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Posté(e)
il y a 33 minutes, Cordelia a dit :

Il ne faut pas se reposer sur les parents pour apprendre à lire aux élèves. 

Les élèves fragiles en classe resteront des élèves fragiles à la maison avec leurs parents qui ne feront pas de miracles, c'est à l'enseignant de mettre en place à l'école ce qu'il faut pour consolider les apprentissages de l'élève. Je ne comprends pas cette attente vis à vis des familles. On sait très bien que certains parents n'ont pas la possibilité d'aider leur enfant pour diverses raisons. "Ses parents ne le/la font pas lire le soir à la maison" n'est pas une excuse pour se décharger de ses responsabilités d'enseignant.

Oui alors bon, il ne s'agit pas pour moi de demander à ce que la famille se substitue à mon rôle. Tu grossis un peu le trait, tout de même. 

Il s'agit de faire faire les devoirs (de la lecture, un bout de poésie à apprendre de temps en temps, voire un mot outils ou deux par semaine).

Il s'agit de s'intéresser à ce que fait son enfant à l'école : on lui pose des questions, on échange là-dessus quelques minutes tous les soirs ou dès que l'on peut....

Il s'agit de suivre plus ou moins ce qui est fait en classe et pas d'acheter une méthode parallèle parce que "de mon temps c'est comme ça que j'ai appris". ça évite le conflit de loyauté si perturbant pour l'élève. 

Pour nous, il s'agit de faire notre maximum dans notre domaine de compétences avec tous les outils que l'on maîtrise, ça s'appelle la conscience professionnelle. Si cela revient à nager à contre-courant parce qu'"elle fait chier cette instit"  / "il y avait un match de foot à la télé hier soir alors il est fatigué" ben soyons honnête : notre boulot sera vain. Et soyons toujours honnête : on a de plus en plus de familles de ce genre. 

Et enfin, je refuse de me croire toute puissante sur les apprentissages de l'élève. Les parents y ont aussi leur rôle.

Alors après la différenciation +++, le dialogue avec famille, la demande d'aide RASED qui m'assure que tout va bien, les APC.... je constate que les difficultés sont toujours prégnantes, je ne peux que me poser des questions sur ce qui se passe à la maison. Non ?

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Posté(e)

+1 pour ce que dit Nao. Bien sûr que nous ne nous reposons pas sur les parents pour l'apprentissage de la lecture, mais, et c'est ce que je leur dit en réunion de rentrée, ils font partie de la communauté éducative qui entoure leur enfant, ils y ont aussi leur part de responsabilité celle de s'intéresser à ce que fait leur enfant, entre autres, à l'école. Et donc, à l'apprentissage de la lecture. Et quel meilleur moyen de voir ses progrès, que de faire de la lecture, un peu chaque soir ? 

Posté(e)
Il y a 7 heures, Nao a dit :

Cela dit, avec une syllabique pure, les élèves mal suivis à la maison ne font pas d'étincelles non plus.

Et si par hasard ils savent déchiffrer, ils n'en savent pas quand même lire ...

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Posté(e)
Il y a 8 heures, Goëllette a dit :

Et si par hasard ils savent déchiffrer, ils n'en savent pas quand même lire ...

Il est certain que la syllabique seule ne sert pas à grand chose. L'étude du code, dans un premier temps, je la dissocie de la compréhension. C'est chiant, surtout pour moi. Les textes à déchiffrer sont insipides mais faciles à illustrer.  C'est indispensable selon moi, tout comme les gammes quand on est musicien. A la maison la repirse de la syllabique vue en classe revient à un entraînement pur, un rebrassage. La compréhension, je la travaille via l'étude d'albums tout au long de l'année. Au début les albums sont non déchiffrables et petit à petit ils le deviennent puisque presque tous les sons ont été abordés..... En compréhension je travaille dès le début de l'année de façon Narramus. ca marche bien. 

Posté(e)
il y a une heure, Nao a dit :

de façon Narramus

?

Posté(e)

Bien sûr que si ! Un bon lecteur est justement celui qui accède directement au sens sans avoir besoin de déchiffrer (ce qui ne veut pas dire qu'il ne sait pas.

Et oui, je soutiens, du haut de ma trentaine d'année de carrière dont un tiers au CP (et toi, Cordelia, si militante du B-A-BA, quelle est ton ancienneté ?), qu'on peut apprendre à lire avec n'importe quelle méthode. 

