dépression et crises d'angoisse - je ne veux pas reprendre en sept

[enseignante 25]

Bonjour à tous,

me revoilà sur le forum par un vendredi matin, car je suis de retour à la case "zéro" !!!!

Après un arrêt de deux mois, je me sentais vraiment mieux !!! Sereine, sans stress, appréciant chaques petits plaisirs de la vie !!! Je pensais m'être sortie d'affaires et j'érais prête pour reprendre après les vacances de la Tousssant. Je suis retournée dans ma classe pour aménager , j'ai réussi à préparer ma rentrée pendant les vacances, bref, je me suis dit, c'est ok, pas de crises d'angoisse, tout va aller, quand j'aurai les petits visages de mes élèves devant moi, le plaisir du métier, les mécanismes vont revenir !!!

Je suis donc allée en classe par ce lundi de reprise qui pour moi était une rentrée !!! Les enfants étaient très gentls, pas d'enfants difficiles , bref, je suppose la situation idéale pour tout enseignant normalement constitué !!!! Et moi, je ne sais pas comment cela est possible, mais j'ai commencé à ressentir des bouffées d'angoisses, des crises de larmes que je refoulais, aucun sentiment de plaisir ne m'est revenu, mes mécanismes n'étaient pas là, pire, je me sentais désorganisée (moi qui suis d'habitude hyper organisée !!!), j'avais le sentiment d'avoir été déposée là et moi je n'avais qu'une envie, laisser moi sortir, j'étouffe, je me sens prisonnière !!!! Je suis rentrée chez moi en larmes !!!! Je me suis remuée, mes proches m'ont secouée , j'y suis retournée l'après-midi, résultat, le soir en larmes !!!! Les crises d'angoisse sont donc revenues en deux minutes !!!! Plus d'appêtit, des envies de vomir, des crises de larmes, les muscles tétanisés, la nuit sans dormir, les pensées sur l'école sans cesse, le sentiment que la vie s'arrêtait là puisqu'il fallait se consacrer uniquement aux preps !!!! J'y suis retournée le lendemein en pleurant en voiture tout le long du trajet, j'ai commencé la classe en cherchant vraiment les souvenirs de mon plaisir à enseigner !!!! Rien, que de l'angoisse, l'impression qu'une autre que moi faisait classe et le sentiment de dire n'importe quoi aux enfants !!!! J'ai fini par courir dans le bureau du directeur où je me suis effondrée avec des idées noires et sombres !!!!

Me voilà donc à nouveau en arrêt et là je pense que c'est partie pour un long moment !!!!

Je me suis prise une seconde claque !!!!

Je suis vraiment perdue par rapport à ce qu'il m'arrive !!!!

Moi qui ait enseigné 14 ans dans une école avec des enfants plus difficiles, avec une passion frénésique pour ce métier, me voilà en plein désarroi et en questionnement !!! Je ne comprends pas comment le mental peut faire autant souffrir, comment en arriver à ce manque de contrôle!!!! Je me demande si c'est ce nouvel établissement,, si c'est le niveau, si c'est le manque de mon ancien établissement, ou si c'est le métier par lui même !!!! C'est horrible de ne pas savoir, de ne pas trouver et en plus comment trouver les réponses quand on ne peut pas expérimenter les choses !!!!

Je ne me reconnaîs pas, je suis vraiment perdue !!! Faire le deuil de ce métier serait difficile, je ne sais pas ce que je pourrais faire d'autre!!!!! Mais, je suis certaine d'une chose, aller travailler en pleurant, en vomissant et en ne dormant pas, ce n'est pas normal, donc, il va vraiment falloir que je trouve la bonne solution pour avoir une vie équilibrée !!!!

Courage aussi aux autres qui sont perdues !!!!!

[enseignante 25]

Merci Carrie62 pour ton message d'encouragement !!!

Je vais essayer de laisser comme tu dis le temps au temps mais c'est difficile de se dire que je suis partie pour un arrêt long !!! Je ne me suis jamais arrêtée de toute ma carrière !!!! J'ai du mal à comprendre ce qui se passe alors je ne trouve aucune réponse à donner aux gens qui me demandent ce qui m'angoisse, ce qu'il m'arrive !!! Et le plus angoissant c'est vraiment de se dire mais que vais-je devenir ? Vais-je trouver la réponse et la solution à ce mal -être ?

