dépression et crises d'angoisse - je ne veux pas reprendre en sept

[Doko]

Merci Sailoo. Je dors mieux depuis plusieurs jours, bien que je me réveille toujours en pleine nuit, ça me fait du genre 23H-4H, puis je reprends un demi Xopiclone et je me rendors une heure plus tard, assommé, juste 8H30 / 9H00. Pas génial, mais c'est mieux que rien.

Là, aujourd'hui, j'ai décidé de retourner dans ma classe, carrément, pour voir ce que ça me fait psychologiquement de revenir sur les lieux...et, accessoirement, déposer des affaires que j'avais prises chez moi chez été et voir si mes dernières commandes fournitures sont arrivées. Ainsi, si jamais je ne reprends pas dès la pré-rentrée du 31, un éventuel ZIL aura tout ce qui lui faut pour prendre la classe en main...c'est terrible mais j'envisage déjà cette éventualité.

Il faut aussi encore que je voie un médecin généraliste (dixit mon psy). Et là, il ne faut pas que je me trompe. On m'en a conseillé un bien que je ne connais pas, je pense que je vais franchir le pas cet après-midi. Il va falloir tout redéballer une nouvelle fois, ça risque d'être éprouvant...

Pour mes proches, la réaction est toujours la même : ils comprennent que je traverse une dépression sévère, mais aucun n'imagine que je puisse être en arrêt dès la pré-rentrée !! Ils veulent tous que j'y aille et le prendront très mal, ma femme la première, si je n'y vais pas !!

[annaym]

là c'est pareil, quelque chose est cassé. Il faut écouter ton corps, si tu ne le sens pas , si tu en viens à te faire du mal c'est que tu ne pourras pas reprendre et c'est peut-être un mal pour un bien.

Oui, c'est ça : quelque chose s'est comme cassé en moi, un abandon de toute envie de me battre (pour le moment). Même si je sais à peu près ce que j'ai, le plus dur c'est pour les proches. Tout le monde veut que je fasse au moins la rentrée pour essayer, mais moi je sais déjà comment ça va se passer : ils ne vont même pas vouloir se ranger sans chahuter, ils vont contester les places que je leur ai attribué dans la classe, ils vont râler ouvertement dès que je vais leur demander de faire les premiers exercices de la journée, etc. Tout le monde ùe dit que c'est moi qui me fait des films, mais moi c'est ce qu'ils m'ont fait vivre en anglais tout au long de l'année dernière, et je ne vois pas comment, comme par enchantement, ils pourraient être autrement.

Enfin voilà, les médicaments me font désormais dormir à peu près correctement, je ne pleure presque plus, mais à quel prix : zombie en mode légume toute la journée, je n'ai plus envie de rien faire, même feuilleter un magazine ou regarder une émission de télé en entier devient un effort pour moi !! Lundi, je prends contact avec un nouveau généraliste et je redéballe tout (une nouvelle fois...) en espérant qu'il soit compréhensif et accepte de ne pas me laisser reprendre le 31 août si vraiment je ne peux pas (et c'est parti pour...)

Le plus dur, ça va être pour ma femme. Je n'ai qu'une angoisse en fait, c'est que notre couple résiste à ça !!

Merci à Bluey pour son MP, je n'ai pas réussi à lui répondre par la même voie.

Bonjour Doko,

Moi aussi je suis ton post, ça nous parle tous qq part, pour ma part c'est aussi un peu ma hantise une classe de grands que je n'arriverais pas à gérer.

Mais je viens vers toi pour te donner mon petit point de vue: j'étais 1 jour par semaine l'année derniere dans une école en cm1 avec une classe énergique mais adorable. Le pb était que j'avais à intervenir 1 heure en géo avec l'autre cm1.. Tu vois le parallele avec ton heure d'anglais.. géo comme anglais sont en plus deja normalement ds sa propre classe des séances plus mouvementées, mais avec une classe où on ne fait que ça!! Forcément c'est super chaud.. Je refais ce quart temps à la rentrée mais j'ai précisé à la titulaire que je ne voulais plus décloisonner, ils étaient hyper bruyants, speeds, un était assez insolent mais heureusement ça n'a pas débordé, et surtout la moitié, meme des bons, s'en fichait royalement...la titulaire étant intervenue et aussi la peur des parents je pense a fait que l'année s'est qd meme assez bien déroulée ds l'ensemble. mais quelle horreur d'aller ds cette classe, ça me gachait le plaisir de ce quart temps.

Apres je sais que meme avec ta classe c'était difficile mais peut etre que l'anglais ds l'autre a bcp entamé ton moral et si tu devais reprendre bientot, j'espere que tu pourras éviter déjà un décloisonnement..

