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Fusillade à Charlie Hebdo


André Jorge

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Médine a également dû défendre sa chanson "Don't Laïk" où il propose de crucifier les "laïcards" et de "scier l'arbre de leur laïcité". Un titre mis en ligne le 1er janvier et aussitôt qualifié d'"intégriste" par l'essayiste Caroline Fourest, ex-collaboratrice de "Charlie Hebdo" citée dans la chanson. Le rappeur se défend, estimant que sa chanson est une simple "caricature" dénonçant un "laïcisme" synonyme d'exclusion.

Je ne connaissais pas, mais je suis tenté de lui donner raison. La chanson est clairement sur le mode du pastiche, jusqu'à rejouer une scène d'exorcisme des "démons" Nadine Morano, Jean-François Copé et quelques autres...

J'ai plus de mal, dans le même article que tu cites, avec la revendication d'un autre rapeur, selon lequel la phrase « Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ” ne serait qu'une « pique », à mettre sur le même plan que les caricatures que le journal a pu faire de lui en réponse. Ben non. Mêmes dures et ciblées, les caricatures de Charlie relevaient presque toujours de la polémique, parfaitement licites ; réclamer un autodafé, c'est en revanche une incitation à la violence, par essence illégale. Mais le drame, c'est que le gars semble sincère : ni lui, ni son public, en bonne partie du moins, ne semblent plus capables de percevoir la nuance, ou du moins son importance. Comme les Kouachi.

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Médine a également dû défendre sa chanson "Don't Laïk" où il propose de crucifier les "laïcards" et de "scier l'arbre de leur laïcité". Un titre mis en ligne le 1er janvier et aussitôt qualifié d'"intégriste" par l'essayiste Caroline Fourest, ex-collaboratrice de "Charlie Hebdo" citée dans la chanson. Le rappeur se défend, estimant que sa chanson est une simple "caricature" dénonçant un "laïcisme" synonyme d'exclusion.

Je ne connaissais pas, mais je suis tenté de lui donner raison. La chanson est clairement sur le mode du pastiche, jusqu'à rejouer une scène d'exorcisme des "démons" Nadine Morano, Jean-François Copé et quelques autres...

Pour se faire sa propre opinion :

http://www.13or-du-hiphop.fr/parole/medine-dont-laik-20405.html

Ah ! un truc amusant au milieu de tout ça :

Ils n'ont ni Dieu ni maître à part Maître Kanter

J'ai plus de mal, dans le même article que tu cites, avec la revendication d'un autre rapeur, selon lequel la phrase « Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ” ne serait qu'une « pique », à mettre sur le même plan que les caricatures que le journal a pu faire de lui en réponse. Ben non. Mêmes dures et ciblées, les caricatures de Charlie relevaient presque toujours de la polémique, parfaitement licites ; réclamer un autodafé, c'est en revanche une incitation à la violence, par essence illégale. Mais le drame, c'est que le gars semble sincère : ni lui, ni son public, en bonne partie du moins, ne semblent plus capables de percevoir la nuance, ou du moins son importance. Comme les Kouachi.

C'est peut-être aussi cautionner indirectement un acte violent et criminel déjà produit : sauf erreur, l'incendie criminel des anciens locaux de Charlie a eu lieu en 2011, autrement dit deux ans avant la sortie de cette chanson en 2013.

Le mot "autodafé" avait une résonance particulière avant même les attentats de 2015...

Modifié par prof désécol
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Médine a également dû défendre sa chanson "Don't Laïk" où il propose de crucifier les "laïcards" et de "scier l'arbre de leur laïcité". Un titre mis en ligne le 1er janvier et aussitôt qualifié d'"intégriste" par l'essayiste Caroline Fourest, ex-collaboratrice de "Charlie Hebdo" citée dans la chanson. Le rappeur se défend, estimant que sa chanson est une simple "caricature" dénonçant un "laïcisme" synonyme d'exclusion.

Je ne connaissais pas, mais je suis tenté de lui donner raison.

