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La conjugaison efficace


Laurence Pierson

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Hélène Pierson, pédagogue de la langue écrite chez Écriture Paris, vient d'écrire un article très bien documenté sur la conjugaison et son enseignement.

 A la fin de son article, elle donne un lien vers un jeu qu'elle a créé pour le cabinet, mais qui peut aussi être utilisée en classe, et qui permet de travailler la conjugaison de manière horizontale, d'une part, et en lien avec la production d'écrits, d'autre part.

En effet, nombre d'élèves savent très bien lister les terminaisons des verbes, mais ne les utilisent pas en contexte !

A lire ici : http://ecritureparis.fr/pour-les-enseignants/articles/134-la-conjugaison-efficace

 

 

 

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Bien sûr !

C'est la conjugaison par régularités, mais aussi la conjugaison par la création de phrases permettant de contextualiser. Je pense que si on se contente de la régularité, on ne va pas jusqu'au bout de la démarche.

 

Modifié par Laurence Pierson
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La phrase n'est pas le bout de la démarche, c'est l'agencement des phrases qui va donner du sens aux conjugaisons, c'est-à-dire le texte. Il faut faire travailler les élèves sur textes le plus tôt possible, aussi bien à l'écrit qu'en lecture.

Voir Renée Léon, Dire, Lire, Ecrire au jour le jour.

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Oui, bien sûr, il faut ensuite faire travailler sur les textes, et c'est ce qui est fait systématiquement en pédagogie de la langue écrite. Chaque élève écrit sa propre histoire et l'enrichit au jour le jour.
Mais le travail sur les conjugaisons vient au service de cette expression écrite. L'attention se porte sur les terminaisons pendant ce travail spécifique, afin de l'automatiser et de pouvoir ensuite revenir à l'expression écrite.

De la même manière, en graphopédagogie, on fait d'abord travailler les boucles et les pointes avant d'aborder les lettres. C'est une étape.

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Oui, j'ai bien compris, je sais tout ça, mais il n'y a aucune innovation, c'est ce qui a toujours été fait, c'est totalement traditionnel: l'entraînement spécifique détaché du contexte, puis un retour au contexte en espérant que le spécifique ait servi a quelque chose. Et ça ne fonctionne pas, les résultats actuels le prouvent: les élèves ne savent pas comment conjuguer leur verbe au sein de leur texte, car ils ne savent pas choisir parmi toutes les terminaisons qu'ils connaissent.

J'ai arrêté tout ça depuis bien longtemps pour baser toute l'étude de la langue sur le texte libre, et là, ça fonctionne. Les textes écrits par les enfants servent de support direct à l'étude des conjugaisons, mais aussi de la cohérence, de la ponctuation, des choix lexicaux, etc... Parce que c'est totalement indissociable. Le texte ne vient pas "ensuite", mais en tout premier. Et là, les progrès ont bel et bien lieu.

Tout travail spécifique éloigne du sens, et donc de la réussite.

En graphopédagogie, c'est pareil, il faut commencer par écrire son prénom, celui des camarades, maman, papa,... Que ces mots contiennent des boucles, des pointes, ou non. C'est primordial pour que l'enfant comprenne pourquoi il écrit. Et une fois qu'il sait faire ça, les exercices spécifiques sont d'un ennui à mourir et présentent le risque énorme de les dégoûter. Si les enfilages de perles et de lignes de boucles servaient à quelque chose, il y a longtemps que ça se saurait.

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Quand on lit les textes libres produits au kilomètre par les élèves dans les "cahiers d'écrivain" ou autres... on se demande si tout faire en même temps est si génial que ça. Et quand on voit le niveau de l'école actuelle depuis qu'on a dénigré le travail spécifique et l'apprentissage rationnel au profit de l'idéologie du sens aux vertus magiques, on se désole parfois.

Mais bon, je n'ai pas envie d'entrer dans une polémique stérile, je signale juste l'existence d'un jeu qui a fait ses preuves au niveau efficacité, au cas où les collègues en auraient l'usage dans leurs classes. Si ce n'est pas le cas, et si leurs élèves n'en ont pas besoin parce qu'ils ont de meilleures méthodes, eh bien, qu'ils ne l'utilisent pas ! C'est gratuit, et c'est tout aussi gratuit de l'ignorer.

 

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il y a 21 minutes, Laurence Pierson a dit :

Quand on lit les textes libres produits au kilomètre par les élèves dans les "cahiers d'écrivain" ou autres...

Point très intéressant, puisque vous mettez le doigt sur une dérive regrettable de la pédagogie du texte libre: détourné de sa vocation, on fait produire ces écrits à la chaîne, justement après maints et maints exercices spécifiques, tels que vous les préconisez, et les résultats sont là.

il y a 21 minutes, Laurence Pierson a dit :

Et quand on voit le niveau de l'école actuelle depuis qu'on a dénigré le travail spécifique et l'apprentissage rationnel au profit de l'idéologie du sens aux vertus magiques, on se désole parfois.