[annaym]

Merci Sailoo. Je dors mieux depuis plusieurs jours, bien que je me réveille toujours en pleine nuit, ça me fait du genre 23H-4H, puis je reprends un demi Xopiclone et je me rendors une heure plus tard, assommé, juste 8H30 / 9H00. Pas génial, mais c'est mieux que rien.

Là, aujourd'hui, j'ai décidé de retourner dans ma classe, carrément, pour voir ce que ça me fait psychologiquement de revenir sur les lieux...et, accessoirement, déposer des affaires que j'avais prises chez moi chez été et voir si mes dernières commandes fournitures sont arrivées. Ainsi, si jamais je ne reprends pas dès la pré-rentrée du 31, un éventuel ZIL aura tout ce qui lui faut pour prendre la classe en main...c'est terrible mais j'envisage déjà cette éventualité.

Il faut aussi encore que je voie un médecin généraliste (dixit mon psy). Et là, il ne faut pas que je me trompe. On m'en a conseillé un bien que je ne connais pas, je pense que je vais franchir le pas cet après-midi. Il va falloir tout redéballer une nouvelle fois, ça risque d'être éprouvant...

Pour mes proches, la réaction est toujours la même : ils comprennent que je traverse une dépression sévère, mais aucun n'imagine que je puisse être en arrêt dès la pré-rentrée !! Ils veulent tous que j'y aille et le prendront très mal, ma femme la première, si je n'y vais pas !!

peut etre que le psy pourra proposer une fois à ta femme de discuter histoire qu'il lui explique ce qu'il en est?

Bon courage pour le généraliste, c'est pas évident d'avoir à "redéballer" tout ça comme tu dis...

[annaym]

Bonjour

Je ne sais pas si cela t'aidera mais je vais te faire part de mon expérience; En Avril mon mari a été dans ta situation (il n'est pas enseignant mais son travail est aussi source de stress....comme beaucoup en ce moment). il a consulté notre généraliste qui l'a orienté en urgence vers le psy du CMP. Je l'ai accompagné car je n'étais pas rassurée de le laisser conduire. Et je vais t'avouer que j'étais très mal à l'aise dans la salle d'attente car moi aussi mon éducation et mon entourage familial me poussaient à penser qu'il suffit de se remuer pour s'en sortir. Le psy a demandé à ce que j'assiste à l'entretien et de l'entendre m'a permis de comprendre la situation et de prendre la mesure des difficultés que rencontrait mon mari. il nous a aussi rassurés et a arrêté mon mari pour trois semaines. A l'issue de cet arrêt mon mari a souhaité reprendre et il a une consultation par mois avec une psychologue. Parfois il me parle de ses entretiens parfois non. Mais je suis là s'il souhaite en parler. Tout cela pour dire que tout l'entourage souffre lorqu'un des siens n'est pas bien. Inconsciemment, on se sent aussi coupable de ne pas pouvoir l'aider et on se demande ce qu'on aurait pu faire pour éviter cela . Aussi cela aiderait peut-être ta femme de t'accompagner à ton rendez-vous chez le médecin. Ce n'est pas facile c'est certain mais cela vaut peut-être le coup.

Alors bon courage et surtout patience...

ah ben ça a déjà été dit... désolée

[clag]

Petit coucou.

Comment vas tu aujourd'hui?

As tu bientôt un autre rv avec le psy??

(En fait je pense que c'est mieux si tu arrives à faire une séance avec le psy et ta femme

le médecin, surtout si tu ne le connais pas ...C'est pas forcément sa spécialité...)

[Doko]

J'ai à nouveau le moral dans les chaussettes aujourd'hui...hier j'ai vu un nouveau médecin généraliste (je voulais changer), très gentil à qui j'ai tout redéballé, mais il m'a dit qu'il ne pouvait pas grand chose pour moi, à part me diriger vers un nouveau psy qu'il connait bien (il m'a fait un courrier pour avoir un RDV rapide), mais une fois rentré impossible d'appeler ce psy, le numéro n'est pas attribué dixit France Télécom ! Et il ne peut me faire d'arrêt maladie, seul mon médecin traitant actuel peut m'en faire un si j'ai besoin. Il ne peut pas non plus me prendre comme nouveau client car débordé trop de clientèle à la campagne. Donc un RDV pour rien. J'ai bien un médecin traitant ordinaire mais il ne comprend rien à la dépression et ne me mettra jamais en arrêt (j'en ai déjà fait l'expérience).

