FRELOTIN21 Posté(e) 6 mars 2013 Posté(e) 6 mars 2013 Quelques grammes errent encore Un mot Un mot comme un autre Un nom commun,… comme un autre Et pourquoi pas : confort ? Tout le monde sera d’accord ! C’est si confortablement douillé Même en adverbe, de se laisser aller Habillons-le d’un adjectif qualificatif Et pourquoi pas : un confort collectif ? Mouais bof, y’a sûrement mieux… Un confort obscur ? Oh non, trop frileux ! Mais c’est bien sur… Un confort moelleux ! Et si vous êtes d’accord… N’oublions pas les accords… Un nom commun,… un autre Et pourquoi pas : passeport ? Tout le monde sera d’accord ! C’est tellement bon de voyager Même en adverbe, se laisser encore aller Habillons celui-ci d’un complément du nom Et pourquoi pas : un passeport en chanson ? Ou d'une proposition relative : un passeport qui se dévoile ? Mais c’est mieux sans douane : un passeport pour les étoiles ! Quelques grammes de rêves en or Quelques grammes qui errent encore…
FRELOTIN21 Posté(e) 6 mars 2013 Posté(e) 6 mars 2013 Ouverture des émotions Les sièges de velours pourpre s’habillent Le piano sur la scène, lui, se déshabille Les foulards se dénouent, les vestes se posent L’artiste, encore dans l’ombre, se repose L’impatience chatouille les tempes grises Les mains féminines apaisent, caresse exquise Les murmures s’étouffent rapidement L’obscurité tapisse la salle à pas lents Les silences s’enveloppent autour des touches Les premières notes naissent sans retouche Les frissons se propagent follement, ils enlacent La mélodie est intense, les émotions nous glacent (poème écrit en écoutant en boucle « Opening » - Philip Glass)
FRELOTIN21 Posté(e) 6 mars 2013 Posté(e) 6 mars 2013 Le dormeur va mal C'est un bout de chaussure où manque la lumière, Dépassant doucement du bord du bottillon Usé ; où le sommeil, bordé de sa poussière, Git : c'est un pauvre bal sans aucune chanson. Un homme grisé, tête baissée, main tenue, Et le regard absent sur ses poches d’adieux, Prie ; il est attaché sur le sol, dans la rue, Obscur sur son carton où l’on donne qui veut. Les dents dans son écharpe, il mord. Rageant comme Ragerait un chien adopté, sale bonhomme : Désespoir, oublie-le prestement : il a froid. Ses odeurs ne font plus s’arrêter les bottines ; Il prie sans religion, les doigts vers la colline, Immobile. Il se rappelle d’autrefois.
Charivari Posté(e) 5 mars 2015 Auteur Posté(e) 5 mars 2015 Je fais remonter cette belle discussion sur laquelle je suis retombée par hasard...
alix.tronic Posté(e) 26 avril 2015 Posté(e) 26 avril 2015 Pour ma part, voici quelques poésies originales que j'utilise en ce2 et cm2 : « Le Maki Mococo » de Jacques RoubaudLe Maki MococoSon kimono a misPour un goûter d’amisMacaque et okapiL’Macaque vient d’MacaoL’Okapi d’Bamako. Le Maki MococoFait goûter ses amisPas de macaronisMais d’un cake aux kiwisD’esquimaux au mokaet Kakis en bocauxQuart de lait de cocoCacao ou cocaDans des bols en mica. «Qui joue au mikado ?»dit l’Maki MococoLe Macaque dit ouiL’Okapi ne dit mot. L’Macaque est un coquinL’Acolyte OkapiEst du même acabit. Le Macaque qu’a un couppour gruger les gogosRae tous les KopecksDu Maki Mococo. «Ah mais quoqu’ c’est quoqu’ça ?Dit l’Maki MococoTon bien est mal acquis»Le Macaque dit «quoi ? quoi ?»«Qui ? Qui ?» dit l’Okapi. Le Macaque démasquéPar le Maki MococoPrit sa kalachnikovacquise à MalakoDe pépé le MokoQu’en canne il maquillaC’est kif kif Chicago… Mais le Maki MococoAu menton les boxaLe Macaque est K.O.L’Okapi dans l’coma. «Ah mes jolis cocosComme vous êtes comiques !»Dit le Maki MococoSaisissant son kodakPour immortaliserCette scène à jamaisEn un bel emakiA vendre sur les quaisConti ou MalaquaisEt qu’on ne l’oublie plus. Le Maki MococoEst né à Mexico.Il s’appelle Dudu. Un peu longue, les élèves n'apprennent que les 3 premières strophes. Chat percé Pour jouer à chat percéIl suffit d’attraperUn chat angoraQui n’a jamais vu un ratOu un vieux matouRevenu de toutUn briscard de gouttièreA la tête altièreOu un abyssinAu délicat dessinUn chat charmantChéri de votre mamanOu un turc (ottoman recommandable)Tapi dessous la table Pour jouer à chat percéIl suffit de lui passerUne épée à travers le corpsEt quand il est mortOn a gagné !Mais on risque fort de se faire gronder On peut alors tenter de le scierDe le recoudre avec une aiguille d’acierPour jouer à chat rapiécéMais le résultat n’est pas toujours apprécié Gérard Bialestowski La salade La salade qu’arrosadès l’aurore la rosée,avait la crinière en pleurs.Elle alla chez le coiffeur,exigeant que l’on frisâtsa chevelure irisée. Quoi faire chez le coiffeurEn attendant que vînt l’heuredu shampooing et des rouleaux,la salade se caladans un fauteuil à roulettes. Or voilà qu’on lui prend la têtepour la mettre dans un grand plat.On lui tortille les bouclettes,On la frotte, on la dorlote,avec un brin d’échaloteet beaucoup de vinaigrette. Charles Dobzynski La Tomate Trop timide, la tomatedevient écarlatequand on lui dit qu’elle est belle.Un rien l’épate,elle se dresse sur ses pattespour imiter les hirondelles.Elle rêve d’avoir des ailes,s’arrondit, se gratte,se gonfle d’eau, se dilate,mais à chaque fois ça rate :aucune plume ne pousseà son épaule tendre et douce.La tomate échec et mat,se résigne, s’acclimate,mais sous son air ombrageux,puisque le ciel est paradis perdu,elle mijote dans son jusd’aromates,un songe rouge et nuageux. Charles Dobzynski
