nunki12 Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 J'ai 2 enfants, qui au fil du temps m'aident à comprendre mes petits élèves du même âge ! J'ai une classe très difficile cette année et j'ai cherché des solutions auprès d'auteurs tel qu'Isabelle Filliozat, Faber et Mazlish et dernièrement Jane Nelsen. Ils appliquent tous une méthode basée sur le respect d'un cadre imposé par les adultes tout en respectant l'individualité de chaque enfant, leurs besoins. On leur parle avec bienveillance, dans le respect d'autrui comme on parlerait à un autre adulte... Eh oui, on ne dira pas à une personne de 25 ans : "regarde-moi ça, tu as ENCORE accroché tes boutons n'importe comment, t'es vraiment pas dégourdi !!!" ben non, me direz-vous ! Même si cette personne est devant vous avec les boutons mal accrochés ! On lui dirait plutôt discrètement : "Eh, regarde les boutons de ta chemise..." Essayez avec vos enfants et vos élèves, vous verrez que ça marche encore mieux que la première phrase, et en plus ça fait moins de dégâts pour leur estime d'eux-même !!! j'invite donc tous ceux et celles qui veulent essayer, veulent en savoir plus, trouver des avis, des expériences... à venir poster des messages ICI !!! Venez, nombreux, l'union fait la force comme on dit ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nunki12 Posté(e) 30 mars 2013 Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2013 Exemple concret à l'école : Une de mes élèves me dit : "maîtresse, je veux pas dormir au dortoir ! Je suis pas fatiguée !!!" d'un ton bien décidé ! Maîtresse 1 lui répond : "tu iras dormir, c'est comme ça, les petits font la sieste ! Maintenant tu vas dans ton lit, tu restes couchée, tu fermes les yeux !!!" Maîtresse 2 lui répond : "oh, ma pauvre puce, tu ne veux pas dormir !!! Il faut essayer, tu vas peut-être y arriver... Allez essaye... Allez, il faut te coucher... bon tu pleures... bon, ben je reste vers toi et je vais te caresser les cheveux..." Maîtresse 3 lui répond : "hum hum, j'entends une petite fille qui ne veut pas dormir ! elle aimerait mieux gambader dans la classe et faire des galipettes avec Souricette (mascotte de la classe)! Dans le dortoir, la règle est simple, on doit faire le silence pour que les autres enfants puissent dormir. Tu as donc le choix : tu peux regarder les dessins des murs du dortoir, rêver à des choses que tu aimes bien (par exemple faire du manège, monter sur un cheval, dans un hélicoptère...) ou caresser ton doudou pour qu'il s'endorme pendant que toi tu ne dors pas ! Que comptes-tu faire en silence ? Mettez-vous un instant dans la peau de cette élève et dite-moi quelle maîtresse vous écoute le mieux, vous comprend et vous donne un cadre rassurant sans oublier les règles de vie de la classe ? J'en conviens, je sais que c'est plus facile à écrire en ayant le temps de la réflexion, que de le dire dans l'immédiat ! Je suis passée et passe encore par les phrases 1 ou 2 selon les cas. C'est juste pour faire prendre conscience qu'il existe d'autres façons de parler qui fonctionnent très bien mais qu'il faut apprendre comme une nouvelle langue étrangère !!! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nicolasd.22 Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 La première. Elle ne ment pas à un enfant, elle lui apprend que la vie ce n'est pas que des OUI ! La seconde et la dernière ne sont pas des maîtresses mais des mamans, au mieux des animatrices de garderie. Les dégâts sur l'estime d'eux même ne sont certes pas visibles dans l'immédiat mais se retrouveront à 25 ans avec des adultes qui refusent d'être adulte et restent ados le plus tard possible, dans le confort, le plaisir, l'insouciance... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
silmalia Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 Pareil ! J'ai deux garçons et la naissance du premier m'a fait totalement voir les choses différemment. Lorsqu'il a été en âge de "faire des bêtises", et que j'ai vu son papa lui mettre tout naturellement une fessée (il était parti alors que son père lui avait dit de rester là, il avait 18 mois), je me suis dit "plus jamais ça". J'ai briefé le papa "si tu recommences je te quitte" (bon ok, j'ai un peu exagéré). Et puis le deuxième est arrivé, et au bout de 5 ans, je me dis que nous avons fait le bon choix, mon aîné est un adorable petit garçon, et je continuerai avec le second de la même façon. Petit à petit cette vision de l'enfant a envahi ma tête, et tout naturellement, je remets en cause ce que j'ai toujours vu faire en classe : le maître tyran, les petits humiliés, terrorisés, tristes. J'ai débuté comme ça, en pensant qu'en criant, punissant, hurlant, blessant moralement, je me ferai respecter. Mais quand je fais ça, oui j'obtiens le respect, le calme, l'obéissance, mais je rentre chez moi, déçue. Et puis cette année j'ai la chance d'avoir mon fils en classe, et donc je fais de plus en plus attention à ma pratique pour ne pas blesser, involontairement ces petits êtres en construction. Mes lectures m'ont fait réfléchir : je ne veux pas de