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enseigner le français à des enfants non francophones


cathy454

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D'accord avec ce qui a déjà été dit.

J'ajoute que tu devrais éviter de te focaliser sur le seul français. C'est évidemment essentiel, mais c'est aussi une source de découragement si les enfants ont l'impression de ne pas progresser, tout en ne faisant que ça. Il est crucial qu'il connaissent aussi des succès, qu'ils apprennent effectivement des choses, de préférence des choses perçues comme "scolaires", de manière à renforcer leur motivation et à éviter qu'ils ne se persuadent que leur projet est voué à l'échec, que l'école n'est "pas pour eux".

Mon penchant personnel irait vers les sciences. La physique a le double mérite d'être la même partout (au contraire des arts, par exemple, où le risque serait de renvoyer soit au communautarisme, soit à la culture dominante), et d'être assez "prestigieuse" (plus d'ailleurs pour l'institution scolaire que pour les parents, dans ton contexte ; mais ça a aussi son importance). Il est possible de monter avec du matériel de récup' des tas de très jolies expériences pour le primaire, y compris de niveau maternelle. Si en outre tu travailles en démarche d'investigation, où la mise en commun est essentielle, tu te retrouveras en prime à travailler la langue sans en avoir l'air, et avec des gamins très motivés pour communiquer les moindres nuances qu'ils auront perçues.

Je l'ai déjà cité ici, mais il me semble qu'un outil précieux serait le Sciences à l'école, côté jardin d'Estelle Blanquet : des séquences très détaillées, "clef-en-main", qui te permettront de te former toute seule à la DI en les préparant toi-même.

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Merci pour ta contribution, mais tes conseils me semblent, en l'état, difficile à mettre en œuvre et pour plusieurs raisons.

La 1ère, c'est que je m'adresse en français à des enfants qui ne le parlent pas. Il me faut donc utiliser un vocabulaire très simple, ou un vocabulaire qu'ils reconnaissent pour ceux qui vont déjà à l'école.

La 2ème, c'est que je n'ai pas d'argent pour me procurer des livres venus de France et qui ne me parviendront pas ici. Et je doute fort de trouver le livre que tu me recommandes ici (je vis en brousse, loin de Dakar)

Si je me focalise sur le français, c'est qu'ici, c'est une priorité puisque l'école est en français. C'est même une recommandation des enseignants qui m'ont demandé de travailler exclusivement le français. Imagine que tu assistes à une conférence donnée dans une langue que tu ne connais pas. Tu pourrais comprendre les concepts qu'on te démontre mais tu ne le peux pas parce que tu ne comprends pas les explications. Ces enfants sont dans ce cas. Si on leur pose en problème de mathématique en français, ils ne savent pas le résoudre. Si on leur traduit en peul, ils donnent le bon résultat. Et c'est pareil dans toutes les matières. En CE2, on leur demande d'apprendre des leçons d'histoire, de géo et de science mais ils ne comprennent qu'un mot sur deux. Et beaucoup d'enfants de CE1 ne savent pas lire.

Moi, j'interviens à 2 niveaux : auprès des enfants scolarisés pour les soutenir, et auprès des non scolarisés que je tente de familiariser avec le français afin qu'ils soient un peu moins perdus quand ils iront à l'école.

Maintenant, si tu possèdes des documents informatisés d'expériences de science que je puisse réaliser, c'est avec un grand plaisir que je les recevrais.

J'ajoute qu'avec moi, les enfants sont loin de se décourager; ils ne reçoivent que des encouragements et des félicitations, ce qui existe très peu dans le système éducatif au Sénégal. Je fais toujours en sorte que les enfants s'amusent et prennent du plaisir. Rien n'est obligatoire mais j'ai posé une règle qu'ils connaissent bien à présent : celui qui vient dans le groupe doit obéïr, sinon, il sort.

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La 1ère, c'est que je m'adresse en français à des enfants qui ne le parlent pas. Il me faut donc utiliser un vocabulaire très simple, ou un vocabulaire qu'ils reconnaissent pour ceux qui vont déjà à l'école.