Merci encore. Discuter avec des personnes qui vivent des moments de la sorte aide à se dire que nous sommes pas des cas isolés !!!

[agef]

enseignante 25,

Que j'ai eu du mal à lire ton message. Moi qui comparait souvent ce que nous vivions et qui me suis raccrochée à cet espoir que tu m'avais laissé entrevoir qu'un retour à la normale était possible.

Voilà ce qu'on m'a dit et répété : si le problème ne se règle pas, si les crises d'angoisse reviennent à chaque fois, c'est que la vraie source du problème n'a pas encore été trouvé. Moi par exemple, je commence à prendre conscience que ce n'est pas que l'école mais mon train de vie en général, une sorte de burn-out quoi. Et l'école était la goutte d'eau qui a fait débordé le vase.

N'envisages-tu pas une reconversion ? N'est-ce pas cela dont tu aurais besoin ? Tu as, comme tu le dis, aimé ce métier et tu t'es donnée corps et âme pendant 14 ans. il est peut-être normal de vouloir changer ? Mais il est évident c'est que le plus dur c'est d'avoir des tas de questions et aucune réponse. Il va falloir creuser ces questions et prendre le temps de réussir à y répondre. Je comprends ta frustration, tu pensais être sur la bonne voie et tu as l'impression de retourner en arrière. mais un CLM est sans doute une bonne chose : il est temps de penser à toi, de prendre soin de toi. Ton corps t'a simplement dit que tout n'était pas réglé. On m'a dit qu'on cherchait des réponses parfois pendant des mois, des années et il suffit d'un déclic...

Je t'envoie plein de courage pour cette nouvelle épreuve.

[cm88]

Oh purée... plein de pensées pour vous Ca peut arriver à tout le monde, du jour au lendemain, j'ai l'impression

[laetis92]

Plein de courage Carrie!

Je t'ai envoyé un message en mp.

[enseignante 25]

Bonjour à tous;

Je repasse par le blog et constate que certain(e)s sont toujours dans l'angoisse et perud(e)s.

Carrie62, je vois que tu as reçu tes papiers pour une convocation au conseil médical. J'ai moi-même fait également un courrier pour une demande de CLM. Mon médecin traitant ayant ajouté une demande appuyant dans ce sens. Chaque matin, j'avais l'angoisse d'ouvrir la boîte aux lettres et d'y trouver un courrier de l'inspection. Celui-ci est arrivé et ils m'ont indiqué que ma demande était en attente d'un avis et certainement d'une convocation. Moi aussi, j'ai très peur de ce qui peut se passer lors de cet entretien car je ne sais pas comment , nous pouvons expliquer des détresses mentales !!!! Pour te rassurer, moi je n'ai comme papier que mes 1ers volets d'arrêts, et mes ordonnances !!! Je n'ai aucun dossier médical et d'ailleurs, je pense que personne ne peut avoir de dossier médical puisqu'ils sont gardé par les professionnels de santé !!! Je ne sais pas vers quoi cela va me mener et ce n'est pas rassurant je te le concède !!!!

Pour répondre à annew, je peux tout à fait comprendre ta situation. J'ai fait de nombreuses crises d'angoisses depuis ces dernières années. Celles-ci se produisaient pendant les vacances. Je me raccrochais toujours à mon métier, c'était mon refuge !!!!! Jusqu'à cette année , où le changement d'établissement pour moi a été le détonnateur et là pour le coup, je n'ai pu me raccrocher à mon métier, au contraire, il est devenu source d'angoisse !!! Bref, tout cela pour dire , que je peux comprendre les angoisses qui ne sont pas liées au métier, mais parfois, elles finissent par prendre une telle ampleur qu'elles empêchent d'avancer. Nous culpabilisons tous face à cette situation d'arrêt, nous sommes toujours dans la peur du jugement des autres et là est tout le souci également !!!! Nous sommes seules réélement à souffrir dans notre esprit et dans notre tête alors ce que les autres en pense, il ne faut pas y faire attention . Le plus important , c'est de reprendre confiance, de se sentir en adéquation avec nous même!!!!

Je vous souhaite de trouver un peu de sereinité. Moi non plus, je ne suis pas sortie d'affaire, je cherche toujours où est le problème et quelle est la bonne solution. Courage.

