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super dur cette question de redoublement

diego dans l'absolu ce que tu dis apparait comme la solution pour les problèmes de redoublement.

Fonctionner par cycle et ne parler que de maintien. C'est sur que la classe homogène est un mythe. Mais il faut également se placer dans la réalité de terrain.

Dans une classe de 22 élèves, de deux niveaux (je n'ai pas les pires conditions je sais), 2 enfants non francophones. En début d'année, je me suis retrouvée avec deux élèves en grosses difficultés un dans chaque niveau. Le CE2 il s'est sauvé, il s'est mis au boulot il a pas arreté, génial il a rattrapé le niveau des camarades et finira sa scolarité en primaire d'une façon correcte

Il me reste mon CE1 qui a travaillé lui aussi mais qui atteint un niveau de lecture de milieu-fin CP. et pourtant j'ai fait de la différenciation dans la mesure du possible. Cet enfant qui était motivé pour l'apprentissage de la lecture se démotive de plus en plus car il est conscient que son niveau ne progresse pas qu'il n'arrive pas aux mêmes choses que les autres (un inconvénient de la différenciation peut-etre)

Voilà je me rends que le redoublement ne fera que le mettre dans une situation d'échec encore plus grand mais envisagé un CE2 dans ces conditions là me parait casse gueule.

si nous avions été dans une politique de cycle comme tu la décris cet enfant n'aurait sans doute pas ce sentiment là.

mais pour moi cette politique ne serait applicable qu'aves une concertation annuelle et longue des enseignants. Cette dernière étant impossible car chaque année l'effectif du RPI est renouvelée de moitié (les joies de la campagne)

enfin voilà et moi je ne sais pas quoi faire avec ce CE1 et ça me fait mal au coeur

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Invité delf63
Posté(e)
Bonjour à tous,

J'espère que le sujet que je lance ne sera pas l'origine d'une polémique (le but n'est pas de me faire tej' par un modo). Voila, j'ai vu une interview de Mr Meirieu, et dans cette interview il dit quelque chose qui me paraît intéressant, à savoir que les études montrent que le redoublement n'est utile que dans certains cas (enfant malade pendant trois mois, ou bien enfant très lent), et que pourtant on s'obstine à faire redoubler des enfants (histoire de montrer au parents que l'on se présoccupe de l'avenir de leur bambin).

Ma fiancée est PE, et il n'y a pas si longtemps encore, j'étais sidéré de voir la difficulté qu'a un PE à faire redoubler un enfant. Elle m'avait expliqué que les inspections voyaient ça d'un sale oeil. Comme elle, je trouvais qu'on retirait l'autorité du PE, qu'on l'empêchait un peu de faire son travail.

Depuis que j'ai vu cette interview de Meirieu, je comprends mieux la position des inspections. Mais si on ne fait pas redoubler un enfant en difficulté, il faut quand même s'occuper de lui, et là je dois dire qu'à part demander au PE de faire un cours différencié, je ne vois pas quelle sont les solutions mises en places.

Et même si le redoublement est "mauvais" (comme le montrent les observations), je ne suis pas sur que faire passer un "mauvais" élève dans la classe supérieure l'aidera beaucoup (si le PE a déjà une classe unique avec plein d'élève, même avec toute la bonne volonté du monde, il aura du mal à trouver du temps pour prendre le gamin à part, non?)

Autre chose : les redoublements sont surtout acceptés en fin de cycle. Ca me paraît un peu artificiel. Si un gamin de CP est nul, qu'on le fait passer en CE1, qu'on lui fait faire le programme de CP (vu qu'il ne peut pas faire celui de CE1), et qu'au final il redouble le CE1 (vu qu'il n'a même pas encore abordé le programme CE1 en fin d'année, ou vraiment à peine), quel est la différence par rapport au redoublement du CP?

Ne voyez pas dans mon post une critique de Meirieu, ni une critique des PE (je prépare moi-même le CRPE). Simplement j'essaie de faire le lien entre des considérations "de terrain" qui me paraîssent pleines de bon sens, et le discours de Meirieu, qui pour le peu que j'en connais me paraît pas si mal (et pourtant j'entends des gens le critiquer partout).