A côté de ça j'ai eu droit à un nouveau sermon de mon père au téléphone qui m'a dit que je devais absolument y aller à la rentrée et que fuir le problème n'était pas une solution, ce ne sont pas des gamins de 10-11 ans qui doivent avoir le dessus sur moi. Même discours de ma femme hier soir, très affectée de mon état et qui ne veut pas que je baisse les bras. Etre en arrêt seulement après avoir au moins essayé et tout tenté, mais ne pas céder dès la prérentrée à ces gamins (31 tout de même!). De plus, je serais très mal vu de l'inspection si je faisais ça (eu égard à ce que j'ai déjà vécu il y a 4 ans).

Les médicaments m'assomment, je suis devenu un vrai légume. J'ai essayé de faire un footing hier après-midi, je cours plus d'une heure d'habitude et là j'ai du m'arrêter au bout de 25 min, épuisé. Symptômes secondaires pas agréables du tout, comme la libido...enfin vous voyez où je veux en venir. Je n'ai plus envie de rien, plus le courage de rien, même lire un magazine ou regarder une émission de TV en entier. Et je continue d'écrire sur ce forum en cachette de ma femme...

Bref, me voici acculé à 17 jours de la prérentrée; aucune échappatoire à part faire la rentrée et essayer. Merci beaucoup pour le message personnel de missscootch, il y a plein de bons conseils à prendre. Mon gros problème, c'est cette mésestime de moi qui m'empêche de prendre le dessus sur mes angoisses. Tout le monde a pourtant raison, si mes collègues y arrivent, je dois y arriver aussi...me forcer...mais que c'est dur ! Je n'y trouve aucun plaisir...je suis même retourné dans ma classe hier matin pour déposer des trucs et voir si mes commandes fournitures sont arrivées, ça m'a fait un sentiment de malaise en rentrant. J'ai pourtant une très belle classe, super bien équipée (j'ai un TBI), mais rien à faire, je visualise déjà les élèves en train de me chahuter, à l'intérieur comme à l'extérieur de la classe.

Ma prochaine échéance, le retour chez le psy le 20. Lui m'avait dit qu'il me mettrait en arrêt s'il le fallait. Mais, vu le discours de mes proches...

Désolé d'être aussi long et de livrer mes états d'âme jour après jour (ce post fait déjà 12 pages !), mais ça me fait du bien malgré tout.

[Pepettebond]

DoKo oui c'est très dur pour tes proches , mais c'est encore plus dur pour toi tu as la triple peine

- etre malade,

- ne pas être entendu par tes proches pour l'instant,

- ne pas avoir un médecin en qui tu as confiance.

Va voir ton médecin traitant dit lui ce qui t'arrive aujourd'hui, il y a 4 ans il a réagit avec ce que tu lui apportais , aujourd'hui ta souffrance a changé, elle est plus violente et plus destructrice.

Téléphone au psy qui t'a vu, demande lui un rdv avant le 20; parle lui des réactions de ta famille.

Oui tes collègues y arrivent, mais IL FAUT DU TEMPS TOUT LE MONDE TE LE DIRA

Pour ta femme, elle a peur pour toi, pour votre couple et la pensée que cela puisse suffire de retourner en classe pour que tu guerisses ....

Demande lui si elle accepte d'aller chez le psy avec toi?

Demande lui ce qu'elle veut savoir, (des fois certains conjoints veulent savoir mais n'ose pas demander)

Arguments

pour ne pas retourner comme ca l'IEN peut organiser ton remplacement, des le depart, les enfants auront un enseignant qui mettra en place les habitudes et le rythme de travail qu'il souhaite des le depart

Aller avec un délégué du personnel voir l'IEN et demander un poste différent (je ne sais pas ce que l'on propose dans ta circo dans ce cas.

Mais ce n'est pas parce que tu auras un autre poste que tout rentrera dans l'ordre, la d"pression n'est pas une maladie liée au poste que tu as.

Il faudra quand même te soigner,

Un autre poste te permettra de moins souffrir mais pas de guerir magiquement ...

un chemin plat permet de marcher avec une entorse mieux qu'une pente raide mais ne guerit pas l'entorse

Et si sur le chemin plat tu ne t'arretes pas l'entorse s'aggravera ...

[cyrille1]

Courage Doko. Il faut que tu ailles voir ton médecin et que vu ton état tu exiges un arrêt maladie. Sinon le psy t'a assuré de le faire en cas de refus. Pense à toi, si vaiment tu ne te sens pas capable de reprendre, arrête-toi un peu. Tes proches veulent bien faire, mais ils n'ont peut-être pas saisi la profondeur de ton mal être.

Puisque tu mentionnes tes collègues, leur as-tu parlé de cette angoisse à prendre cette classe ? En as-tu parlé au directeur ?

As-tu le mail d'un collègue à qui tu pourrais te confier ? Ou celui de la directrice ?

