La discipline en classe comme élément de réussite

[Goëllette]

Tu punis en rapport avec la "faute", en utilisant un ton qui ne permet pas à l'élève de douter de ta volonté.

Par exemple, un élève qui intervient à "tout bout de champ" n'aura plus la parole à un moment où les autres peuvent la prendre et un autre qui se lève sans autorisation devra rester assis à un moment où les autres sont autorisés à se lever. Celui qui n'a manifestement pas appris sa leçon la recopiera et devra te la réciter pendant que les autres font une activité plus récréative.

Il y a évidemment des cas "pathologiques", pour lesquels il faut un traitement "médical", mais dans l'ensemble, ce dont manquent nos élèves, à l'heure actuelle, c'est d'un cadre, de règles précises (respectées également par l'adulte), et parfois aussi d'un enseignant qui maîtrise ce qu'il enseigne et s'applique à soi-même ce qu'il leur demande. Quand on le leur propose, ils se calment un peu, surtout quand, dans les moments de calme, on leur demande s'ils les apprécient et qu'évidemment, ils te répondent que oui.

Je m'étonne qu'on puisse imaginer que des élèves qui ont commencé la matinée par entrer en classe peu rangés et en bavardant, puis par un quart d'heure-une demi-heure de rituels de type maternelle, y compris au cycle 3, auxquels on rappelle en permanence les droits, leurs "métiers", qui peuvent en permanence sortir de classe pour aller aux toilettes, peuvent ensuite sans rechigner se mettre au travail efficacement.

Je n'écris pas que VOUS agissez ainsi, bien sûr, parce que je ne vous connais pas personnellement, mais c'est ce que j'observe de plus en plus souvent, ce qu'on me raconte ou que je lis ici qui me montre la dérive de la façon d'enseigner qui ne peut que provoquer le chahut et l'irrespect des élèves envers leurs enseignants.

 

[chableu]

il y a une heure, Goëllette a dit :

qui peuvent en permanence sortir de classe pour aller aux toilettes,

Dans ma classe, ils ont ce droit, en ce marquant sur un tableau. En revanche, c'est une liberté qu'ils perdent en cas de non respect des règles de vie. Et ils n'aiment pas ça ! Car dans ma logique: grande liberté mais si bruit, bavardage, non mise au travail; perte des libertés.

[Alex'Sandra]

Il y a 1 heure, Goëllette a dit :

Tu punis en rapport avec la "faute", en utilisant un ton qui ne permet pas à l'élève de douter de ta volonté.

Par exemple, un élève qui intervient à "tout bout de champ" n'aura plus la parole à un moment où les autres peuvent la prendre et un autre qui se lève sans autorisation devra rester assis à un moment où les autres sont autorisés à se lever. Celui qui n'a manifestement pas appris sa leçon la recopiera et devra te la réciter pendant que les autres font une activité plus récréative.

Il y a évidemment des cas "pathologiques", pour lesquels il faut un traitement "médical", mais dans l'ensemble, ce dont manquent nos élèves, à l'heure actuelle, c'est d'un cadre, de règles précises (respectées également par l'adulte), et parfois aussi d'un enseignant qui maîtrise ce qu'il enseigne et s'applique à soi-même ce qu'il leur demande. Quand on le leur propose, ils se calment un peu, surtout quand, dans les moments de calme, on leur demande s'ils les apprécient et qu'évidemment, ils te répondent que oui.

 

Je suis bien d'accord avec toi sur ces point mais dans certains cas, un ou deux "cas pathologiques" comme tu les nommes peut suffire à créer une ambiance bruyante et peu propice aux apprentissages et ces "cas pathologiques", tu ne peux pas les envoyer chez les collègues en permanence.

Des comme ça, j'en ai dans plusieurs de mes classes, et à part demander aux autres d'essayer de les ignorer, il y a peu de choses à faire...

[Goëllette]

il y a 35 minutes, chableu a dit :

Dans ma classe, ils ont ce droit, en ce marquant sur un tableau. En revanche, c'est une liberté qu'ils perdent en cas de non respect des règles de vie. Et ils n'aiment pas ça ! Car dans ma logique: grande liberté mais si bruit, bavardage, non mise au travail; perte des libertés.