petits moutons qui m'obéissent parce que je suis celle qui crie le plus fort, mais des citoyens participant à la vie de la classe et qui y ont leur place, quelque soit leur personnalité, parfois bien difficile ! J'ai débuté par la lecture de Maria Montessori, Filliozat, puis j'ai fait les ateliers Faber et Mazlish. Les éditions l'instant présent sont mes fournisseurs préférés : la véritable nature de l'enfant de Jan Hunt, Parents bienveillants. J'ai lu aussi Marshall Rosenberg et le très connu Gordon. Actuellement je lis : Ces écoles qui rendent nos enfants heureux http://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/ces-ecoles-qui-rendent-les-enfants-heureux J'y puise beaucoup d'idées ! (J'ai la chance d'avoir à la médiathèque de la ville, une personne qui fait des achats de livre qui me correspondent !) Voilà, malgré toutes mes lectures et mes connaissances, je me trouve souvent démunie face au comportement de certains élèves, face au bruit, face aux pratiques pédagogiques plus ou moins imposées que j'essaye de respecter, et souvent mes vieilles façons de faire reprennent le dessus. Je suis contente qu'un tel fil de discussion s'ouvre, et si on peut s'entraider pour enseigner autrement, avec bienveillance, je suis preneuse ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nunki12 Posté(e) 30 mars 2013 Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2013 Je respecte ton point de vue nicolasd.22... Il me semble que ton élève entrera plus facilement en conflit avec toi, et en crise dans le dortoir. Les méthodes en force marchent peut-être bien à cout terme, mais font des dégâts à long terme !!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
silmalia Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 La première. Elle ne ment pas à un enfant, elle lui apprend que la vie ce n'est pas que des OUI ! La seconde et la dernière ne sont pas des maîtresses mais des mamans, au mieux des animatrices de garderie. Les dégâts sur l'estime d'eux même ne sont certes pas visibles dans l'immédiat mais se retrouveront à 25 ans avec des adultes qui refusent d'être adulte et restent ados le plus tard possible, dans le confort, le plaisir, l'insouciance... Non la première nie l'enfant en tant qu'individu. Elle lui impose des règles qui tombent d'on ne sait où. Elle ne lui apprend pas à respecter les règles de la société mais à faire comme si. Et à 25 ans quand ce ne sera pas nécessaire, elle ne respectera pas les règles. PArce qu'elle n'aura pas appris à les comprendre, juste à obéir à l'adulte. A 17 ans, on lui dira "Boit, tout le monde boit" elle boira. A 25 ans, elle sera incapable de prendre une décision par elle même parce qu'habituée à ce qu'on lui impose les choses. Mais tant qu'on n'a pas commencé à lire des livres traitant de ce sujet, on ne peut pas comprendre. La troisième évident, amène l'enfant à respecter la règle, mais en lui expliquant comment et pourquoi. C'est le rôle d'un éducateur, de la personne qui a en charge la formation d'un futur citoyen libre et pensant. (Les hussards noirs de la vieille époque forment des moutons dociles chers à nos gouvernants). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nunki12 Posté(e) 30 mars 2013 Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2013 merci pour le soutien Silmalia, nous sommes sur la même longueur d'onde ! Effectivement, on se heurte à des personnes qui ont une vision très vieille école !!! La société actuelle façonnent des enfants différents, plus vifs, plus agités, plus perturbés par le monde qui les entoure. C'est très difficile de les rendre dociles !!! Il vaut mieux leur apprendre à bien penser, qu'à obéir sans réfléchir, je suis d'accord. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nunki12 Posté(e) 30 mars 2013 Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2013 c'est marrant, mais j'ai vu aussi mon mari mettre une fessée à mon fils et lui ai répondu comme toi !!! lol Comme quoi, ça donne parfois le déclic ! J'ai également mes 2 enfants en classe. J'ai aussi commencé dans le métier avec des remarques du style, fais-toi respecter dès le premier jour ! ça en dit long ça !!! J'ai même un psy scolaire qui m'a dit cette année : "quand il vous embête trop, vous le punissez chez votre collègue ! Si les enseignants étaient plus dur au début d'année, et relâchaient après, il y aurait moins de soucis" ben voyons !!! Heureusement, il part à la retraite à la fin de l'année ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nicolasd.22 Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 merci pour le soutien Silmalia, nous sommes sur la même longueur d'onde ! Effectivement, on se heurte à des personnes qui ont une vision très vieille école !!! La société actuelle façonnent des enfants différents, plus vifs, plus agités, plus perturbés par le monde qui les entoure. C'est très difficile de les rendre dociles !!! Il vaut mieux leur apprendre à bien penser, qu'à obéir sans réfléchir, je suis d'accord. Je respecte ton point de vue aussi, et les enfants aussi. Mais ce que tu préconises est aussi