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La conjugaison efficace


Laurence Pierson

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il y a une heure, valdeloise a dit :

- En prolongement de ça, vous donnez l'exemple d'un enfant qui vous soutenait que dormir était du deuxième groupe, or c'est impossible puisque jamais il ne dirait "nous dormissons"! Logique implacable, mais ce que je vois, moi, c'est un enfant pour qui séparer les verbes en groupes prête plus à confusion qu'autre chose et retarde son apprentissage. Si on ne lui avait jamais parlé de groupe, peut-être aurait-il écrit "nous dormons" tout à fait naturellement. Parler de groupe de verbes si le besoin est là peut être judicieux en dernier recours, mais sinon, aucun intérêt.

Je suis bien d'accord, c'est pourquoi j'explique dans l'article que je me sers très peu de la notion de groupe.

En fait j'explique aux enfants qu'il y a les verbes en "er" qui fonctionnent d'une certaine manière, et les autres, qui fonctionnent d'une autre manière. Je ne demande jamais à un enfant de classer un verbe dans le deuxième ou troisième groupe, ils le font spontanément parce que c'est ce qu'ils ont appris à l'école, pour la plupart d'entre eux... Et on est bien d'accord, ça ne marche pas.

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D'accord sur le fait que les élèves doivent entendre la langue dans des aspects dont ils n'ont pas l'habitude. C'est pourquoi je pratique la lecture offerte (je lis et les élèves écoutent) ou suivie (ils suivent le texte pendant que je lis).

Cependant je ne suis pas d'accord sur "s'entendre" lire. Même si Freinet n'a à ma connaissance que peu abordé le sujet (mais je peux me tromper), les freinetistes s'accordent souvent pour dire qu'oraliser sa propre lecture, c'est-à-dire se concentrer sur le déchiffrage, éloigne de la compréhension, et donc empêche dans une certaine mesure de saisir la pertinence des formulations. C'est pour cela qu'ils honnissent souvent la fluence chronométrée blanquerienne.

L'importance de l'oral chez Freinet concerne plutôt l'expression orale, la discussion, voire le débat, dans l'apprentissage non pas de la langue, mais de la citoyenneté. C'est un autre sujet.

A part ça, si vous avez réussi à faire aimer les tableaux de conjugaisons à vos apprenants, je vous tire mon chapeau.

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il y a 30 minutes, souim a dit :

En fait j'explique aux enfants qu'il y a les verbes en "er" qui fonctionnent d'une certaine manière, et les autres, qui fonctionnent d'une autre manière.

D'accord avec ça. Mais ça ne vient pas de sortir, c'est déjà ce que j'avais étudié pour le concours il y a une paire d'années. Rien de nouveau ici encore. Je m'étonne d'ailleurs toujours que l'abandon des trois groupes n'ait toujours pas été généralisé dans les classes. Ce qui me conforte dans l'idée que le traditionalisme contre-productif a la vie dure et que les fustigateurs de l' "idéologie du sens aux vertus magiques" peuvent se rassurer, ils continueront à trouver des clients.

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Il y a 18 heures, bdisse a dit :

Moi, je me fous pas mal de la façon dont on enseigne la conjugaison, je suis en PS. Mais que Laurence Pierson vienne ici faire la pub de son bouquin et de celui de sa copine, ça, ça me dérange !

La plupart des outils utilisés à l'école proviennent de chez les éditeurs et fabricants ; tes jeux, crayons, papiers, colles, encres, objets de motricité, etc. de petite section proviennent de chez eux. Tu es tellement habituée que tu ne te rends même pas compte que ce qui compte pour eux, c'est de te vendre quelque chose. Le forum est rempli de références et de conseils chez eux que donnent les collègues. Quand quelqu'un parle de Retz, d'Hachette ou d'un fabricant de jeux, personne ne relève la publicité.  Il y a même, de temps en temps, des auteurs qui viennent présenter leur travail chez un éditeur. Ceux-ci n'ont pas besoin de faire leur publicité ici, on la fait pour eux. Alors qu'une petite  association de graphopédagogues fasse de même pour faire connaître un travail qui me semble très sérieux, ne me dérange pas. Ils n'ont simplement pas les moyens de déverser chaque année dans les écoles leurs catalogues et leurs brochures qui arrivent en permanence.

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Il y a 15 heures, valdeloise a dit :

D'accord sur le fait que les élèves doivent entendre la langue dans des aspects dont ils n'ont pas l'habitude. C'est pourquoi je pratique la lecture offerte (je lis et les élèves écoutent) ou suivie (ils suivent le texte pendant que je lis).

Deux excellentes pratiques, essentielles à mon sens !