Si vous avez des points de vue à me donner, ils seront les bienvenus.

merci à tous

un aspirant PE qui cherche à se forger une opinion (et pas seulement pour l'OP :))

Invité delf63
Posté(e)

Je prépare actuellement le crpe et je me suis intéressée à cette question du redoublement . Je constate que souvent les professeurs trouvent cette question assez difficile et que le système ne les aide pas à y voir plus clair. La question que je me pose désormais est la suivante : nous sommes souvent pour ou contre le redoublement . Sur quoi fondons nous notre opinion ? Est ce que c'est l'expérience qui donne un certain avis ? Est ce que nous sommes influencés en tant qu'enseignants par les instructions officielles ou les parents d'élève ou les collègues ? Est-ce que nous sommes libres de notre propre jugement?

Vaste sujet qui peut en effet amener la polémique car les opinions sont fort divergentes, mais je pense que c'est surtout que nous n'avaons pas beaucoup de solutions avec les enfants en grandes difficultés!!!

Redoubler à priori moi je ne suis pas pour : sentiment d'échec pour l'enfant;  si l'enfant ne veut pas travailler ça ne sert pas à grand chose, si les difficultés sont trop importantes et qu'un soutien efficace n'est pas mis en place, idem peut de chance qu'il soit profitable.

Et pourtant!!! dans ma longue carrière j'ai fait redouler quatre enfants : un en Cp qui n'avait acquis aucun son et ne pouvait rien déchiffer, il a appris à déchiffrer pendant son deuxième CP (je dis déchiffrer car pour le sens malheureusement on y est jamais arrivé).

Un en CM1: à la fin de son CM1, il avait acquis un niveau de milieu de CE2, il progressait mais lentement, en fin de CM2 il avait un petit niveau de CM1 et s'est écroulé en sixième!!!

Une deuxième en fin de CM1, elle est en CM2 bien de choses se sont arrangées mais le niveau est encore faible, elle ira en sixième l'an prochain!

Donc globalement ces trois enfants ont eu un redoublement qui leur a profité, ils progressent mais restent à la traîne.

Ils ont besoin de temps..... et le temps dans notre système scolaire ne se donne qu'avec des redoublements parce que les classes sont chargés, que de nombreux enfants ont besoin qu'on les tienne à "bout de bras" pour progresser, je pourrai ajouter des tonnes de parce que........

Les cycles auraient pu nous aider à trouver des solutions, mais les classes sont restées  alors on fait quoi quand en fin de cycle un enfant n'a pas acquis les compétences?............... solution discutable mais en a-t-on d'autres ? Redoublement en fin de cycle!! et quand pendant trois ans l'enfant a été dépassé, une année de plus est-ce une solution?

Je pencherai plûtot pour un redoublement en début de cycle quand on voit que l'enfant n'arrive pas à acquérir les bases mais bon le ministère een a décidé autrement.

Tu vois je ne suis pas pour mais quelle autre solution ?

ce que je peux dire c'est que je ne menace jamais un enfant de redoublement, que quand je l'envisage, j'en discute très tôt avec l'enfant et les parents pour que ça ne soit pas une sanction et que je lui aménage son travail pour qu'il puisse progresser , ne pas se sentir perdu dans la classe et profiter au maximum de son année scolaire en essayant de combler les "lacunes antérieures"; j'essaie de trouver avec les parents des aides : orthophoniste, psy.... etc pour l'aider.

Cette année avec mes CM2 je me pose plein de questions: certains enfants ont vraiment progressé mais ils ont encore bien des compétences à travailler, que vais-je faire? Récompenser leurs efforts par un redoublement  ou les envoyer en sixième en espérant que les dossiers soient lus par les profs. et qu'on continue à les encourager, à les aider!!

