Tisa Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 d'accord avec tout ce qui vient d'être dit. En attendant, on n'avance pas et nous, on trinque. Je n'ai jamais attendu les vacances avec autant d'impatience !!! pour la première fois cette année, je me pose des questions sur mon devenir en tant qu'instit !!!
tiniouu Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 Pour avoir été en maternelle un temps, c'est clair qu'il y a des problèmes... Avec une atsem très compétente à temps plein, de 24 à 28 élèves, et, il faut le dire aussi, plusieurs années en cp, on arrivait toutes les deux à leur laisser vivre leur vie d'enfant (salle de jeux, vélos dans la cour tous les jours, beaucoup d'arts pla, de jeux libres, de construction, de société, de pâte à modeler) et AUSSI à les faire rentrer dans les apprentissages nécessaires pour le cp (sons des lettres, écriture approchée, ateliers de maths, entrainement très régulier de graphisme, que ce soit en arts pla ou entre deux lignes, ...), le tout bien enrobé de langage bien sûr! Encore faut-il avoir les conditions nécessaires à ce travail....(et je mesure la chance que j'ai eue....)....et aussi, oserais-je le dire....savoir ce dont ils ont besoin au cp (et là, tous les enseignants de maternelle ne le savent pas non plus...)
Goëllette Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 Il me semble que le rôle de la maternelle, avant d'apprendre "le bruit des lettres", par exemple, est de devenir élève, c'est-à-dire d'accepter d'avoir un emploi du temps rythmé, de s'asseoir, de se taire quand on nous le demande, ..., mais également de maîtriser des techniques qui permettront au collègue de CP d'en venir directement aux apprentissages et de ne pas "galérer" pour réussir à avoir la leçon collée au bon endroit, les étiquettes bien, découpées, ... Apprendre à se situer dans l'espace grâce à la motricité est également primordial pour pouvoir ensuite ne pas se perdre sur une feuille. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas aussi apprendre le bruit des lettres et à compter jusqu'à 50 ... Le "tout fiches" n'est pas bon, mais je ne crois pas que le "tout jeux" avec des élèves qui décident ce qu'ils font quand ils le font, avec l'enseignant qui leur obéit, est à leur service, tout ça dans un brouhaha permanent, soit meilleur.
Invité Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 Tut cela me laisse perplexe tout de même...certains élèves européens n'entrent à l'école qu' 6-7 ans et sont d'être moins performants que les nôtres, bien au contraire!! L'école maternelle, ne respecte pas les besoins individuels des élèves, ne correspond pas au développement socio affectif, cognitif des élèves. Et c'ets pour cela aussi qu'on et certains en difficulté. Si on n'allait pas si vite, il y aurait peut-être moins de souci. Je le souviens d'une étudiante finnoise, mais aussi d'une étudiante Néo Zélandaise qui avaient toutes deux halluciné sur les rythmes hebdomadaires de nos élèves! Elles étaient effarées de constater que de si jeunes enfants avaient des journées aussi longues et des programmes aussi lourds. Dans leur pays respectif, la journée s'allonge en fonction de l'âge grandissant des enfants. Je me souviens encore de l'étudiante finnoise qui me disait surprise: "Mais chez vous, les élèves de ce1 voient l'addition, la soustraction, à retenue, la multiplication et ébauche de la division!!!! Chez nous, à cet âge, ils ne voient que l'addition!!" J'ai aussi beaucoup échangé avec une australienne qui me parlait d'une ambiance particulière dans nos classes: notamment dans le fait de vouloir établir une grande distance entre les élèves et nous, de peur de ne plus être respectés, comme si nous cherchions sans cesse à asseoir notre autorité. Ce sont ses impressions, mais cela prête à réflexion! Et je ne parle même pas de l'abondance d'évaluations ! On aime ça évaluer chez nous afin que nos supérieurs puissent remplir leur beaux tableaux de statistiques (je ne vous parle pas de la pression avec les élections approchant!!) Et le statut de l'erreur a encore beaucoup de chemin à faire chez nous (les rapports PISA montrent que nos élèves français préfèrent ne pas répondre de peur de se tromper...)
