ColdTurkey Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 Je trouve ce sujet assez étrange. Il y a une grosse fixation sur l'ORL alors que, dans ce projet de programmes, le mot "réflexive" n'y est cité que 2 fois (et le premier en lien avec les textes littéraires). Par contre, il y a aussi le mot "explicite", juste à côté du deuxième. Et explicite, ça veut bien dire ce que ça veut dire, non? Et ce mot est beaucoup plus fréquent dans le projet (au moins une dizaine de fois). Comment je comprends tout ça? Que c'est ce que tout le monde fait plus ou moins dans sa classe. Partir de phrases ou de textes, essayer de comprendre, mettre en commun, institutionnaliser puis s'entrainer et utiliser dans un autre contexte (en production d'écrits ou sous la dictée, ce qui est quand même l'objectif visé). En quoi ça empêche de faire des "leçons"? D'expliciter? Personne ne fait les cours comme en 1950 ici (leçon direct/exercices/taper sur les doigts), je n'y crois pas une seule seconde. Même dans la série des "Outils pour..", hyper traditionnelle, on part d'un texte à analyser pour chaque notion. Où est-ce écrit que "l'élève invente lui-même les règles"? Où? Car moi, je n'ai pas du tout lu ça. Où voyez-vous qu'on évite les termes grammaticaux, les connaissances? Quand je lis, je vois toujours les classes de mots, "les accords dans le GN", "les accords sujet-verbe" etc etc. J'ai l'impression que nous n'avons pas du tout lu le même projet, ou alors que certains le lisent avec une vision qui n'est pas neutre. Je ne dis pas que c'est parfait, mais certains commentaires extrêmement négatifs me semblent un peu "tout noir/tout blanc". Le gris, c'est pas mal aussi, que ce soit un gris clair ou foncé. Et ça tombe bien, puisqu'on sera consulté pour qu'il soit un peu moins foncé (pour certains) ou un peu plus clair (pour d'autres). J'aime beaucoup votre commentaire et je suis en accord avec cette vision.
Goëllette Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 J'ai l'impression que nous n'avons pas du tout lu le même projet, ou alors que certains le lisent avec une vision qui n'est pas neutre. Tout comme toi tu ne l'es pas non plus, forcément. Nous, les vieux, on a subi la baisse continue des exigences dans les programmes depuis 95, avec le pompon de 2002. On recommençait à prendre espoir depuis 2008 et on craint beaucoup la nouvelle mouture.
emapi Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 Ça n'est pas forcément un rapport jeunes/vieux qui se joue ici. Je n'ai pas la même lecture que toi et pourtant j'ai démarré en 97. Moi aussi, Samuel, j'aime beaucoup ton commentaire.
k-rolette Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 Les élèves lisaient et écrivaient sans erreur sans avoir appris les règles d'orthographe, de grammaire et de conjugaison car il parait qu'ils pouvaient les deviner tout seuls. J'exagère à peine. Et j'oubliais : les méthodes anciennes consistant à faire apprendre des connaissances étaient très barbares. Lors de ma première inspection, l'IEN m'a dit que j'étais hors programmes avec mes CE1 parce qu'on faisait une petite phase de découverte, on en déduisait la leçon qui serait donnée à apprendre, et on faisait des exercices d'application. L'esprit des programmes de 2002, et donc l'ORL, étaient selon elle, en prenant exemple sur les notions de singulier et de pluriel, de "faire noter sur une feuille partagée en 2 colonnes, à gauche "un seul", à droite "plusieurs", donc sans jamais citer les mots "singulier" et "pluriel", des noms communs avec leur déterminant rencontrés dans les lectures et productions de la classe. Au bout de quelques mois, revenir sur cette feuille, et faire chercher ce qui change quand on passe de gauche à droite, ou les constantes de la colonne des "plusieurs". En déduire une conclusion, un affichage, mais pas de leçon, et faire utiliser ces constantes par les élèves dans leurs productions d'écrits." Autant dire que je préfère ma méthode barbare des leçons puis exercices avant de demander à mes élèves de savoir utiliser ces notions en situation (d'autant que dès le CP, on manipule les notions de masculin/féminin, singulier/pluriel, etc... en utilisant les termes adéquats. Aussi ai-je été ravie de voir arriver les programmes 2008. 1
ColdTurkey Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 Nous, les vieux, on a subi la baisse continue des exigences dans les programmes depuis 95, avec le pompon de 2002. On recommençait à prendre espoir depuis 2008 et on craint beaucoup la nouvelle mouture. Ah ! Merci ! J'apprends avec bonheur que je ne suis pas vieux ! Mais, comme Imapi, je crois que cela n'a rien à voir avec l'âge.