Tu me réponds dans une logique "didactique des langues". Mon propos était justement, au contraire, de t'en éloigner pour disposer d'un référent objectif non verbal, comme un phénomène physique, qui peut être perçu, expérimenté et compris sans qu'on dispose de mots pour le dire, toute communication à son propos, verbale ou non, constituant dans un second temps un levier pour l'apprentissage langagier.

En d'autres termes : ton problème majeur, c'est que tu ne parles pas la langue de tes élèves. Si tu ne trouves pas un moyen indirect de contourner cette difficulté langagière, tout ce que tu pourras faire sera de basse efficacité (ce qui ne veut surtout pas dire qu'il ne faut pas le faire quand même, à défaut de mieux !)

Si on leur pose en problème de mathématique en français, ils ne savent pas le résoudre. Si on leur traduit en peul, ils donnent le bon résultat. Et c'est pareil dans toutes les matières.

Ben non, justement. Tu restes bloquée sur la formulation verbale de questions, donc précisément sur ton problème majeur. Ce que je te suggérais, c'est bien de ne pas partir seulement de mots, puisque tu ne les as pas en commun avec tes élèves, mais parfois aussi d'une situation (d'une "situation-problème", disent les didacticiens).

La 2ème, c'est que je n'ai pas d'argent pour me procurer des livres venus de France et qui ne me parviendront pas ici.

Le problème financier n'est pas forcément rédhibitoire : si tu contactes gentiment les éditeurs, tu devrais en trouver quelques uns pour te faire cadeau de quelques ouvrages. La question de la distribution est plus bloquante : en effet, si tu n'as aucun moyen de recevoir ce qu'on t'envoie, ça complique un peu les choses.

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Je te remercie de tes remarques qui sont très judicieuses, mais n'oublie pas que tu t'adresses à une non enseignante. "La didactique des langues"...çà ne me parle pas...et je ne pense pas non plus que çà parle aux enseignants d'ici qui, souvent, ne possèdent qu'un niveau 3ème agrémenté d'une petite formation en pédagogie.

je ne pense pas avoir les compétences pour tenter des actions trop différentes de ce qui est enseigné à l'école. j'ai peur que, en plus, cela perturbe les enfants. Mais il me manque peut-être un exemple plus concret...

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Je ne sais pas si tu as de.quoi faire mais pourquoi pas une recette de gâteau style quatre quart ?

C'est ludique et ils entendront du vocabulaire nouveau.

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Les recettes de cuisine, çà, j'aurais bien aimé, mais...pas de four, cuisine au gaz (1 seul feu) ou au bois...trop dangereux ! et puis, ici, la nourriture coûte chère et elle est sacrée. Non, en fait, quand j'aide à éplucher les légumes, ce sont les enfants qui m'apprennent les noms en peulh, histoire d'inverser un peu les rôles :thumbsup:

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Si ça peut te réconforter, en leur parlant uniquement en français, même s'ils ne comprennent pas toujours tout, ils sont dans un bain langagier. Et ils apprennent très vite, beaucoup plus vite que nous, adultes.

Pour citer un exemple (même si c'est dans un contexte très différent du tien) :

L'année dernière, à la rentrée, j'ai un élève qui est arrivé en France et qui ne connaissait pas un seul mot de français. Les premiers jours, il répétait fièrement : "bon appétit" que nous lui avions appris, au moment du repas.

Cette année, il est le meilleur de ma classe !!!!! :yahoo:

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Le bain langagier...oui, çà, çà fonctionne bien. Chaque semaine, nous faisons de la lecture. Ils choisissent un livre que je lis en montrant les images. Là, je constate des progrès : les enfants commentent, parlent plus facilement, ils se battent même pour traduire en peul aux plus petits. Ils n'ont plus peur de se tromper, ils ne se moquent plus les uns des autres; du coup, la parole se libère. ces moments-là sont agréables, très vivants et se transforment même en causerie où ils me racontent leurs petites histoires. Je pense que çà change un peu leur rapport à l'école maintenant qu'ils se sentent soutenus.

En fait, tous les échanges que nous avons m'ont donné des idées d'activités motrices et psychomotrices, en utilisant l'environnement. les enfants ont l'impression de jouer mais tout se fait en français. D'ailleurs, les enfants utilisent plus spontanément le français pour parler entre eux ou avec leurs parents. le village devient doucement bilingue...

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