abel27 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Oui, la vie est faite de choix, et pour nous autres, qui avons quand même certains avantages par ailleurs, il s'agit de trouver le poste qui fait se concilier le mieux nos contraintes (et est-ce toujours des contraintes ou est-ce aussi le résultat de choix : habiter tel secteur parce qu'il est "plus fun", plus "in" alors qu'à la base, on n'y a pas plus d'attaches que ça) et nos souhaits (tel niveau, telle école, telle ville, ...). Une collègue me racontait que dans sa ville, à l'extrémité la moins demandée de son département assez étendu, il y a encore des logements de fonction vacants, pour un faible loyer. Et pourtant, chaque année, les jeunes enseignants qui y sont nommés les refusent et certains font des pieds et des mains pour être nommés du bon côté du département, alors qu'il n'y ont finalement aucune attache et pourraient s'installer à peu de frais dans cette ville. Ils se rendent malades de cette affectation alors qu'ils savaient depuis le début que c'est dans ce coin qu'il y a le plus d'enfants et donc de classes et avaient la possibilité de s'adapter, comme le font les salariés des autres corps de métier. +1 Mais là, on ne parle pas de jeunes enseignants. Mais de ceux qui ont 10 ou 15 ans de métier et qui voient se réduire année après année les possibilités d'avoir un poste voir de pouvoir en changer. Moi aussi, j'ai croisé cette année des stagiaires à qui j'ai ouvert les yeux "coucou, 10 ans d'ancienneté, remplaçante à 2har de chez moi". Les pauvres, ils pensaient naïvement que s'ils bossaient bien dans leur école de stage (école tranquille dans la grosse ville attractive), ils allaient y rester !!! Mes collègues autour de moi désespèrent. Quand on a passé le concours, les conditions de mouvement faisaient qu'au bout de 4 à 5 ans, on pouvait espérer un poste non loin. Maintenant, 10 ans d'ancienneté ne suffisent pas et en plus, on voit passer devant nous à coup de bonifications diverses des sortants espé... Alors la vocation, on l'a peut-être eu, on a du la perdre en chemin...
Goëllette Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Je suis d'accord, mais est-ce que si tu avais déménagé dan un coin moins demandé, à tes débuts, tu aurais autant de difficultés à avoir une classe ? Et est-ce que tu demandes systématiquement toutes les écoles de ton coin, y compris les plus difficiles ? Les suppressions de postes ont rendu le mouvement difficile dans les coins où il y a moins d'enfants en âge primaire, mais de ce que je vois autour de moi par rapport à ma jeunesse, il y a aussi une plus grande exigence des jeunes collègues et un refus d'accepter d'attendre son tour en essayant à tout prix de contourner l'ancienneté. Ça rend les choses très difficiles à vivre pour tout le monde. Cela dit, j'ai également mis personnellement près de 10 ans à avoir ma classe.
abel27 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Je suis d'accord, mais est-ce que si tu avais déménagé dan un coin moins demandé, à tes débuts, tu aurais autant de difficultés à avoir une classe ? Et est-ce que tu demandes systématiquement toutes les écoles de ton coin, y compris les plus difficiles ? Les suppressions de postes ont rendu le mouvement difficile dans les coins où il y a moins d'enfants en âge primaire, mais de ce que je vois autour de moi par rapport à ma jeunesse, il y a aussi une plus grande exigence des jeunes collègues et un refus d'accepter d'attendre son tour en essayant à tout prix de contourner l'ancienneté. Ça rend les choses très difficiles à vivre pour tout le monde. Cela dit, j'ai également mis personnellement près de 10 ans à avoir ma classe. Pour avoir une idée, par chez moi, les postes de trs sont partis de 25(1 seul) à 70 points !!! Les postes de tr à partir de 30 points. Autant dire qu'avec simplement des points d'ancienneté et des points pour enfants enfants, il est impossible de les avoir. Le mouvement de mon département est complexe et des inégalitaires, avec une obligation de demander des zones et une affectation sur ces zones au petit bonheur la chance. Sinon, un comparatif des syndicats montrent que ceux passant le concours en 2012 et bénéficiant de bonif diverses passent devant ceux qui ont 10 ou 15 ans d'ancienneté. J'ai l'impression qu'il y a une génération d'enseignants qui ont été sacrifiés comme variable d'ajustement à coups de postes provisoires et/ou lointains et que le mouvement est bien moins dur pour les sortants espé (qui ont des bonifs que les anciens ne peuvent plus avoir).