Tu vois ce n'est pas simple!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :cry:

Posté(e)

Je viens de tomber sur cet article plutôt intéressant sur le système finlandais, dans lequel aucun élève ne redouble. :)Source

Premiers en lecture, en maths, en résolution de problèmes...

ecole : la leçon finlandaise

Alors qu'en France le débat fait rage autour du projet de loi pour l'école de François Fillon, Caroline Brizard est allée voir ce qui se pratiquait en Finlande, où les élèves arrivent en tête de tous les classements internationaux. Un système entièrement décentralisé, pas de cours magistraux, des chefs d'établissement seuls maîtres à bord, des profs recrutés sur leur pédagogie autant que sur leurs connaissances... Une véritable leçon de choses

ecole : la leçon finlandaise

De notre envoyée spéciale

Neige fraîche devant l'école Jakomäki, au nord d'Helsinki. Dans la salle de sciences naturelles, une classe de troisième étudie la capacité respiratoire des poumons. Pas de cours magistral, ici on expérimente. Jani, debout, souffle dans une petite machine qui enregistre le volume d'air qu'il expire: «3 litres», annonce-t-il, avant de passer le spiromètre à son voisin. Le professeur, Marianne Kauppinen, une jeune femme aux cheveux courts, reporte le chiffre sur un graphique au tableau. Les uns après les autres, la vingtaine d'élèves font l'essai. Le résultat les amuse. La classe est pimpante, rideaux de coton au-dessus des baies vitrées, plantes vertes, et du matériel en veux-tu en voilà, rétroprojecteur, ordinateur... Et une bande d'ados détendus.

A ce détail près qu'ils ont beaucoup de chance. La Finlande est en effet la championne du monde de l'éducation. Une comparaison internationale menée par l'OCDE dans 41 pays développés a donné, en 2000 et en 2003, le prix d'excellence aux jeunes finlandais: meilleures performances en lecture, en mathématiques, en résolution de problèmes, plus forte inclination pour les études. Le système lui-même est primé. L'école est plutôt plus juste: les enfants de milieux difficiles y échouent moins qu'ailleurs. Et les établissements sont plus homogènes: c'est simple, le niveau est partout élevé! Y compris à l'école Jakomäki, située dans un quartier où le taux de chômage (environ 20%) et la forte population fraîchement immigrée n'ont rien à envier aux zones les plus sensibles en France.

Le secret de ce miracle? «L'éducation est très valorisée», explique Irmeli Halinen, directrice de l'enseignement obligatoire au ministère de l'Education. Une tradition qui se perd dans les plis de l'histoire. «La Finlande a été huit siècles sous domination suédoise, puis un siècle sous domination russe. L'indépendance date de 1917. L'éducation a toujours été un devoir national, pour résister à l'anéantissement», précise-t-elle. Et aujourd'hui, plus que jamais, pour alimenter une économie de pointe, qui réclame des ingénieurs hautement qualifiés. Le pays fait tout pour soigner ses élèves: l'école est gratuite, comme le transport scolaire et le repas chaud à midi. Les horaires sont doux: la journée démarre à 8 heures et se termine vers 13 heures. Vilja, une gamine bien sage de 9 ans, clé autour du cou, rentre tous les jours chez elle après le déjeuner, où elle attend le retour de sa maman. Certains de ses copains restent à l'école pour des ateliers de peinture, de musique, de travail du bois... Ou passent leur après-midi dehors, dans les champs de neige autour de l'école, où ils jouent à une sorte de hockey. Un rêve de gosse: il n'y a pratiquement pas de devoirs à la maison.

La première fois qu'elle est entrée dans une classe, Vilja avait 7 ans, l'âge de raison. Ici, on passe son enfance à jouer, à la crèche. Les enfants qui le souhaitent peuvent fréquenter une sorte de maternelle, un an avant d'entrer à l'école, pour apprendre l'alphabet. Mais rien n'est exigé. En Finlande, la scolarité est obligatoire de 7 à 16 ans et l'on ne devance pas l'appel. Une fois à l'école, les enfants suivent un programme qui ressemble au nôtre, mais en version allégée. Seule grosse différence: l'enseignement des langues. Chaque élève doit en apprendre trois, dont le suédois. Et pour leur faciliter la tâche, les chaînes de télé diffusent tous les films en version originale. En plus des matières classiques, filles et garçons suivent des cours de cuisine, de travail du bois, de couture et de tricot! Aucun examen ne sanctionne les neuf années d'études obligatoires.