Que ce soit comme titulaire ou comme TR, j'ai été amenée à utiliser Ratus, Gafi, Ribambelle, Au fil des mots, Bigoudi, Boule et Bill, La sorcière et moi, Abracadalire; ... et toutes fonctionnent, même si j'avoue que je me suis copieusement ennuyée avec certaines et que d'autres manquent de cadre, de rigueur, mais je les ai adaptées à ma sauce.

Ce qui est inquiétant, c'est le niveau de plus en plus bas des élèves, quelle que soit la méthode, et celui-ci est aggravé quand l'enseignant choisit ... une non-méthode (fiches de sons glanées à droite et à gauche, rangées ou collées plus ou moins dans l'ordre voire restant en tapon au fond du casier ou du cartable) c'est-à-dire qu'il bricole, manquant de rigueur et de cadre et perdant élèves et parents en cours de route.

A mes débuts, tous les élèves (sauf certains de ceux orientés en CLIS) savaient lire en fin de CP, même en ZEP, et même sans avoir abordé les sons complexes de fin de manuel (X, Z, ...).

Désormais, même dans les écoles de milieu aisé, des élèves français sortent d'un an de B-A-BA ... en n'ayant toujours pas compris que ... B-A font BA !

Tchernobyl, sans doute ...

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Posté(e)

Pourtant le véritable "effet maître", c'est-à-dire l'implication, la rigueur, le cadre, de celui-ci, est primordial !

Tu auras beau faire faire 10 fiches sur le son [f] dont certaines comportant des erreurs ou en partie inutilisables, si ton enseignement n'est pas construit, si tu n'as pas une rigueur dans la construction de ton emploi du temps, tes progressions, dans le choix des supports (et de leur vérification) que tu donnes à tes élèves, ceux-ci seront perdus.

Mieux vaut suivre UNE méthode, quelle qu'elle soit et n'utiliser que les supports qu'elle propose, en n'oubliant pas l'écriture sur un cahier (et non des photocopies), la correction quotidienne de tout le travail, la demande de signature hebdomadaire par les familles, l'application à écrire au tableau, la régularité de l'emploi du temps quotidien, la limitation stricte du temps laissé aux élèves pour effectuer leurs exercices DANS LE SILENCE, ...

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Posté(e)
il y a une heure, Goëllette a dit :

Bien sûr que si ! Un bon lecteur est justement celui qui accède directement au sens sans avoir besoin de déchiffrer (ce qui ne veut pas dire qu'il ne sait pas.

Et oui, je soutiens, du haut de ma trentaine d'année de carrière dont un tiers au CP (et toi, Cordelia, si militante du B-A-BA, quelle est ton ancienneté ?), qu'on peut apprendre à lire avec n'importe quelle méthode. 

Que ce soit comme titulaire ou comme TR, j'ai été amenée à utiliser Ratus, Gafi, Ribambelle, Au fil des mots, Bigoudi, Boule et Bill, La sorcière et moi, Abracadalire; ... et toutes fonctionnent, même si j'avoue que je me suis copieusement ennuyée avec certaines et que d'autres manquent de cadre, de rigueur, mais je les ai adaptées à ma sauce.

Ce qui est inquiétant, c'est le niveau de plus en plus bas des élèves, quelle que soit la méthode, et celui-ci est aggravé quand l'enseignant choisit ... une non-méthode (fiches de sons glanées à droite et à gauche, rangées ou collées plus ou moins dans l'ordre voire restant en tapon au fond du casier ou du cartable) c'est-à-dire qu'il bricole, manquant de rigueur et de cadre et perdant élèves et parents en cours de route.

A mes débuts, tous les élèves (sauf certains de ceux orientés en CLIS) savaient lire en fin de CP, même en ZEP, et même sans avoir abordé les sons complexes de fin de manuel (X, Z, ...).

Désormais, même dans les écoles de milieu aisé, des élèves français sortent d'un an de B-A-BA ... en n'ayant toujours pas compris que ... B-A font BA !

Tchernobyl, sans doute ...

Ce que tu dis, expérience ou pas, est contraire à ce que démontre la recherche dans tous les pays. Par ailleurs, je suis navré mais on peut être jeune et bien bosser et avoir beaucoup d'expériences et commettre des erreurs. L'argument d'autorité n'est pas valable.