cookie1511 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Je suis d'accord, mais est-ce que si tu avais déménagé dan un coin moins demandé, à tes débuts, tu aurais autant de difficultés à avoir une classe ? Et est-ce que tu demandes systématiquement toutes les écoles de ton coin, y compris les plus difficiles ? Les suppressions de postes ont rendu le mouvement difficile dans les coins où il y a moins d'enfants en âge primaire, mais de ce que je vois autour de moi par rapport à ma jeunesse, il y a aussi une plus grande exigence des jeunes collègues et un refus d'accepter d'attendre son tour en essayant à tout prix de contourner l'ancienneté. Ça rend les choses très difficiles à vivre pour tout le monde. Cela dit, j'ai également mis personnellement près de 10 ans à avoir ma classe. Pour avoir une idée, par chez moi, les postes de trs sont partis de 25(1 seul) à 70 points !!! Les postes de tr à partir de 30 points. Autant dire qu'avec simplement des points d'ancienneté et des points pour enfants enfants, il est impossible de les avoir. Le mouvement de mon département est complexe et des inégalitaires, avec une obligation de demander des zones et une affectation sur ces zones au petit bonheur la chance. Sinon, un comparatif des syndicats montrent que ceux passant le concours en 2012 et bénéficiant de bonif diverses passent devant ceux qui ont 10 ou 15 ans d'ancienneté. J'ai l'impression qu'il y a une génération d'enseignants qui ont été sacrifiés comme variable d'ajustement à coups de postes provisoires et/ou lointains et que le mouvement est bien moins dur pour les sortants espé (qui ont des bonifs que les anciens ne peuvent plus avoir). Pour les bonifications, ça dépend des départements, car chez nous il n'y en a aucune, un sortant ESPE ne passe pas devant qqn qui a 10 ans d'ancienneté (et heureusement !!!)
Maoria Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Et puis souvent dans l'équation on est deux avec son conjoint ! Lorsque j'étais en France mon mari travaillait à Montpellier, moi dans le Gard, et je n'ai jamais eu plus que Brigade (en faisant trois voeux de circonscriptions sur n'importe quel poste, c'est dire), donc impossible de prévoir. On a emménagé dans une ville au milieu, sans vraiment choisir le cadre ou avoir de hautes exigences, juste en prenant comme critère le point le plus central entre nos deux emplois. Il s'avère que cette ville est le repère de jeunes partant faire le Jihad, ayant la plus grande gendarmerie de France (on se demande pourquoi), on s'est fait attaquer à la hache un soir en rentrant chez nous (et on a appelé le 17, on l'attend toujours) et le jour où on a déménagé nos voisins ont essayé de nous voler nos bagages ! Mon "souhait" était d'avoir un poste à moins d'1h15 de route de chez moi ... et ce n'était guère le cas le plus souvent. Lorsque je suis arrivée tout le monde m'est passé devant à cause de bonifications diverses : fermetures de postes, RASED supprimé et ... bonifications pour ceux étant à titre provisoire. En étant T4 j'étais avant dernière sur tout le mouvement du département !! Ensuite ça a bloqué tout le monde car les gens étaient coincés sur des postes qu'ils ne pouvaient pas quitter et les diverses fermetures n'ont pas aidées car les postes "potables" étaient pris par des personnes ayant un barème de 100 points et plus, ce qui a rendu le mouvement impossible. J'ai l'impression qu'il y a une génération d'enseignants qui ont été sacrifiés comme variable d'ajustement à coups de postes provisoires et/ou lointains et que le mouvement est bien moins dur pour les sortants espé (qui ont des bonifs que les anciens ne peuvent plus avoir). Je suis tout à fait d'accord avec ça ! Et puis finalement, comme quoi la vie réserve des surprises, on a déménagé de 6000 km et j'ai eu un poste que jamais je n'avais osé espérer avoir ! A 15 minutes en vélo de chez moi, bien payé et dans de très bonnes conditions de travail. J'avoue que je partirai bien des CP pour les CE1, mais là je chipote ! Jamais je ne souhaiterai retourner enseigner en France justement à cause de ce mouvement, en tout cas jamais plus dans le Gard. Ces trois années m'ont donné l'impression de n'être qu'un numéro, méprisée par l'administration (par exemple lorsque j'ai donné ma demande de dispo pour début octobre, on a voulu en septembre m'envoyer en ITEP pendant 1 mois à 1h45 de chez moi alors que les cours commençaient à 7h50 le matin ... comme si aucun remplaçant n'était dispo plus près les premières semaines de la rentrée) et à cause d'eux j'ai sérieusement songé à la démission. Mais grâce à eux j'ai compris aussi à me désengager de cette profession et à travailler avec sérieux tout en m'accomplissant ailleurs. Bref on s'écarte du sujet mais ça fait remonter plein d'émotions qui, je l'espère, sont derrière moi maintenant !