Heureusement que vous n'aimez pas les polémiques stériles! Je me vois donc obligé d'y répondre: justement, cette "idéologie" n'a jamais vraiment été mise en place dans les classes. Parce que c'est très difficile et que ça demande beaucoup de travail de donner du sens aux apprentissages, et que c'est bien plus facile d'imprimer et de plastifier des "jeux". Ce que vous proposez reflète malheureusement tout ce qu'il faudrait arrêter de faire pour faire progresser les élèves. La fiche Sherlock, par exemple, non contente d'atteindre des summums de non-sens, s'inscrit exactement dans cette multiplication de dispositifs destinés à aider mais qui ne font qu'empirer les choses. Mettre du sens est quelque chose de concret. Désigner comme "rationnel" un certain type d'apprentissage n'est qu'un postulat qui n'engage que ceux qui en font la promotion.

il y a 21 minutes, Laurence Pierson a dit :

C'est gratuit

C'est surtout un lien vers un site marchand qui propose des pages entières de livres à commander et des consultations à 65 euros.

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J'ai enseigné pendant 19 ans à l'école de la République et souffert de ne pas être formée, de ne pas pouvoir aider suffisamment mes élèves, et peut-être encore plus souffert du mépris des professeurs de l'IUFM et des conseillers pédagogiques qui m'expliquaient que si toutes les pédagogies "porteuses de sens" que j'essayais avec beaucoup de sincérité de mettre en place en classe échouaient, c'est que je m'y prenais mal. J'ai tout essayé. La main à la pâte, la reconstruction de texte, les textes libres, la pédagogie de l'imagination...

Un jour, j'ai essayé de travailler différemment et d'adopter une pédagogie plus explicite, plus simple, moins ambitieuse peut-être mais plus accessible. J'ai aussi arrêté de vouloir tout réinventer et de m'épuiser et j'ai suivi des méthodes, pas à pas. Mes élèves ont progressé de manière fulgurante. J'ai eu la joie, durant mes dernières années de CP en REP+, d'avoir 100 % d'élèves lecteurs, scripteurs et compreneurs.

J'ai quitté l'Education nationale pour me consacrer à la graphopédagogie. J'ai vite été submergée de demandes, tant l'enseignement de l'écriture manuscrite est indigent du fait du manque de formation des enseignants. Je me suis alors lancée dans la formation pour enseignants. Un éditeur m'a proposé de publier des cahiers et des livres, ce que j'ai fait avec plaisir. Je vis de mon métier, effectivement, en donnant des cours (pas des consultations, je ne suis pas médecin, ni avocate), en publiant des livres (je suppose que Renée Léon que vous citez vend également ses ouvrages), en formant des enseignants.

Je sais très bien que les enseignants manquent de moyens et c'est pourquoi j'ai toujours mis en ligne gratuitement des ressources utiles pour la classe. J'écris des articles pour les enseignants depuis 2012. Je mets énormément de choses en ligne. Le jeu (inutile de mettre des guillemets, c'est bien un jeu) du Verbopoly nous a demandé beaucoup de travail d'élaboration. Il a été testé au cabinet en pédagogie de la langue écrite et a réconcilié plusieurs enfants avec la conjugaison. Il a été mis en ligne hier et a déjà été consulté plus de 1000 fois, ce qui laisse à penser qu'un besoin existe.

J'ai beaucoup de respect pour les gens qui arrivent à mettre en place une pédagogie complète à partir de textes libres dans une classe. Je n'y suis jamais arrivée moi-même. C'est pour les gens comme moi, qui ont besoin d'outils, qui ne savent pas tout gérer autrement, que je travaille. Encore une fois, si ce que je propose ne vous intéresse pas, passez votre chemin. Mais ne prenez pas une position aussi méprisante à mon égard.

 

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Je me sens moi-même méprisé dans mon travail et mes efforts quand quelqu'un qui n'est pas prof ou qui a déserté les salles de classe alors qu'il avait 100% en tout (voilà un certain paradoxe) vient m'expliquer que ce qu'il fait, lui, est efficace, et que lui, il sait comment aider ces pauvres profs pas formés, pas outillés, tous ces clampins qu'on a posés là sans que personne ne sache trop pourquoi, même pas foutus de comprendre touts seuls qu'il faut s'appuyer sur les régularités des terminaisons pour entraver les conjugaisons.

Nous sommes des fonctionnaires de classe A, bac + 5, avec liberté pédagogique, ce qui implique que nous soyons déjà capables de créer nos propres outils. Ce sont nous les spécialistes capables de prendre en charge des groupes de 25 - 30 élèves, pas d'autoproclamés pédagogues qui consultent en tête à tête.

