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pour moi, l'apprentissage à 14 ans, ça pourrait éviter à certains jeuens qui savent ce qu'ils veulent faire, parfois parce qu'ils ont une passion dans la vie ou savent ce qu'ils veulent faire depuis un moment, de ne pas végéter sur les bancs du collège ou du lycée en attendant que l'instituion scolaire les rejette...

par exemple, mon cousin a redoublé sa 3ème car il n'avait pas le niveau pour aller en seconde, puis passage en seconde, toujours pas le niveau (mais il n'allait pas tripler, donc...), résultat, redoublement de la seconde (donc 2 ans de retard). Alors que depuis la 4ème il avait comencé à faire des stages chez un artisan de son village.

finalement, il a obtenu son CAP cette année, est rentré chez les compagnons et a commencé son tour de France en septembre.

et depuis, il fait ce qu'il aime, du dessin et de la ferronnerie.

Le problème Marie-Claire c'est qu'il ne s'agit pas de ces élèves là. Les élèves en rupture scolaire n'ont pour la plus part aucun désir et aucune perspective d'avenir. La scolarisation par alternance est déjà proposée aujourd'hui à certains élèves. Mais en fait elle permet surtout à l'institution de se débarasser des élèves qui ont des pbs de comportement sans qu'il y ait pour eux un réel projet et sans que ces élèves n'aient un réel projet de vie si ce n'est de foutre le camp de l'école pour se faire des tunes.

Le pb c'est qu'ils déchantent vite : des tunes il n'en ont pas puisque ils sont payés une misère et travailler 39h par jour à 14 ans pour un patron qui parfois n'est pas tendre pour passer son temps à balayer et faire le larbin ce n'est pas ce dont ils rêvaient.

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par exemple, mon cousin a redoublé sa 3ème car il n'avait pas le niveau pour aller en seconde, puis passage en seconde, toujours pas le niveau (mais il n'allait pas tripler, donc...), résultat, redoublement de la seconde (donc 2 ans de retard). Alors que depuis la 4ème il avait comencé à faire des stages chez un artisan de son village.

Là c'est différent il y a une sorte d'acharnement, qui d'ailleurs parfois vient des parents et dés 16 ans s'il savait ce qu'il voulait, il aurait fallu pouvoir l'accompagner dans cette voie

Et tout va bien.
Et oui Véro, j'avais une amie à qui on a refusé une entrée en seconde et qui a dû faire un parcours alambiquée pour continuer plus tard des études..et il en faut de l'énergie ! alors si on décide pour eux alors qu'ils ne savent pas trop de quoi il s'agit, s'ils subissent, ils se retrouverons bien souvent piègés pour longtemps. 16 ans tout de même c'est bien assez tôt pour toute une vie à venir de travail..et si en plus il ne nous convient pas !
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pour moi, l'apprentissage à 14 ans, ça pourrait éviter à certains jeuens qui savent ce qu'ils veulent faire, parfois parce qu'ils ont une passion dans la vie ou savent ce qu'ils veulent faire depuis un moment, de ne pas végéter sur les bancs du collège ou du lycée en attendant que l'instituion scolaire les rejette...

par exemple, mon cousin a redoublé sa 3ème car il n'avait pas le niveau pour aller en seconde, puis passage en seconde, toujours pas le niveau (mais il n'allait pas tripler, donc...), résultat, redoublement de la seconde (donc 2 ans de retard). Alors que depuis la 4ème il avait comencé à faire des stages chez un artisan de son village.

finalement, il a obtenu son CAP cette année, est rentré chez les compagnons et a commencé son tour de France en septembre.

et depuis, il fait ce qu'il aime, du dessin et de la ferronnerie.

Là dessus, nous sommes "d'accord". Sauf qu'il n'y a pas besoin d'être en échec scolaire pour savoir quel métier on veut faire. Et que la majorité des gamins de 14 ans ne savent pas ce qu'ils veulent faire ! Et le problème est bien pour ces gamins là ! Le gamin qui sait, qui a envie de devenir plomblier, cuisinier, boulanger .... ok, mais l'autre, celui qui n'a aucune idée ?

Et où situe-t-on l'échec scolaire ?