clod Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Je suis d'accord, mais est-ce que si tu avais déménagé dan un coin moins demandé, à tes débuts, tu aurais autant de difficultés à avoir une classe ? Et est-ce que tu demandes systématiquement toutes les écoles de ton coin, y compris les plus difficiles ? Les suppressions de postes ont rendu le mouvement difficile dans les coins où il y a moins d'enfants en âge primaire, mais de ce que je vois autour de moi par rapport à ma jeunesse, il y a aussi une plus grande exigence des jeunes collègues et un refus d'accepter d'attendre son tour en essayant à tout prix de contourner l'ancienneté. Ça rend les choses très difficiles à vivre pour tout le monde. Cela dit, j'ai également mis personnellement près de 10 ans à avoir ma classe. Décidément je plussoie !!!
clod Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Quelles sont ces bonifications permettant aux jeunes sortants de passer devant des collègues ayant plus d'ancienneté ? Dans mon coin je n'en ai pas entendu parler, c'est nouveau ?
abel27 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Quelles sont ces bonifications permettant aux jeunes sortants de passer devant des collègues ayant plus d'ancienneté ? Dans mon coin je n'en ai pas entendu parler, c'est nouveau ? Un exemple : je suis tr à titre définitif, 1 enfant, concours 2006 pour ce mouvement, j'ai eu : 12 points et des bananes. sortante espé, 1 enfant : 18 points car bonification de rapprochements de conjoint (15 points !!!). sortante espé, aucun enfant, bonif de rapprochement de conjoint : 15 points. 2ème exemple : une collègue, ts à titre def, 2 enfants, concours 2006 : 16 points. sortante espé, 2 enfants : 21 points. Et chez nous, ça fait des années que ça dure ces bonif de fous. A tel point que pour avoir un poste, il faut avoir fait une dépression ce que je ne souhaite à personne (et pour tourner dans les écoles, ça devient fréquent). Les collègues qui ont gain de cause sont des collègues qui ont craquées ! Ce n'est pas normal d'être malade pour avoir un poste correct au bout de 10/15 ans d'ancienneté. Cela dit, je suis à titre définitif donc pas la plus à plaindre mais certaines de mes collègues qui ne peuvent bénéficier des ces fameux 15 points de rapprochements de conjoint n'arrivent pas à obtenir des postes à titres définitifs.
cookie1511 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Quelles sont ces bonifications permettant aux jeunes sortants de passer devant des collègues ayant plus d'ancienneté ? Dans mon coin je n'en ai pas entendu parler, c'est nouveau ? Un exemple : je suis tr à titre définitif, 1 enfant, concours 2006 pour ce mouvement, j'ai eu : 12 points et des bananes. sortante espé, 1 enfant : 18 points car bonification de rapprochements de conjoint (15 points !!!). sortante espé, aucun enfant, bonif de rapprochement de conjoint : 15 points. 2ème exemple : une collègue, ts à titre def, 2 enfants, concours 2006 : 16 points. sortante espé, 2 enfants : 21 points. Et chez nous, ça fait des années que ça dure ces bonif de fous. A tel point que pour avoir un poste, il faut avoir fait une dépression ce que je ne souhaite à personne (et pour tourner dans les écoles, ça devient fréquent). Les collègues qui ont gain de cause sont des collègues qui ont craquées ! Ce n'est pas normal d'être malade pour avoir un poste correct au bout de 10/15 ans d'ancienneté. Cela dit, je suis à titre définitif donc pas la plus à plaindre mais certaines de mes collègues qui ne peuvent bénéficier des ces fameux 15 points de rapprochements de conjoint n'arrivent pas à obtenir des postes à titres définitifs. J'hallucine !!!! Et les syndicats sont sur le coup ? C'est quand même inadmissible !
