Faire classe avec un élève explosif

[Kak15]

Tout ce qui peut être fait en collectif n'est pas une récompense, ce sont juste des petites techniques pour que la classe toute entière souffle.

Pour les moments de classe SAS, ça offre un climat de calme pour travailler et avancer avec le reste de la classe, c'est déjà beaucoup quand on perd énormément de temps à cause d'un élève, le moindre créneau de travail effectif est précieux.

Le souci dans ce cas est "vivre au mieux avec cet élève, tant pour l'enseignante que pour ses camarades".  Gribouillette souhaite un climat de classe plus serein, j'apporte juste des petites idées sans prétention. 

Pour les éventuels problèmes de jalousie, je n'y ai pas été confrontée. Au contraire avec des élèves qui prennent vraiment trop de place, les autres n'attendent qu'une chose c'est qu'il soit plus calme ou pas là. Mon petit M qui m'a retourné la classe en CP, au sens propre, tout était par terre, et ne l'a pas fait qu'une fois, je vois pas en quoi ce serait un souci qu'il fasse plus de géométrie que les autres, car pendant ce temps on bosse, et dans le calme.

Ce sont des adaptations de travail. Parce que oui, la réalité, c'est que des parents sont parfois démunis, sans solution, sans volonté, sans comprendre, peu importe. En attendant les enfants sont dans les classes et on doit trouver des solutions pour eux et pour les autres. Les démarches sont longues et souvent sans résultat (par ex ce petit n'a pas de place en spé, je détaille pas tout ce qui a déjà été fait, j'en aurai pour des heures...donc soit il fait des crises, soit il trace des cercles ?...le choix est vite fait)

Mais sinon, pour toute la classe, on fait le fun friday, on a les ateliers à l'accueil du matin, ils ont tous un cahier de dessin fait avec des feuilles de brouillon...mes élèves "sages et travailleurs" ne sont pas mis de côté  

[MIMIMOSA]

 

A certains moments, on fait comme on peut… le but étant de tenir et de ne pas oublier qu’il n’y a pas que cet élève dans notre classe. Il faut profiter d’un temps « d’absence réelle ou provoquée de l’élève perturbateur » pour en discuter avec ses camarades. Leur expliquer la situation, éventuellement la différence de traitement par rapport à cet enfant. Ce n’est pas forcément miraculeux mais l’année où j’ai eu un élève ultra-explosif, au bout d’un moment, le reste de la classe ne réagissait plus au comportement de cet élève même lorsqu’il jetait ses affaires par terre (comportement que ses camarades supportés depuis 5 ans). Il faisait des crises pour attirer l’attention sur lui, c’était aussi pour lui un moyen de ne pas faire le travail demandé et ainsi de ne pas être confronté à ses difficultés. Le fait de ritualiser les activités lui a apporté de la stabilité, tout en atténuant son anxiété. L’année a été très fatigante, j’ai été en hypervigilance tout le temps pas une minute de répit et aucun moyen de demander de l’aide à un collège puisque je n’en avais pas. Dans mon cas j’ai eu aussi de la chance de trouver des façons de faire qui convenait au comportement de cet enfant, il avait aussi conscience que je n’étais pas contre lui mais que j’essayais de l’aider. Il met aussi arriver de lui dire : « on a essayé, ça n’a pas fonctionné, on va essayer autre chose… je sais que c’est dure …on doit faire des efforts pour y arriver… »

Avoir un tel élève est très difficile, il n’y a pas de bon ou de mauvais moyen, on trouve des trucs. Chaque situation et chaque élève sont différents. Il s’agit toujours d’un enfant qui souffre. Il est tellement facile de dire « il faut faire » ou « il ne faut pas faire » ou « l’enseignant ne sait pas s’y prendre » … mais même après 25 ans d’enseignement, personne n’est à l’abri de « tomber » sur un élève dont le comportement nous déstabilise, auquel on ne trouve pas de réponse à apporter…

Bon courage Griboullette, pour aider tes élèves il faut aussi penser à prendre soin de toi, à te protéger.

[coccinutella]

Il y a 2 heures, Goëllette a dit :

En gros, récompenser l'élève perturbateur. Et que proposes-tu aux élèves sages et travailleurs ?

Je doute que ça l'aide (ainsi que ses parents) à prendre conscience de son problème et a essayer de l'améliorer !

En plus, ça peut encourager des élèves "sur la corde" à pencher du mauvais côté.

Et tu proposes quoi quand tu as un élève qui pète un câble ? 