Lui donnerais-tu aussi raison s'il avait proposé de crucifier les juifs/noirs/jaunes/femmes qui portent des mini-jupes/homos etc...?

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Je comprends pas votre sens du mot "peigne cul". C'est un vaurien ou un flemmard normalement donc je ne pige pas bien dans le contexte utilisé le sens.

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Médine a également dû défendre sa chanson "Don't Laïk" où il propose de crucifier les "laïcards" et de "scier l'arbre de leur laïcité". Un titre mis en ligne le 1er janvier et aussitôt qualifié d'"intégriste" par l'essayiste Caroline Fourest, ex-collaboratrice de "Charlie Hebdo" citée dans la chanson. Le rappeur se défend, estimant que sa chanson est une simple "caricature" dénonçant un "laïcisme" synonyme d'exclusion.

Je ne connaissais pas, mais je suis tenté de lui donner raison.

Lui donnerais-tu aussi raison s'il avait proposé de crucifier les juifs/noirs/jaunes/femmes qui portent des mini-jupes/homos etc...?

Entendons-nous bien : je lui donne raison sur la qualification de sa chanson comme caricature dénonçant le laïcisme.

Et en l'occurrence, non. Le procédé caricatural qui consiste à rabouter les extrêmes — en l'occurrence, l'intégrisme laïcard anti-religieux à l'intégrisme ultra-religieux des exorcistes — et à identifier ainsi quelqu'un à ses adversaires est classique, mais suppose un axe de retournement, ici la religion. C'est également à cette dernière que renvoie évidemment la "crucifixion", et son lien avec les noirs/jaunes/homos/mini-jupes, en tant que catégories, me semble inexistant. On pourrait en trouver un avec les juifs, c'est aussi un grand classique, mais des plus glissants, pour le moins.

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Pardon, mais ce qui précède me fait penser à ça....

Oui, je vais me flageller en suivant, mais je ne pouvais pas m'en empêcher.... Désolée....

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Décidément, on n'aura jamais de précisions sur les tourments insoutenables qu'endurent les pauvres croyants en terre laïque.

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Toutes les victimes du blasphème sont « Charlie »

Par Joëlle Fiss

C’était il y a six mois, déjà. 180 jours. Sous le leadership français, la planète s’est mobilisée pour condamner l’insoutenable. Jamais le sang ne pourra-t-il être versé en réponse à des mots. La valeur de la vie est plus importante que le sentiment de déshonneur. Tuer parce que l’on s’est senti offensé n’est jamais justifiable. Tout le monde est d’accord avec cette idée, le 11 janvier. Que l’on soit Charlie ou non.

Six mois plus tard, la dispute de qui est Charlie se prolonge. C’est un débat embrouillé, identitaire, quasi existentiel. Bien qu’expiatoire, la discussion nationale ne doit pas jeter de l’ombre sur les nouvelles proies poursuivies au nom de combat « anti blasphème ». Ailleurs dans le monde, pour ceux qui ne le sauraient pas, l’état des crimes anti blasphème se porte très bien. Les injustices sont en plein essor. Parfois, elles sont commises par des foules en colère, parfois les autorités persécutent pour défendre leur conception rigide de la religion. Sur le banc des accusés, on est toujours Charlie. Il y a ceux qui rient au nez des djihadistes ou ceux qui satirisent une actualité pour défendre un point de vue. Et puis, il y a les victimes qui existent tout simplement: elles sont au mauvais endroit, au mauvais moment.

Que s’est-il passé dans le monde depuis les attaques à Paris? Parmi une abondance de faits notables, voici quelques exemples.

Au Bangladesh, trois bloggeurs connus pour leurs écrits laïcs et anti fondamentalistes, ont été tués depuis le début de 2015. Avijit Roy, activiste athée et fondateur du site web humaniste Mukto-Mona, est pris d’assaut à coups de machette par des assaillants à Dhaka. Puis, Washiqur Rahman est poignardé et décède des ses blessures. Sur sa page Facebook, Rahman avait reposté une caricature du prophète Mahomet de Charlie Hebdo et une photo #IamAvijit. Enfin, Ananta Bijoy Das, connu pour avoir défendu la science et la laïcité, est attaqué par des hommes masqués. Il en meurt.

