thierry fabre Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Une chose est de s'exprimer dans ce cadre, une autre est de vouloir la disparition de ce métier: et là, je le répète, tous les PE/instits sont concernés, ne t'en déplaise... Il ne m'en déplait guère. A vrai dire, je m'en tamponne quelque peu, chacun ayant droit de pense ce qu'il veut sans que cela me dérange en rien. Ce qui n'autorise pas pour autant à dire n'importe quoi: la "disparition de ce métier" ??? Alors que nous vivons justement dans sa négation... Négation de la part du ministère, bien content de pouvoir tabler sur de braves esclaves, taillables et corvéables à merci, rémunérés 2 à 4 € de l'heure, négation de ta part, toi qui refuses d'entendre les demandes des collègues et les renvoie imperturbablement aux calendes grecques d'un grand soir toujours à venir... Comment pourrions-nous faire disparaître un métier qui n'existe pas ? Alors que nous sommes les premiers à vouloir le vouloir reconnu... Cela ne bouscule guère ce que j'avance: prétendre donner la parole à tous n'est en rien gage de démocratie, c'est, tout au contraire, minorer ce que disent les principaux concernés au sein d'une masse que l'on tente de manipuler à grands renforts de Grandes Peurs moyen-âgeuses (ortho incertaine, j'ai la flemme de vérifier...) "L'Apocalypse est pour demain" ? C'est le titre d'un excellent bouquin de SF signé Jean Yanne Mais, dans notre boulot, ça fait des berges que l'apocalypse est toujours pour demain. Du coup, à la longue, on a en un chouia ras le bol des éternelles Cassandres. Ca fait 30 berges aux fraises que l'on vient me seriner la disparition de la maternelle, l'inéluctable fin de la laïcité, la destruction de l'Ecole Publique. Curieusement, maternelle, laïcité et Ecole ont la peau dure et arrivent à survivre, au fil des années. 30 années que, sous couvert de soi-disant défense des acquis sociaux, on perd peu à peu le peu que l'on avait et que, côté dirlos, notre situation empire chaque année. Alors, de temps à autre, on se prend à avoir envie de questions simples et de réponses vraies: - Oui ou non, la situation des directrices et directeurs d'école est-elle acceptable ? - Oui ou non, y a-t-il décalage entre leurs aspirations et la piètre image dévoyée que nous renvoient certains de nos "représentants" ? - Oui ou non, un syndicat est-il là pour défendre et représenter les collègues, dans ce qu'ils veulent, ou défendre et présenter ses dogmes, dans ce qu'ils valent ? Et, tant que l'on n'aura pas de réponses claires, les collègues continueront cette fâcheuse habitude de penser par eux-mêmes et de décider, comme des grands, ce qui est bon pour eux... Et tous les militants professionnels n'y pourront pas grand chose. on est alors d'accord. Nous avons tous notre mot à dire. Ben non, on n'est pas d'accord... Et la terre n'appartient pas aux ingénieux ingénieurs agronomes, qui viennent de la ville pour nous expliquer doctement ce qu'il faut faire, ce qu'il faut dire et ce qu'il faut penser. Thierry Fabre
JeanLatreck Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Comment pourrions-nous faire disparaître un métier qui n'existe pas ? Alors que nous sommes les premiers à vouloir le vouloir reconnu... Et comment reconnaître un métier qui n'existe pas ? Il s'agit donc bien de créer un "nouveau métier", qui servira d'échelon entre l'IEN et le PE... Très peu pour moi, je suis dirlo et je ne veux pas devenir chef d'établissement. Ca fait 30 berges aux fraises que l'on vient me seriner la disparition de la maternelle, l'inéluctable fin de la laïcité, la destruction de l'Ecole Publique. Curieusement, maternelle, laïcité et Ecole ont la peau dure et arrivent à survivre, au fil des années. 