Quelle méthode de lecture en CP?

[lamed]

Je me permets de venir apporter ma contribution .J'ai bénéficié d'animations pédagogiques sur la lecture organisées par ma circonscription , il y a quelques années.

La conseillère péda nous a parlé de ces fameux mots outils.Ils représentent 30 pour 100 d'un texte d'où leur importance .Cela favorise une bonne fluence.

 

Ils sont à mémoriser dans la mémoire orthographique .J'utilise Taoki couplé avec la méthode gestuelle BM .Je fais apprendre les mots outils en classe et uniquement en classe pour accompagner au mieux cet apprentissage.Mais par rapport à Taoki, je vais beaucoup moins vite pour l'apprentissage de ces mots outils .La capacité d'apprentissage d'un enfant de 6 ans est de 6 mots par semaine (désolée je n'ai plus la source)

 

Pour la conseillère péda, il y a 2 voies utilisées pour la lecture : la voie directe et la voie indirecte .Les orthophonistes parle d'adressage et de ? désolée j'ai oublié .Un lecteur expert utilise la voie directe en majorité (il reconnait la succession des lettres du mot) .

 

Je rejoins l'avis de Louis Barthas concernant la lecture globale .J'ai appris à lire une langue étrangère,  langue qui se lit de droite à gauche de plus.Cette expérience m'a 

 fait vivre ce que les enfants vivent en CP et m'a permis de vérifier certaines théories : la lecture globale n'existe pas !!!!!!!!!!!!!! Dans ma mémoire orthographique , je dispose maintenant de mots que je lis sans les déchiffrer (voie directe) et comme je ne suis pas toujours très assidue à mes cours de langue je lis encore beaucoup de mots en les déchiffrant 

 

 

Pour finir : j'ai subi les injonctions de mes IEN  quand j'ai commencé ...c'était il y a longtemps ...A cette époque , j'étais obligée d'apprendre à lire aux enfants avec des méthodes mixtes , interdit de faire lire des syllabes isolées (aucun sens selon les IEN de l'époque).J'avais trouvé un moyen de détourner ces injonctions : je faisais lire les cartes Pokemon de mon fils aîné: les noms étaient tellement bizarres  que les élèves étaient bien obligés de lire syllabe par syllabe.

D'ailleurs à cette époque , on devait très peu étudier le code alphabétique au CP ....c'était fait au CE1 .!!!!!!!!!!!Sans vouloir créer une polémique , je peux vous assurer qu'on laissait beaucoup d'enfants sur le bord du chemin......

[lamed]

Je me permets de venir apporter ma contribution .J'ai bénéficié d'animations pédagogiques sur la lecture organisées par ma circonscription , il y a quelques années.

La conseillère péda nous a parlé de ces fameux mots outils.Ils représentent 30 pour 100 d'un texte d'où leur importance .Cela favorise une bonne fluence.

 

Ils sont à mémoriser dans la mémoire orthographique .J'utilise Taoki couplé avec la méthode gestuelle BM .Je fais apprendre les mots outils en classe et uniquement en classe pour accompagner au mieux cet apprentissage.Mais par rapport à Taoki, je vais beaucoup moins vite pour l'apprentissage de ces mots outils .La capacité d'apprentissage d'un enfant de 6 ans est de 6 mots par semaine (désolée je n'ai plus la source)

 

Pour la conseillère péda, il y a 2 voies utilisées pour la lecture : la voie directe et la voie indirecte .Les orthophonistes parle d'adressage et de ? désolée j'ai oublié .Un lecteur expert utilise la voie directe en majorité (il reconnait la succession des lettres du mot) .

 

Je rejoins l'avis de Louis Barthas concernant la lecture globale .J'ai appris à lire une langue étrangère,  langue qui se lit de droite à gauche de plus.Cette expérience m'a 

 fait vivre ce que les enfants vivent en CP et m'a permis de vérifier certaines théories : la lecture globale n'existe pas !!!!!!!!!!!!!! Dans ma mémoire orthographique , je dispose maintenant de mots que je lis sans les déchiffrer (voie directe) et comme je ne suis pas toujours très assidue à mes cours de langue je lis encore beaucoup de mots en les déchiffrant 

 

 

Pour finir : j'ai subi les injonctions de mes IEN  quand j'ai commencé ...c'était il y a longtemps ...A cette époque , j'étais obligée d'apprendre à lire aux enfants avec des méthodes mixtes , interdit de faire lire des syllabes isolées (aucun sens selon les IEN de l'époque).J'avais trouvé un moyen de détourner ces injonctions : je faisais lire les cartes Pokemon de mon fils aîné: les noms étaient tellement bizarres  que les élèves étaient bien obligés de lire syllabe par syllabe.

D'ailleurs à cette époque , on devait très peu étudier le code alphabétique au CP ....c'était fait au CE1 .!!!!!!!!!!!Sans vouloir créer une polémique , je peux vous assurer qu'on laissait beaucoup d'enfants sur le bord du chemin......