Je sais bien qu'on est à trois semaines de la rentrée, mais échanger un niveau avec un collègue juste pour un an ne serait-il pas possible ?

Repose toi et courage !

[laumaz]

Je rejoins tt le monde : tu ne dois penser qu à toi , ce que tu ressens personne ne peut en juger

La réponse de ce médecin de remplacement est très bizarre: si tu t étais casse la jambe il faudrait attendre ton médecin habituel pour voir que tu ne peux plus marcher ?

J au eu de gros souci perso il y a 2 ans , mon médecin traitant était en vacances et son remplaçant m à mis en arrêt à la 1ère visite, ensuite prolongée par le médecin traitant ( 1 semaine à la fois) et ensuite c est le Psy qui prolongeait ( 1 mois chaque fois )

Sur un plan purement administratif c est plus facile d organiser un remplacement long que 3 jours renouvelés

Retourne voir le Psy et fais toi arrêter même avant la rentrée

Courage et continue à venir parler ici, c est anonyme et on te soutient tous

[stéphanie.vo]

Ton histoire me touche Doko. Bravo à toi pour avoir trouvé la force de te confier à tes proches, et pour en avoir parlé ici. Continue à le faire, cela t'aidera à ne pas te recroqueviller sur toi-même.

Concernant ta prise en charge médicale, tu peux aussi contacter, ou te rendre directement, aux urgences psy de l'hôpital le + proche. Appelle le 15 si tu n'en connais pas. Car ta situation est une urgence là, tu l'as bien cerné d'ailleurs, je ne peux que t'encourager à poursuivre ta démarche de demande d'aide médicale.

Pour ce qui est de l'ien, essaie d'obtenir un RV à la prérentrée, ou + tôt si c'est possible. Il entendra ta demande d'être affecté provisoirement ailleurs. Je connais 3 collègues à qui c'est arrivé, dans des circonscriptions différentes, et les 3 ont pu obtenir un poste ailleurs. L'un a été Zil pour l'année, les 2 autres ont eu un poste en classe. A la fin de cette année de poste provisoire, ils ont pu changer de circonscription au mouvement à TD.

Courage à toi

[Doko]

Merci beaucoup pour vos messages.

Mes collègues, non je ne leur ai rien dit, mais je ne préfère pas, je n'ai pas envie de passer pour un collègue en difficulté qui ne sait pas gérer une classe de CM2. Mais ils auraient une petite idée en me voyant absent car ils savent que mon souhait le plus cher est de retourner en cycle 1 ou 2 et je ne leur ai jamais caché que j'avais participé au mouvement dans ce sens en mai.

Pour mon IEN, je n'ai pas envie d'essayer (du moins pour l'instant) car il me cataloguerait également comme un enseignant incompétent incapable de gérer des CM2. En fait, je souhaiterais pouvoir être en arrêt sans que mes collègues et mon administration sache pourquoi. Je voudrais me soigner tout en me faisant tout petit par rapport à eux. On m'a toujours appris que moins on en dit, mieux c'est. Tout ce que je sais, c'est que je n'ai aucune envie de reprendre en septembre, je ne m'en sens pas capable. Les enfants que je vais avoir sont trop durs pour que j'aie la force de faire face. Et à chaque fois que je dis ça à mes proches, toujours la même réponse...

Pour ne rien arranger, ce matin, nouveau coup dur avec ma chérie : nous venons d'apprendre qu'elle n'est pas enceinte, alors que ça fait 8 mois que nous essayons...bref, pas le moral du tout. Car si même si cela marche les mois suivants, cela veut dire congé maternité pendant les vacances d'été.

Bref, rien ne va...la seule perspective que j'ai, pour l'instant, c'est le deuxième RDV chez le psy lundi prochain. Je vais essayer de revoir aujourd'hui pour essayer de contacter l'autre que m'a conseillé le toubib de hier. Et mon médecin traitant...ben, va bien falloir que je me décide à le revoir aussi.

Merci encore pour tout, vous êtes trop gentils de donner de votre temps sur ce forum pendant vos vacances !

[Pepettebond]

Bon pour le médecin, c'est une histoire de sous , le médecin traitant donne les arrets de travail longs car la prise en charge par la sécu est entière dans ces cas là , pas si c'est un médecin autre. (c'est ce à quoi a du penser le médecin quui t' a reçu.)

D'ailleurs à l'hopital ils te font un arrêt de deux jours que ton médecin prolonge ...

Pour le bébé ils arrivent souvent quand on y pense plus ...

En moyenne un couple attend un bébé au bout de 12 à 14 mois ...

statistiquement donc il y a ceux qui attendent un mois et ceux qui attendent 28 mois ...