30 années que, sous couvert de soi-disant défense des acquis sociaux, on perd peu à peu le peu que l'on avait et que, côté dirlos, notre situation empire chaque année. Actuellement, il faut soit être naïf, soit n'être au courant de rien, ou soit enfin être partisan de la casse de l'école, pour soutenir que l'école publique n'est pas en grave péril: restriction drastique de la scolarisation en maternelle, mesures diverses en faveur du privé, abandon de la formation des maîtres afin de recruter des contractuels en lieu des titulaires, attaques contre le statut de fonctionnaire d'état... Cela ne date pas de 30 ans, mais de 20 ans avec la loi Jospin qui a mis le ver dans le fruit. Et si "maternelle, laïcité et Ecole ont la peau dure et arrivent à survivre, au fil des années", c'est bien notamment (en partie) parce qu'il y a encore, dans chaque école, des dirlos non "chefs d'établissements" qui ne sont pas tenus de relayer les consignes de casse de l'école publique... Même les "EPEP", qui devaient être la porte d'entrée à un mode de fonctionnement de type privé pour les écoles, n'ont pas encore réussi à s'imposer. Alors, tu comprendras que je ne peux vraiment pas soutenir la création d'un statut de chef d'établissement pour les dirlos, statut qui aura pour effet de dynamiter les écoles publiques et de rendre possible ce que certains essaient de mettre en place depuis vingt ans... Il ne s'agit pas "d'acquis sociaux". Tu comprendras également que si "notre situation empire chaque année", c'est bien parce que nous sommes délibérément mis en face de situations que nous ne pouvons pas résoudre, car elles ne font pas partie de nos tâches: on peut alors évidemment revendiquer pour avoir les moyens de faire ce boulot qui n'est pas (encore) le nôtre, et ça s'appelle le "statut" ou encore "l'être". Pour ma part, quand mon IEN essaie de me confier des tâches qui ne sont pas de mon ressort, je lui réponds de prendre ses responsabilités et d'assumer, justement, son statut. Les dirlos, tels qu'ils existent actuellement, font partie des dernières pierres du rempart qui permet encore à l'école de résister. Alors, oui, amélioration des conditions d'exercice, amélioration de la rémunération, mais sûrement pas un statut de chef d'établissement...
hed Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Merci Jean pour ces paroles pleines de bon sens. J'ai également un peu de mal à comprendre ce nouveau corporatisme, je suis PE avant d'être directeur, j'ai choisi la direction donc je l'assume, même si comme tous j'aimerais une décharge supplémentaire ou une reconnaissance financière plus importante. Mais sûrement pas quitter la classe, devenir un "supérieur" pour mes collègues et gérer l'école comme n'importe quelle entreprise.
dada Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Je vais moi tout bêtement revenir au sujet initial de ce post, la motivation... Et bien ce soir à l'heure qu'il est je me demande si je vais poursuivre en tant que directrice, quasiment 10 ans que j'essaie de faire mon travail au mieux, il y a 15 jours une petite paille est venue gêner ce bel édifice et oui j'ai parlé et ça a dérangé et depuis tous les matins quand j'arrive à l'école j'ai un noeud à la place de l'estomac car je ne sais pas ce que l'on va encore m'annoncer au téléphone ou par mail... Alors oui j'étais motivée, j'adore mon boulot , mes élèves , mon école mais non je ne veux pas aller à l'école en me disant que mon métier d'enseignante est cour-circuité par la direction et que sans doute mon inspection l'an prochain sera pipée parce que.... Et ça oui c'est la réalité des dirlos...
dhaiphi Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 tous mes collègues PE sont des dirlos potentiels. Oui,euh... alors là... non, même pas en rêve. Je n'envie ni ne jalouse la place de mon directeur coincé entre le marteau et l'enclume (cherchez qui est qui ) toujours en train de chercher des stratégies pour éviter de s'en prendre plein la figure.