Je m'autocite pour faire un clin d'oeil à Louis Barthas : j'ai même été obligée en début de carrière d'utiliser la méthode idéo visuelle .Je me souviens du nom du chien et toi ?

[calia]

Ton élève a un handicap hélas très grave pour elle. On ne peut pas s'appuyer sur ce genre d'exemples pour étendre une règle à tous les élèves. Certains élèves sont myopes et ont besoin de lunettes pour lire les syllabes. On ne va pas pour autant mettre des lunettes à tous les élèves.

Je reste convaincue que la méthode syllabique reste une méthode fiable pour faire apprendre la lecture à des élèves.

Mais attention, je ne parle pas de compréhension. Pour cela, c'est un autre débat.

Je ne veux absolument pas généraliser! Je le dis au début du message, c'est le ton catégorique de louisbarthas qui me gêne "syllabique pure, rien d'autre ne vaut, pour tout le monde". Et bien non, ce n'est pas vrai. J'ai cité l'exemple de cette élève en grande difficulté car en la voyant évoluer au quotidien, c'est flagrant, mais j'ai en tête d'autres élèves qui ont commencé par isoler des syllabes de mots connus avant d'arriver à isoler des sons.

[Car_a_Mel]

Pour compléter: j'ai pu assister en septembre au colloque Lire et écrire . C'est une chance exceptionnelle. Nous avons été surpris par certains résultats.

 

J'en retiens que peu importe la méthode, c'est ce que les maitres en font qui donnent les résultats. C'est le savant dosage que les maitres font: ajoutent un peu plus de ceci, un peu moins de cela.

 

Il y a un 2e colloque cette semaine qui va analyser plus en profondeur les résultats de cette remarquable étude. Notre coordo REP va y assister, elle m'a promis un CR, je pourrais vous en faire part.

[k-rolette]

Le 10 mars 2016à19:51, calia a dit :

Elle pouvait lire par exemple LA, MA, DI, TO (syllabes de mots ou prénoms qu'elle connaissait), mais pas LI, MO ou DA, c'est bien la preuve qu'elle ne déchiffrait pas.

 

Oui, donc qu'elle ne lisait pas. C'était trop tôt pour elle. Pour pouvoir lire, puis comprendre une phrase puis un petit texte inconnus, il lui faudra apprendre à déchiffrer.
Elle en est à un niveau de fin de MS, ou GS.

Elle part de syllabes qu'elle connaît, et cela l'aidera à comprendre que si on dit MA au début de Marine, c'est parce que le M fait mmmmmmm, et le A fait aaaaaaaa.

La mémoire est limitée, et un enfant ne peut apprendre à lire par la répétition de phrases apprises par coeur et suivies du bout du doigt pour "mémoriser" les mots.

[calia]

Il y a 2 heures, k-rolette a dit :

La mémoire est limitée, et un enfant ne peut apprendre à lire par la répétition de phrases apprises par coeur et suivies du bout du doigt pour "mémoriser" les mots.

Qui a prétendu ça? Personne dans cette conversation...

C'est bien parce qu'elle reconnaissait  Marine et maman en global qu'elle a compris que M et A, ça fait MA (mais pas que M, ça fait mmmmm, et A, ça fait aaaaaa, et qu'on peut les associer pour lire "ma"). Maintenant comme je l'ai dit elle arrive à déchiffrer les syllabes simples parce qu'elle a compris grâce à l'étape précédente que chaque lettre produit un son.

Avec une méthode purement syllabique, peut-être qu'elle n'aurait rien eu à quoi se raccrocher, ou bien peut-être qu'elle aurait procédé de la même façon : en arrivant à mémoriser quelques syllabes lus par d'autres...

[LouisBarthas]

Il y a 10 heures, calia a dit :

C'est bien parce qu'elle reconnaissait  Marine et maman en global qu'elle a compris que M et A, ça fait MA (mais pas que M, ça fait mmmmm, et A, ça fait aaaaaa, et qu'on peut les associer pour lire "ma"). Maintenant comme je l'ai dit elle arrive à déchiffrer les syllabes simples parce qu'elle a compris grâce à l'étape précédente que chaque lettre produit un son.

La lecture globale n'existe pas, il a été démontré scientifiquement que la partie du cerveau qui reconnaît les images n'est pas la même que celle qui lit les mots. Si vous croyez qu'un enfant sait lire les mots "Marine" et "maman" avant de savoir les déchiffrer, pourquoi perdre son temps à lui enseigner ensuite les lettres et les syllabes pour lire ? En réalité, l'enfant n'a pas lu ces mots, il les a reconnus - et c'est bien le terme que vous employez - en prélevant des indices.

Je le répète : si la lecture globale existait, il n'y aurait pas besoin d'apprendre à lire. Il y a mieux : même les idéogrammes ne sont pas lus par la partie du cerveau dédiée aux images dans l'hémisphère droit : c'est exactement la même partie de l'hémisphère gauche qui lit les idéogrammes et le système alphabétique. Et il y a encore mieux : chez les enfants dyslexiques, l'imagerie cérébrale montre que le lobe temporal gauche, siège de la lecture, présente une désorganisation et une sous-activation. Seul un apprentissage patient et intensif des correspondances graphèmes-phonèmes permet presque toujours de compenser une grande partie du déficit, c'est-à-dire le contraire d'une approche globale.