Parmi les nombreuses manifestations contre les caricatures de Charlie (en Algérie, Niger, Jordanie, Yemen, Iran et ailleurs), les drapeaux français sont souvent brulés et on appelle au boycott français. Au Pakistan, 30 000 personnes défilent à Karachi. Hafiz Saeed, le chef du Jamaat -ud- Da'wa, figuré sur la liste noire aux Etats-Unis, appelle le blasphème « le plus grand terrorisme dans le monde ». C’est dire le choc civilisationnel.

En janvier, Aabid Kazzab est abattu quelques jours après avoir été libéré de prison. Initialement arrêté pour blasphème (il avait prétendu être le prophète de l’Islam) il est relâché en raison de sa santé mentale. Son corps retrouvé est couvert de balles. Une foule empêche sa famille de l'enterrer dans le cimetière local, elle se résigne à l’enterrer dans la cour de résidence du défunt.

En Egypte, un tribunal égyptien condamne Sharif Gaber à un an de prison pour avoir insulté l'islam et promu l'athéisme sur Facebook.

Selon le Christian Post, en mai, la police égyptienne arrête cinq enfants coptes pour blasphème, après être paru dans une vidéo se moquant de l'état islamique.

En Afghanistan, une femme nommée Farkhundah est faussement accusée d’avoir brûlé un Coran. En mars, elle est lynchée par une foule enragée, son corps écrasé par une voiture et enfin incendiée. La scène est filmée et montre que les policiers présents ne sont pas intervenus au moment où elle était battue.

En Arabie Saoudite, Raif Badawi, le bloggeur saoudien accusé de blasphème, languit toujours en prison. Emprisonné depuis trois ans en Arabie saoudite (et condamné à une peine de 1000 coups de fouet et à 10 ans de prison), il reçoit sa première série de 50 coups de fouet le 9 janvier dernier.

En février, un tribunal islamique saoudite condamne un homme à mort pour commettre le crime de l’apostasie: il avait posté une vidéo en ligne déchirant un exemplaire du Coran.

Sans turbulence apparente, des projets juridiques se tricotent aussi à petits pas: au Koweït, une commission parlementaire approuve une proposition visant à interdire les personnes reconnues coupables de blasphème d'entrer dans le pays. Au Maroc, le projet du nouveau code pénal alourdit les peines contre le blasphème.

Ailleurs que dans le monde islamique, en Birmanie, un gérant de bar de Nouvelle-Zélande et deux birmans sont condamnés à deux ans et demi de prison avec travaux forcés pour avoir affiché une image en ligne du Bouddha portant un casque, pour promouvoir un événement.

Et puis, il y a en Europe le grand drame de Copenhague qui s’enchaîne sur les événements de Paris, où à nouveau, blasphémateurs et juifs sont les cibles directes. Le réalisateur Finn Norgaard est tué lors d’une conférence en hommage à Charlie Hebdo. Lors d’une deuxième fusillade devant la synagogue de Copenhague, Dan Uzan, de confession juive, est tué alors qu’il surveille l’accès au bâtiment. Les juifs d’Europe, horrifiés, n’y comprennent plus rien.

Toutes ces victimes sont Charlie. Parmi elles, les bloggeurs l’étaient certainement avant le 7 janvier. Pourtant, de nombreux français continuent à croire que le journal reste anti musulman: même si la violence est injuste, pourquoi adhérer à son projet xénophobe? Or, il est difficile de prétendre que Aabid Kazzab au Pakistan, Farkhundah en Afghanistan ou Raif Badawi en Arabie Saoudite, soient des agents de la haine anti musulmane.