Posté(e)

Ce qui m'agace clairement

Les différents rapports convergent et notent tous les mêmes item qui clochent

Les enquêtes qui disent la mauvaise lecture des enfants pointent:

Les difficultés d'inférence,

Les difficultés de compréhension ......

Les difficultés à trouver les idées forces des textes ...

Et là cela ne vient pas de la première année d'apprentissage.

....

En complément par une partie du texte sur le site du ministère

...

 

PIRLS 2016 - Évaluation internationale des élèves de CM1 en compréhension de l'écrit - Évolution des performances sur quinze ans
Évaluation des acquis des élèves  - Note d'information - N° 17.24 - décembre 2017

L’étude internationale PIRLS 2016 mesure les performances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France).
Avec un score de 511 points, la France se situe au-delà de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (540 points) et de celle de l'OCDE (541 points).
Depuis PIRLS 2001, la performance globale française baisse progressivement à chaque évaluation. En 2016, l’écart est significatif et représente - 14 points sur la période de quinze ans.
Les performances basées sur la compréhension de textes informatifs baissent davantage (- 22 points) que celles des textes narratifs (- 6 points).
Les processus de compréhension les plus complexes (Interpréter et Apprécier) baissent davantage (- 21 points) que les plus simples (Prélever et Inférer, - 8 points).
Les enseignants français sont moins nombreux que leurs collègues européens à déclarer proposer à leurs élèves chaque semaine des activités susceptibles de développer leurs stratégies et leurs compétences en compréhension de l’écrit.

  • Un score supérieur à la moyenne internationale, mais nettement en retrait de celui des pays de l’Union européenne
  • Surreprésentation des élèves français dans le groupe le plus faible
  • 6 % des élèves français n’atteignent pas le niveau le plus élémentaire de PIRLS
  • Avantage aux filles
  • Baisse significative des résultats par rapport aux cycles précédents
  • En quinze ans, une baisse marquée sur les textes informatifs...
  • ...et sur les processus de compréhension les plus complexes
  • Plus de temps consacré au langage qu’ailleurs en Europe
  • Des activités pour aider à la compréhension de l’écrit moins fréquentes en France
  • Une formation continue limitée

Consulter la note d'information "PIRLS 2016 - Évaluation internationale des élèves de CM1 en compréhension de l'écrit - Évolution des performances sur quinze ans" 

 

 

 

 

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Posté(e)
il y a 9 minutes, Pepettebond a dit :

Ce qui m'agace clairement

Les différents rapports convergent et notent tous les mêmes item qui clochent

Les enquêtes qui disent la mauvaise lecture des enfants pointent:

Les difficultés d'inférence,

Les difficultés de compréhension ......

Les difficultés à trouver les idées forces des textes ...

Et là cela ne vient pas de la première année d'apprentissage.

....

Effectivement. Et du coup, je me pose une vraie question : POURQUOI ?

Qu'est-ce qui fait que proportion grandissante d'élèves n'infère plus ? Qu'elle ne perçoit plus l'essentiel d'une histoire ? 

Pendant un long moment j'ai pensé que le temps de concentration et d'attention des élèves était largement en cause. Je voyais (et je vois toujours) des élèves mêmes excellents qui décrochent au bout de quelques minutes, qui n'entendent qu'une partie d'une consigne simple même en tout petit groupe calme ("sors ton cahier ET range ton stylo" -> le ET devient OU). 

Je me demande maintenant s'il n'y a pas d'autres raisons, genre perturbateurs endocriniens ou autre, qui amoindriraient les capacités de concentration et de réflexion.

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Posté(e)

C'est pour cela que la discussion sur l'année de Cp est fort intéressante et impliquante , mais pour moi c'est de l'enfumage ...

LIRE il y a de la technique et des connaissances

Pour lire correctement un texte il faut en connaitre 80% du sens et du contenu   ; moins de 80% connu on n'arrive mal à lire c'est trop couteux en investissement, plus  de 80% connu on s'emmer...

 

D'où le travail essentiel en langage:  discours, communication, représentation,  mais aussi syntaxe, lexique, sémantique ....

Et que dire du décalage entre langue orale et langue écrite ....

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