[Doko]

Bonne année à toutes et à tous tout d'abord,

Je vois que le fil a été relancé, alors je reviens donner quelques nouvelles. Pour rappel, en effet, c'est moi qui avait lancé ce fil au mois d'août.

Je vais mieux dans l'ensemble (en tout cas bien mieux que je ne l'ai été au tout début de l'ouverture de ce fil), mais c'est difficile en classe. Je m'accroche et chaque journée qui passe est un combat permanent. Mes CM2, sans être fondamentalement insolents (c'était ma crainte initiale), sont réèllement dissipés, énervés, et, pour parler clairement, c'est souvent le "chambard" dans ma classe. J'ai en plus 32 élèves, un bon tiers en grande difficulté, et ça ne me simplifie pas la tâche. Toutefois, je reste ferme et fais face sans m'énerver, je distribue des punitions à tour de bras (je me suis d'ailleurs déjà attrapé avec plusieurs parents d'élèves à ce sujet), je ne laisse rien passer. Je sais que la rentrée qui arrive va à nouveau être difficile, mais je suis content malgré tout d'y aller, plutôt que d'avoir capitulé et de m'être retrouvé en arrêt de travail, à tourner en rond chez moi.

Côté traitement, je continue à voir le psychiatre une fois par mois, mais j'ai déjà diminué l'antidépresseur à un demi par jour, avec l'espoir d'en être totalement sortir pour les vacances de Pâques. Ponctuellement, je prends aussi un truc pour dormir, mais j'essaie de m'en passer en faisant beaucoup de sport en en positivant en permanence (ça va vous paraître con mais je fais du yoga et j'essaie de méditer...et ça marche !). Pour l'angoisse, je ne prends plus rien (je n'ai quasiment plus de crises d'angoisse). En fait, je vais travailler chaque matin avec l'impression de monter sur un ring de boxe, avec l'envie de me battre jusqu'au bout. Peut-être m'écroulerai-je avant fin juin et serai alors obligé de finir l'année en arrêt (je n'en sais encore rien), mais au moins je serai resté les armes à la main jusqu'au bout.

C'est en tout cas ce que je me dis. Mon épisode dépressif s'est déclenché à la suite du mouvement, alors que je faisais tout pour avoir un poste en cycle 2 et que, malgré mes 11 ans d'ancienneté, je n'ai rien eu du tout. Cette année, avec l'arrêt des suppressions de postes et 12 ans d'ancienneté, les perspectives d'y parvenir sont à nouveau meilleures et j'ai bon espoir de pouvoir quitter enfin ce niveau du CM2, qui m'est difficile et que je n'aime pas. A côté de ça, je vais aussi tenter les épreuves du concours interne d'assistant bibliothécaire (catégorie B), comme ça, pour voir. Quand j'étais encore étudiant, à l'époque, j'avais toujours hésité entre cette carrière là et celle d'enseignant, On ne sait jamais...

Je souhaite plein de choses positives à toutes celles et ceux qui, pour les raisons et le parcours qui leurs sont propres, sont dans la difficulté avec ce métier. Courage !

[letapisrevant]

Je suis votre post depuis un petit moment car cette année j'ai un poste difficile et je suis vraiment sur le fil du rasoir au niveau de mes nerfs, j'espère tenir les 6 mois qui restent...

Bref, on verra en temps et en heure si jamais.

Doko, en quoi consiste le concours d'assistant bibliothécaire ? Et comment se passe ce métier par la suite ? Les affectations ?

J'aurais adoré travailler en bibliothèque aussi (ça a été un de mes boulots d'étudiante d'ailleurs et vraiment, j'ai apprécié) mais je ne trouve pas ça évident en reconversion... Et pourtant, je ne me vois pas non plus être PE toute ma vie vu l'évolution de nos conditions de travail !

[Petit_Gizmo]

Je vois que nous sommes nombreux à ne "pas bien aller....". Je vais donc y aller de mon petit message, ça me fera peut-être du bien de me livrer un peu....

Passionné par mon métier durant de nombreuses années, je l'ai désormais en horreur... Je dors mal, je n'arrive plus à préparer ma classe, je n'arrive plus à tenir mes élèves, je ne parviens plus du tout à concilier vie professionnelle et vie personnelle, je m'énerve pour un rien, les larmes arrivent rapidement à la moindre émotion.... Mon généraliste m'a prescrit des médocs contre l'anxieté, préférant pour l'instant ne pas me donner des anti-dépresseurs.

