Invité Posté(e) 29 mai 2016 Posté(e) 29 mai 2016 Le 25/10/2015 à 20:45, Goëllette a dit : Le mieux serait quand même de faire venir des assistants natifs du pays, afin de mettre les élèves dans un bon bain linguistique. Très positif , il est certain, pour l'aspect culturel, mais un rapport de l'IGEN, publié en juin 2002, a conclu sur le fait que: « la prononciation des élèves n’est pas meilleure lorsque le maître est locuteur natif mais mauvais pédagogue ». Daniel Gaonac'h précise d'ailleurs (dans "l'apprentissage précoce d'une langue étrangère" ) qu'il faut " relativiser l'importance de cette question concernant la qualité du modèle."
Invité Posté(e) 29 mai 2016 Posté(e) 29 mai 2016 Daniel Gaonac'h s'appuie sur ce rapport de l'IGEN de 2002 sur le suivi de la qualité de l'enseignement des langues vivantes à l'école primaire. Cela permet de rassurer les enseignants préoccupés par leur niveau de langue. Une excellente prononciation ne suffirait pas, il faudrait également une bonne connaissance de la didactique des LE.
Goëllette Posté(e) 29 mai 2016 Posté(e) 29 mai 2016 En gros, il cautionne les économies qui font qu'on ne permet pas aux élèves de pouvoir entendre une langue parlée par des "natifs", au prétexte que la didactique serait préférable à la prononciation. J'ai assisté aux leçons de plusieurs assistants et je les ai toujours trouvées très enrichissantes. A la limite, pourquoi, dans ce cas, ne pas former ces personnes ?
Invité Posté(e) 29 mai 2016 Posté(e) 29 mai 2016 Ou pourquoi ne pas mieux former les enseignants? Entendre une langue ne suffit pas, si les élèves ne l'entendent que 2 fois 45' dans la semaine. Plus les élèves sont exposés à la langue (quotidiennement est l'idéal, mieux ils se l'approprient.. Il faut que les élèves puissent également tous s'exprimer, converser par le bais de situations de communication authentiques. (pédagogie actionnelle fortement préconisée par le CECRL) D'autres part, je pense qu'établir des ponts entre plusieurs langues (anglais/ français, ou anglais/allemand/ français) permet de développer chez les élèves des compétences transférables dans ces différentes langues.
Goëllette Posté(e) 29 mai 2016 Posté(e) 29 mai 2016 Parce que l'apport d'un assistant est bien plus profitable, même 45 minutes par semaine, que celui d'un enseignant dont ce n'est ni la langue maternelle ni le métier. Cela n'empêche pas l'enseignant de la classe, s'il s'en sent capable, de faire réviser ses élèves le reste de la semaine. Je suis persuadée que cette histoire de postes fléchés a avant tout été inventée pour faire des économies et éviter de prendre des profs du secondaire ou des assistants, trop onéreux. Pourtant, ça fonctionnait très bien. Quant aux ponts entre les différentes langues, j'ai comme un gros doute sur la faisabilité de la chose dans nos écoles publiques hétérogènes, et même, je l'avoue, sur leur intérêt, à l'heure où même les élèves français de naissance maîtrisent de moins en moins leur propre langue. Recentrons-nous sur l'essentiel au lieu de nous disperser et de continuer la chute vertigineuse du niveau de nos élèves. Je revendique pour mes élèves un prof de sciences pour leur enseigner les sciences, et un prof d'Anglais ou un assistant pour leur enseigner l'Anglais. Il y a encore des écoles où il y en a et c'est vraiment très enrichissant.
Invité Posté(e) 29 mai 2016 Posté(e) 29 mai 2016 Je te confirme que l'apport (aussi riche soit il) d'un assistant n'est pas plus profitable qu'un bon enseignant : j'ai dans ma classe des cm1 ayant bénéficié de l'enseignement de la langue anglaise d'une assistante native en ce2, ainsi que des élèves ayant eu des cours d'anglais assurés par l'enseignante, et une exposition très régulière à la langue anglaise (consignes de classe en anglais, EPS , arts visuels, maths en anglais), utilisation de documents authentiques (audio et audio visuels) . Je te confirme des compétences communicationnelles (en réception et production) meilleures que chez les élèves ayant pourtant eu la chance d'avoir l'assistante anglaise. (les évaluations niveau A1 le confirment!) La durée limitée d'exposition à la langue, et nos méthodes d'enseignement qui doivent absolument évoluer, ne permettent pas d'avoir les effets escomptés sur l'apprentissage des LVE en France. Les acquis langagiers des élèves restent limités, approximatifs. Pourquoi proscrire tout enseignement explicite de cette discipline? Je pense au contraire, qu'établir, ne serai-ce que des liens antre la langue étrangère enseignée et la langue maternelle permet de développer des compétences effectives, y compris et surtout dans sa langue maternelle. Et c'est d'ailleurs ce que préconisent les nouveaux programmes! Aussi, on ne peut comparer l'enseignement des LVE à toute autre discipline. Les langues ont cette spécificité d'être à la fois objet et moyen d'apprentissage. Enfin, il me semble difficile d'investir dans une formation de longue durée sur la didactique des LVE auprès des assistants, ceux ci ne restant en France que 7 mois et dont les contrats ne sont pas renouvelés.