Trompette Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 franchement pour si peu de reconnaissance, évitons le zèle et la perfection, les citrons pressés ici ne sont pas virés comme dans le privé mais le sport consiste donc à mesurer son investissement avec pertinence pour ne pas se rendre compte qq années plus tard qu'on s'est bien fait presser et que malgré de bons et loyaux services, l'ingratitude est au rendez vous! ne soyons pas naïfs,faisons juste ce qu'il faut.
dada Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 franchement pour si peu de reconnaissance, évitons le zèle et la perfection, les citrons pressés ici ne sont pas virés comme dans le privé mais le sport consiste donc à mesurer son investissement avec pertinence pour ne pas se rendre compte qq années plus tard qu'on s'est bien fait pressé et que malgré de bons et loyaux services, l'ingratitude est au rendez vous! ne soyons pas naïfs,faisons juste ce qu'il faut. Sans être dans le zèle ou la perfection, la direction d'une école ne tolère pas les à peu près ... Je ne suis pas naïve mais je me dis qu'on fait bien peu de cas de nous , la machine doit avancer c'est comme ça et peu importe les dommages collatéraux... Je t'assure que je fais juste ce qu'il faut, j'ai bien compris toute la reconnaissance de l'EN lors de ma première inspection rassure toi
Trompette Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 c'est l'essentiel, que toi, que nous, y trouvions notre "bonheur".
Goëllette Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Je vais moi tout bêtement revenir au sujet initial de ce post, la motivation... Et bien ce soir à l'heure qu'il est je me demande si je vais poursuivre en tant que directrice, quasiment 10 ans que j'essaie de faire mon travail au mieux, il y a 15 jours une petite paille est venue gêner ce bel édifice et oui j'ai parlé et ça a dérangé et depuis tous les matins quand j'arrive à l'école j'ai un noeud à la place de l'estomac car je ne sais pas ce que l'on va encore m'annoncer au téléphone ou par mail... Alors oui j'étais motivée, j'adore mon boulot , mes élèves , mon école mais non je ne veux pas aller à l'école en me disant que mon métier d'enseignante est cour-circuité par la direction et que sans doute mon inspection l'an prochain sera pipée parce que.... Et ça oui c'est la réalité des dirlos... Bon courage, et pense d'abord à ta santé. En partant, tu ennuieras sûrement beaucoup ton ien car il devra te trouver un remplaçant. Petite vengeance mais qui fait du bien !
thierry fabre Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Je ne suis pas toujours d'accord avec toi Jean, tout comme je ne suis pas toujours d'accord avec toi Thierry, mais il me semble une évidence (tout au moins à mes yeux), laissons la parole à ceux qui font le boulot pour le moment, laissons-les s'exprimer puis plus tard, quand d'autres PE se seront vu confier la charge de direction, laissons-les s'exprimer pour faire évoluer tant les missions que les revendications...Demain je serai peut-être IEN (c'est un exemple, pas une volonté et loin de là), ce n'est pas pour autant que je dois aujourd'hui prendre une position ferme et définitive sur leurs revendications, même si je crois pouvoir avoir des idées sans doute tronquée par l'image que j'ai de leurs fonctions car ne les assumant pas... Alors le dirlo qui assume tout et est responsable de tout sans aucun moyen d'action relatif à ses responsabilités, la très grande majorité des dirlos disent qu'ils en ont marre, ensuite survient les différentes propositions qui devraient être étudiées, propositions émanant des divers syndicats, proposition émanant d'autres associations regroupant des directeurs... C'est ainsi que je réfléchis et j'ai sans doute tort... Je ne crois pas que tu aies tort, Dajta, ou alors on est deux, et sans doute plus, et même quelques milliers à avoir tort de la même manière... devenir un "supérieur" pour mes collègues et gérer l'école comme n'importe quelle entreprise Ca relève du délire… Voila ce que l’on propose, Hed C'EST ICI Où vois-tu, dans nos propositions la moindre trace de ce « supérieur », de cette « entreprise » ? J’attends tes réponses avec une impatience non déguisée… La motivation, Dada La mienne reste inchangée, depuis ses débuts: animer une équipe, et, avec elle, incarner l'Ecole, la vraie, celle qu'est laïque et républicaine, dans un monde qui n'est plus vraiment laïque, et peu républicain, le tout sans me monter du col, au fin fond de la banlieue de ma banlieue. Ca casse pas des briques, côté projet de carrière, mais ça remplit une vie... Et pis il y a les vacances (entre deux stages de remise à niveau et quelques sauts à l'école finir la paperasse) Thierry fabre