Invité Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 il y a 29 minutes, Goëllette a dit : Il me semble que le rôle de la maternelle, avant d'apprendre "le bruit des lettres", par exemple, est de devenir élève, c'est-à-dire d'accepter d'avoir un emploi du temps rythmé, de s'asseoir, de se taire quand on nous le demande, ..., mais également de maîtriser des techniques qui permettront au collègue de CP d'en venir directement aux apprentissages et de ne pas "galérer" pour réussir à avoir la leçon collée au bon endroit, les étiquettes bien, découpées, ... Apprendre à se situer dans l'espace grâce à la motricité est également primordial pour pouvoir ensuite ne pas se perdre sur une feuille. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas aussi apprendre le bruit des lettres et à compter jusqu'à 50 ... Le "tout fiches" n'est pas bon, mais je ne crois pas que le "tout jeux" avec des élèves qui décident ce qu'ils font quand ils le font, avec l'enseignant qui leur obéit, est à leur service, tout ça dans un brouhaha permanent, soit meilleur. J'ai gardé, je dis bien TOUT gardé de mon travail de maternelle: pas de fiches, beaucoup de manipulations, de jeux, de bricolages; finalement, on ne s'en portait pas plus mal! Ah et je cherche encore mes livrets d'évaluations de l'époque avec sa liste imbuvable de compétences!!!!
Goëllette Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 Je ne sais pas de quelle époque "tu dates", mais c'est les souvenirs que j'ai de ma maternelle et de celle de mes débuts comme enseignante. Mais cependant, rien à voir avec les "classes-coins-jeux-géantes" dont on nous vante les mérites actuellement, dans lesquelles les élèves passent à loisir d'un coin à l'autre (ou pas s'il n'en a pas envie) dans le bruit et où les adultes sont à leur service, devant l'écouter, l'aider et lui obéir à tout moment (aux 30 en même temps évidemment !). Même si on ne faisait pas de fiches, on devait respecter un emploi du temps précis, obéir et les ateliers obligatoires proposés permettaient de développer les compétences requises pour le CP : découper, coller, se repérer dans un tableau à double entrée, se latéraliser, ... Enfant, je me rappelle même qu'on était en blouse, et en même en chaussons (de danse) dans la classe, donc qu'on devait se chausser et se déchausser plusieurs fois par jour (nous-mêmes, sans aide), à une époque où les scratchs n'étaient pas répandus.
Nadikaah Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 Il y a 3 heures, leena a dit : Je le souviens d'une étudiante finnoise, mais aussi d'une étudiante Néo Zélandaise qui avaient toutes deux halluciné sur les rythmes hebdomadaires de nos élèves! Elles étaient effarées de constater que de si jeunes enfants avaient des journées aussi longues et des programmes aussi lourds. Dans leur pays respectif, la journée s'allonge en fonction de l'âge grandissant des enfants. Moi aussi, ça me fait halluciner : un enfant de 3 ans a une semaine de 24h, bon certes, il y a la sieste, prenons alors un enfant de CP et un élève de 3ème en a 26. Cherchez l'erreur...
Invité Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 Il y a 3 heures, Goëllette a dit : Je ne sais pas de quelle époque "tu dates", mais c'est les souvenirs que j'ai de ma maternelle et de celle de mes débuts comme enseignante. Mais cependant, rien à voir avec les "classes-coins-jeux-géantes" dont on nous vante les mérites actuellement, dans lesquelles les élèves passent à loisir d'un coin à l'autre (ou pas s'il n'en a pas envie) dans le bruit et où les adultes sont à leur service, devant l'écouter, l'aider et lui obéir à tout moment (aux 30 en même temps évidemment !). Même si on ne faisait pas de fiches, on devait respecter un emploi du temps précis, obéir et les ateliers obligatoires proposés permettaient de développer les compétences requises pour le CP : découper, coller, se repérer dans un tableau à double entrée, se latéraliser, ... Enfant, je me rappelle même qu'on était en blouse, et en même en chaussons (de danse) dans la classe, donc qu'on devait se chausser et se déchausser plusieurs fois par jour (nous-mêmes, sans aide), à une époque où les scratchs n'étaient pas répandus. Oui, mais même si on nous préparait au CP, nous n'étions pas , comme aujourd'hui, en pré-CP. Cela me gêne de voir en GS, des tables en rang d'oignons, face à un tableau et un travail aussi poussé dans la "lecture", écriture... Je reste convaincue que la précocité de certains apprentissages mènent certains à de grandes difficultés qui ne seraient pas si tout simplement, on leur laissait le TEMPS! Je me pose la question suivante: cette élémentarisation de la maternelle ne serait -elle pas un moyen de justifier l'existence de celle-ci?