L'an dernier, mon fils de 15 ans, s'est vu proposer une seconde en lycée pro. Je n'ai rien contre les bac pros, à condition qu'ils soient choisis, dans un objectif professionnel. A 15 ans, Adrien était en 3ème, jamais redoublé. Sous prétexte que ces moyennes du bloc litérraire étaient limites, on ne lui propose même pas un redoublement, sacahnt que lui souhaitait une seconde à options scientifique. Résultat : commission d'appel et il est en seconde à options scientifiques. Et tout va bien.

d'accord avec toi, certains ados ne savent pas ce qu'ils veulent faire à 14... ni même à 16 si je prends le cas de mon petit frère qui est en 1èreS.

peut être une solution, j'en sais rien, recruter davantage de conseiller d'orientation afin de recevoir plus facilement les élèves, leur faire passer des tests, discuter avec eux pour savoir ce qui les intéresse... et là, éventuellement, envisager une orientation professionnelle...

parce que c'est en sachant ce que l'on veut faire dans la vie que l'on peut se motiver pour réussir à l'école (par exemple, mon frère a toujours voulu être chercheur et il vient de commencer sa 1ère année de thèse après avoir axé toutes ses études sur ce but là).

pour en revenir à mon cousin, s'il y avait eu l'apprentissage à 14 ans, cela aurait évité qu'il se retrouve en échec scolaire et qu'il perde quasiment 3 ans...

et je suis d'accord avec toi sur la "solution" qui avait été proposée à ton fils : pourquoi orienter de force des élèves en section professionnelle alors qu'ils ne l'ont pas choisie ?? se voir imposer une orientation que l'on a pas choisie, il n'y a rien de tel pour favoriser la démotivation, le désintérêt, le refus de l'école...

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Ben MArie Claire, c'est ce qu'on dit depuis le début :D

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e pense surtout que ces filieres ne sont pas valorisés, et que qu'elle que soit l'orientation des eleves, ils sont pas forcement bien renseignés....et là je parle de toutes les filieres ...quand on voit aussi que beaucoup d'etudiants savent pas ce qu'ils veulent faire alors qu'ils ont bac+2....on se pose des questions....

je m'auto-cite...et je vais reprendre aussi l'idée de Marie Claire...concernant l'orientation, evidemment beaucoup ne savent pas ce qu'ils veulent faire, mais fait on suffisamment de chose pour les informer sur leur avenir professionnel (metier, formation ,etudes...)??? deja avec un peu de renseignements on peut deja faire le tri ...pour ma part j'ai beaucoup hesité entre la 4eme et mon deug sur mon avenir professionnel...et j'ai sollicité a chaque fois les conseillers d'orientation, les amis, me suis renseignée et j'avoue que parfois les conseils etaient pas des plus pertinents...m'enfin bon....

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Il est clair que ça ravient moins cher à l'Etat de confier l'éducation de ces jeunes au monde du travail et donc de faire financer ce projet par le privé que de revoir entièrement son système scolaire .....

Ben voilà, tout est dit... je vais assister à une conférence sur les lycées et collèges innovants en France par une chercheuse qui a fait sa thèse là-dessus... j'ai hâte!

Posté(e)
Il est clair que ça ravient moins cher à l'Etat de confier l'éducation de ces jeunes au monde du travail et donc de faire financer ce projet par le privé que de revoir entièrement son système scolaire .....

Ben voilà, tout est dit... je vais assister à une conférence sur les lycées et collèges innovants en France par une chercheuse qui a fait sa thèse là-dessus... j'ai hâte!

tu nous feras un résumé ? ;)

Posté(e)
Je vais sans doute encore passer pour une idéaliste, mais le problème n'est-il pas AVANT le collège ?

C'est moi aussi ce qui me choque dans la proposition du gouvernement...

On traite le problème dans l'urgence, une fois que c'est trop tard....

Pourtant certains enfants ont une relation difficile avec l'école dès la maternelle, et c'est là qu'on devrait agir. J'ai cette année en MS un enfant qui ne veut pas venir à l'école, qui ne s'y plait visiblement pas, il n'établit pas de relations durables avec les autres et lorqu'on lui demande ce qu'il aime à l'école, il nous répond l'heure des mamans.... Dur, non ? En fait il a besoin d'énormément d'attention, d'être valorisé au maximum, mais pas évident à gérer au milieu de 27 enfants, surtout qu'il n'est pas le seul en difficulté... Et le nombre d'enfants dans la classe est pour lui une violence...

