prof désécol Posté(e) 19 juillet 2015 Posté(e) 19 juillet 2015 Au fait, quel syndicat peut bien porter les revendications si généreuses suivantes aux sonorités ô combien républicaines ? Le ##### revendique surtout la création d’un corps unique d’enseignants, de la maternelle au lycée, pour plus de justice, plus d’égalité, plus de fraternité et avant tout pour plus de lien, plus de sens, plus d’équité dans la vie de chaque élève. Réponse : le SE-Unsa. http://sections.se-unsa.org/limoges/IMG/pdf/Se-Unsa_-De_claration_CAPA_certifie_s_27_janvier_2015.pdf Alors, avant d'hurler avec ceux qui ont milité pour la réforme des rythmes, pour la casse du décret de 1950 sur le statut des enseignants et pour la réforme du collège, il vaudrait mieux bien réfléchir...
mra Posté(e) 19 juillet 2015 Posté(e) 19 juillet 2015 Je ne considère pas que ceux qui deviennent CPC soient "les meilleurs d'entre nous", pas plus que je ne considère que les directeurs ou principaux soient "les meilleurs d'entre nous". Ils ont des compétences différentes. En ce qui concerne les agrégés, j'avais des collègues agrégés et/ou titulaires d'un doctorat dans mon ancien collège. C'était un choix de leur part, éthique ou géographique, je ne vois pas de quel droit je déciderais qu'ils doivent absolument aller en lycée ou autre. Ils participaient de part leur formation différente à la richesse de l'équipe, tout comme un PE apporte à la richesse d'une équipe... Je trouve important que les équipes soient formées de personnes différentes dans leur parcours, des gens qui viennent du privé (ancien ingénieurs, commerciaux ou autres sportifs de haut niveau), de formations différentes (dans les disciplines d'abord, mais aussi dans les diplômes), de milieux différents (et c'est de moins en moins le cas, l'ascenseur social ne fonctionne plus des masses) et évidemment de personnalités différentes. J'ai relevé l'histoire de la bonification, des carrières et autres...Pour ma part ma carrière est morte: 3 inspections en 20 ans, même en commençant avec une très bonne note c'est foutu. Un accident de travail par dessus et je ne suis plus rien pour eux...Combien sommes-nous dans ce cas, je ne sais pas. Mais pas trop "récompensée" d'avoir accepté depuis le début de ma carrière tous les postes qu'i s'offraient à moi et m'ont retardée dans ma notation (inspecteurs ne souhaitant pas m'inspecter car sur des postes pour lesquels je n'était pas "qualifiée". Et là je sais que je ne suis pas la seule. C'était rigolo d'ailleurs d'entendre un inspecteur refuser de m'inspecter parce que j'étais sur un poste sans être spécialisée, et qu'il ne voulait pas cautionner cela, et à côté un collègue me dire que j'étais une sous prof parce que je travaillais avec des sous élèves, avec l'acquiescement des collègues autour. Pour ma part je ne regarde pas l'assiette du voisin, elle a peut-être l'air mieux garnie, mais si ça se trouve le contenu est périmé depuis 15 jours et avec les progrès actuels on peut donner à un plat l'aspect du frais même si ce n'est plus consommable...Pour en faire une assiette de vitrine, par exemple.