Ce n'est qu'après que les choses se corsent. Il faut choisir une orientation. Janu, 15 ans, un très bon élève de l'école Jakomäki, a opté pour une filière professionnelle en électricité: «Je n'aime pas les examens», explique-t-il. Après trois ans d'études, il compte travailler. Mais plus de la moitié des élèves choisissent le lycée, avec en ligne de mire le bac - «matriculation» - et la poursuite d'études à la fac. Un autre record? La Finlande ne connaît pas d'abandon en cours de scolarité. Rien à voir avec ces milliers d'élèves en échec scolaire des collèges en France, qui finissent par lâcher prise.

«Notre système est organisé autour de la réussite de l'élève», explique Matti Meri, professeur au département des sciences de l'éducation de l'université d'Helsinki. La formule est familière aux oreilles françaises. Seule différence: ici elle a été mise en application. «On fait en sorte que les élèves se sentent bien à l'école», poursuit Matti Meri. C'est frappant quand on pénètre dans un établissement. Il y a de l'espace, de la lumière, des casiers de couleur pour les élèves, des endroits où ils peuvent s'asseoir pour bavarder. Le tout à taille humaine: pas plus de 400 élèves par école, généralement, même quand elles regroupent toutes les classes du CP à la troisième. Les élèves sont encore plus sensibles au confort moral. «L'atmosphère est très positive. Les profs nous encouragent, ils nous disent qu'on est tous bons à quelque chose», résume Lauri, 19 ans, en terminale au lycée Etu-Töölö d'Helsinki. Lui n'a pas de souci, il est bon en tout. Il a décidé de s'inscrire en philo l'année prochaine, après son bac.

La confiance en soi est le nerf de la guerre. Alors qu'en France la transmission du savoir reste la pierre angulaire, «ici un bon professeur est quelqu'un qui sait intéresser les élèves, les encourager à entreprendre, qui soigne leur estime de soi», martèle Marianne Kauppinen, la professeur de biologie de l'école Jakomäki. Pour motiver ses élèves, elle dispose de tout un arsenal de méthodes pédagogiques, avec lequel elle jongle. «On apprend mieux en faisant soi-même, comme ce matin pendant le cours sur la respiration. Mais il faut varier les modes d'apprentissage. Nous allons aussi faire des observations sur le terrain. La forêt est de l'autre côté de la route.» «Le plus important pour l'élève, c'est de comprendre la pertinence pour lui de ce qu'on lui enseigne», poursuit Matti Meri, dans son bureau de l'université.

Et quand, malgré tous ces efforts, certains gamins sont à la peine? Pas question de redoubler. Trop stigmatisant. Contre-productif. Un problème de dyslexie, un blocage en maths, une timidité paralysante, ou tout simplement le fait de mal parler le finlandais? Des profs spécialisés, deux ou trois par établissement, prennent alors en charge les élèves dans des cours particuliers ou viennent prêter main forte au professeur dans sa classe. «Pendant mes deux premières années d'école, j'ai eu tous les jours deux heures de finlandais de plus que mes petits camarades», se souvient Erfan, un lycéen de 18 ans d'origine iranienne. Sans ce coup de pouce, il aurait coulé. Aujourd'hui, Erfan parle le suomi comme un finlandais, le persan comme un Iranien, l'anglais comme un Américain et compte s'inscrire en médecine à la rentrée prochaine.

En Finlande, si l'élève est au coeur du système, les professeurs ne sont pas oubliés non plus. Spécialisés ou non, tous ont suivi cinq ans d'études supérieures au minimum. La formation continue est obligatoire et se poursuit tout au long de la vie, en dehors du temps de travail. Mikko Asikainen est instituteur, il a 43 ans, il se souvient des trois épreuves de sélection qu'il a passées pour entrer à la fac. Elles n'ont pas changé. «J'ai écrit un essai sur un livre de pédagogie, puis j'ai dû faire faire un cours de 15 minutes à des élèves, devant un jury qui jugeait mon aisance, mes aptitudes à transmettre des connaissances. Une autre épreuve consistait à débattre d'un sujet avec six autres candidats devant ce même jury, qui jugeait notre capacité à argumenter, à convaincre.»