abel27 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Quelles sont ces bonifications permettant aux jeunes sortants de passer devant des collègues ayant plus d'ancienneté ? Dans mon coin je n'en ai pas entendu parler, c'est nouveau ? Un exemple : je suis tr à titre définitif, 1 enfant, concours 2006 pour ce mouvement, j'ai eu : 12 points et des bananes. sortante espé, 1 enfant : 18 points car bonification de rapprochements de conjoint (15 points !!!). sortante espé, aucun enfant, bonif de rapprochement de conjoint : 15 points. 2ème exemple : une collègue, ts à titre def, 2 enfants, concours 2006 : 16 points. sortante espé, 2 enfants : 21 points. Et chez nous, ça fait des années que ça dure ces bonif de fous. A tel point que pour avoir un poste, il faut avoir fait une dépression ce que je ne souhaite à personne (et pour tourner dans les écoles, ça devient fréquent). Les collègues qui ont gain de cause sont des collègues qui ont craquées ! Ce n'est pas normal d'être malade pour avoir un poste correct au bout de 10/15 ans d'ancienneté. Cela dit, je suis à titre définitif donc pas la plus à plaindre mais certaines de mes collègues qui ne peuvent bénéficier des ces fameux 15 points de rapprochements de conjoint n'arrivent pas à obtenir des postes à titres définitifs. J'hallucine !!!! Et les syndicats sont sur le coup ? C'est quand même inadmissible ! Les syndicats sont sur le coup. Des années qu'ils se battent contre ce mouvement aberrant. Mais face à un mur...
lilimay Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Dans mon département, il y a aussi eu une époque où les rapprochements de conjoint rapportaient 15 points. Du coup une année l'enseignant se rapprochait, à titre provisoire, puis l'année d'après il repartait au fin fond du département, puis il revenait grâce à la majoration... Cela ne convenait à personne, ni aux anciens qui en avaient marre de voir débarquer des petites jeunes tous les ans, ni les enseignants qui faisaient le yoyo des années... Du coup remise à plat des barèmes, maintenant c'est 2 points pour les rapprochement de conjoint par année de séparation (soit l'équivalent de 2 années d'ancienneté). Les syndicats m'ont dit "c'est formidable, c'était une de nos revendications, le mouvement est maintenant bien plus juste". Sauf que j'ai été concernée par le rapprochement de conjoint, envoyée à 1h15 de route de chez moi, et que ça m'a pris 2 ans pour me rapprocher. 2 ans c'est long, enceinte, puis avec un bébé, la vie de famille est vraiment difficile. Alors quand les syndicats m'ont dit et répété qu'ils ne demanderaient pas de modification du barème parce que maintenant c'était formidable, ben je me dis qu'on n'a pas vécu les deux mêmes années !
abel27 Posté(e) 17 août 2015 Posté(e) 17 août 2015 Dans mon département, il y a aussi eu une époque où les rapprochements de conjoint rapportaient 15 points. Du coup une année l'enseignant se rapprochait, à titre provisoire, puis l'année d'après il repartait au fin fond du département, puis il revenait grâce à la majoration... Cela ne convenait à personne, ni aux anciens qui en avaient marre de voir débarquer des petites jeunes tous les ans, ni les enseignants qui faisaient le yoyo des années... Du coup remise à plat des barèmes, maintenant c'est 2 points pour les rapprochement de conjoint par année de séparation (soit l'équivalent de 2 années d'ancienneté). Les syndicats m'ont dit "c'est formidable, c'était une de nos revendications, le mouvement est maintenant bien plus juste". Sauf que j'ai été concernée par le rapprochement de conjoint, envoyée à 1h15 de route de chez moi, et que ça m'a pris 2 ans pour me rapprocher. 2 ans c'est long, enceinte, puis avec un bébé, la vie de famille est vraiment difficile. Alors quand les syndicats m'ont dit et répété qu'ils ne demanderaient pas de modification du barème parce que maintenant c'était formidable, ben je me dis qu'on n'a pas vécu les deux mêmes années ! Sauf qu'ici, ça n'influe pas sur des postes à titre pro mais à titre def.
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