LouisBarthas Posté(e) 19 juillet 2015 Posté(e) 19 juillet 2015 pourquoi nous ne faisons que 27 h de travail, Peut-être parce que nous ne faisons pas 27 heures de travail ! A un moment donné, il faut peut être quand même être clair et dissocier temps de présence devant les élèves et temps de travail. Mais si ici aussi, nous trouvons ce type de raisonnement, c'est loin d'être gagné. Exactement. J'ai bien opéré une distinction, dans mon premier message, entre le temps libre et le temps autonome. Le temps libre est un temps qui n'appartient pas au temps de travail. Le temps autonome est tout le contraire : il est un temps de travail librement organisé. C'est tout le temps que nous passons à préparer nos cours, organiser nos activités d'enseignement et corriger les travaux de nos élèves, en dehors de leur présence. Ce temps de travail-là se déroule pendant nos soirées, nos week-ends, nos vacances. Et nous le faisons d'autant mieux que nous en sommes maîtres, ce que ne comprennent pas ceux qui voudraient nous attacher à notre établissement (on se souvient de la proposition de Ségolène Royal visant à obliger les enseignants à rester présents 35 h dans leur établissement pour faire du soutien scolaire). Comme l'école reste encore - mais à mon avis de moins en moins sur le long terme - liée au savoir, il s'ensuit cette régularité que plus un enseignant est savant - c'est-à-dire possède des titres nationaux - plus il dispose de temps autonome. C'est ainsi qu'au fur et à mesure qu'on remonte l'échelle des titres et des corps, du primaire au secondaire puis à l'université, le temps d'autonomie augmente. Qu'il y ait des abus - moins que certains peuvent l'avancer - ne saurait remettre en cause ce lien fondamental pour l'équilibre de nos sociétés modernes, qui unit savoir et autonomie. Si l'on brise ce lien, si, au nom de l'égalité, un professeur d'université devait être réduit à être payé comme un professeur d'école, et astreint à effectuer le même nombre d'heures que lui en présence des élèves, alors adviendrait le règne de l'ignorance et de la tyrannie.
fredval77 Posté(e) 19 juillet 2015 Posté(e) 19 juillet 2015 Je comprends parfaitement ton raisonnement et son principe de base qui est le lien entre le savoir (validé par un diplôme) et l'autonomie de travail personnel. Malheureusement, ce principe va à l'inverse de certaines de tes conclusions. En l'occurrence, le CERPE, et le CAPES valident le même niveau de savoir (il faut le même diplôme universitaire et être bon partout n'est pas plus facile qu'être très bon dans un domaine). Or au final, l'écart de rémunération entre les uns et les autres est énorme et la différence de temps de travail est ahurissante. Il faut bien comprendre que pour qu'un certifié atteigne le temps de travail obligatoire d'un PE en une année, il faudrait qu'il fasse 4 mois supplémentaires de travail (27h×36 semaines = 18h ×54 semaines). De la même manière, un CAPES et un CAPEPS valident exactement le même niveau de savoir, or un prof d'EPS aura un temps de travail obligatoire 10% supérieur à un prof de math. De plus, je vais faire une petite digression qui a son importance. Certes, le CAPES et l'agrégation témoignent d'un haut niveau de savoir, mais il s'agit de concours d'enseignement, or dans les 2 cas, on est dans le degré 0 en matière de savoirs d'enseignement. Enfin, à titre illustratif, j'ai 2 licences (maths et sciences de l'éducation) et un diplôme d'enseignant spécialisé, j'ai choisi d'être PE spécialisé pour travailler avec les ados en grande difficulté. Mon niveau de savoir est supérieur institutionnelement à tous mes collègues certifiés et pourtant mon temps de travail obligatoire est nettement supérieur et ma paye nettement inférieure. Il est où le lien entre savoir et autonomie? A la fin, mon opinion est qu'il ne faut pas que tous les enseignants soient au même rang, mais que tous puissent travailler dans des conditions matérielles équivalentes et qu'il y ait une corrélation entre les fonctions occupées, le temps de travail obligatoire et la paye. Actuellement, l'écart PE,/certifié est scandaleux (encore plus depuis que le niveau de savoir est équivalent)
orime Posté(e) 19 juillet 2015 Posté(e) 19 juillet 2015 Je commençais à m'inquiéter à ne lire que le "savoir" sur un forum d'enseignants. Notre boulot, c'est effectivement de savoir mais aussi et surtout beaucoup de transmettre. J'ai eu en IUFM un double agrégé d'histoire et de lettres, une encyclopédie ambulante mais une pure bille en matière de transmission de connaissances...