Posté(e)

Vero : sans pb (je vais même y aller avec mon dictaphone, je pourrais vous faire un fichier!) ;)

Posté(e)

Je n'ai pas tout lu, je m'en excuse :blush: mais je veux juste faire part de notre expérience :

J'ai vu mon petit frère se traîner à l'école (littéralement), ses résultats étaient catastrophiques sauf en dessin et technologie. A 14 ans il est parti rejoindre mon père à La Rochelle et il est rentré en pré-apprentissage dans la mécanique. Cette expérience lui a fait beaucoup de bien, lui qui était d'un naturel plutôt paresseux a changé du tout au tout : bosseur, ponctuel et physiquement aussi ce fut impressionnant (de la crevette à la baraque). Aujourd'hui il a 20 et il ne veut plus bosser dans la mécanique. Il a démissionné en septembre dernier (pour des raisons familiales au départ, mon père devait être muté) et ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie. Je me fais beaucoup de soucis pour lui :(

Je tiens aussi préciser que je ne sors pas d'un milieu socialement défavorisé comme j'ai pu le lire ;)

Posté(e)

ben moi je quote l'article de Mérieu :P ;)

L'apprentissage ou les apprentissages ?

par Philippe Meirieu

L'opinion publique semble approuver très majoritairement la mesure annoncée par le gouvernement sur la mise en place de l'apprentissage à 14 ans. Gageons que chaque Français imagine qu'il s'agit là d'une décision qui ne concerne que les enfants des autres et que ses propres enfants pourront poursuivre tranquillement leurs études jusque dans les prestigieuses grandes écoles ! Plus sérieusement, il est vraisemblable que nos concitoyens imaginent que certains élèves, en rupture scolaire, sont perdus pour les études classiques et que s'obstiner à les maintenir sous statut scolaire est une absurdité. Peut-être même, dans le meilleur des cas, certains de nos compatriotes pensent-ils qu'après une phase "en apprentissage", les adolescents, qui se seront, enfin, réconciliés avec les savoirs et auront "pris un peu de plomb dans la tête", pourront revenir dans l'institution scolaire qui les accueillera à bras ouvert, quel que soit leur passé et leur âge. On voudrait pouvoir les croire : la mise en place d'un "crédit scolaire", à l'image - améliorée - du "crédit formation", et la généralisation de la "scolarité par récurrence" (qui prévoit le retour possible dans des études au niveau où elles ont été interrompues et qui existe officiellement dans les textes) représenteraient, alors, une manière d'individualiser la formation initiale et de l'adapter aux trajectoires des personnes. Mais, ne rêvons pas ! Ce n'est pas de cela dont il est question, et malgré toutes les circonvolutions sémantiques dans lesquelles les politiques sont passés maîtres, il s'agit, en réalité, de déscolariser de manière précoce les jeunes dont on dira "qu'ils ne sont pas faits pour les études".

Il faut, d'abord, rappeler quelques évidences trop vite oubliées. Faire sortir du système scolaire un enfant à 14 ans, c'est décider de son sort à 12 ou à 13. L'institution scolaire a, en effet, une fantastique capacité à anticiper les décisions et, même, quand les circonstances s'y prêtent, à organiser des voies de relégation qui préparent, avec les meilleures intentions du monde, certains élèves "à assumer une transition qui serait bien trop brutale pour eux"… L'apprentissage, par ailleurs, c'est aujourd'hui - et l'on ne le rappelle pas suffisamment - treize semaines de cours seulement par an et cinq semaines de congés payés : treize semaines de cours pour des élèves en échec dans les apprentissages fondamentaux - et, en particulier, celui de la langue - c'est la condamnation à perpétuité à des tâches de pure exécution, l'impossibilité d'accéder à la "seconde chance" que constitue la formation continue… L'apprentissage à 14 ans, c'est, en réalité, le mépris déguisé des "métiers manuels" : c'est imaginer que ceux-ci sont constitués de tâches d'exécution accessibles par l'observation et la simple reproduction, c'est ignorer la part nécessaire de conceptualisation que tout métier manuel comporte et la complexité des situations professionnelles auxquelles ils ont à faire : que je sache, il n'est d'ailleurs pas prévu d'embaucher à 14 ans des apprentis en chirurgie ou en orthodontie qui sont, pourtant bien - chacun en conviendra - des "métiers manuels"… L'apprentissage à 14 ans, c'est, enfin, l'institutionnalisation du renoncement : renoncement conjugué de la société - qui abandonne certains de ses enfants sans leur donner les clés du monde complexe dans lequel nous vivons - et renoncement des élèves eux-mêmes… chez qui l'on prétend encourager "le sens de l'effort", mais à qui l'on offre quelques petites centaines d'euros par mois dans lesquels ils vont voir un pécule providentiel qui viendra s'ajouter à l'arrêt de tout effort scolaire.

