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parce que les choses bougent dans ce monde


Miss Philoména

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Excusez-moi mais je mets juste ma petite cuillerée de vinaigre dans ce post très vertueux (ne le prenez pas mal, ce n'est pas ironique de ma part !!!)

Je suis tout sauf raciste ou contre les étrangers ou incompréhensive face à la situation de certaines personnes dans leur pays d'origine ou ici...

Mais...

Je trouve que vous tapez un peu beaucoup sur la g***** de Sarkozy...qui ne fait pas, selon moi, 1) que des conneries et 2) qui a raison de réguler l'immigration et à forciori clandestine.

C'est très utopique de penser que notre pays peut éternellement acceuillir toute la misère du monde même si on en fait déjà beaucoup (à l'intérieur comme àl'extérieur)...

Nous ne sommes pas des St-Bernard, n'est-ce pas, et il est logique d'essayer d'applanir une situation qui ne peut pas durer ainsi.

L'immigration est un domaine très chaud et complexe et c'est un peu facile de passer son temps à s'indigner devant ce qui se passe ou devant ces "pauvres" sans-papiers...

Ne commencez pas à me gratifier de noms d'oiseaux...

Je suis très tolérante et ouverte au métissage...

Simplement même si les situations exposées ici sont en effet assez terribles et les cas si différents que parfois les "choses" sont mal faites...on est bien obligé de réagir et de modérer le flux de ceux qui arrivent, non ???

D'autres pays s'y sont attelés...Le Canada, par exemple.

Essayez donc ne serait-ce que de demander à y travailler et/ou à vous y installer ... Vous verrez si vous avez aisément carte blanche !

Bref...

Tout ceci n'est qu'une interrogation, une réflexion...pas un jugement ou une accusation alors molo ! ;)

Miss Julie,

Pas de noms d'oiseaux.

On ne se convainc que soi-même.

Juste ce que m'inspire ton message :

"Un petit chez soi vaut mieux qu'un grand chez les autres"

"Je n'ai rien contre les étrangers, pourvu qu'ils restent chez eux"

Mais surtout : ce qui manque la plupart du temps aux êtres humains, ce n'est pas la capacité à témoigner de l'empathie à autrui, c'est l'imagination.

Lorsqu'on voit la misère à l'autre bout du monde, on pleure on tend les mains, on enlèverait sa chemise pour soulager le malheur : il n'est que de voir les affluxs de dons lorqu'une catastrophe humanitaire ou un conflit sont l'occasion de faire appel à la charité, à l'humanité tout simplement.

Quand cette même misère se trouve à notre porte, on la trouve sale et envahissante, tant elle a été sublimée...

Une vieille chanson de Catherine Le Forestier (1974) :

Allez voir mes voisins

Si vous voulez parler des pays lointains

Où l'on meurt de misère et de faim

Des enfants de Biafra et des petits indiens

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

Vous ne trouverez pas leur nom dans le Bottin

Moussa, Mohamed et Salem

Et vous aurez du mal à trouvez le chemin

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

La concierge me dit qu'ils ne sont bons à rien

Qu'ils n'ont pas les manières des chrétiens

Qu'ils respirent notre air et mangent notre pain

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

C'est vrai que nos grands-pères étaient des gens de bien

Qu'ils avaient des manières de chrétiens

Qu'ils ont pris la terre d'Afrique aux africains

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

Ils ont fait de ces hommes vos grands-pères et les miens

Des balayeurs et des fantassins

Et si le pain est cher leur vie ne coûte rien

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

Aux concours de misère leurs taudis valent bien

New Delhi, Calcutta ou Harlem

C'est aussi pittoresque mais c'est beaucoup moins loin

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

Vous les voyez transis de Montrouge à Pantin

Pourtant ils pourraient bien un matin

Venir vous réveiller vous qui dormez si bien

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

Si vous voulez parler de pays lointains

Où l'on meurt de misère et de faim

Des enfants du Biafra et des petits indiens

A deux pas de chez moi allez voir mes voisins

A deux pas de chez toi va donc voir tes voisins

Je n'en veux à personne.

Je suis triste, c'est tout.