Un candidat sur six est retenu. Chaque année, la sélection est aussi sévère. Car le métier reste prisé. Pas tant pour le salaire, plutôt modeste (entre 2 200 et 3 000 euros mensuels), ce qui explique qu'un dixième des profs, surtout ceux de maths et de sciences naturelles, finissent par filer dans le privé, où ils sont trois fois mieux payés. Mais pour la reconnaissance sociale et, prosaïquement, de bonnes conditions de travail. Dans les établissements scolaires, la salle des profs affiche un luxe à faire pâlir d'envie leurs collègues français. Il faudrait plutôt parler de quartier général, qui regroupe, comme dans un grand appartement, l'administration, le bureau du directeur, la grande salle commune avec des tables et des fauteuils confortables, des plantes vertes et des casiers, du café et des gâteaux... N'en jetez plus! Il y a même un vestiaire, un coin cuisine, parfois une salle informatique ou une salle de travail pour ceux qui préparent leurs cours à l'école...

On voit d'ici les esprits chagrins ricaner et imaginer que cette débauche de moyens doit donc coûter bien cher. Eh bien non. La part des dépenses d'éducation est moins élevée en Finlande qu'en France (voir tableau). L'argent est utilisé au plus juste. «Notre système est complètement décentralisé», explique Irmeli Halinen, au ministère de l'Education, une administration poids plume, qui ne compte que 300 fonctionnaires. Les établissements scolaires sont financés par les 446 communes finlandaises. L'argent vient pour plus de la moitié de l'Etat, le reste étant prélevé sur le budget municipal. Le directeur et les professeurs décident de tout: des achats, des activités des élèves, des travaux à entreprendre. Ils définissent aussi les contenus des programmes dans les différentes matières, à l'intérieur d'un cadre très large fixé par le ministère de l'Education tous les quatre ans. Le tout en concertation avec la municipalité. Inimaginable en France, où la seule perspective de décentralisation des personnels techniques et d'entretien suffit à donner des sueurs froides à toute la machine!

Autre hérésie, vu de l'Hexagone: l'école se charge elle-même de l'embauche des professeurs. L'idée qu'un enseignant puisse être, comme en France, parachuté dans un établissement sans avoir été choisi par l'équipe des professeurs semble saugrenue. «Quand un poste se libère, je reçois directement des dizaines de candidatures et je fais passer les entretiens. On doit avoir les mêmes objectifs pour pouvoir travailler ensemble», énonce comme une évidence le directeur de l'école Torpparinmäki à Helsinki.

Le ministère s'est progressivement délesté de ses prérogatives financières et programmatiques à partir des années 1980, sans que le principal syndicat enseignant, l'OAJ, qui regroupe 95% des personnels et s'occupe surtout de renégocier chaque année les salaires avec les communes, ne s'y oppose violemment. Les professeurs ont bien renâclé au début de cette réorganisation: on leur chargeait la barque. C'est fini. «Nous n'étions pas habitués à avoir tant de liberté, explique Päivi Viren, la principale adjointe de l'école Jakomäki. Mais c'est très motivant pour une équipe d'être ainsi responsable de la bonne marche d'un établissement.»

Décentralisé à l'extrême, le système se gère tout seul ou presque. Il n'y a même plus d'inspecteurs pour contrôler le travail! Les professeurs se concertent entre eux, se fixent des objectifs et tentent d'améliorer leur pratique si leurs résultats laissent à désirer. Chaque année, au niveau de la troisième, un échantillon d'écoles est évalué par le ministère de l'Education. Mais les résultats de ces études restent à usage interne. «Nous savons combien la publication d'un classement pourrait avoir d'effets pervers sur les parents, en leur faisant croire qu'on travaille mieux dans une école parce qu'elle a de meilleurs résultats», dit Irmeli Halinen. Tout comme certains établissements de quartiers difficiles bénéficient de subventions supplémentaires, sans que les municipalités en fassent état, pour éviter toute stigmatisation. Observée depuis la Finlande, la France semble s'inventer des difficultés inutiles. «Vous perdez tellement d'énergie et d'argent à valider et à contrôler! s'exclame Kauko Hämäläinen, directeur du centre de formation continue des professeurs à Helsinki. La démarche est contre-productive. Ici, nous déléguons et nous faisons confiance, et cela marche plutôt mieux.» Parole de champion du monde!

Caroline Brizard

Franchement, ça me fait rêver, ces moyens supplémentaires qui permettent d'aider vraiment chaque élève. :P

Je suis de moins en moins partisane du redoublement, de toute façon, mais c'est ce type d'aide qu'il nous faudrait. :)

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Le monde de l'éducation d'avril...