Goëllette Posté(e) 30 mai 2016 Posté(e) 30 mai 2016 Eh bien faisons en sorte d'utiliser le vivier de natifs vivant en France ou y restant plus de 7 mois et qui ne demandent que ça ! Je ne crois pas m'avancer beaucoup en disant que plus de la moitié des PE (si ce n'est les deux tiers) n'ont pas eux-même une connaissance suffisant de l'Anglais (et des autres LV) pour pouvoir l'enseigner, et cela, même après une formation ! Je parle Anglais avec mes amis, je ne pense pas être une mauvaise enseignante, mais en aucun cas je ne m'estime aussi apte à parler Anglais avec mes élèves que des natifs des pays anglophones. Et la polyvalence, comme l'hétérogénéité, c'est très joli sur le papier, mais pas du tout efficace dans la réalité. Nos élèves méritent mieux que ça, et si on veut réellement qu'ils puissent maîtriser l'Anglais mieux que nous, donnons-nous de vrais moyens. Et ce n'est certainement pas en donnant les consignes des arts visuels en Anglais, celles du sport en Japonais et les rituels en Roumain, qu'ils parleront mieux ces langues que s'ils les apprenaient de natifs, mais également, qu'ils maîtriseront mieux le Français ! Après, je comprends évidemment que des enseignants ayant bénéficié de postes fléchés veuillent à tout prix les conserver et pour cela, défendent leur spécificité, l'un n'empêchant pas l'autre. Et je comprends tout à fait que les nouveaux programmes, qui marquent une nouvelle baisse des exigences à l'égard des élèves, mettent en avant des pratiques économes, en les enrobant de jolis mots, ne pouvant tromper que ceux qui ne mettent pas souvent les pieds dans une vraie classe pour y constater la réalité ... ou ceux qui veulent passer le CAFIPEMF !
Invité Posté(e) 30 mai 2016 Posté(e) 30 mai 2016 La seule et unique façon d'acquérir de bonnes et solides compétences est de vivre à l'étranger. Mais il faut avant, reconsidérer nos pratiques. Les élèves, qu'ils soient avec un natif ou un enseignant faisant des efforts pour enseigner la LE, ont un temps de parole trop restreint qui se limite encore trop souvent à la répétition de lexique. D'autre part, si on suit ton raisonnement, alors je ne devrais limiter mon enseignement uniquement à ce que je maitrise parfaitement ? A entendre les discours de beaucoup de collègues, il faudrait des intervenants en musique, en EPS, en LVE donc, et pourquoi pas en technologie, en TICE, etc....alors, fonctionnons comme le collège en primaire... ( un spécialiste pour chaque domaine? ) Certes la polyvalence à ses limites, mais notre métier est ainsi. Remets-tu ainsi en cause les compétences des professeurs de langues du collège sous prétexte qu'ils ne sont pas natifs? Maintenant, je te le reconfirme ici, les élèves que j'ai cette année, malgré des cours avec une assistante, sont loin d'avoir les compétences en LE des autres ayant été exposés quotidiennement à la LE avec la collègue. (prononciation, production orale, parler en continu, dialoguer ).
Goëllette Posté(e) 30 mai 2016 Posté(e) 30 mai 2016 il y a une heure, leena a dit : D'autre part, si on suit ton raisonnement, alors je ne devrais limiter mon enseignement uniquement à ce que je maitrise parfaitement ? A entendre les discours de beaucoup de collègues, il faudrait des intervenants en musique, en EPS, en LVE donc, et pourquoi pas en technologie, en TICE, etc....alors, fonctionnons comme le collège en primaire... ( un spécialiste pour chaque domaine? ) Certes la polyvalence à ses limites, mais notre métier est ainsi. Remets-tu ainsi en cause les compétences des professeurs de langues du collège sous prétexte qu'ils ne sont pas natifs? Tu fais un peu les questions et les réponses ... Oui, un enseignant devrait maîtriser parfaitement ce qu'il enseigne (grammaire, conjugaison, orthographe, ..., calcul, numération, ...), c'est la moindre de choses il me semble. Et un prof de langue, c'est justement son métier, d'enseigner les langues, il a été formé pour ça et il ne fait rien d'autre, ce qui est TRÈS différent de la situation des PE. Et oui, je pense que, par respect pour nos élèves, il faudrait un intervenant pour toutes les matières un peu pointues (sciences, techno, tice, langues, ...), ou alors en reporter une partie de l'apprentissage au secondaire ou à un autre lieu (périscolaire par exemple). Alors que finalement, on fait tout l'inverse : on recrute des enseignants ne maîtrisant pas bien les fondamentaux, on les forme à peine (à part à parler et à penser comme des profs de fac, des chercheurs, n'ayant jamais eu de classe en responsabilité), et on s'étonne du résultat et de la désillusion des personnels quand ils sont confrontés au terrain. Maintenant, pour revenir à nos moutons, le fait que les élèves aient la chance de pouvoir apprendre une langue vivante jeunes avec un prof spécialisé ou un assistant n'empêche pas que le PE de la classe renforce cet apprentissage tout au long de l'année avec des rituels et des projets, voire un séjour à l'étranger, bien au contraire.
Invité Posté(e) 30 mai 2016 Posté(e) 30 mai 2016 On est bien d'accord sur un point crucial: le recrutement des enseignants ne maîtrisant pas bien les fondamentaux. Bref, pour conclure , je pense qu'il faudrait un mélange de tout ce que nous avançons et proposons Goëlette. En tout cas, ce fut enrichissant d'échanger avec toi sur ce sujet?
Goëllette Posté(e) 30 mai 2016 Posté(e) 30 mai 2016 Parfaitement, je pense que nous sommes toutes deux investies dans notre métier, et c'est à mon avis le plus important.
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