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Je trouve que vous tapez un peu beaucoup sur la g***** de Sarkozy...qui ne fait pas, selon moi, 1) que des conneries et 2) qui a raison de réguler l'immigration et à forciori clandestine.

Alors, là pour le coup, c'est une opinion politique qui t'appartiens....mais que je trouve personnellement extrêmement contestable...mais restons dans le débat!

C'est très utopique de penser que notre pays peut éternellement acceuillir toute la misère du monde même si on en fait déjà beaucoup (à l'intérieur comme àl'extérieur)...

Nous ne sommes pas des St-Bernard, n'est-ce pas, et il est logique d'essayer d'applanir une situation qui ne peut pas durer ainsi.

L'immigration est un domaine très chaud et complexe et c'est un peu facile de passer son temps à s'indigner devant ce qui se passe ou devant ces "pauvres" sans-papiers...

Sans aller jusqu'à "accueillir toute la misère du monde", on pourrait peut -être commencer à s'interroger sur notre rôle quand aux origines de celle-ci...L'immigration est effectivement une question complexe, mais je ne pense pas qu'il soit "facile" d'éprouver un tant soit peu d'empathie...L'immigration est aussi une affaire de conviction et de perception personnelle de l'homme, du territoire et de ses frontières... une affaire de choix, en fait...

on est bien obligé de réagir et de modérer le flux de ceux qui arrivent, non ???

D'autres pays s'y sont attelés...Le Canada, par exemple.

Essayez donc ne serait-ce que de demander à y travailler et/ou à vous y installer ... Vous verrez si vous avez aisément carte blanche !

Bah là encore, c'est une affaire de choix... quelle obligation avons-nous ? Et puis, il de s'agit pas d'un mais de plusieurs flux dont les origines sont très diverses...

Il ne faut cependant pas oublier notre histoire... La France est une terre d'immigration parce qu'elle l'a bien voulu et parce que cela répondait à un besoin... N'oublions pas non plus qu'aujourd'hui encore, leS immigrationS fournissent à notre pays une main-d'oeuvre nécessaire (parce qu'il y a plein d'emplois que dont personne ne veut, ne nous voilons pas la face...), ainsi qu'une natalité importante qui permet de compenser quelque peu le vieillissement de notre population...

Quand à l'exemple du Canada, je ne suis pas sûre d'en voir la pertinence: si ce pays a bien fermé ses frontières aux européens, il les ouvre pourtant aux pays indo-européens qui lui fournissent une population hautement qualifiée mais bien moins coûteuse...Il s'agit là ni plus ni moins que d'une politique libérale...

J'espère ne pas t'avoir froissé avec ma réponse.

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Excusez-moi mais je mets juste ma petite cuillerée de vinaigre dans ce post très vertueux (ne le prenez pas mal, ce n'est pas ironique de ma part !!!)

Je suis tout sauf raciste ou contre les étrangers ou incompréhensive face à la situation de certaines personnes dans leur pays d'origine ou ici...

Mais...

Je trouve que vous tapez un peu beaucoup sur la g***** de Sarkozy...qui ne fait pas, selon moi, 1) que des conneries et 2) qui a raison de réguler l'immigration et à forciori clandestine.

C'est très utopique de penser que notre pays peut éternellement acceuillir toute la misère du monde même si on en fait déjà beaucoup (à l'intérieur comme àl'extérieur)...

Nous ne sommes pas des St-Bernard, n'est-ce pas, et il est logique d'essayer d'applanir une situation qui ne peut pas durer ainsi.

L'immigration est un domaine très chaud et complexe et c'est un peu facile de passer son temps à s'indigner devant ce qui se passe ou devant ces "pauvres" sans-papiers...

Ne commencez pas à me gratifier de noms d'oiseaux...

Je suis très tolérante et ouverte au métissage...

Simplement même si les situations exposées ici sont en effet assez terribles et les cas si différents que parfois les "choses" sont mal faites...on est bien obligé de réagir et de modérer le flux de ceux qui arrivent, non ???

D'autres pays s'y sont attelés...Le Canada, par exemple.

Essayez donc ne serait-ce que de demander à y travailler et/ou à vous y installer ... Vous verrez si vous avez aisément carte blanche !

