites d'appartenance religieuse. Pour le coup, c'est au Rectorat de donner des instructions claires à ce propos.

Et ce d'autant plus qu'il a probablement impulsé et encouragé ces ateliers...

 

Il y a 13 heures, Argon a dit :

Ce qui n'est pas forcément explicite, c'est le statut des uns et des autres : leurs obligations ne sont pas les mêmes selon qu'ils sont présents à l'école en tant que parents ou en tant qu'auxiliaires, même de fait et  bénévoles. Donc, juridiquement, la question est à mon sens : s'agissait-il bien dans ce cas particulier d'un "atelier de coéducation", comme le dit l'article, et les mamans en cause ont-elles effectivement été invitées à l'école à ce titre ?  Et sinon, auquel ?

 

Quelques précisions dans cet autre article du Parisien :

http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/clamart-les-meres-voilees-du-quartier-sous-le-choc-apres-la-volte-face-de-la-rectrice-08-11-2019-8189355.php

Citation

Hauts-de-Seine : les mères voilées de Clamart choquées par la réaction de la rectrice

[...] Après le départ de la délégation, ces ateliers de coéducation ont été arrêtés et les six parents qui y participaient sont rentrés chez eux plus tôt que prévu. « Ce n'est pas normal. C'est choquant. Les enfants n'ont pas su ce qu'il se passait mais ils ont bien compris que quelque chose n'allait pas », soutient cette mère d'élève.

Parmi les trois mères voilées qui participaient aux ateliers, ce jeudi, il y a Faïza. « Cela fait 12 ans que je participe aux activités de l'école », soutient cette mère de cinq enfants. Son aîné est au lycée, le dernier en maternelle.

« La directrice sait qu'elle peut compter sur moi »

« Sorties scolaires pour aller à la médiathèque, au cinéma ou à des visites à Paris, j'ai participé plein de fois, reprend-elle. La directrice sait qu'elle peut compter sur moi. La maîtresse nous a parlé des activités prévues deux jours avant. L'après-midi je travaille, mais ce jeudi matin, j'étais disponible. Alors je n'ai pas hésité. »

Comme Siam, elle aussi avait tenu à appliquer la consigne et s'était habillée en bleu, couleur de lutte contre le harcèlement. Au programme, des ateliers pour que ces élèves de maternelle apprennent l'entraide et du respect de l'autre.

Le rôle de Faïza avait-il un lien avec l'enseignement ? « Pas du tout. Nous étions simplement là pour aider, si un petit ne savait plus ce qu'il devait faire pendant l'activité ou pour accompagner un élève aux toilettes. »

Les parents solidaires de l'équipe de l'école

« Il y avait par exemple un atelier où les enfants devaient se passer une balle, en file indienne, du premier au dernier, et ensuite, le dernier passait en premier, décrit Faïza. Moi je rattrapais le ballon s'il tombait par terre, c'est tout. C'est l'enseignante qui a expliqué les consignes et qui encadrait l'activité. » [...]

« Réagir comme ça un jour de lutte contre le harcèlement, ça montre qu'ils n'ont rien compris. En plus, ils représentent l'autorité. Ils devraient être les premiers à montrer la bonne attitude au lieu de prendre la fuite parce qu'ils ont vu un tissu qui couvre des cheveux », déplore une autre mère.

[...] Ce vendredi, le rectorat d'académie précise que la rectrice s'est fondée sur le récent vade-mecum de la laïcité à l'école, qui stipule que « l'obligation de neutralité s'impose aux parents volontaires pour participer à des activités d'enseignement pour lesquelles ils exercent des fonctions similaires à celles des enseignants ».

Pour l'équipe de l'école, comme ces mères n'enseignaient pas, il n'y avait aucune raison de réagir ainsi. S'ils refusent de s'exprimer ouvertement, les membres de l'équipe enseignante se disent encore bouleversés des événements de la veille. [...]

 

Posté(e)

Merci pour l'article.

Il y a 6 heures, prof désécol a dit :

Et ce d'autant plus qu'il a probablement impulsé et encouragé ces ateliers...

Absolument. Il y a même des chances que la Rectrice ait précisément choisi de visiter cette école particulière parce qu'elle savoit que s'y déroulait ce jour-là un atelier de coéducation en rapport avec le harcèlement.

(En revanche, je doute que l'esclandre ait été prémédité. Mais si c'était le cas, on serait à la limite de la forfaiture.)

Il y a 6 heures, prof désécol a dit :

Ce vendredi, le rectorat d'académie précise que la rectrice s'est fondée sur le récent vade-mecum de la laïcité à l'école, qui stipule que « l'obligation de neutralité s'impose aux parents volontaires pour participer à des activités d'enseignement pour lesquelles ils exercent des fonctions similaires à celles des enseignants ».

Pour l'équipe de l'école, comme ces mères n'enseignaient pas,

Oui, c'est bien l'enjeu...

Cela dit, en l'occurrence, la question n'est pas de savoir si les mères enseignaient ou pas, mais bien si elles étaient “volontaires pour participer à des activités d'enseignement ", c'est-à-dire si on le leur avait explicitement dit ainsi en amont. Si elles étaient seulement "volontaires pour participer à un atelier de coéducation", elles n'étaient pas responsables du contenu de ces ateliers.

(mais il ne faut pas le dire trop fort, parce que le Rectorat en profiterait immédiatement pour prétendre que c'est la directrice, censée savoir distinguer ce qui relève ou non de l'enseignement, qui a commis sinon une faute, du moins une erreur d'appréciation, plutôt que la Rectrice une voie de fait islamophobe.)

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