Par péter un câble j'entends : se lever, aller mettre un élève par terre et le rouer de coup de pieds, ou, choper la tête et faire mine de la lui couper avec une règle, ou, aller donner une claque à tout le monde et se rasseoir comme si de rien n'était, ou essayer de crever les yeux d'un élève avec des ciseaux, ....

J'ai eu déjà 3 élèves comme ça dans mes dernières années d'enseignement .... 

ALors ouais, quand ils ne veulent pas bosser et qu'ils font quelque chose d'autre je lâche l'affaire parfois ! Pour éviter une crise (2 d'entre eux étaient suivis) 

On n'est pas magiciens .... on est enseignants ...

Et si tu as une idée.... tu peux nous la donner 

[Goëllette]

Il y a 4 heures, Kak15 a dit :

Mais sinon, pour toute la classe, on fait le fun friday, on a les ateliers à l'accueil du matin, ils ont tous un cahier de dessin fait avec des feuilles de brouillon...mes élèves "sages et travailleurs" ne sont pas mis de côté

🙂 Pourquoi, les terribles n'y participent pas ? 😉

Pour ce qui est des élèves déplacés, je comprends, et ma classe est régulièrement "terre d'accueil" de perturbateurs, mais il est hors de question qu'il y passent un "bon moment", et mes collègues peuvent compter sur moi pour leur remonter les bretelles afin qu'il soit bien clair que ce qu'ils ont fait n'est pas admissible, quel que soit leur trouble, leur passé, ...

Après, ça ne m'empêche pas d'avoir une discussion calme avec eux, et en général, ce sont des enfants très intelligents, capables de mettre des mots sur ce qu'ils ont commis Mais je ne les félicite pas et je ne participe pas à leur donner envie de recommencer ou de penser qu'ils n'y sont pour rien

[Goëllette]

Il y a 4 heures, MIMIMOSA a dit :

A certains moments, on fait comme on peut… le but étant de tenir et de ne pas oublier qu’il n’y a pas que cet élève dans notre classe. Il faut profiter d’un temps « d’absence réelle ou provoquée de l’élève perturbateur » pour en discuter avec ses camarades. Leur expliquer la situation, éventuellement la différence de traitement par rapport à cet enfant. Ce n’est pas forcément miraculeux mais l’année où j’ai eu un élève ultra-explosif, au bout d’un moment, le reste de la classe ne réagissait plus au comportement de cet élève même lorsqu’il jetait ses affaires par terre (comportement que ses camarades supportés depuis 5 ans). Il faisait des crises pour attirer l’attention sur lui, c’était aussi pour lui un moyen de ne pas faire le travail demandé et ainsi de ne pas être confronté à ses difficultés.

C'est très important, ça, et j'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer sur d'autres sujets de ce type.

Dans le mauvais climat d'une classe, il y a certes une grande responsabilité des perturbateurs mais l'attitude des autres est essentielle.

 

[Goëllette]

Il y a 4 heures, coccinutella a dit :

Et tu proposes quoi quand tu as un élève qui pète un câble ? 

Par péter un câble j'entends : se lever, aller mettre un élève par terre et le rouer de coup de pieds, ou, choper la tête et faire mine de la lui couper avec une règle, ou, aller donner une claque à tout le monde et se rasseoir comme si de rien n'était, ou essayer de crever les yeux d'un élève avec des ciseaux, ....

Euh ... C'est un psychopathe ça !

Pour un élève classique qui pète un câble, déjà, j'essaie d'éviter qu'il le fasse, c'est-à-dire que j'évite certains fonctionnements de classe qui encourage ce passage à l'acte.

Et si ça arrive, je le sors de la classe et soit le confie au directeur soit à un autre collègue.

Et je rétablis le calme dans ma classe.

Plus tard, je discute avec cet élève, et la famille est systématiquement avertie.

 

Il y a 4 heures, coccinutella a dit :

J'ai eu déjà 3 élèves comme ça dans mes dernières années d'enseignement .... 

ALors ouais, quand ils ne veulent pas bosser et qu'ils font quelque chose d'autre je lâche l'affaire parfois ! Pour éviter une crise (2 d'entre eux étaient suivis) 

On n'est pas magiciens .... on est enseignants ...

Et si tu as une idée.... tu peux nous la donner 

Tu as raison, on n'est pas magicien. A la limite, il ne veut pas travailler, sa famille s'en tape, eh bien, qu'il ne travaille pas !