Bref...

Tout ceci n'est qu'une interrogation, une réflexion...pas un jugement ou une accusation alors molo ! ;)

Bonsoir, ton interpellation mérite que l'on y revienne, enfin je trouve, donc voici ma réponse co-écrite avec un spécialiste de l'immigration.

Je suis on ne peut plus d'accord avec toi lorsque tu pointes le fait que les questions d'immigrations sont tout à la fois "chaudes" et complexes, de mon point de vue c'est même ce qui caractérise tout sujet traitant de l'humain et de sa coercition. En la matière (l'immigration), il n'y a pas seulement une question éthique mise en débat, mais aussi la confrontation à la réalité de politiques déjà en place, un cocktail effectivement explosif qui mérite qu'on s'attarde un peu à rendre les contextes du débat et qu'on s'attarde sur les tenants et aboutissants des solutions proposées.

Par rapport à ce contexte, il est frappant de constater que ton message est émaillé, volontairement ou non, de citations d'hommes d'état expliquant leur politique ou de terminologie de cette politique, ce qui montre à quel point les opinions exprimées sur l'immigration peuvent être polluées par la légitimation d'une politique en place :

"réguler l'immigration" qu'on peut lier à "modérer le flux" (le commun des mortels, ma boulangère en tout cas, ne parle pas de flux migratoires, au mieux c'est un truc de lecteur du Monde, c'est en tout cas le jargon parlementaire);"a fortiori clandestine" (aucune loi, aucun texte administratif ne parle de clandestins pour qualifier des étrangers en situtation irrégulière, c'est typiquement du registre du discours polémique et politicien); "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde" ("...mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part" c'est la fin de cette phrase prononcée par Rocard en 1990, et qui sert encore actuellement à légitimer les politiques migratoires françaises, comme quoi Sarkozy ou la droite n'ont pas tout inventé).

Si l'on en vient au fond de ton message, il est juste de remarquer que Sarkozy ne fait pas que des conneries (bien que ce soit un jugement de valeur), je dirai putôt que dans le domaine de l'immigration il n'est pas le seul à en faire, il s'inscrit dans la droite ligne des ses prédécesseurs, qu'ils aient été de droite ou de gauche.

Sarkozy ne commet effectivement aucune erreur dans l'application de la doctrine de l'"immigration zéro", mais est-ce utile, ou efficace, et à quoi ?

Cette politique de fermeture des frontières en France ne date que de 1974, décidée à l'époque par le gouvernement Barre pour faire face au contexte de crise pétrolière (serait-il mal intentionné d'y voir un parallèle avec l'actualité ?), et Charles Pasqua avait renchéri en 1993 en annonçant qu'il allait en finir avec l'immigration clandestine (année de grande récession, où le taux de chômage frôle la barre des 10 % en France). Cette volonté politique est toujours brandie comme un étendard par le gouvernement Villepin pourtant tu sembles convenir qu'il ya bien toujours une immigration clandestine.

30 ans donc de fermeture de frontières, voilà qui relativise beaucoup l'éternité avec laquelle tu qualifies l'accueil de toute la misère du monde. Pourtant, tu as raison, le déplacement des populations est un phénomène qui remonte à si loin qu'il est presque éternel, et qui s'applique si largement qu'il en est presque universel. On pourrait dire qu'il y a des "flux migratoires" depuis qu'une bande d'homo-sapiens a décidé de passer clandestinement d'Afrique en Eurasie par le Moyen Orient il y a 1,8 millions d'années, ou qu'une filière de passeurs utilisa le détroit de Boering pour s'installer en Amérique il y a 300 000 ans. Encore aujourd'hui, partout sur terre les gens migrent, il y en a même qui viennent chez nous, il y en a même qui meurent tous les jours d'une telle tentative. Plus de 4000 personnes sont mortes aux frontières de l'UE en 10 ans, pour les rares cas qui ont pu être recencés; il ya des morts toutes les semaines dans le détroit de Gilbraltar, 3286 morts dans ce détroit entre 1997 et 2001, et pourtant 100 000 marocains par an continuent de tenter la traversée (à additionner aux africains qui transitent par le Maroc).