fafafaaa Posté(e) 4 août 2015 Posté(e) 4 août 2015 Je remonte ce post avec cette poésie sur laquelle je suis tombée récemment : L'homme qui te ressemble J'ai frappé à ta porte pour avoir un bon lit j'ai frappé à ton coeur pour avoir un bon lit pour avoir un bon feu pourquoi me repousser ? Ouvre-moi, mon frère ... ! Pourquoi me demander si je suis d'Afrique si je suis d'Amérique si je suis d'Europe ? Ouvre-moi, mon frère ...! Pourquoi me demander la longueur de mon nez l'épaisseur de ma bouche la couleur de ma peau et le nom de mes dieux ? Ouvre-moi, mon frère ... ! Ouvre-moi ta porte Ouvre-moi ton coeur Car je suis un homme L'homme de tous les temps L'homme de tous les cieux L'homme qui te ressemble .. .! René Philombé
FRELOTIN21 Posté(e) 4 août 2015 Posté(e) 4 août 2015 Menu « Gastronomie » EntréesSalade de bienveillance aux petits soins Potage de saison aux mille bisous Ronde de sourires croquants et craquants Feuilleté de tendresse et ses délices Croustillant de clins d’œil en catimini PlatsPavé d’affection à la sauce voluptueuse Papillote de générosités avec ses courtoisies Filet de délicatesse aux galanteries savoureuses Poêlée de cajoleries avec ses douceurs Magret de complicités façon enjôleur DessertsMousse d’espièglerie aux fantaisies assurées Sablé aux malices sur coulis de taquinerie Entremet d’élégance parfumé à la coquinerie Sorbet duo : bonhomie et prévenance Craquelin aux fines attentions charmantes
Pauline2323 Posté(e) 26 février 2017 Posté(e) 26 février 2017 Le 03/04/2006 à 10:32, Charivari a dit : Jean-Pierre Claris de FLORIAN C'est le fabuliste le plus connu après Jean de La Fontaine, parait-il (mais j'avoue l'avoir découvert il y a peu !) Merci ; c'est une belle découverte! J'aime assez "L'enfant et le miroir"!
Charivari Posté(e) 30 mars 2017 Auteur Posté(e) 30 mars 2017 Le 28/01/2013 à 19:12, schwa a dit : Vendredi, j'ai donné une poésie aux CE1 et une aux cycle 3 que j'ai imposée dans les deux cas, et je n'ai pas fait poésie en même temps. Comme ça, on a un peu commencé à apprendre la poésie avec les CE1. C'était pas aussi poussé que l'année où je n'avais que des CE1, mais bon c'est mieux que rien ! Même entre les CE2 et les CM2, il y a une grosse différence de niveau... Aux CM2, je fais apprendre des poésies, longues, en alexandrins, qui seraient bien difficiles pour des CE2 Ex : Mon père ce héros ou L'ogre et la fée, de Hugo Tiens, voilà l'ogre et la fée (ce fut une des favorites de mes CM2 l'an dernier) Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,Etait fort amoureux d'une fée, et l'envieQu'il avait d'épouser cette dame s'accrutAu point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut :L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,Se présente au palais de la fée, et salue,Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.Elle était ce jour-là sortie, et quant au mioche,Bel enfant blond nourri de crème et de brioche,Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,Il était sous la porte et jouait au cerceau.On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.Comment passer le temps quand il neige en décembre.Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?L'ogre se mit alors à croquer le marmot.C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,Que de gober ainsi les mioches du prochain.Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,Jugez ce que devint l'ogre devant la mèreFurieuse qu'il eût soupé de son dauphin.Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien..
helenel Posté(e) 9 avril 2017 Posté(e) 9 avril 2017 Le 30/03/2017 à 21:48, Charivari a dit : Même entre les CE2 et les CM2, il y a une grosse différence de niveau... Aux CM2, je fais apprendre des poésies, longues, en alexandrins, qui seraient bien difficiles pour des CE2 Ex : Mon père ce héros ou L'ogre et la fée, de Hugo Tiens, voilà l'ogre et la fée (ce fut une des favorites de mes CM2 l'an dernier) Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,Etait fort amoureux d'une fée, et l'envieQu'il avait d'épouser cette dame s'accrutAu point de rendre fou ce pauvre coeur tout brut :L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,Se présente au palais de la fée, et salue,Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.Elle était ce jour-là sortie, et quant au mioche,Bel enfant blond nourri de crème et de brioche,Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,Il était sous la porte et jouait au cerceau.On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.Comment passer le temps quand il neige en décembre.Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?L'ogre se mit alors à croquer le marmot.C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,Que de gober ainsi les mioches du prochain.Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.Quand la dame rentra, plus d'enfant. On s'informe.La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme.As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.Or, c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,Jugez ce que devint l'ogre devant la mèreFurieuse qu'il eût soupé de son dauphin.Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;Adorez votre belle, et soyez plein d'astuce ;N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien.. Furieuse envie de "corriger" Totor sur le dernier vers : "la patte DE son chien", que diable!!
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