Silvestri Posté(e) 19 juillet 2015 Posté(e) 19 juillet 2015 (modifié) Je suis obligé de présenter à nouveau un raisonnement que j'ai déjà mené : vous en savez moins qu'un agrégé qui a obtenu par son talent et son travail un concours que vous n'avez pas. Comme il a déjà été dit par quelqu'un d'autre que moi, si vous estimez en savoir autant qu'un agrégé, passez ce concours pour le prouver. Tout comme un agrégé en sait moins qu'une personne ayant décroché un CAP Plomberie.....et ce, même si c'est son hobby.... Dans son domaine, un agrégé en sait plus qu'un PE....mais un PE a un éventail de connaissances maitrisées beaucoup plus large qu'un "simple" agrégé qui lui, se contente de ne maitriser que sa matière (et cela n'a rien de péjoratif sous les touches de mon clavier): C'est là que réside le talent du PE qui, par son travail, a obtenu un concours que l'agrégé n'a pas (et vice versa) Comparer ces 2 statuts en terme de savoirs n'a aucun sens. Modifié 19 juillet 2015 par forrester
Polythene Pam Posté(e) 20 juillet 2015 Posté(e) 20 juillet 2015 Avec tout le respect que j'ai pour tous les enseignants, un PE est capable d'enseigner de la TPS jusqu'au CM2, en passant par l'ASH. Il pourrait sans souci enseigner jusqu'en 5è de collège (voire même en 4è et en 3è, dans la ou les matières qu'il maîtrise), dans la plupart des cas. Je ne suis pas certaine qu'un agrégé, aussi savant soit-il, soit en mesure d'en faire de même... Et j'en reviens à mon postulat de départ, mais énoncé autrement : c'est le savoir théorique qui est au pouvoir, sans aucune idée des réalités du terrain. Une tête sans corps, quoi, des égos savants mais déconnectés de tout. Alors oui, les différences de traitement apparaissent d'autant plus insupportables qu'elles ne sont justifiées que par la reconnaissance suite à concours obtenu, effectivement après beaucoup de travail personnel, mais enfin, cette spécificité française est source d'injustice. En France, on a toujours privilégié les études et le diplôme; l'expérience, la connaissance du terrain passent bien après. Et ce savoir-là est terriblement condescendant au regard de ceux qui mettent les mains dans le cambouis. Et ce savoir est parfois incompétent car complètement en dehors de toutes les réalités. Ce qui fait tenir ce système vermoulu, ce sont les petites fourmis laborieuses. Je ne suis pas agrégée, je ne le serai sans doute jamais, mais j'ai mes lettres, moi aussi. Sagesse n'entre pas en âme malveillante et science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Rabelais avait déjà presque tout dit à son époque....
Goëllette Posté(e) 20 juillet 2015 Posté(e) 20 juillet 2015 Tu es agrégé, Louis Barthas ? J'ai loupé un commentaire ou bien je n'ai pas eu la réponse à ma question ? Je sais bien que je suis une pauvre PE inférieure, mais j'aimerais bien avoir la réponse, quand même ...