Je suis très réservée sur ce que tu permets pour trois raisons :

- la sécurité : tu es responsable d'élèves que tu n'as plus sous la vue

- la nécessité : ont-ils vraiment ENVIE d'aller aux toilettes entre deux interclasses ? Je ne le crois pas.

- le dérangement de la classe : ça perturbe sûrement la classe et l'élève qui sort est forcément déconcentré

 

il y a 27 minutes, Alex'Sandra a dit :

Je suis bien d'accord avec toi sur ces point mais dans certains cas, un ou deux "cas pathologiques" comme tu les nommes peut suffire à créer une ambiance bruyante et peu propice aux apprentissages et ces "cas pathologiques", tu ne peux pas les envoyer chez les collègues en permanence.

Des comme ça, j'en ai dans plusieurs de mes classes, et à part demander aux autres d'essayer de les ignorer, il y a peu de choses à faire...

J'écris "pathologique" entre parenthèses car l'excuse désormais donnée au comportement de la plupart de ces élèves est médicale, donc l'élève devient du coup "non responsable", ainsi que ses parents, et c'est à mon avis un des gros problèmes actuels dans les classes.

Mais avec un peu de chance, il sera aidé d'un AVS, qui s'occupera de lui ... et nous aidera également à maintenir le calme. 

Sinon, c'est justement sur le comportement des autres qu'il faut agir, aidé de leurs parents, car c'est eux qui feront la différence.

Et j'accueille avec plaisir très régulièrement des élèves de mes collègues Ça soulage tout le monde. Je les gronde et les mets en fond de classe. Il font leur travail en silence et leurs enseignants peuvent souffler. Il n'y a pas de honte à avoir.

Par contre il faut systématiquement informer les parents du moindre petit problème et le consigner sur les livrets.

Mais je persiste à penser qu'à un certain moment de dérangement, une "politique" de l'école est nécessaire, et qu'il est important que le directeur te soutienne.

[chableu]

il y a 48 minutes, Goëllette a dit :

Je suis très réservée sur ce que tu permets pour trois raisons :

- la sécurité : tu es responsable d'élèves que tu n'as plus sous la vue

- la nécessité : ont-ils vraiment ENVIE d'aller aux toilettes entre deux interclasses ? Je ne le crois pas.

- le dérangement de la classe : ça perturbe sûrement la classe et l'élève qui sort est forcément déconcentré

 

Sécurité : la porte de la classe fait angle avec celle du WC et quand un élève sort, il doit laisser la porte de  la classe ouverte

nécessité et dérangement : les élèves n'ont le droit d'aller aux toilettes que quand je ne suis pas avec eux (cours 3 niveaux), j'ai du CP au CM2 et je ne veux pas gérer de fuite (je précise que je demande aux élèves d'aller aux WC en arrivant en récréation)... Les élèves d'un niveau se lèvent quand je ne suis pas avec leur groupe (là, je suis hyper rigide, pas la peine de me demander quelque chose quand je suis avec un autre niveau) et ils ont  vraiment du travail à réaliser qui doit être terminer quand je reviens...autant dire qu'ils ne se lèvent pas pour rien. D'ailleurs, il n'y a quasiment aucune croix en fin de journée passé la première semaine de classe, le temps que les organismes se remettent au rythme !

Je pense que tout est une question de contexte (si les WC étaient dans la cour, je ne le permettrais pas, là j'en fais un outil d'autonomie et de discipline) et de mise en œuvre. Les élèves aiment cette confiance et ne veulent pas la perdre. Car soyons clairs : quand c'est perdu...la privation de liberté est pénible.

Je suis hyper carrée avec eux et ils le deviennent. En plus, ils m'ont déjà eue l'an passé, ils me connaissent, c'est un avantage. J'ai un élève vraiment compliqué à gérer : il ne va plus aux toilettes en classe, point.