A l'école des parents : Comment réagir face à un redoublement ?

:ninja:

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

il y a quand meme quelques beaux exemples de redoublement réussi, mais là je parle d'expérience et pas de ce que je pense!

mon fiancé a redoublé sa 4° et il a une belle carrière, il avait besoin de plus de temps que les autres en fait!

je veux bien qu'on supprime les redoublements mais comment faire à ce moment là pour aider les élèves en retard, en échec? :huh:

c'est un peu abstrait pour moi :blush:

Posté(e)
Si un gamin de CP est nul, qu'on le fait passer en CE1, qu'on lui fait faire le programme de CP (vu qu'il ne peut pas faire celui de CE1), et qu'au final il redouble le CE1 (vu qu'il n'a même pas encore abordé le programme CE1 en fin d'année, ou vraiment à peine), quel est la différence par rapport au redoublement du CP?
Moi, c'est justement la question que je me pose...

Parce que bon, le coup du "maintien dans le cycle" au lieu du "redoublement", c'est une pirouette de vocabulaire... (et le changement de vocabulaire, comme chacun le sait, ça m'énerve)...

J'ai un directeur plutôt anti-redoublement, et donc, on en discute bcp en ce moment.

Diego, quand tu dis que c'est un sujet réglé, que tu parles de l'arrogance de quelques enseignants, et que tu dis que c'est réglé pour tout le monde, je me demande quelles sont tes sources. Moi, je peux t'en citer des dizaines des enseignants arrogants qui sont pas encore convaincus que le redoublement ne sert à rien...

Je retourne le problème : passer dans la classe suppérieure, quand l'élève n'est pas prêt, ça ça ne sert à rien... !

Quand je dis pas prêt, je pèse mes mots : je veux dire vraiment pas prêt...

Si je prends l'exemple de mes CP, cette année, j'ai 6 élèves en dificultés (en lecture ET en maths), mais sur ces 6, 4 ont déjà capté un peu la combinatoire, je sens bien qu'ils ont envie et donc, pas de soucis, je laisse passer, ça viendra.

Mais j'en ai deux qui sont vraiment pas mûrs pour passer : ils reconnaissent 5 lettres au maximum (et encore, pas tous els jurs), n'ont pas capté grand chose à la numération, et ont un manque cruel d'autonomie et de maturité...

Qu'est-ce qu'ils vont faire en CE1 ? ben rien, comme cet eannée : se traîner, se laisser porter, en attendant que la science infuse leur tombe du ciel...

Et c'est pas faute de les aider et de leur donner plein de temps : travail individuel avec eux plusieurs fois par semaine, tutorat par d'autres élèves, intervention du RASED et suivi hors temps scolaire chez l'orthophoniste, etc...

Ma collègue, en CE1 cette année, avait des CP l'an denrier qu'elle a suivi... Deux élèves étaient dans le même cas. Elle les a gardés en CE1, la politique étant de ne pas faire redoubler des élèves de CP... Ben pendant tout l'année, elle a fait un CE1 pour les autres (avec plsuieurs niveaux, on différentie, bien sûr) et pour ces deux là, un programme de CP... Péniblement, ils arrivent à un niveau de début CE1 et donc, ils sont maintenus pour faire le cycle en une année de plus... Qu'on me dise quel avantage ils ont tiré de cette organisation.

Ma collègue, elle, est crevée... et a juré qu'on ne l'y reprendrait plus...

Ca pose un soucis, le redoublement, parce que les enfants refont la même chose ? Ben (si on parle tjs du CP), y'a qu'à changer de maitresse (si grande école) ou de méthode, s'il reste avec le même enseignant... NOn ? Comme ça il redécouvre du neuf, tout en consolidant ses bases....

Il me semble que le redoublement doit être un projet, que l'élève doit être impliqué (pourquoi pas en suivant quelques cours en CP et d'autres en CE1, selon ses lacunes)... Bref, y'a des aménagements à faire, mais faire passer juste parce que les études ont montré que... perso, ça m'énerve...