Et quand tu distribues le travail aux autres, tu lui donnes un coloriage.

[Gribouillette]

il y a une heure, Goëllette a dit :

Pour un élève classique qui pète un câble, déjà, j'essaie d'éviter qu'il le fasse, c'est-à-dire que j'évite certains fonctionnements de classe qui encourage ce passage à l'acte.

Peux-tu préciser Goëlette, quels sont les fonctionnements de classe que tu évites?

Et si ça arrive, je le sors de la classe et soit le confie au directeur soit à un autre collègue.

Ici impossible de le sortir de la classe, sauf en le trainant par terre... Il faut aller chercher le directeur, qui le traine lui aussi...

 

 

[Gribouillette]

Merci @Kak15 Pour toutes ces pistes.  

[Goëllette]

Les perturbateurs se régalent dans l'agitation et le bruit, et avant de ta casser les pieds eux, ils vont essayer de s'adjoindre des âmes faibles pour créer le désordre à leur place.

Si on n'est pas sûr de soi et qu'on veut maîtriser l'ambiance de classe, il est donc bon d'éviter les déplacements libres et les bavardages (sauf moments très précis).

Les élèves ayant des difficultés à se maîtriser ont encore plus que les autres besoin de calme et de cadre.

[Gribouillette]

il y a 11 minutes, Goëllette a dit :

Les perturbateurs se régalent dans l'agitation et le bruit, et avant de ta casser les pieds eux, ils vont essayer de s'adjoindre des âmes faibles pour créer le désordre à leur place.

Si on n'est pas sûr de soi et qu'on veut maîtriser l'ambiance de classe, il est donc bon d'éviter les déplacements libres et les bavardages (sauf moments très précis).

Effectivement, c'est le cas des perturbateurs classiques.

Ce n'est pas du tout le cas de mon zozo, qui pète des câbles sans crier gare, que l'ambiance de classe soit calme ou agitée. Il commence d'ailleurs souvent dès le matin, au moment même où la classe est la plus calme. Il n'essaie pas de faire mettre le désordre aux autres, pas du tout. Je pense qu'il se débat déjà suffisamment avec toutes les pensées qui sont dans sa tête... c'est un gosse qui va mal. Il fait ses plus grosses crises en récréations du reste, ce qui n'est pas le cas des perturbateurs habituels, qui eux vont jouer avec leurs copains.

En revanche, à force qu'il fasse n'importe quoi, bien sûr une agitation se créée dans la classe. Et à ce moment, tous mes perturbateurs "classiques" s'engouffrent à fond dans la brèche... 

[coccinutella]

il y a 29 minutes, Gribouillette a dit :

Effectivement, c'est le cas des perturbateurs classiques.

Ce n'est pas du tout le cas de mon zozo, qui pète des câbles sans crier gare, que l'ambiance de classe soit calme ou agitée. Il commence d'ailleurs souvent dès le matin, au moment même où la classe est la plus calme. Il n'essaie pas de faire mettre le désordre aux autres, pas du tout. Je pense qu'il se débat déjà suffisamment avec toutes les pensées qui sont dans sa tête... c'est un gosse qui va mal. Il fait ses plus grosses crises en récréations du reste, ce qui n'est pas le cas des perturbateurs habituels, qui eux vont jouer avec leurs copains.

En revanche, à force qu'il fasse n'importe quoi, bien sûr une agitation se créée dans la classe. Et à ce moment, tous mes perturbateurs "classiques" s'engouffrent à fond dans la brèche... 

Tout comme le mien 

J'ai beau me remettre en question je ne vois plus quoi faire 

Et goélette tu parles de mon élève comme étant un psychopathe sauf que cest la réalité d un bon nombre de classe de rep (et même de non rep) 

Tu as de la chance de ne pas avoir ce genre d élèves 

[ptitloir]

J'ai eu le même genre de zozo, avec crise à toute heure souvent sans crier gare en mettant en danger lui-même et les autres (y compris les adultes). Je te souhaite bien du courage.
Pour mon élève, la seule chose qui a vraiment fonctionné c'est l'IP pour défaut de soin auprès de la famille (qui longtemps a baladé l'école comme tous les services sociaux comme médicaux qui ont fini peu à peu par suivre le gamin), ainsi que la déscolarisation à temps partiel en attendant qu'une place se libère dans un institut spécialisé. Honnêtement, tout le reste n'était que des palliatifs qui au mieux ne fonctionnaient que de façon limitée dans le temps.