très vieux et ancienne école: Montessori, Freinet, Rousseau, Ecole de Summerhill mai 68 réfome 89 de Jospin Programmes de 2002 Tout cela correspond à tes pensées mais le respect de l'individu peut aussi se faire dans le cadre du collectif. "C'est le rôle d'un éducateur, de la personne qui a en charge la formation d'un futur citoyen libre et pensant." On est libre que parce que l'on a conscience d'un cadre... qui s'impose à nous, qui nous contraint. Et ce cadre est là pour éviter l'anarchie pas pour contraindre les libertés, mais bien pour qu'elle puissent exister pour la majorité! Sans cadre collectif, point de liberté individuelle. On peut très bien bien parler aux élèves sans aller dans l'exacerbation des félicitations et encouragements perpétuels qui amoindrissent la volonté et la résistance en laissant un toujours un choix factice. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nunki12 Posté(e) 30 mars 2013 Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2013 La discipline positive est une méthode américaine sortie en 2012 pour info. Je veux juste te montrer que le cadre peut être respecté sans pour autant effacer l'envie, le besoin de l'enfant. Parfois, il veut juste qu'on l'écoute, sans vouloir plus ! Il me suffit parfois de dire à cette enfant : "j'entends bien que tu ne veux pas dormir..." tout en la prenant par la main pour l'emmener dans son lit. Elle voit que je la comprends mais qu'elle devra accepter la contrainte tout de même car la règle, cela reste une règle ! Cadre rassurant et structurant les enfants, et ça on est tous d'accord !!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Anwamanë Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 merci pour le soutien Silmalia, nous sommes sur la même longueur d'onde ! Effectivement, on se heurte à des personnes qui ont une vision très vieille école !!! La société actuelle façonnent des enfants différents, plus vifs, plus agités, plus perturbés par le monde qui les entoure. C'est très difficile de les rendre dociles !!! Il vaut mieux leur apprendre à bien penser, qu'à obéir sans réfléchir, je suis d'accord. Je respecte ton point de vue aussi, et les enfants aussi. Mais ce que tu préconises est aussi très vieux et ancienne école: Montessori, Freinet, Rousseau, Ecole de Summerhill mai 68 réfome 89 de Jospin Programmes de 2002 Tout cela correspond à tes pensées mais le respect de l'individu peut aussi se faire dans le cadre du collectif. "C'est le rôle d'un éducateur, de la personne qui a en charge la formation d'un futur citoyen libre et pensant." On est libre que parce que l'on a conscience d'un cadre... qui s'impose à nous, qui nous contraint. Et ce cadre est là pour éviter l'anarchie pas pour contraindre les libertés, mais bien pour qu'elle puissent exister pour la majorité! Sans cadre collectif, point de liberté individuelle. On peut très bien bien parler aux élèves sans aller dans l'exacerbation des félicitations et encouragements perpétuels qui amoindrissent la volonté et la résistance en laissant un toujours un choix factice. Justement, chez Montessori et d'autres pédagogies "vieilles" écoles comme tu dis, on ne félicite pas, on encourage pas l'enfant à outrance etc, on décrit une situation. On ne dira pas qu'un dessin est beau mais on dira ce que l'on voit sur le dessin, au mieux on demandera à l'enfant s'il pense que son dessin est beau. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
silmalia Posté(e) 30 mars 2013 Partager Posté(e) 30 mars 2013 Sans cadre collectif, point de liberté individuelle. On peut très bien bien parler aux élèves sans aller dans l'exacerbation des félicitations et encouragements perpétuels qui amoindrissent la volonté et la résistance en laissant un toujours un choix factice. Justement la maîtresse 3 rappelle le cadre collectif auquel doit obéir la petite fille, mais elle la guide dans le respect de ce cadre. Encourager et féliciter fait autant de dégâts que blâmer punir et rabaisser en public. Ce n'est pas du tout ce qui est conseillé en CNV. Éduquer sans punition ni récompense pourrait être le résumé de la discipline positive : donc pas de faux encouragements ni de félicitations qui posent un jugement arbitraire sur l'enfant dépendant de la vision de l'adulte. L'histoire du choix factice est très bien expliquée chez Faber et Mazlish, ce n'est pas du tout ce qui est préconisé. Et là le choix n'était pas arbitraire, mais la maîtresse guidait l'enfant, en lui expliquant ce qu'elle pouvait faire. La méthode Gordon fait un peu penser à un lavage de cerveau, je n'ai pas adhéré à cause de ça. La CNV c'est totalement autre chose. C'est juste une façon d'adapter sa communication. Et les résultats dans mon couple, dans ma famille, dans mon cercle familial, ont été impressionnants. Je n'ai pas les mots pour expliquer tout, c'est difficile de retranscrire toute cette vision en quelques mots. C'est comme cela que je vois l'éducation des enfants. Mais ça n'engage que moi. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
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