Invité Posté(e) 11 décembre 2016 Posté(e) 11 décembre 2016 il y a 5 minutes, sosogirafe a dit : Bah oui, mais après, comment faire autrement? A part que l'un des 2 parents cesse de bosser ou prenne une nounou pour la 1/2 journée.. On est bien d'accord sur le fait que le problème des rythmes scolaires est un problème sociétal.
Nadikaah Posté(e) 12 décembre 2016 Posté(e) 12 décembre 2016 Il y a 12 heures, sosogirafe a dit : Bah oui, mais après, comment faire autrement? A part que l'un des 2 parents cesse de bosser ou prenne une nounou pour la 1/2 journée.. Il y a 12 heures, leena a dit : On est bien d'accord sur le fait que le problème des rythmes scolaires est un problème sociétal. Je suis tout à fait d'accord avec vous 2. Il n'empêche que de mon point de vue, c'est quand même assez problématique.
Goëllette Posté(e) 12 décembre 2016 Posté(e) 12 décembre 2016 Il y a 19 heures, leena a dit : Je me pose la question suivante: cette élémentarisation de la maternelle ne serait -elle pas un moyen de justifier l'existence de celle-ci? J'ai eu franchement cette impression depuis les programmes de 2002. J'ai même des collègues de maternelle faisant peu de fiches (surtout quand ils étaient en "concurrence" avec un collègue de même niveau qui en faisaient beaucoup) qui ont eu des problèmes avec les parents, dans les années 2000. Attention toutefois aux "dommages collatéraux" des nouveaux programmes, qui me semblent tellement légers au niveau des exigences pour les enfants et le "retour" vers les familles. Ils pourraient justement être les fossoyeurs de l'école maternelle, alors que sur le papier, ils semblent séduire les collègues, surtout les jeunes. Car pour juste animer des coins jeux et observer plus qu'évaluer (je caricature un peu volontairement) , il n'y a pas forcément besoin d'être enseignant et a fortiori d'avoir un Master ...
majo22 Posté(e) 12 décembre 2016 Posté(e) 12 décembre 2016 Je voulais soulever aussi le rôle de la maternelle dans l'apprentissage du "devenir élève" mais je n'osais pas soulever la question car j'avais peur des réactions. Je vois qu'on peut discuter librement, alors je me lance (par contre je précise que je n'enseigne pas en maternelle, j'ai seulement une expérience d'une année à mi-temps). De mon point de vue, j'ai l'impression que pour enseigner en maternelle aujourd'hui, tout doit passer par le jeu, les manipulations individuelles, les bricolages, les sorties, les projets... Je ne suis pas contre dans l'absolu, mais je m'interroge vraiment sur les conséquences en CP, CE1... (Au mois de décembre, cela ne fait que 18 mois que les CE1 ont quitté la maternelle). Et je m'interroge aussi sur les apprentissages... Les fiches sont mal vues... Pourtant, pour entrainer l'oeil à la lecture, il en faut des "exercices" et jeux d'observation. (et les enfants adorent en général). Pour entraîner l'oeil et la main pour produire des gestes graphiques, il en faut aussi de l'entraînement... Ok il n'y a pas que les fiches, mais enfin, bon, au bout d'un moment il faut bien qu'ils apprennent à manier un crayon avec dextérité! Cela doit se faire petit à petit, mais c'est facile de dire non aux fiches et de laisser les instits de CP et CE1 se colletiner tout le boulot... Et après on dit que les élèves ont des problèmes, mais ont-ils eu seulement la possibilité de s'entraîner suffisamment ? D'apprendre à se concentrer? Est-ce que l'école leur a appris ? Et puis l'individuel c'est bien, mais l'apprentissage de la vie en groupe, se conformer au demandes du maître, obéir (oh le gros mot), se concentrer et faire un effort, ça s'apprend aussi, et il faut bien 3 ans pour certains élèves... Alors la pédagogie du jeu et l'individuel à outrance, ça me laisse perplexe. Enfin, je trouve que les compétences visées par la maternelle manquent de profondeur. Par exemple en mathématiques, je trouve que c'est très pauvre. J'ai lu le livre de Céline Alvarez et cela me confirme qu'on peut pousser plus loin les apprentissages...
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