Le problème de la "connerie" commence là, est-il raisonnable et / ou réaliste de vouloir bloquer, "réguler", "modérer", "aplanir" un tel phénomène ? La "connerie" à mon sens devrait être questionnée quant à cette politique générale, et il ne semble pas hors de propos de mettre en cause Sarkozy comme commanditaire actuel de toutes ces morts.

Là se pose la question du pourquoi viennent-ils ? et surtout pourquoi chez nous ? C'est vrai, comme tu le dis, nous en avons déjà fait beaucoup.

A "l'externe", nous avons colonisé, pillé, tué ... et nous continuons.

Les moyens de production de Total ou Elf ne sont plus un secret pour personne, on extrait avec des coût minimes une manne pétrolière et gazière que l'on revendra à prix d'or ailleurs. Pas de retour de valeur ajoutée, ni de dédommagement pour le pays dont on a vidé les nappes, peu importe l'état des installations, du marché de l'emploi, ou de l'économie locale après : puisque nous serons partis.

Nous vendons aussi des armes, pour mieux entretenir des guerres civiles qui contribueront à renverser tout pouvoir qui pourrait s'opposer à notre petit commerce.

A une autre échelle, le Fond Monétaire International se charge d'engraisser par le système de la dette notre petit bas de laine. Ainsi les plans d'ajustements structurels imposés aux pays endettés poussent à une liberalisation effrénée des économies nationales avec des conséquences assez catastrophiques pour les populations et assez juteuses pour notre balance commerciale. Deux exemples qui parlent assez bien d'eux même :

Au Congo, le FMI a imposé la privatisation de l'enseignement, le résultat après quelques années c'est qu'un prof' conglais doit vendre ses services à plusieurs établissements en même temps pour survivre avec les salaires proposés, et doit travailler dans les mines de diamants l'été pour compléter ses revenus. Je passe sur la fatigue, l'impossible préparation décente des cours, ou un embryon de réflexion pédagogique dans de telles conditions. Pour les élèves, c'est plus simple, seules les familles riches peuvent envoyer leurs enfants à l'école, pour les autres cela représente un gros sacrifice qui fait que l'on favorise plus un seul enfant d'une fratrie (avec le poids que ça met sur ses épaules, et du coup peut-être l'envie de réussir à l'étranger, tiens, tiens ...), à 99,9% ce ne seront pas des filles. Parallèlement, on se donne bonne conscience en subventionnant des associations qui feront quelques écoles avec des bouts de ficelles et des livres usagés.

Au Sénégal, même faute même peine, quant on téléphone de Dakar à Dakar, c'est France Telecom qui encaisse le prix de la communication.

Pour ce qui est des bienfaits de la colonisation, le documentaire "Afrique 50" de René Vautier en parle mieux que moi (tellement qu'il n'a toujours pas d'autorisation de diffusion en France), je passe sur les quelques "opérations de police" en Algérie totalement dénuées d'intérets pour les ressources du pays ... Encore de nos jours, on se demande bien pourquoi une grenade a malencontreusement attéri dans une grotte remplie de kanaks à Ouvéa (zone hautement géostratégique) en 1988, pourquoi la France est mise en cause dans des génocides au Rwanda, pourquoi les français sont pris pour cibles en Côtes d'Ivoire ...

Bref, à l'externe, nous avons fait beaucoup pour créer les situations invivables que fuient les gens qui tentent de venir s'installer en France et en Europe.

A l'interne, ce que l'on a principalement fait ce sont des lois. Ces lois en rendant illégal le fait de venir en France sans motif "valable" ont créé des "clandestins". Et oui : la clandestinité n'est qu'un concept, une vue de l'esprit, aucun être humain ne peut être illégal par nature, il faut qu'une loi le désigne comme tel. Ces lois créent donc des clandestins, avec ce statut ils n'ont aucun droit par définition.