Maintenant, je m'en vais quand même lire tous les liens donnés, mais en 15 ans, j'ai vu des redoubleemnts (dans différentes classes) qui ont marché, des passages malgré avis de l'enseignant qui ont raté, mais visiblement, on ne m'a pas demandé mon avis pour les études sus-citées...

Posté(e)

Je suis en formation de 3 semaines sur la maîtrise de la langue au cycle 2 et nous avons justement abordé le "problème" du redoublement. Mon inspecteur nous a donné un document (je n'ai pas lu les liens j'espère que je ne vais pas répéter) du haut conseil de l'évaluation de l'école.

Voici les grandes idées du doc :

- Le redoublement, une pratique en diminution mais qui reste profondément ancrée dans le système éducatif français. (c'est bien vrai car 4 personnes sur 20 étaient contre le redoublement).

- Le redoublement n'est pas une seconde chance pour les élèves.

-Les élèves redoublent d'autant plus qu'ils sont nés en fin d'année civile, ce qui ne devrait pas se produire si la politique des cycles était effectivement mise en pratique. (Je suis toute à fait d'accord avec ça et je suis pour les cycles).

-Le redoublement affecte négativement la motivation et les comportements des élèves, il les stigmatise. A niveau de compétence égal, les élèves en retard sont moins motivés et se sous-évaluent.

....

Bref, personnellement je suis tout à fait contre le redoublement et je partage complètement les idées de Diego.

Posté(e)
Il y a quand même quelques beaux exemples de redoublement réussi, mais là je parle d'expérience et pas de ce que je pense!

mon fiancé a redoublé sa 4° et il a une belle carrière, il avait besoin de plus de temps que les autres en fait!

Les diverses études montrent que ce sont les "redoublements" en début de scolarité (primaire et début collège) qui sont contre-productifs...

Par contre les mêmes études indiquent que l'on réussit plus au BAC à 19 ans qu'à 18 ans, comme il est démontré que le mois de naissance de l’élève est déterminant dans l'apprentissage de la lecture, comme il est prouvé que moins de 3% des élèves qui redoublent le CP réussissent un BAC...

>d'où (j'y reviens) les cycles: ce qui me permet de rappeler à tous qu'il n'y a pas de "programme de CP", il y a des compétences à acquérir en fin de cycle (le CE1! qui n'a pas non plus un programme propre). Donc on ne peut pas dire qu'un élève est nul au CP! Ni on le peut, ni on le doit... À moins de décider que l'école est une autocratie. De plus nul est une étiquette, ce n'est pas parce qu'un élève à des difficultés scolaires qu'il est nul.

>On ne peut pas dire non plus que redoubler est synonyme de maintenir... C'est peut-être plus confortable, mais c'est faux:

Ce décret de septembre 90 fixe les principes énoncés dans la loi d'orientation sur l'éducation de juillet 89:

L'école est organisée autour de l'enfant, de sa réussite individuelle, ce qui n'est pas nouveau dans les faits, mais l'est dans les textes officiels.

Avec l'organisation de la scolarité en trois cycles, on ne parle plus de classes (Petite section,... CP, CE 1, etc.), mais de rythme d'apprentissage propre à chaque enfant. À côté de la notion de structure « les classes »,  on voit apparaître la notion pédagogique de « cycles».

Les procédures présentées dans l'article 4 et qui régissent la progression des élèves dans les cycles éliminent le classique « redoublement d'une classe » tel qu'il existait auparavant : la durée passée dans l'ensemble des cycles des apprentissages et des approfondissements (GS maternelle à CM 2) peut être de 6 ans (durée normale), elle peut être réduite d'un an (5 ans) ou augmentée d'un an (7 ans) sans possibilité d'autre augmentation. Ainsi, un élève ne peut quitter l'école élémentaire avec plus d'un an de « retard ».

Cette notion de « retard » est aussi éliminée : on parle de rythme individuel, et, si un élève doit mettre une année de plus pour parcourir un cycle, il n'est plus question de lui faire recommencer une année, mais d'étaler l'ensemble de sa progression sur 4 ans, au lieu de 3. Il convient de juger les acquis, les lacunes et déterminer ce qui convient le mieux à chaque enfant: ainsi un élève peut être en 3ème année de cycle 2 (apprentissages fondamentaux), mais le Conseil des maîtres de cycle peut concevoir pour cet enfant qu'il soit physiquement dans une classe de type « CP ».

