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Posté(e)

 

Si c'est écrit dans une loi, alors notre administration pourra trancher elle-même et on peut craindre qu'elle soit moins neutre que la justice avec la bienveillance qu'on lui connaît.

 

Tout à fait. En général, en France du moins, le flou législatif est plutôt au bénéfice des individus. Pourvu que ça dure !

 

 

Ce qui montre bien que si le PS veut légiférer sur ce point, c'est pour mieux nous faire taire. Visiblement, les moyens de répression syndicale mis en place sous Sarkozy ne sont pas encore suffisants pour Hollande et Valls. Parano, moi? :angel_not:

Posté(e)

"Mieux nous faire taire".... Si seulement Nola, si seulement  on l'ouvrait un peu déjà !

C'est plutôt notre silence qui est assourdissant.

Je ne comprends même pas qu'on cherche à faire taire de braves moutons comme nous.

C'est louche, c'est flou et quand c'est flou y'a un loup.

Parano moi ? :angel_not:

Posté(e)

On cherche surtout à faire taire les syndicats qui ne sont pas les courroies de distribution du pouvoir!

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Posté(e)

http://www.politis.fr/articles/2016/02/de-la-misere-en-milieu-enseignant-34064/

 

De la misère en milieu enseignant

 

TÉMOIGNAGE. Suite au suicide d'un de leurs collègues stagiaires, des enseignants du collège Hubertine Auclert de Toulouse ont écrit une « lettre ouverte » glaçante.

 

Mercredi 27 janvier, Vincent, jeune enseignant stagiaire en mathématiques, décide de mettre fin à ses jours. Choquée, l'équipe pédagogique réagit aujourd'hui aux différentes réactions lues et entendues, notamment celle du secrétaire général adjoint de l'académie, niant les conditions de travail auxquelles les professeurs doivent faire face au quotidien.

 

Lettre ouverte

 

Notre jeune collègue de mathématiques a mis fin à ses jours mercredi 27 janvier 2016. Il avait 27 ans et commençait tout juste dans le métier. Vincent était professeur stagiaire en mathématiques, tout comme Anne-Marie, comme Alice en français, ou Ana et Georges en anglais. L'équipe enseignante avait pourtant demandé au Rectorat, en juin dernier, de ne plus affecter de stagiaires dans notre collège. Personne ne peut ignorer les conditions difficiles dans lesquelles nous exerçons notre métier: insultes, incivilités, coups portés sur les adultes, dégradations des locaux, déclenchements incessants de l'alarme incendie, violence dans la cour, en classe ou devant le collège, harcèlements conduisant certains élèves à des absences répétées voire à des départs de notre établissement. Il se tient dans le collège plus de 15 conseils de discipline par an, et tout autant ne sont pas tenus pour faire baisser les chiffres... Il faut regarder les choses en face.

 

En quatre ans nous avons obtenu la création d'un poste supplémentaire de CPE. Or depuis notre dernière audience au rectorat en 2014, la situation, déjà préoccupante à l'époque, s'est fortement aggravée. L'Équipe Mobile de Sécurité a fait acte de présence de temps à autre, en simple observateur dont nous n'avons jamais lu les conclusions. Rien de plus. Aucun label ZEP, REP, Eclair ou autre, qui permettrait d'alléger les effectifs en classe, d'apporter des réponses à la violence et aux difficultés des élèves. On nous dit que le label fait peur, qu'il risque de pousser certains élèves vers le privé, de faire disparaître pour de bon la mixité sociale. Dans les faits, de nombreux élèves de CM2 évitent notre collège et partent dans le privé. D'autres le quittent en cours d'année, excédés, effrayés par le comportement des camarades et l'absence, de la part de l'institution, de réponse rassurante et de nature proprement éducative. Les professeurs stagiaires, l'an dernier, ont démissionné: celui de mathématiques en décembre 2014 puis celle de français en janvier 2015. Personne ne s'en est ému.

