lechatviolet Posté(e) 26 août 2018 Partager Posté(e) 26 août 2018 bonjour à tous je vous lis, et je suis effarée... tout ce que vous décrivez je le ressens depuis 1/2 ans mais je l'attribuais à une certaine lassitude de ma part ... je m'explique : je suis coordo ULIS collège/lycée depuis 6 ans et les élèves affectés ne sont plus de vrais profils ULIS collège, du coup l'inclusion à maxi N -1, dont vous parliez, se limite à l'art plastique, l'EPS et la musique et parfois non sans mal ! Ils sont jusqu'à 20h en ULIS... Intérêt ??? J'avais presque mes élèves tout le temps (en moyenne entre 7 et 9 par heure sur un effectif de 12) En 2017, 70% de mon effectif était en attente d'une place en IME (en moyenne 2 à 3 ans d'attente) , ce qui nous obligeait à notifier l'orientation IME dès la fin de la 6ème pour espérer qu'ils puissent avoir une place en fin de 3ème. En attendant, ces élèves là étaient bien malheureux au collège car ils n'arrivaient pas à s'intégrer et étaient bien trop en décalage avec les élèves lambda de l’établissement à bien des égards. Alors que , dans les classes ordinaire, certains élèves avaient un profil ULIS, mais ne pouvaient bénéficier du dispositif, et se noyaient... Chaque année les 2 ou 3 élèves entrant étaient toujours un peu plus en difficulté au collège et le dispositif n'était pas la solution pour eux.... L'an dernier j'ai travaillé en ULIS lycée pro, espérant trouver un changement au niveau du recrutement des élèves.... Comment vous dire ??? Le problème de l'inclusion ne se pose théoriquement plus puisqu'ils doivent massivement suivre les cours de CAP, car l'examen se passe en CCF. Cette année, il a déjà fallu adapter l'emploi du temps pour un élève orienté là par erreur (oui oui), l'an prochain , je reçois un non lecteur, .... (oui oui, un non lecteur pour passer un CAP)... Quand je vois les conditions d'attribution du CAP, je suis perplexe : la part belle au CCF, le coef important attribué aux stages... très subjectif tout ça ... j'ai peur ... Alors, je n'ai pas peur pour moi, mon job c'est l'adaptation, j'adapte !! mais jusqu'où ? Et eux ? quel est l’intérêt ? quel sera leur avenir ? les perspectives d'emploi ? Tout le monde au collège, tout le monde au lycée , plus de place en IME ..... c’est ça notre job ??? et les gamins là dedans ???? leur avenir ???? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Goëllette Posté(e) 26 août 2018 Partager Posté(e) 26 août 2018 Il y a 3 heures, lechatviolet a dit : et les gamins là dedans ???? leur avenir ???? Et c'est l'avenir de tous les élèves qui est en jeu à cause des inclusions à gogo et du glissement IME-ULIS et ULIS-classe banale ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
basern Posté(e) 26 août 2018 Partager Posté(e) 26 août 2018 Il y a 4 heures, lechatviolet a dit : bonjour à tous je vous lis, et je suis effarée... tout ce que vous décrivez je le ressens depuis 1/2 ans mais je l'attribuais à une certaine lassitude de ma part ... je m'explique : je suis coordo ULIS collège/lycée depuis 6 ans et les élèves affectés ne sont plus de vrais profils ULIS collège, du coup l'inclusion à maxi N -1, dont vous parliez, se limite à l'art plastique, l'EPS et la musique et parfois non sans mal ! Ils sont jusqu'à 20h en ULIS... Intérêt ??? J'avais presque mes élèves tout le temps (en moyenne entre 7 et 9 par heure sur un effectif de 12) En 2017, 70% de mon effectif était en attente d'une place en IME (en moyenne 2 à 3 ans d'attente) , ce qui nous obligeait à notifier l'orientation IME dès la fin de la 6ème pour espérer qu'ils puissent avoir une place en fin de 3ème. En attendant, ces élèves là étaient bien malheureux au collège car ils n'arrivaient pas à s'intégrer et étaient bien trop en décalage avec les élèves lambda de l’établissement à bien des égards. Alors que , dans les classes ordinaire, certains élèves avaient un profil ULIS, mais ne pouvaient bénéficier du dispositif, et se noyaient... Chaque année les 2 ou 3 élèves entrant étaient toujours un peu plus en difficulté au collège et le dispositif n'était pas la solution pour eux.... L'an dernier j'ai travaillé en ULIS lycée pro, espérant trouver un changement au niveau du recrutement des élèves.... Comment vous dire ??? Le problème de l'inclusion ne se pose théoriquement plus puisqu'ils doivent massivement suivre les cours de CAP, car l'examen se passe en CCF. Cette année, il a déjà fallu adapter l'emploi du temps pour un élève orienté là par erreur (oui oui), l'an prochain , je reçois un non lecteur, .... (oui oui, un non lecteur pour passer un CAP)... Quand je vois les conditions d'attribution du CAP, je suis perplexe : la part belle au CCF, le coef important attribué aux stages... très subjectif tout ça ... j'ai peur ... Alors, je n'ai pas peur pour moi, mon job c'est l'adaptation, j'adapte !! mais jusqu'où ? Et eux ? quel est l’intérêt ? quel sera leur avenir ? les perspectives d'emploi ? Tout le monde au collège, tout le monde au lycée , plus de place en IME ..... c’est ça notre job ??? et les gamins là dedans ???? leur avenir ???? même constat partout, (excepté chez les conseillers péda, qui continuent à vendre l'aspect dispositif de l'ULIS...) Même les intervenants des SESSAD constatent que l'ULIS met en difficulté les élèves quand on la fait fonctionner selon les textes. Pour ma part, j'oriente, je réoriente... quand je peux, mais ça prend du temps, de préparer des familles au fait que l'école ne peut pas tout, et que leur enfant ira mieux ailleurs. Des parents se sont même regroupés pour demander des ouvertures de places en IME IMPro, car passés 16 ans, leurs enfants n'ont plus de solution... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
lechatviolet Posté(e) 28 août 2018 Partager Posté(e) 28 août 2018 Le 26/08/2018 à 15:59, basern a dit : même constat partout, (excepté chez les conseillers péda, qui continuent à vendre l'aspect dispositif de l'ULIS...) Même les intervenants des SESSAD constatent que l'ULIS met en difficulté les élèves quand on la fait fonctionner selon les textes. Pour ma part, j'oriente, je réoriente... quand je peux, mais ça prend du temps, de préparer des familles au fait que l'école ne peut pas tout, et que leur enfant ira mieux ailleurs. Des parents se sont même regroupés pour demander des ouvertures de places en IME IMPro, car passés 16 ans, leurs enfants n'ont plus de solution... oui, l'orientation devient une part importante de notre job... mais orienter n’est pas toujours évident car les possibilités sont très très restreintes .... En ce qui concerne la règle des "16 ans" ... c'est une catastrophe ! Quand on est face à des familles réfractaires à l'IME, on est coincés ! Et j'ai vu partir du circuit scolaire des gamins âgés de 16 ans pour aller directement chez eux, sans solution, sans perspective .... 4 ans à galérer au collège pour finalement les mettre à la rue !!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
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