Ce qui est étrange, c'est que l'on sait depuis longtemps que les immigrés rapportent de l'argent à l'état : quand ils travaillent ils produisent de la richesse pour le pays où ils travaillent (ne serait-ce la valeur ajoutée sur la vente de leur production et les taxes qui vont avec), ils paient des impôts directs (même les "clandestins", Chevénement ministre de l'intérieur l'avait démontré en se payant le luxe de demander leurs feuilles d'imposition aux personnes sollicitant la régularisation par sa circulaire de 1997), ils paient des impôts indirects (la TVA chaque fois qu'ils achètent quelque chose par exemple), ils ne coûtent pas très cher aux systèmes de redistribution auxquels ils cotisent (contrairement à une opinion admise la plupart des étrangers travaillent comme des acharnés pour accèder à une vie meilleure, pas question dans ces conditions de rester longtemps au chomage ou de prolonger les arrêts de maladie).

Alors pourquoi faire des lois qui les maintiennent dans la clandestinité, puisqu'on ne peut endiguer les mouvements de populations ? La clef, tu l'as bien vu se situe dans la question d'"accueillir" (cela consiste-t-il simplement à tolérer une présence sur notre sol ?), et dans le point commun entre les "beaucoup" que l'on fait à l'interne et à l'externe.

J'en vois un , mais il y en a d'autres : la délocalisation.

Cela consiste, pour permettre à des secteurs entiers de l'économie française de rester compétitifs, à transférer une activité dans un pays où les salaires coûtent moins chers, où les charges sociales sont moins élevées voire inexistantes, avec une fiscalité plus légère et des contrôles moins stricts pour faire des économies de coûts de production et augmenter les bénéfices. Mieux, souvent la législation relative aux travailleurs est moins favorable qu'en France, ce qui permet d'allonger le temps de travail pour le même prix, de flexibiliser la main d'oeuvre à outrance, sans gros risque de lutte syndicale.

Il y a quelques inconvénients pour les entreprises : cela ne peut pas concerner tous les secteurs de l'économie, le transport des marchandises a un coût plus important, il faut payer les cadres expatriés plus cher.

Il y a aussi quelques inconvénients pour l'état : une délocalisation crée du chômage en France (la boite ferme pour partir ailleurs), il y a beaucoup moins d'impôts et de taxes d'encaissées sur ces activités, les salariés de l'entreprise ne dépensent pas leurs salaires en France.

Imaginons maintenant que l'on ait une main d'oeuvre en France que l'on puisse payer au salaire qu'on aura choisi parce que le droit du travail ne s'applique pas à elle, à qui pour la même raison on puisse faire faire des temps de travail allongeables à notre bon vouloir, pour qui on n'aurait pas de charges sociales à payer, qui ne couterait rien en cas d'accident de travail, qu'on pourrait jeter du jour au lendemain en fonction des besoins de la production donc très flexible, qui ne revendiquerait rien. On gagnerait les coûts de transports, les cadres ne seraient pas expatriés, les délais de flux tendus réduits, les salariés consommeraient ici, et ça pourrait s'appliquer à de nombreux secteurs de l'économie non déplaçables (la restauration, le batiment, l'industrie lourde par exemple et au hasard).

Un sans-papiers remplit tous ces critères, il n'a pas de droits, travaille donc "au noir", consomme ici (ne serait-ce que le paiement de son loyer) et ne revendique rien de peur d'être expulsé. Plus on durcit les lois en matière d'immigration, plus on crée des clandestins donc de la main d'oeuvre corvéable à merci. Plus la répression est importante et médiatisée plus on les contraint à accepter des conditions de vie et de travail d'une extrême précarité, en satisfaisant l'opinion publique. Et puisque la pression migratoire ne faiblit pas, on peut bien en expulser quelques-uns pour faire peur aux autres, il en arrivera toujours pour les remplacer.