[chableu]

il y a une heure, Goëllette a dit :

Mais je persiste à penser qu'à un certain moment de dérangement, une "politique" de l'école est nécessaire, et qu'il est important que le directeur te soutienne.

Oh que oui !

[Goëllette]

Il y a 3 heures, chableu a dit :

Je pense que tout est une question de contexte (si les WC étaient dans la cour, je ne le permettrais pas, là j'en fais un outil d'autonomie et de discipline) et de mise en œuvre. Les élèves aiment cette confiance et ne veulent pas la perdre. Car soyons clairs : quand c'est perdu...la privation de liberté est pénible.

Et tu as en moyenne combien de déplacements pour aller aux wcs par jour ?

Je ne permets personnellement pas à mes élèves d'aller aux wcs pendant la classe et ils s'en accommodent très bien car il y a 1h30 maximum entre deux interclasses.

[Filounet]

Je me garde également, lors de mes remplacements, de faire sortir des élèves de la classe, surtout pour aller aux toilettes, car je leur laisse le temps d'y aller avant et après la récré.

Je déplore également le libre-service de mouchoirs à l'autre bout de la classe, qu'on retrouve maintenant presque partout, comme s'il était impossibles aux parents de fournir un paquet à leur enfant enrhumé. Du coup, les déplacements sot permanents, et même relativement silencieux, ça gène.

Et je ne parle pas des permissions pour aller chercher des fiches "d'autonomie" (alors que les élèves vont venir te déranger 4 fois pour te demander de leur expliquer une consigne) ou jouer dans le fond de la classe alors que l'enseignant n'est même pas sûr que le travail est fait correctement ...

Il m'arrive de plus en plus rarement d'écrire au collègue, sur mon mot de fin de remplacement, que sa classe a été sage, travailleuse et autonome, y compris dans les bonnes écoles.

[borneo]

Alors moi, je suis une maîtresse psychorigide proche de la retraite, mais cette année, comme les enfants ont spontanément apporté des boîtes de mouchoirs, j'ai glissé de "lever le doigt pour chercher un mouchoir" à "y aller seul et discrètement". Je confirme qu'ils abusent très rapidement. L'an prochain, ce sera paquets de mouchoirs individuels.

[borneo]

Au niveau WC, le premier c'est oui, le second je fronce les sourcils, et le 3e c'est niet.

[abel27]

Je confirme pour les classes sages et travailleuses, j'en vois pas beaucoup en remplacement. Les collègues me disent, ils sont sympas, bavards mais sympas. Ben en fait, je m'en fiche qu'ils soient sympas s'ils sont bavards...

Quand je n'ai pas de remplacement et que j'aide dans certaines classes, j'hallucine sur le bruit permanent !

Alors j'imagine un élève qui y serait sensible comme je le suis et qui essayerait de travailler dans ce bruit... Quand les collègues me disent qu'ils brassent mais qu'ils bossent, je me demande toujours à quel prix pour certains et est-ce que d'autres ne bosseraient pas mieux sans tout ce mouvement...

[chableu]

Il y a 7 heures, Goëllette a dit :

Et tu as en moyenne combien de déplacements pour aller aux wcs par jour ?

Je ne permets personnellement pas à mes élèves d'aller aux wcs pendant la classe et ils s'en accommodent très bien car il y a 1h30 maximum entre deux interclasses.

Trois ou 4...

Quand les élèves sont réglos, je préfère qu'ils aillent aux WC plutôt que de ne pas pouvoir se concentrer car ils mobilisent leur attention pour "se retenir". C'est d'autant plus vrai en CP, CE1.

Nous n'avons pas tous le même contexte de classe et ce que je mets en place ici je ne le mettrai pas en place là-bas. Il y a du silence dans ma classe, les élèves bossent et je  tente de leur apprendre un équilibre entre le perso et le collectif. Les rendre autonomes, éduqués à vivre en société est important et c'est le fond de ce que j'évalue en EMC. Cela aussi, ils le savent, plutôt que des séances de blabla en EMC, de la pratique au quotidien, au long court.