JeanLatreck Posté(e) 7 février 2010 Posté(e) 7 février 2010 Merci Jean pour ces paroles pleines de bon sens. J'ai également un peu de mal à comprendre ce nouveau corporatisme, je suis PE avant d'être directeur, j'ai choisi la direction donc je l'assume, même si comme tous j'aimerais une décharge supplémentaire ou une reconnaissance financière plus importante. Mais sûrement pas quitter la classe, devenir un "supérieur" pour mes collègues et gérer l'école comme n'importe quelle entreprise. En effet, ton analyse est pertinente... Certains voudraient croire que les dirlos pourraient obtenir un statut sans rien changer dans le fonctionnement de l'école, et notamment dans les rapports entre dirlos et adjoints. C'est de la naïveté ou de l'entourloupe. Un directeur avec un statut, ça s'appelle, qu'on le veuille ou non, un chef d'établissement. Et justement, depuis plusieurs années, c'est ce qu'il faut mettre en place dans le primaire (des établissements "avec un vrai chef à sa tête", dixit un ancien ministre) pour permettre une gestion plus "souple" (entendre: qui permette d'échapper aux garanties statutaires de la fonction publique, notamment celles des enseignants du 1er degré). Comme les EPEP n'arrivent décidément à convaincre ni les enseignants, ni même la plupart des élus, et qu'on a vraiment du mal à les imposer (dernier échec à Lyon), peut-être qu'en mettant à la tête des écoles des vrais chefs d'établissement, on fera enfin avancer le schmilblick... Quelques précisions utiles à lire ici et également ici.
hed Posté(e) 8 février 2010 Posté(e) 8 février 2010 Ca relève du délire… Voila ce que lon propose, Hed C'EST ICI Où vois-tu, dans nos propositions la moindre trace de ce « supérieur », de cette « entreprise » ? Jattends tes réponses avec une impatience non déguisée… Ces propositions datent de 2007 et je vois mal comment on pourrait s'opposer à ce "statut" du directeur. Ce que moi je constate, c'est une évolution de l'association vers quelque chose qui ne me satisfait pas : j'étais jusqu'à peu ravi de recevoir La bouteille à l'encre, mais il est actuellement difficile d'en trouver une ne contenant pas le petit couplet anti-syndical (reprenez ne serait-ce que les cinq dernières publications pour vous en rendre compte) et le non moins démago couplet sur le pôv' dirlo. Ce corporatisme m'agace, j'ai passé le concours de PE, pas de directeur, cette charge supplémentaire est un choix : je ne pense pas que la majorité d'entre nous l'ait passé en se disant "je veux devenir directeur d'école". Les syndicats essayent de défendre tous les PE, directeurs ou non et je suis PE avant d'être directeur (pour que mes propos ne soient pas mal interprêtés, je signale au passage que je ne suis pas syndiqué, même si je vous autorise au regard de mon propos à penser le contraire), ce morcellement des revendications ne présage rien de bon : à quand une association de défense des instits de maternelle, des instits de cycle 3, des instits spécialisés, des membres du RASED... Vous êtes également les seuls à avoir dit "il faut discuter des EPEP", là encore je ne vous suis pas : discuter du statut du directeur oui, mais pas des EPEP, je ne souhaite pas sacrifier l'école sous prétexte d'obtenir quelques avantages en tant que directeur. L'image de Jean était belle, je me sens effectivement un "rempart" entre la hiérarchie et mes collègues, j'adapte au mieux ce qui m'est demandé en tenant compte des spécificités de mon école et de mes collègues, lorsque les conseils des maîtres et conseils d'école auront été transformés en conseil d'administration, cette adaptation ne sera plus possible, les comptes à rendre seront trop importants et la pression sans commune mesure avec celle que l'on connaît aujourd'hui. Je m'arrête là, il ne s'agit pas ici de parler du GDID, mais de la motivation du directeur. La mienne est celle-ci : réussir à créer une ambiance de travail familiale, pour que tous (élèves et collègues) s'épanouissent dans notre école, quitte à laisser de temps en temps les textes de côté (quand je vois certaines discussions sur ce forum concernant les enfants des collègues présents à la pause méridienne, ou l'autorisation donné aux collègues de rester à l'école hors temps scolaire, je me dis que certains directeurs sont bien zélés et se prennent très au sérieux) et je dois dire que ça fonctionne plutôt bien.
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