Quant aux contrôles, les inspecteurs du travail se sont vus attribuer beaucoup plus de missions, notamment pour lutter contre le travail des immigrés clandestins, par Sarkozy, parallèlement le nombre de postes qui leur est attribué a été réduit par les mesures du même Sarkozy mais cette fois ministre des finances. Et quand parfois un chef d'entreprise se fait alpaguer, ce sont les travailleurs qu'il employait qui sont expulsés

Les "situations exposées" sur EDP ne sont pas des "parfois" où les "choses sont mal faites", elles sont le reflet visible d'une réalité calculée et savamment entretenue. Une réalité qui maintient un climat de peur et d'extrême précarité chez les personnes sans-papiers, et qui bafoue les droits humains fondamentaux, la France est à ce titre régulièrement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour sa gestion de la "question migratoire" et son application restrictive du Droit d'Asile (Alvaro Gil-Robles, commissaire européen aux droits de l'Homme, ne vient-il pas à ce propos de demander la fermeture immédiate du dépot pour étrangers du palais de justice de Marseille ? Il a publié un rapport où il trouve lui aussi que la France en fait beaucoup à l'interne pour les étrangers, surtout quand elle les enferme).

Tu as donc totalement raison : il est parfaitement utopique de penser que l'on peut continuer à accueillir ainsi toute la misère du monde, il est grand temps de donner des droits et des conditions de vie décentes aux personnes que nous accueillons. Il serait grand temps aussi de faire disparaître cette misère du monde, au moins d'arrêter d'en faire "beaucoup" pour la créer et l'entretenir.

Pour le moment effectivement nous sommes très loin de pouvoir prétendre au statut de St Bernard, le rang de Vautours serait sans doute mieux approprié.

Enfin : oui, ça suffit de simplement s'indigner de la situation de ces "pauvres" sans-papiers (je n'en connais pas de riches), il est grand temps de passer à l'action et c'est justement ce que propose le Réseau Education Sans Frontières !

P.S. : Pour ce qui est du Canada, il n'est pas en politique de fermeture des frontières, la problématique ne se pose donc pas dans les mêmes termes qu'en France. On peut immigrer au Canada beaucoup plus facilement que n'importe où en Europe, surtout si l'on est très qualifié. En 2002, 229 091 personnes ont été admises à y résider, dont seulement 7504 réfugiés et 10 544 demandeurs d'asile. Ce chiffre pourrait fortement ressembler au nombre de clandestins en France (même si par définition, il n'y aucune donnée précise là dessus). Je trouve qu'il est un peu indécent de comparer l'immigration de confort d'un ressortissant français au Canada avec la volonté desespérée d'un sierra-léonais (dont l'espèrance de vie est d'à peine 37 ans s'il reste dans son pays d'origine) de fuir vers des conditions de vie meilleures.

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Lul, exposé très intéressant.

Juste, petit bémol que j'apporterais : ton exposé donne, globalement, l'impression, que tout est règlé au mm, un genre de complot quasi mondial, alors que, il me semble, mais je peux me tromper, que toute cette politique de lutte contre l'immigration est une sorte de tête de gondole pour justifier une politique répressive, pour faire croire que quelque chose est fait, ce qui rassure l'électeur puisqu'on a développé chez lui le sentiment de l'insécurité; pendant qu'on parle de l'immigration, on ne parle pas des vrais problèmes. On donne l'impression qu'on agit alors qu'on ne fait rien.

(Cf. "la peste" de J. de La Fontaine)

Je n'en veux pour preuve que cette manipulation qui a consisté à placer des girophares de taille plus importante sur les toits des voitures de police, pour faire croire que les policiers étaient plus présents. La population se sent rassurée.

Même chose avec ce qui se passe en ce moment avec la loi en cours de réalisation concernant la récidive...

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merci de démontrer avec justesse et de démonter avec finesse...

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Lul, exposé très intéressant.

Juste, petit bémol que j'apporterais : ton exposé donne, globalement, l'impression, que tout est règlé au mm, un genre de complot quasi mondial, alors que, il me semble, mais je peux me tromper, que toute cette politique de lutte contre l'immigration est une sorte de tête de gondole pour justifier une politique répressive, pour faire croire que qq chose est fait, ce qui rassure l'électeur puisque on a développé chez lui le sentiment de l'insécurité; pendant qu'on parle de l'immigration, on ne parle pas des vrais problèmes. On donne l'impression qu'on agit alors qu'on ne fait rien.

(Cf "la peste" de J. de La Fontaine)

Je n'en veux pour preuve que cette manip qui a consisté à placer des girophares de taille plus importante sur les toits des voitures de police, pour faire croire que les policiers étaient plus présents. La population se sent rassurée.