Envers quel autre corps de fonctionnaires est-ce qu'on verrait ça? Imaginez-vous des consultants indépendants qui expliqueraient leur métier à des gendarmes ou des infirmiers? Comprenez-vous d'où vient le mépris?

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Le 26/09/2022 à 21:16, valdeloise a dit :

Oui, j'ai bien compris, je sais tout ça, mais il n'y a aucune innovation, c'est ce qui a toujours été fait, c'est totalement traditionnel: l'entraînement spécifique détaché du contexte, puis un retour au contexte en espérant que le spécifique ait servi a quelque chose. Et ça ne fonctionne pas, les résultats actuels le prouvent: les élèves ne savent pas comment conjuguer leur verbe au sein de leur texte, car ils ne savent pas choisir parmi toutes les terminaisons qu'ils connaissent.

J'ai arrêté tout ça depuis bien longtemps pour baser toute l'étude de la langue sur le texte libre, et là, ça fonctionne. Les textes écrits par les enfants servent de support direct à l'étude des conjugaisons, mais aussi de la cohérence, de la ponctuation, des choix lexicaux, etc... Parce que c'est totalement indissociable. Le texte ne vient pas "ensuite", mais en tout premier. Et là, les progrès ont bel et bien lieu.

Tout travail spécifique éloigne du sens, et donc de la réussite.

 

C'est tellement ça !

Le 27/09/2022 à 05:49, valdeloise a dit :

Je me sens moi-même méprisé dans mon travail et mes efforts quand quelqu'un qui n'est pas prof ou qui a déserté les salles de classe alors qu'il avait 100% en tout (voilà un certain paradoxe) vient m'expliquer que ce qu'il fait, lui, est efficace, et que lui, il sait comment aider ces pauvres profs pas formés, pas outillés, tous ces clampins qu'on a posés là sans que personne ne sache trop pourquoi, même pas foutus de comprendre touts seuls qu'il faut s'appuyer sur les régularités des terminaisons pour entraver les conjugaisons.

Nous sommes des fonctionnaires de classe A, bac + 5, avec liberté pédagogique, ce qui implique que nous soyons déjà capables de créer nos propres outils. Ce sont nous les spécialistes capables de prendre en charge des groupes de 25 - 30 élèves, pas d'autoproclamés pédagogues qui consultent en tête à tête.

Envers quel autre corps de fonctionnaires est-ce qu'on verrait ça? Imaginez-vous des consultants indépendants qui expliqueraient leur métier à des gendarmes ou des infirmiers? Comprenez-vous d'où vient le mépris?

J'applaudis à tout. J'aurais -si j'avais réussi à le formuler aussi clairement- écrit exactement la même chose. :applause:

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Le 26/09/2022 à 22:15, Laurence Pierson a dit :

J'ai enseigné pendant 19 ans à l'école de la République et souffert de ne pas être formée, de ne pas pouvoir aider suffisamment mes élèves, et peut-être encore plus souffert du mépris des professeurs de l'IUFM et des conseillers pédagogiques qui m'expliquaient que si toutes les pédagogies "porteuses de sens" que j'essayais avec beaucoup de sincérité de mettre en place en classe échouaient, c'est que je m'y prenais mal. J'ai tout essayé. La main à la pâte, la reconstruction de texte, les textes libres, la pédagogie de l'imagination...

 

Sur le point souligné, peut-être que cela n'a pas fonctionné

1- parce qu'il aurait pour cela fallu se former auprès de ceux qui portent et pratiquent cette technique (cf. L'ICEM). Parce que seul, c'est extrêmement complexe.

2- parce qu'il aurait fallu approfondir, au lieu de passer d'une technique à l'autre

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Le 26/09/2022 à 21:16, valdeloise a dit :

les élèves ne savent pas comment conjuguer leur verbe au sein de leur texte, car ils ne savent pas choisir parmi toutes les terminaisons qu'ils connaissent.

C'est nôtre rôle de leur apprendre à réaliser ce choix.

Avec mes élèves, je parle de réflexe, et je mets en voix ce qui se passe dans ma tête lorsque je dois écrire un verbe dans un texte (une dictée, ou une rédaction).

Ces réflexes concernent l'ensemble des règles grammaticales, conjugaison comprise.

"J'entends 'a", réflexe!", "j'entends 'SON", réflexe !" .. "J'entends 'je m'accroupis', réflexe : infinitif, sujet, terminaison ...."

Lorsque je dicte un texte, je leur dis "Attention, réflexe".

Ils connaissent les règles, les conjugaisons. Il faut leur montrer quand et comment les appliquer.

Ce n'est que mon avis de jeune professeur.

 

 

 

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