On reconnaît une image et on lit un mot. On peut s'en rendre compte en observant un imagier dans un autre système alphabétique, dans l'exemple ci-dessous l'arabe. Nous sommes face à un système alphabétique inconnu de nous comme un enfant face aux étiquettes : il est évident qu'il est impossible de lire ces mots si on ne sait pas les déchiffrer, alors qu'on reconnaît immédiatement les images qui leur sont associées. 

[k-rolette]

Il y a 16 heures, calia a dit :

 

Avec une méthode purement syllabique, peut-être qu'elle n'aurait rien eu à quoi se raccrocher, ou bien peut-être qu'elle aurait procédé de la même façon : en arrivant à mémoriser quelques syllabes lus par d'autres...

L'expérience me fait dire que si, elle y serait arrivée, mais il lui aurait fallu sans doute plus de temps qu'à ses camarades.
Avec ces enfants-là, démarrer ou personnaliser l'aide avec les Alphas peut être intéressant. 

[cara]

Le 15/03/2016à08:53, fluffy a dit :

Pour compléter: j'ai pu assister en septembre au colloque Lire et écrire . C'est une chance exceptionnelle. Nous avons été surpris par certains résultats.

 

J'en retiens que peu importe la méthode, c'est ce que les maitres en font qui donnent les résultats. C'est le savant dosage que les maitres font: ajoutent un peu plus de ceci, un peu moins de cela.

 

Il y a un 2e colloque cette semaine qui va analyser plus en profondeur les résultats de cette remarquable étude. Notre coordo REP va y assister, elle m'a promis un CR, je pourrais vous en faire part.

Ma classe a participé à cette recherche. Nous allons avoir les résultats détaillés dans 15 jours lors d'une rencontre. Je pourrai moi aussi vous faire un petit bilan.

En tout cas, je pense qu'il n'y a pas de méthode miracle et que c'est effectivement une question de dosage, de pratique,...

 

[cara]

Le 16/03/2016 à 23:23, cara a dit :

Ma classe a participé à cette recherche. Nous allons avoir les résultats détaillés dans 15 jours lors d'une rencontre. Je pourrai moi aussi vous faire un petit bilan.

Comme dit précédemment, il n'y a pas de méthode miracle en revanche, il y a des données à prendre en compte. Voici quelques informations et chiffres donnés lors de cette réunion. Je vous les restitue en vrac, je n'ai pas encore organisé mes notes !

- l'encodage a une influence significative sur les résultats des élèves.

- le temps consacré à l'encodage autonome (encodage de mots, dictée...) ne doit pas dépasser 35 minutes par semaine. Au delà de  35 minutes, il a été constaté un effet négatif sur les résultats des élèves.

- Pour l'étude du code, le nombre de correspondances par période a une incidence sur l'efficacité de la méthode. L'étude a montré qu'un tempo de moins de 8 sons par période pénalise les élèves (surtout en début d'année). Plus le tempo est rapide mieux c'est, même pour les élèves en difficultés. En gros 2 sons par semaine c'est très bien.

- Pour la lecture de textes, le rendement d'un texte est particulièrement important. Le tout déchiffrable n'est pas nécessaire ou en tout cas obligatoire, en revanche le texte doit avoir un minimum de 55% de mots déchiffrables. En dessous de ce pourcentage, on place les élèves en difficulté et on risque de les démotiver.

- Enfin, le travail en compréhension diminue fortement à l'entrée en CP. Tout le travail réalisé en maternelle ne se fait presque plus. Beaucoup de questionnaires de compréhension sont donnés aux élèves mais sans réel enseignement derrière.

Voilà pour mes notes. D'autres résultats seront donnés au fur et à mesure des avancées de l'étude.

[emapi]

Le 16/03/2016 à 23:23, cara a dit :

Ma classe a participé à cette recherche. Nous allons avoir les résultats détaillés dans 15 jours lors d'une rencontre. Je pourrai moi aussi vous faire un petit bilan.

En tout cas, je pense qu'il n'y a pas de méthode miracle et que c'est effectivement une question de dosage, de pratique,...

 

Rhoo!!!!!!! Veinarde (j'avoue, je le dis avec une pointe de jalousie^^). Je suis en train de lire cette étude: c'est passionnant!!!

[cara]

J'étais très contente que mon inspectrice me le propose . Pour une fois, mon travail était reconnu et ça fait du bien ! 

Sur YouTube, on peut aussi trouver la présentation de la recherche que Roland Goigoux a proposée aux Controverses Descartes  :

https://www.youtube.com/watch?v=OhM9A0upsSs&list=PLRwF2IvxDVlj0P6Pekbq6L3_WXdbCRIp_&index=2