Très souvent, les victimes sont musulmanes dans les pays à majorité islamique. Les combats anti blasphème profitent toujours aux plus radicaux. Les accusations sont instrumentalisées pour défendre une vision politique ultra conservatrice et faire taire les minorités ou dissidents. Il serait difficile d’argumenter que les enfants égyptiens blaguant sur l’état islamique devraient être poursuivis pour « incitation à la haine ». En fin de compte, comment ne pas être Charlie face à ces histoires délirantes?

Revenons au sens originel de ce que être Charlie signifiait le 11 janvier. La meilleure définition appelle à condamner ces injustices sans ambiguïté, tout en luttant fermement contre le racisme et les préjugés. Cette dualité n’est pas seulement conciliable, mais elle est essentielle.

Joëlle Fiss est consultante, spécialiste en politique internationale et Droits de l’homme.

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Médine ,qui est si sensible et toujours du côté des opprimés, a été profondément offensé par ces assassinats et ces persécutions. Il est déjà en train d'écrire une chanson hommage à toutes les victimes de l'intolérance.

Le titre? "Don't kill".

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Voici les commentaires de Disiz à propos de la manifestation de janvier.

Attention au titre racoleur : "la marche était à vomir", il visait surtout les médias et l'hypocrisie des chefs d'états africains qui ne respectent pas toujours la liberté d'expression.

Disiz est l'interprète de la fameuse chanson dans laquelle il "réclame un autodafé pour ses chiens de Charlie".

http://www.metronews.fr/culture/charlie-hebdo-pour-le-rappeur-disiz-la-marche-du-11-janvier-etait-a-vomir/moeB!mUOOwgwKy7HdI/

Je ne pense pas qu'il soit un intégriste et je crois qu'il a sincèrement été choqué par les attentats. Mais, à un moment donné, on ne se comprends plus, les "je suis Charlie" et les "je ne suis pas Charlie"...Il dit qu'il n'était pas Charlie avant, soit.

Je l'ai entendu dans une émission de canal + dire que ce journal "tapait sur la communauté musulmane". Il y a des nuances qu'il ne saisit pas, notamment sur l'esprit de cet hebdomadaire qui estime que rien n'est sacré, que le blasphème est un garde-fou contre l'obscurantisme, le prophète étant juste "une cible" parmi tant d'autres. Il disait aussi qu'il était d'accord avec E. Todd, qui prétendait que les manifestants étaient des nantis un brin islamophobe. Notons que les méthodes de ce chercheur ont prêté à controverse et et qu'il a été démontré par une autre étude que les manifestants étaient plus tolérants que les non-manifestants.

Mais je crois que ce serait difficile de le lui faire comprendre. Je trouve que beaucoup de nos compatriotes musulmans sont devenus paranos et sont persuadés d'être entourés d'affreux racistes. Ce qui ne veut pas dire que ce racisme n'existe pas, mais de là à le voir partout...

Notez aussi ses propos sur les médias qui annexent l'avis des gens, il ne manquait plus que la théorie du complot.

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Attention au titre racoleur : "la marche était à vomir", il visait surtout les médias et l'hypocrisie des chefs d'états africains qui ne respectent pas toujours la liberté d'expression.

Disiz est l'interprète de la fameuse chanson dans laquelle il "réclame un autodafé pour ses chiens de Charlie".

http://www.metronews.fr/culture/charlie-hebdo-pour-le-rappeur-disiz-la-marche-du-11-janvier-etait-a-vomir/moeB!mUOOwgwKy7HdI/

"Et pourtant j’étais triste", assure-t-il. "Mais j’ai ressenti une forte hypocrisie. C’était à vomir pour deux raisons", continue le rappeur d’Evry qui cite "l’hypocrisie de ces chefs d’Etat africains qui, dans leur propre pays, bafouent la liberté d’expression" et "l’hypocrisie des médias” accusés d’avoir "mis en scène" le défilé parisien

En matière d'hypocrisie, il semble n'avoir pas grand chose à apprendre de ceux qu'il dénonce.

Après Disiz la peste, Disiz l'hypocriz ?

Modifié par prof désécol
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