 

En septembre dernier, ils étaient cinq stagiaires, emplis d'espoir et d'appréhension à la fois, mais la foi a vite cédé la place au désenchantement et à l'angoisse la plus profonde. La réalité du terrain est cruelle: confrontation permanente au bruit et à l'indiscipline, difficulté voire impossibilité de faire cours, furie des élèves dans les couloirs, dans la cour de récréation ou au réfectoire, violence verbale et physique à l'encontre des adultes ou des élèves eux-mêmes, mépris affiché de l'autorité. Les rapports s'amoncellent, symptôme de l'impasse dans laquelle l'institution se trouve. Au final, quelle solitude pour chacun lorsqu'il se retrouve seul dans sa salle de classe! Quelle absence de reconnaissance de la part de notre hiérarchie, nous renvoyant sans cesse à notre responsabilité individuelle, remettant en cause nos compétences, nous rappelant que nous sommes « des professionnels et non des personnes » alors même qu'on nous somme d'incarner « la bienveillance » en toute situation! On nous punit même comme des enfants! On nous interdit même, dans une telle situation, l'exercice de notre droit de retrait!

 

Le soutien apporté par le collège n'aura pas suffi à aider Vincent. Aujourd'hui nous crions notre colère et notre désespoir. Quelle réponse nous est faite? Le secrétaire général adjoint de l'académie, M. Jean-Jacques Vial, a témoigné dans la presse locale, il considère que lier ce suicide à nos conditions de travail relève d'un «raccourci un peu grossier». L'article qualifie le collège Hubertine Auclert (affublé d'une belle faute d'orthographe) d'«établissement pas connu pour être compliqué». Quel mépris pour notre métier et le travail accompli! Quelle méconnaissance de la situation de notre établissement, alors même que le Rectorat est en possession de l'état des lieux déplorable dressé en 2014! Par ailleurs on nous propose un soutien psychologique individuel, là où nous dénonçons un dysfonctionnement institutionnel.

 

Le jour de ses obsèques, nous avons appris que Vincent était malade: son dossier médical n'était pas un secret pour l'institution. En toute connaissance de cause, il n'aurait jamais dû être envoyé dans notre collège. Le métier d'enseignant requiert une solidité certaine. Mais à l'heure où il faut absolument mettre des adultes dans les classes, on fait peu de cas de la santé mentale de chacun. Professeurs stagiaires, contractuels ou titulaires sont placés çà et là, qu'ils connaissent, ou pas, la réalité du terrain, qu'ils soient préparés, ou pas, à vivre les situations les plus déstabilisantes, qu'ils aient les épaules, ou pas, pour esquiver les coups. Une fois la porte de la classe fermée, les souffrances sont étouffées: on nous demande coûte que coûte de garder tous les élèves en classe, y compris ceux qui nous insultent et qui empêchent le cours de se dérouler. Et même si les souffrances parviennent jusqu'en salle des professeurs, muselées, elles ne passent pas la porte de l'établissement. Les enseignants souffrent en silence. Nos ministres nous imposent sans cesse de nouvelles réformes, comme des réponses à tous les maux. Nos pratiques pédagogiques ne sont jamais les bonnes, nous sommes, dit-on, responsables de ce qui nous arrive...

 

En tout cas, nous nous sentons collectivement responsables du décès de notre collègue. Personne n'a su préserver son intégrité physique et morale; personne, surtout pas le grand appareil de l'État.

 

Combien de Vincent faudra-t-il pour qu'on entende enfin la douleur des enseignants?

 

Un collectif de professeurs du collège Hubertine Auclert de Toulouse, le 1er février 2016

Posté(e)

Cette lettre ouverte est poignante et tellement juste !

Posté(e)

http://www.dirlo.fr/blog_croix_de_papier-548.html

 

 

Un jeune collègue toulousain s'est donné la mort. Un de plus, dont on parle parce que les autres professeurs le vivent extrêmement mal, partagés entre colère et désespérance de n'avoir pas compris ce qui allait se passer. Qu'ils ne se reprochent rien, le suicide est un acte très personnel, qui nous dépasse, qu'on a trop de mal à envisager. C'est un tabou, alors que parfois tous ou presque nous y avons pensé. La souffrance qui y mène reste cachée, personne n'aime montrer sa douleur, au point d'ailleurs souvent que jusqu'à l'ultime instant ceux qui vont succomber à sa tentation feront tous les efforts possibles pour n'exposer que quiétude voire même gaieté. Et nous, qui ne sommes pas loin, nous préférons tous nous laisser berner, parce que nous aussi nous avons nos soucis et nos douleurs, et encore une fois parce que le passage à l'acte de notre collègue nous est difficilement envisageable

Posté(e)

39 cas par an pour 100 000, c'est juste hallucinant.