Je pense que mon mal-être est en grande partie lié au niveau que j'ai récupéré cette année (CP/CE1) dans lequel je ne me sens pas du tout à l'aise, et au fait d'avoir quitté une école dans laquelle je travaillais depuis dix ans.

Quoi qu'il en soit, j'aimerais retrouver le dynamisme qui était le mien, la motivation qui m'habitait auparavant...mais pour l'instant, j'ai bien du mal à voir le bout du tunnel... Je me dis qu'il faudrait que je me reconvertisse, que je quitte ce boulot qui me bouffe véritablement la santé, mais je n'ai pas le moindre projet.

Par chance, j'ai une petite femme formidable, qui aimerait d'ailleurs que je me fasse arrêter quelques semaines (mais à quoi bon ? il faudra bien reprendre un peu plus tard dans l'année....) et deux ptits loups de bientôt deux ans qui me comblent de bonheur. Heureusement !!!

Bon courage à tous et à toutes !

[galictia]

Oh!

Tu es bien la dernière personne que je pensais lire ici PetitGizmo...ça me fait sincèrement de la peine pour toi.

Je pense que tu as bien vu que tu avais des priorités ailleurs (familiales, et autres sans doute), et que cette année tu as des contraintes particulières qui rendent le travail plus difficile.

C'est déjà une bonne chose que de savoir faire le constat de la situation.

S'arrêter ou non n'est pas la question à mon avis, il faut surtout veiller à ne pas dépasser ses limites et si possible tout faire en amont pour prévenir une éventuelle dégringolade. Il est vrai que ce double niveau est "hardos", surtout quand on a eu surtout du cycle 3 avant. Du tout fait pour te soulager côté préparation dans un premier temps? Sinon, pas de décloisonnement en place pour te sortir un peu de ta classe?

Je suis effarée du nombre de messages sur ce sujet, particulièrement depuis cette rentrée. Je ne me souviens pas avoir vu cela quand je venais au début sur le forum, il y a quelques années. C'est inquiétant.

Prenez soin de vous, préservez-vous!

[lamed]

Bien surprise de te lire ici Petit Gizmo ...allez accroche-toi et viens parler dès que tu en as besoin comme tous les autres de ce fil ! Comme galictia , je t'encourage à t'arrêter dès que tu sens que tu franchis tes limites .Bon , je te dis ça mais moi j'ai aussi du mal à reconnaître que je franchis les limites alors que c'était la condition imposée par mon médecin pour ne pas demander le CLM qui est automatiquement attribué à ma pathologie .

J'espère que tu pourras changer de classe dès la prochaine rentrée car c'est vrai qu'il est très difficile d'avoir un niveau dans lequel on ne se sent pas bien .Perso, j'aime le CP/ce1 et je serai très mal en CM ...

Courage Petit Gizmo et les collègues du fil ...on est là pour vous soutenir

[Petit_Gizmo]

Merci pour vos messages.

Il est difficile d'exprimer ce que je ressens, en fait... Un ras-le-bol de ce métier chronophage, le sentiment d'être très mauvais cette année avec mes "petits" CP/CE1 (je n'arrive pas à m'organiser, je m'énerve trop facilement devant eux, je manque totalement d'imagination et de dynamisme, je suis à l'opposé de l'enseignant que j'étais il n'y a pas si longtemps...), l'envie d'envoyer ma lettre de démission sur un coup de tête (pour faire quoi à la place ?), aucun plaisir à me rendre en classe depuis la rentrée de septembre, le tout accompagné d'une angoisse qui perturbe mes journées et mes nuits, régulièrement, trop régulièrement. L'impression aussi que je me plains finalement pour pas grand chose, que ce ne sont que de petites péripéties que je devrais arriver à surmonter et que le médecin à qui je demanderai, un jour, un arrêt de travail va me rire au nez... Quoi qu'il en soit, si ça continue, il faudra bien que j'admette les évidences et que je me décide à me faire arrêter... Aujourd'hui, les larmes me montent aux yeux pour un rien... Il ne faudrait quand même pas que ça m'arrive en classe !!!!