Frédo45 Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 J'ai l'impression que nous n'avons pas du tout lu le même projet, ou alors que certains le lisent avec une vision qui n'est pas neutre. Tout comme toi tu ne l'es pas non plus, forcément. Nous, les vieux, on a subi la baisse continue des exigences dans les programmes depuis 95, avec le pompon de 2002. On recommençait à prendre espoir depuis 2008 et on craint beaucoup la nouvelle mouture. C'est étonnant comme remarque. J'ai eu une année des CM2. Je me suis posé la question de savoir si j'étais moins exigeant que mon enseignant - pour info, j'enseigne dans l'école où j'ai été élève - mais je n'avais pas de points comparaison, mes parents n'ayant pas conservé mes cahiers. Un jour, la dame de cantine, dont le fils était dans ma classe m'a ramené un de ses cahiers. J'ai été agréablement surpris. A la même période, je travaillais les mêmes notions en maths et en français. Il y a depuis toujours, dans l'EN, des conservateurs qui nous font croire que le niveau baisse. Or l'illettrisme touche deux fois plus les + de 65 ans que les - de 25 ans. http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/09/18/qui-sont-les-illettres-en-france_4490014_4355770.html
Japet Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 merci pour cette leçon d'histoire Fredo c'est vrai que les "c'était mieux avant" c'est très facile à dire mais difficilement vérifiable.
carrie62 Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 Alors, moi, je suis enseignante mais je voudrais partager mon expérience en tant qu'élève!!! Je suis née dans les années 70 et ma soeur dix ans plus tard... Je suis excellente en français (orthographe, grammaire...) alors que quand ma soeur écrit un truc (sur facebook ou des CV...) il y a toujours des sacrées fautes d'orthographe, de grammaire... C'est la même chose pour son copain... Ma mère dit toujours que, de mon temps, les dictées sans préparation c'était mieux que les autodictées de l'époque de ma soeur. Bon, perso, je n'ai pas trop de souvenirs de mes années de maternelle et de primaire (c'était une école de village avec 1 seule enseignante pour tous les élèves!!! Chapeau à elle) mais je me souviens des exos de Bled que je devais faire... Et je me souviens qu'en français, en 6ème, on avait des dictées non préparées (sauf mots TROP compliqués)... Sinon autre exemple, une de mes petites cousines est en CM1 et j'ai filé mes livres CLR (conjugaison, orthographe...) à ses parents car ils étaient horrifiés en voyant comment elle orthographiait des mots même "ordinaires". Exemple: chèze au lieu de chaise... Personnes assisent au lieu de assises. Et son enseignant répond aux parents que ce n'est pas grave!!!! Cependant, je ne pourrais pas affirmer que c'était mieux avant ou non...
Frédo45 Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 C'est aussi un des problèmes actuelles. L'orthographe est l'unique curseur de la réussite scolaire pour beaucoup. Les parents se contrefichent que leurs enfants ne pigent rien d'un texte pourvu qu'ils ne fassent pas de faute d'orthographe. Autre anecdote : je vais prendre exemple sur ma famille. Ma mère était premier prix de lecture à l'école. Un jour, elle me parle d'un article qu'elle avait lu. J'ai lu à mon tour l'article. Elle en avait compris le contraire. En fait, ce qui a changé ce sont les critères de réussite. Aujourd'hui, qu'est-ce que vous préférez : un élève qui comprend ce qu'il lit mais hésité en lecture orale ou un élève qui lit parfaitement à l'oral mais qui ne comprend rien ? Est-ce que vous préférez un élève qui vous écrit un texte cohérent avec des fautes ou un élève qui rédige un texte sans queue ni tête mais qui ne fait pas de fautes ? Bien sûr je grossis un peu la ficelle. Mais ce qu'on attend d'un élève est moins "visible". L'orthographe et la lecture à voix haute, pour les parents, c'est facile à percevoir. La compréhension des textes et la cohérences des productions nettement moins. Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas être exigent en orthographe mais il n'est pas inutile de rappeler que l'élève a encore le temps de s'améliorer quand il entre au collège. On voudrait qu'en fin de CM2, tous les élèves soient des génies.
cgwena Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 C'est difficile de comparer en ne prenant que 2 références... Ma soeur n'a que 3 ans de moins que moi et a eu les mêmes enseignants, elle a eu plus de mal que moi en orthographe... De la même façon, j'ai 2 cousines qui ont le même âge et 10 ans de moins que moi, l'une a une très bonne orthographe, l'autre, c'est catastrophique, je dois m'y reprendre à 2 fois pour comprendre... Difficile de faire des généralités... Sinon, merci pour ton message Samuel, je m'y retrouve tout à fait!
lamed Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 C'est très difficile de comparer car la "donne " a bien changé! Les seuils d'admission en CLIS ont baissé : un enfant admis en CLIS il y a 20 ans ne le serait pas forcément aujourd'hui ! J'ai plus de 50 ans et je peux vous dire que je me souviens très bien de mon instit de CM2 : il ne pouvait / savait pas différencier ......nous étions 37 en CM2 ! Il nous donnait des exercices à faire à longueur de journée et aucune aide !J'en ai fait les frais : malade pendant 3 mois cette année là , à mon retour il ne m'a jamais aidé à rattraper quoi que ce soit .Ma maman ne sait pas lire , elle n'a rien pu faire pour m'aider.... Quand j'ai passé le bac , le taux de réussite était de 62 pour cent et nous étions bien peu à accéder au lycée !
prof désécol Posté(e) 4 mai 2015 Posté(e) 4 mai 2015 Autre anecdote : je vais prendre exemple sur ma famille. Ma mère était premier prix de lecture à l'école. Un jour, elle me parle d'un article qu'elle avait lu. J'ai lu à mon tour l'article. Elle en avait compris le contraire. C'était un article de Sihr sur la satisfaction chez les enseignants des nouveaux rythmes scolaires ?
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