Polythene Pam Posté(e) 20 juillet 2015 Posté(e) 20 juillet 2015 Et pour en remettre une couche, s'il ne faut retenir qu'une seule conclusion de l'enquête PISA, c'est bien le fait que la France travaille pour la reproduction de ses élites. http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2013/12/03/classement-pisa-la-france-championne-des-inegalites-scolaires_3524389_1473688.html
prof désécol Posté(e) 26 octobre 2015 Posté(e) 26 octobre 2015 http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/10/26/deces-de-louis-legrand-l-homme-qui-tenta-de-reformer-le-college-en-1982_4797230_3382.html Mort de Louis Legrand, l’homme qui tenta de réformer le collège en 1982 [...] En 1980, Louis Legrand devient professeur à l’université de Strasbourg en sciences de l’éducation. En 1981, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, le ministre de l’éducation Alain Savary le place à la tête d’un « groupe de pilotage » chargé d’élaborer une réforme du collège, dont chacun constate déjà l’impuissance à conjurer les déterminismes sociaux. Intitulé « Pour un collège démocratique », le « rapport Legrand » est rendu en décembre 1982. Il prône la constitution au sein des établissements d’ensembles autonomes d’une centaine d’élèves sous la responsabilité d’une équipe pédagogique. Celle-ci aurait la latitude d’organiser son enseignement, notamment en formant des groupes temporaires d’élèves en fonction des besoins, ainsi qu’en « adaptant » les programmes. Le rapport préconise un large recours à la « pédagogie de projet », impliquant simultanément plusieurs disciplines, et prévoit l’instauration d’un système de tutorat, où un adulte prend en charge un groupe de 12 à 15 élèves pour les soutenir dans leurs études. Il défend la reconnaissance des enseignements artistiques, technologiques et sportifs à égale dignité avec les autres matières. Il propose enfin une redéfinition du service hebdomadaire des enseignants dans le sens d’une présence accrue dans l’établissement : seize heures de cours pour tous (agrégés compris), trois heures de tutorat et trois heures de concertation. A part la faculté d’aménager les programmes, que personne n’assumerait aujourd’hui en fonction des risques de renoncement que cela comporte, ces dispositions sont encore, trente-trois ans plus tard, celles qu’appliquent les quelques collèges expérimentaux français. Elles ont également un air de familiarité avec l’actuelle réforme du collège, même si celle-ci est beaucoup plus modérée et limitée. Intense campagne contre la réforme En 1982, l’affaire tourne vite au vinaigre. Avant même la finalisation du rapport, une courte note manuscrite réclamée à Louis Legrand par le cabinet du ministre « fuite » et se trouve publiée dans la revue du SNES, principal syndicat du second degré. Celui-ci lance une intense campagne contre la réforme, refusant notamment tout changement dans les obligations des enseignants et dénonçant dans le tutorat une distorsion du métier dans le sens de « l’animation ». Parallèlement, le camp traditionaliste se mobilise dans le champ politique et dans les médias sur le thème, promis à un grand avenir, de la « destruction de l’école ». La première conséquence est de bloquer la nomination prévue de Louis Legrand comme directeur des collèges. Alain Savary abandonne la redéfinition du service hebdomadaire des enseignants et le tutorat. Le ministre ne retient sous une forme amoindrie que certaines des mesures préconisées et décide que la rénovation se fera à partir de la rentrée 1984 sur la base du volontariat des établissements, par tranches de 10 % chaque année. Louis Legrand, qui se sent trahi, redevient professeur à l’université de Strasbourg. Nommé ministre de l’éducation en juillet 1984, Jean-Pierre Chevènement, réticent envers les réformes de son prédécesseur, n’annule pas officiellement la rénovation engagée, mais celle-ci s’enlisera lentement mais sûrement. Jusqu’au milieu des années 2000, Louis Legrand continuera, par des articles et des livres, à prendre part au débat sur l’éducation. Dans un texte lu à ses obsèques, Philippe Meirieu a salué l’homme qui fut « attaqué, grossièrement et injustement » et « aussi, parfois, marginalisé par ceux qui manquaient du courage nécessaire pour mettre en œuvre ce qu’il préconisait ». " Dans un texte lu à ses obsèques, Philippe Meirieu a salué l’homme qui fut « attaqué, grossièrement et injustement » et « aussi, parfois, marginalisé par ceux qui manquaient du courage nécessaire pour mettre en œuvre ce qu’il préconisait ». " C'est un éloge funèbre, ou bien il parle pour lui-même ?
Goëllette Posté(e) 27 octobre 2015 Posté(e) 27 octobre 2015 Ça ne nous rajeunit pas ! Je me souviens bien de cette réforme (en tant qu'élève), et je trouve qu'elle n'avait rien à voir avec celle-ci. Elle était ambitieuse puisqu'elle ne nivelait pas par le bas. Elle proposait par contre, de ce dont je me souviens, de "casser" les classes d'âge pour certaines matières et de faire à la place des groupes de besoin, pas forcément sur l'année scolaire entière. C'était bien. Pas une baisse des programmes pour tout le monde comme seule solution, ce qui se fait depuis.
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