La notion de "maintien" implique" l'enseignant et l'invite à:

>réfléchir sur ses pratiques (est-ce que tous les élèves rentrent en même temps dans l'apprentissage de la lecture et doivent suivre en même temps le niveau exigé par mon livre de lecture?)

>Travailler en équipe

Le redoublement ne rejette la "faute" que sur l'élève.

:zorro:

Posté(e)

merci Diégo de nous apporter ces précisions :)

Posté(e)
La notion de "maintien" implique" l'enseignant et l'invite à:

>réfléchir sur ses pratiques (est-ce que tous les élèves rentrent en même temps dans l'apprentissage de la lecture et doivent suivre en même temps le niveau exigé par mon livre de lecture?)

>Travailler en équipe

Le redoublement ne rejette la "faute" que sur l'élève.

ceci sous-entend que l'enseignant qui faisait redoubler un élève avait en backstage la notion de "faute"... ça aussi, c'est vraiment un raccourci...

je reviens sur ce que je connais... dans mon CP, les élèves ne sont bien évidemment pas tous rentrés dans la lecture en même temps, certains commencent à peine... mais je ne veux pas les maintenir, puisqu'ils commencent...

N'empêche, quand un élève n'a même pas commencé à entrer dans la lecture en fin de CP, je trouve idiot (et je pèse mes mots) de le faire passer en CE1 sous prétexte de cycle, de chacun son rythme, etc...

Y'a peut-être pas de programme en CP, mais bon, moi j'ai pas l'habitude de me réfugier derrière les textes... On a beau avoir créé les cycles et tout ce qui va avec (qui ont des bons côtés, je dis pas) mais quand un élève n'est pas prêt, ben il faut faire confiance à l'enseignant qui dit "il n'est pas prêt"...

voilà...

donc, je reste pas persuadée que le redoublement est néfaste dans l'absolu.

C'est du cas par cas, et je suis sûre que ça a du bon, quand même, parfois...

Posté(e)

b'soir mims.

mais je ne veux pas les maintenir, puisqu'ils commencent...

Ben non, maintien en FIN de cycle, pas au milieu...

N'empêche, quand un élève n'a même pas commencé à entrer dans la lecture en fin de CP, je trouve idiot (et je pèse mes mots) de le faire passer en CE1 sous prétexte de cycle, de chacun son rythme, etc...

Ben oui, c'est la loi... Notre règle. Il est évident qu'un enfant de décembre a 11 mois de différence avec un autre né en Janvier. Un an d'écart sur 6 ans de vie! Alors oui, mims un enfant peut très bien, sans être nul, entrer plus tard dans la lecture, comme certains entrent plus tard dans la marche (ce n'est pas pour cela qu'ils seront nul en sport!).

Y'a peut-être pas de programme en CP, mais bon, moi j'ai pas l'habitude de me réfugier derrière les textes...
:huh::blink: Donc tu considères l'école comme une "autocratie". Ce qui me semble incompatible avec sa fonction 1er, celle de socialiser, former des citoyens...

De plus, il est évident que l'on s'expose plus en fonctionnant en cycles qu'en pratiquant l'école de façon traditionnelle.

>Juste par provocation ;) : moi, c'est derrière les manuels scolaires que je refuse de me cacher...

mais quand un élève n'est pas prêt, ben il faut faire confiance à l'enseignant qui dit "il n'est pas prêt"...

Ben non, c'est un travail d'équipe... C'est au Conseil de Cycle de décider (et au dirlo à l'annoncer). Pourquoi faire confiance à 1 enseignant, qui ne ferait pas confiance à ses élèves et ne respecterait pas les règles.

>Personnellement, je refuse de discuter d'un élève en ces termes.

La maîtresse du "CP" disait souvent (dès le mois d'octobre"!) :

-Untel n'est pas mûr, il aurait dû rester en mater.

Je lui répondais que je n'étais pas jardinier, mais instituteur (j'étais ça à l'époque!)

C'est du cas par cas, et je suis sûre que ça a du bon, quand même, parfois...

Ben oui, dans certains cas le redoublement peut-être bénefique à un élève qui a beaucoup manqué (maladie...) ou qui a subit un drame personnel.

:zorro:

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