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Posté(e)

Je ne véhiculais pas de fausses rumeurs, j'évoquais bien les dérives du Freinet, maintes fois constatées chez des collègues qui se réfugiaient derrière pour ne proposer que des fiches QCM auto-correctives, et non la pédagogie en elle-même, que j'ai également vu maintes fois utilisée, et dont je pense beaucoup de bien car elle permet d'être ambitieuse !

Et encore une fois, je m'adressais particulièrement aux jeunes collègues tentés de se lancer tout entiers dans ce qui les séduirait sur le papier, mais qui comporte des risques, notamment de débordement et de place de l'enseignant vis à vis de l'élève, et que les nouveaux programmes de maternelle semblent vanter.

Ce sujet traite bien de la difficulté de gérer la classe et les moments de transition.

Posté(e)
Il y a 7 heures, Matildaluz a dit :

http://www.huffingtonpost.fr/tracy-gillett/une-enfance-plus-simple-pourrait-proteger-nos-petits-contre-les/

Un article intéressant sur les enfants d'aujourd'hui, qui sont sur-stimulés...

Très intéressant en effet et montre bien que l'essentiel de la problématique se situe dans les familles, donc que tant que personne n'aura le courage de s'attaquer à ça, nous pourrons mettre en place tout ce que nous pouvons, mais nous ne réussiront pas à la régler.

Posté(e)
Il y a 19 heures, sosogirafe a dit :

Le texte libre, ça m'intéresse. Des modalités de mise en pratique particulières?

Je veux bien te dire comment je fais, mais je ne suis pas une pro, hein. Je tâtonne encore beaucoup.

MAIS que j'aime le texte libre !

Bref.

- Début d'année (premier jour, dans la matinée) : "Les enfants, cette année, vous allez tous avoir un cahier comme celui-là. Il est pour vous, pour écrire dedans. Pour écrire des histoires, des poèmes, des choses vraies, des choses inventés, des secrets, des choses drôles, des choses tristes... pour écrire ce que vous voulez. Et il y aura aussi des dessins : les dessins des textes que vous écrirez. Et quand vous le voudrez, vous pourrez lire ce que vous avez écrit aux autres élèves. Qui a une idée de ce qu'il pourrait écrire aujourd'hui? Qui encore ? Qui d'autre? ...Hé bien, c'est parti!"

- Ensuite, c'est chaque matin, pendant une 15aine de minutes (CP/CE1) et au moment du plan de travail de français pour les CE2. et aussi quand ils en ont envie et qu'ils ont le temps.

- Les enfants ont un petit cahier normal. Sur la page de gauche, je place un petit point pour repérer une ligne sur deux (pour que les élèves sautent des lignes en écrivant et -pour certains- pour qu'ils aient une indication de la longueur de l'écrit. Par exemple, des CP qui pourraient être effrayés par une page vide entière, sont rassurés quand ils ne voient qu'un ou deux points. Ou encore, un élève de CE qui écrit beaucoup mais des phrases dénuées de sens est restreint (4 ou 5 points par ex).

Donc les élèves ont le cahier, les points (indicatifs dans la majorité des cas) puis..ils écrivent au crayon à papier. Quand ils ne connaissent pas un mot, ils demandent / ils laissent un espace.

Je corrige au stylo noir.

Ils recopient sur la page de droite.

Ils font une illustration sur une demi feuille A4.

Je colle cette feuille par le haut (juste un trait de colle en haut de la feuille) sur la page de gauche. Donc, ne sont visibles que le dessin et le texte propre de la page de droite, mais on peut voir le texte de gauche en soulevant le dessin.

Le vendredi soir, les élèves qui souhaitent partager leur texte le lisent aux autres. Je ne fais pas de choix de texte. Par contre, les élèves peuvent ensuite mettre leur texte en valeur en le tapant et en le rendant public (autre classe).

 

Certains enfants commencent parfois par le dessin, pour trouver l'idée du texte ou pour attendre que je sois plus dispo pour les aider (surtout pour la dictée à l'adulte avec les CP en début d'année).

Voilà.