 

Il y a 15 heures, valdeloise a dit :

Cependant je ne suis pas d'accord sur "s'entendre" lire. Même si Freinet n'a à ma connaissance que peu abordé le sujet (mais je peux me tromper), les freinetistes s'accordent souvent pour dire qu'oraliser sa propre lecture, c'est-à-dire se concentrer sur le déchiffrage, éloigne de la compréhension, et donc empêche dans une certaine mesure de saisir la pertinence des formulations. C'est pour cela qu'ils honnissent souvent la fluence chronométrée blanquerienne.

J'ai effectivement plusieurs élèves de CM (donc la génération Blanquer), qui n'ont pas compris que lire, ce n'était pas juste "faire du bruit avec la bouche". Ils me donnent fièrement leur score de "nombre de mots par minutes", mais ont des difficultés à comprendre un texte simple.

Cela dit, l'oralisation reste un outil précieux, qui facilite la compréhension lorsqu'il est bien utilisé. Moi-même, adulte, je continue à lire un texte à voix haute lorsque je bute sur certaines circonvolutions.

Je travaille beaucoup avec des lectures théâtrales, par exemple, car pour jouer un texte, il faut l'avoir compris.

Le livre de Léni Cassagnette sur la fluence est très intéressant, car il rappelle que savoir lire est différent de savoir déchiffrer. Elle offre plein de pistes pratiques, comme  le jeu du "et alors", tout simple, qui consiste à demander à l'élève de commenter chaque phrase après l'avoir lu. J'ai testé, c'est remarquablement efficace. (Je précise que je ne connais pas Léni Cassagnette personnellement, et qu'elle ne fait pas partie de notre association).

A mon avis, le problème n'est pas lorsque les élèves oralisent mais lorsqu'ils ne s'écoutent pas et restent dans une posture mécanique.

On s'éloigne un peu du sujet de la conjugaison, mais pas tant que ça, car tout est lié... Faire une lecture théâtrale avec un texte utilisant du futur simple, de l'imparfait, ou du passé simple, c'est le top !

 

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  • 2 mois plus tard...

Aujourd'hui, et suite aux remarques d'une collègue, nous avons mis en ligne une nouvelle version du Verbopoly, à destination des débutants.

En effet, si on veut familiariser avec ce jeu des élèves de fin de CP ou de CE1, ou encore des élèves très débutants (allophones, profils particuliers), il vaut mieux commencer par des verbes du premier groupe (et pas les compliqués en -eler, -eter ou autres pièges).

Vous trouverez donc ici une version du Verbopoly utilisable avec ce profil d'élèves :  http://ecritureparis.fr/ressources-utiles/pedagogie-de-la-langue-ecrite

Merci encore pour vos retours !

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Divers sujets sont abordés dans cette série d'interventions: l'apprentissage de la conjugaison, l'approche des expressions orale et écrite, la pédagogie Freinet. Je garde un grand respect pour cette dernière ou du moins sur certains de ses aspects. Parce que beaucoup d'enfants peinaient pour rédiger un texte libre afin de se trouver un sujet et se montrer un peu à nu. Quant à la méthode naturelle d'apprentissage de la lecture niveau CP ... il faut avoir les épaules solides. Mais je retiens avant tout le goût de vivre avec son temps, son milieu, ses angoisses et aussi la prise de conscience que le métier d'enseigner est écrasant, envahissant sur la vie privée, mangeur de temps. L'amour des enfants amène souvent à l'oubli de soi. C'est pourquoi je considère que le recours à l'informatique est totalement nécessaire et doit prédominer désormais. Le livre est aujourd'hui bien moins fréquenté que l'ordi! Il s'agit de leur montrer qu'il y a autre chose que tiktok et youtube, que l'ordinateur peut sans trop de douleur les faire mécaniquement progresser et... les débarrasser des commentaires parfois ironiques voire agressifs des enseignants. S'il se trompe, l'enfant, seul l'ordinateur le voit. Et surtout l'ordi permet l'autocorrection chère aux fichiers de Freinet, ce qui allège le travail de l'éducateur. Alors je vous propose de jeter un coup d'œil sur mon travail:

https://www.dropbox.com/s/yinp61af8kao6s7/conjugaison.zip?dl=0

C'est sans doute insuffisant comme apprentissage de la conjugaison. Il faudrait une progression, commencer par des choses plus simples, se limiter à moins de difficultés par page mais cela montre de quoi la programmation est capable avec son langage-roi javascript lequel devrait être pratiqué lors de la formation des enseignants et qu'on ne me dise pas qu'on manque de gens qui le maîtrisent. Javascript vous enseignera avec parfois autant de sévérité qu'un bon maître.

 

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