Même chose avec ce qui se passe en ce moment avec la loi en cours de réalisation concernant la récidive...

Nous nous en sommes tenus aux arguments de Mademoiselle Julie et sur les capacités de la France à "accueillir toute la misère du monde", il n'en est pas moins vrai que parallèlement d'autres questions sont à régler ;)

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Nous nous en sommes tenus aux arguments de Mademoiselle Julie et sur les capacités de la France à "accueillir toute la misère du monde", il n'en est pas moins vrai que parallèlement d'autres questions sont à régler ;)

Comme par exemple l'étonnante contradiction (apparente) entre une restriction de l'immigration et le dévoloppement d'une politique nataliste. Il faut cernainement avoir de "bonnes" raisons pour choisir l'aide au troisième enfant, au moment même où le droit du sol est remis en cause.

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Nous nous en sommes tenus aux arguments de Mademoiselle Julie et sur les capacités de la France à "accueillir toute la misère du monde", il n'en est pas moins vrai que parallèlement d'autres questions sont à régler ;)

Comme par exemple l'étonnante contradiction (apparente) entre une restriction de l'immigration et le dévoloppement d'une politique nataliste. Il faut cernainement avoir de "bonnes" raisons pour choisir l'aide au troisième enfant, au moment même où le droit du sol est remis en cause.

"le droit du sol est remis en cause", c'est quelque chose qu'on entend effectivement beaucoup en ce moment, cependant le droit du sol n'est déjà plus appliqué depuis longtemps dans notre pays...Pour être sûre de ne pas dire de bêtises,je remonte à mes propres souvenirs militants, mais déjà en 1997 sous Chevènement nous n'étions plus en droit du sol, il semble me souvenir que c'est Pasqua (voir Joxe) qui l'a restreint le premier: un enfant qui nait sur le sol français, n'est pas français. Sous réserves de plusieurs conditions il pourra éventuellement le devenir à 13 ans, et sous réserve qu'il soit toujours en France à ce moment là aussi....

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Nous nous en sommes tenus aux arguments de Mademoiselle Julie et sur les capacités de la France à "accueillir toute la misère du monde", il n'en est pas moins vrai que parallèlement d'autres questions sont à régler ;)

Comme par exemple l'étonnante contradiction (apparente) entre une restriction de l'immigration et le dévoloppement d'une politique nataliste. Il faut cernainement avoir de "bonnes" raisons pour choisir l'aide au troisième enfant, au moment même où le droit du sol est remis en cause.

"le droit du sol est remis en cause", c'est quelque chose qu'on entend effectivement beaucoup en ce moment, cependant le droit du sol n'est déjà plus appliqué depuis longtemps dans notre pays...Pour être sûre de ne pas dire de bêtises,je remonte à mes propres souvenirs militants, mais déjà en 1997 sous Chevènement nous n'étions plus en droit du sol, il semble me souvenir que c'est Pasqua (voir Joxe) qui l'a restreint le premier: un enfant qui nait sur le sol français, n'est pas français. Sous réserves de plusieurs conditions il pourra éventuellement le devenir à 13 ans, et sous réserve qu'il soit toujours en France à ce moment là aussi....

question : si un enfant est né de parents de nationalités différentes, mais pas françaises, sur le sol français : quelle est donc dans ce cas la nationalité du rejeton?

Intéressant : j'entends il y a deux jours, le commentaire suivant : "la nature des populations immigrantes a changé depuis les années 60; à cette époque, elle se composait en majeure partie de population d'origine européenne (italiens, espagnols, portuguais); aujourd'hui, elle se compose de 30% de populations venant du Maghreb".

Et c'est tout.

Là, j'ai envie de faire la blague de Coluche à propos de l'alcool au volant : "30% des accidents sont dus à la consommation d'alcool ; donc 70 % à d'autres causes.Il vaut mieux donc rouler ivre (Coluche ne dit pas ivre); choisis ton camp camarade !"

Simplement pour dire qu'on voudrait laisser croire que l'immigration, c'est uniquement les populations du Maghreb qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Mais j'ai très mauvais esprit.

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