Facilité pour les jeunes, l'apprentissage à 14 ans est aussi le signe d'une abdication politique, sociale et scolaire majeure. On pouvait encore hésiter sur la pertinence du "socle commun" ; on sait maintenant clairement ce que cela veut dire : tout le monde aura peut-être "le socle", mais seuls quelques-uns auront la statue ! Avec un palier d'orientation rétabli, de fait, en fin de cinquième, "le socle" va se réduire comme une peau de chagrin et les ambitions pour notre jeunesse écarter toute dimension culturelle pour ne fournir que quelques savoir-faire purement utilitaires. Une aubaine pour TF1 qui vend toujours des " parts de cerveau disponibles " et pour les démagogues de tous bords qui trouveront en face d'eux de plus en plus de jeunes sous l'emprise des médias, sans avoir acquis les connaissances et l'esprit critique qui leur permettraient d'exercer leur jugement. L'éducation scolaire - parce qu'elle est porteuse de l'idéal républicain d'égalité - doit rester une priorité absolue et c'est aux politiques et aux pédagogues à travailler pour qu'elle puisse s'adresser à tous au lieu d'exclure ceux et celles qui, justement, en ont le plus besoin.

Enfin, cette mesure, va, sans aucun doute, renforcer encore l'apartheid scolaire : qui imagine que les fils et filles de médecins, de professeurs et d'hommes politiques iront en apprentissage à 14 ans ? Qui ne voit qu'elle va contribuer à exclure encore plus fortement une jeunesse qui, malgré ses papiers d'identité, n'est pas considérée comme "française" par certains de nos concitoyens ? Et en baissant le niveau d'instruction d'une partie des jeunes, c'est toute l'institution scolaire, et la société tout entière, qu'elle va tirer vers le bas. D'autant plus que, contrairement à ce qu'imaginent les esprits ignorants de l'histoire de l'instruction scolaire, ce sont toujours les " élèves difficiles " qui font progresser l'École et permettent de nourrir l'inventivité pédagogique qui bénéficie, en réalité, à tous. Il faut se souvenir que c'est en tentant d'enseigner "l'enfant sauvage", Victor de l'Aveyron, qu'Itard imagina la plupart des outils pédagogiques encore aujourd'hui utilisés pour stimuler l'intelligence des "enfants normaux" (comme la célèbre "boîte aux lettres" avec des ouvertures de différentes tailles et de différentes formes). Écarter les "esprits rebelles" - les "enfants sauvages" d'aujourd'hui - facilitera peut-être la vie, à court terme, de quelques enseignants, mais transformera encore plus l'École en chambre d'enregistrement des inégalités sociales. Pire encore, cela appauvrira considérablement les pratiques pédagogiques… et même les plus brillants en pâtiront !

Évidemment, dans quelques classes, "on aura, enfin, la paix". Mais au prix d'une régression sociale considérable. On pourra, un peu plus, "enseigner en rond"… mais au prix de l'abandon d'une des missions fondatrices de l'École : la découverte de l'altérité. Certains jeunes sortant d'apprentissage pourront, dans les meilleurs des cas, trouver un emploi sur place et commencer une carrière professionnelle avec quelques savoir-faire empiriques…mais ils plafonneront vite et, comme l'exemple de l'Allemagne le montre bien, se trouveront, quelques petites années plus tard, en situation difficile, car incapables d'accéder aux savoirs complexes qui requièrent une formation initiale solide.

En réalité l'apprentissage à 14 ans est un renoncement très grave. Renoncement à l'ambition du Général de Gaulle et du ministre Berthoin qui imposèrent, en 1958, la scolarité obligatoire à seize ans. Renoncement à l'ambition d'une École de la République qui ne doit pas se résigner à former des citoyens à deux vitesses. Renoncement à une véritable réforme de l'École capable, dans un même creuset, d'offrir à chacun des moments d'apprentissages communs et des itinéraires différenciés pour l'accès aux savoirs fondamentaux. Renoncement, à une ambition essentielle de la France - qui est, certes, loin d'être réalisée -, mais qui doit constituer un horizon possible, une tâche à laquelle s'atteler ensemble, professeurs, parents, citoyens, hommes politiques : garantir à chaque enfant, à seize ans, la maîtrise des fondamentaux de la citoyenneté. Renoncement à l'inventivité sociale et pédagogique qui pourrait permettre une réforme en profondeur de l'institution scolaire. Renoncement à la lutte contre l'apartheid urbain et social qui - si nous n'y prenons garde - pourrait bien agrandir sous nos pieds la fracture sociale… au point que nous y tombions tous dedans prochainement !

Philippe Meirieu

Page publiée le 13 Novembre 2005

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