Posté(e)

Merci pour ces explications. J'ai quelques questions : tes élèves trouvent toujours quelque chose à écrire? Tu ne donnes jamais de thème, d'image ou autre? Les CP le font dès le début de l'année?

Posté(e)

C'est aussi la crainte que j'avais tout au début. Et finalement, c'est extrêmement rare qu'un enfant n'ait pas d'idée. Parce qu'il se passe beaucoup de chose dans leur vie, dans la vie de la classe, qui vont nourrir leur imaginaire et leurs envies.

Ce peut être par exemple le récit d'un élève lors du quoi de neuf du matin, qui fera mouche chez un copain qui s'en emparera pour son texte.

Le texte libre est libre.  C'est la possibilité d'écrire des choses importantes pour soi. C'est de l'écrit vrai car il ne répond pas à une attente de l'enseignant (réussir à décrire une image que l'enseignant voit très bien, par exemple) et est destiner à être partagé. Exemple de chose importante : la semaine dernière, un CE2 m'a fait un texte sur son pépé qui a participé à la seconde guerre mondiale. Je ne sais pas pourquoi il a eu envie de parler de cela, mais c'était émouvant.

(Ou encore le maitresse je t'aime d'une CP il y deux semaines. Et dire que j'ai failli la disputer quand elle est venue me demander "comment on écrit "aime" alors que j'étais plongée dans mon boulot avec les CE1.:happy:)

 

Les CP écrivent leur premier texte libre le premier jour de l'année. Ce peut simplement être un mot qu'ils connaissent (souvent, papa, ou maman). Puis ils l'illustrent.

Posté(e)

Et fais-tu d'autres séances de production d'écrit dans la semaine?

Posté(e)

C'est rare. Où alors sous d'autres forme (exposés, compte rendu de sortie,..). Mais je trouve que mes élèves écrivent beaucoup plus ainsi que quand je donnais des cadres très précis, avec grille de relecture et autres. Ils prennent l'habitude de produire. Mais c'est aussi peut-être parce que je ne gérais pas bien la production d'écrit avant ? :idontno:

Posté(e)

D'accord, merci pour toutes ces réponses! C'est intéressant!

Posté(e)

Une autre question me vient : tu fais ça chaque matin, mais ils n'écrivent pas un nouveau texte chaque matin si? Car le temps de l'écrire, le corriger, le recopier, l'illustrer, ça doit bien prendre 1 semaine à certains non?

Posté(e)
Il y a 21 heures, sosogirafe a dit :

Le texte libre, ça m'intéresse. Des modalités de mise en pratique particulières?

Voici comment je le pratiquais avec les CP-CE1.

Comme cahier, j'avais un cahier type "travaux pratiques" avec une page lignée pour le texte et une page blanche pour le dessin. Les élèves peuvent commencer par le dessin ou par l'écriture mais il doit y avoir un texte et un dessin. 

Chez moi, les CE1 écrivaient en autonomie et je corrigeais les erreurs entre deux séances avec un code de correction. 

Pour les CP en début d'année, c'était dictée à l'adulte. Ils faisaient un dessin, et quand ils avaient fini levaient le doigt et me dictaient le texte. Quand il connaissaient le mot (mots-outils, mot du texte de la semaine qui était affiché dans la classe), je laissais un espace, pour qu'ils écrivent eux-même ce mot. Par exemple, si l'enfant me dit "Je suis allé à la piscine avec mon papa." et que le texte de la semaine est  "Je suis parti en vacances au Maroc." je laissais deux espaces (deux traits) pour "je" et "suis". Pour les mots outils, je laissais également un espace si nous avions déjà étudié ces mots. L'élève devait alors chercher le mot dans les affichages et le recopier. Pour fini, ils devaient recopier le texte en entier. Je n'avais pas de problème d'élèves qui ne faisaient rien car : soit ils dessinent, soit ils recopient, soit ils me dictent leur texte (et je n'avais que 10 CP). Les élèves pouvaient également recopier sur l'ordinateur.

A la fin de chaque séance, je prévoyais un temps pour que les élèves lisent leur texte aux autres.  C'était mon moment favori :):):) 

 

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