Posté(e)

La société va mal et les métiers au contact du public (enseignants, policiers, urgentistes, agents de pôle emploi...) sont en première ligne. Pas étonnant que certains craquent.

Posté(e)

http://www.fo-fnecfp.fr/spip.php?article253

 

La FNEC FP-Force Ouvrière a demandé l’inscription à l’ordre du jour du prochain CHSCT ministériel d’une information sur les suicides d’un professeur des écoles à Villeneuve-les-Avignon dans le Gard et d’un professeur stagiaire au collège Hubertine Auclert de Toulouse.

La FNEC FP-Force Ouvrière apporte toutes ses condoléances aux familles et aux proches de ces collègues.

La FNEC FP-Force Ouvrière estime essentiel de savoir si l’administration porte une part de responsabilité dans ces drames qui suscitent une légitime émotion parmi nos collègues.

La FNEC FP-FO appuiera une demande d’enquête sous l’égide des CHSCT départementaux ou académiques.

Posté(e)

Bien que ne vivant pas dans une région où les conditions en milieu scolaire sont semblables à celles de Toulouse (j'entends par exemple l'établissement évoqué plus haut), certains établissements ne sont pas faciles (et je pense qu'il y a partout quelques établissements plus difficiles que les autres, avec des besoins d'enseignants aguerris, volontaires, formés aux milieux plus complexes et du personnel adapté...). 

D'ailleurs, ayant été PES l'année dernière, j'ai été affectée dans une école de type ZEP, mais sans l'étiquette on va dire, où les enseignants demandent à ce qu'il n'y ait pas de PES (pour dire, un enseignant proche de la retraite est parti au bout de trois semaines, venant même d'arrivé d'une école bien plus "difficile"), pourtant depuis plusieurs années, ils envoient des jeunes enseignants sur cette école, cette année encore. J'ai eu la chance de pouvoir bénéficier d'un changement d'affectation grâce à mes tuteurs et à une CPC qui ne comprenait pas ce poste pour débuter dans le métier. Et cette année, rebelote, le PES est changé d'école. Deux autres écoles du secteur sont dans le même cas, des PES affectés, puis changés. Il y a la "chance" dans certains endroits de pouvoir changer d'affectation, mais je n'imagine même pas ce que cela aurait donné en restant l'année sur cette école (élèves violents entre eux, envers les enseignants -deuxième semaine, un élève lève la main sur moi, la remplaçante d'un collègue est poussée dans les escaliers- parents accusateurs et démissionnaires, jets de pierres dans la cour de la part des élèves qui font l'école buissonnière et de jeunes anciennement scolarisés sur l'école et j'en passe). 

Et effectivement, on ne compte pas non plus les démissions des enseignants (débutants ou non d'ailleurs), les reconversions, les burn out ou dépressions ... 

 

J'ai voulu enseigner, mais entre les conditions sur le terrain et tout ce qu'on donne sans une reconnaissance minimale ... si j'avais su, pas sûre que je serais ici. 

 

Il y a partout des établissements qui requièrent plus que les autres, des administrations qui ferment les yeux, d'autres qui essaient. Mais tout cela reste très alarmant et catastrophique. 

Posté(e)

Cela ne m'etonne pas. Depuis des années on laisse pourrir l'EN :elle coute trop chère. Les accords de l'Agcs precinosinent depuis 20 ans le démentelement des services publiques. Seuls les services régaliens doivent rester,

Donc nos énarques bien pensants et leurs comparses continuent le travail de sape. Dans quelques années, l'école publique s'occupera uniquement des pauvres qui ne pourront pas payer et de ceux virés du privé, tandis que ceux qui en auront les moyens afflueront dans le privé. Comme aux USA! Idem pour les hôpitaux.

Maitre mot de nos élites : ne rien faire!

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