nola Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Je viens de vous lire et j'ai l'impression que l'on s'éloigne de ce qui est vraiment "dangereux" dans cette information. Un peu partout dans les médias il a été dit que le code informatique serait enseigné dans les écoles de manière facultative. Pour le citoyen lambda ça veut dire: il va y avoir un enseignement optionnel du code informatique proposé par l'éducation nationale (c'est B. Hamon qui le dit). Comme c'est un enseignement l'enfant doit apprendre durant ce temps-là: va-t-il y avoir des programmes? Des compétences à valider? Et sont-ce les animateurs des TAP qui vont se charger de cet "Enseignement"? Ce mélange de genre est pour moi très, très, très inquiétant.... Que l'on apprenne le code informatique pour s'amuser ou la capoeira, ou le théâtre....Après tout c'est l'offre périscolaire. Chaque ville propose ce qu'elle peut. Et malheureusement c'est un certain facteur d'inégalité. Mais présenté de cette façon on passe à autre chose. Les parents vont NOUS demander à la rentrée si on fait cette option...Peut-être que le gamin il voudrait faire ça au collège.... Et puis bientôt on dira qu'on augmente l'offre artistique par exemple à l'école en supprimant les heures d'arts plastiques ou de musique aux PE (retour vers les apprentissages fondamentaux) et en les passant aux TAP (3h/semaine!) ... Bah tout ça m'agace profondément. Bien recentré, effectivement. Le fond du problème, c'est que Hamon se mêle des TAP et efface donc la frontière entre temps scolaire et périscolaire dans l'esprit des parents. Qu'on soit pour ou contre l'enseignement du codage, c'est une chose; que le ministre présente subtilement une activité périscolaire comme relevant de l'EN (et donc de notre responsabilité dans l'esprit des parents), c'en est une autre. Le problème serait identique s'il avait fait la même déclaration à propos de l'enseignement de la gravure sur verre ou de la plomberie (enseignement auquel personnellement je suis tout à fait favorable ), et on peut être sûr que personne ici ne le défendrait. Numérique et informatique, que de couleuvres on est prêts à avaler en votre nom.
katarinabellachichi Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Et l'enseignement de l'informatique rajouté aux programmes scolaires n'avait-il pas lui-même suscité cette même réticence au nom de ce mélange des genres ? Personnellement, c'est bien un truc dont je me passerais, sans pour autant me sentir dépossédée d'une partie de ma mission. A l'époque (certes lointaine), c'était déjà des problèmes toujours actuels qui posaient problème : formation minimaliste, financement imposé aux collectivités, absence de concertation et de programmation. Donc une bonne idée au départ et un massacre à l'arrivée (avec de magnifiques TO7 et MO5 :-). Ce n'est pas sans rappeler de bonnes idées récentes! C'est quoi des TO7 et des M05? Magnifiques , en plus! Bigre.
Charivari Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Le fond du problème, c'est que Hamon se mêle des TAP et efface donc la frontière entre temps scolaire et périscolaire dans l'esprit des parents. Qu'on soit pour ou contre l'enseignement du codage, c'est une chose; que le ministre présente subtilement une activité périscolaire comme relevant de l'EN (et donc de notre responsabilité dans l'esprit des parents), c'en est une autre. Le problème serait identique s'il avait fait la même déclaration à propos de l'enseignement de la gravure sur verre ou de la plomberie (enseignement auquel personnellement je suis tout à fait favorable ), et on peut être sûr que personne ici ne le défendrait. Numérique et informatique, que de couleuvres on est prêts à avaler en votre nom. Je n'attache peut être pas assez d'importance à cette sacro sainte frontière qu'il faudrait ériger en béton armé entre l'école et le périscolaire.Les deux sont des temps d'éducation. Cela ne me paraît pas dramatique que l'on considère que les enfants puissent apprendre des choses dans le cadre du périscolaire ni même dramatique qu'un ministre de Éducation puisse prendre la parole au sujet d'Education en dehors de l'école.
mayre Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Je suis d'accord sur le fond de la question: ce n'est pas le problème du code ou pas code, c'est le problème de la place que vont occuper les TAP. Il y a deux ans, nous parlions assez virulemment du transfert de certaines matières au périscolaire sur le forum. Je racontais alors qu'en formation de directeurs, une intervenante dont je tairai la qualification actuelle (mais elle a pris du grade) nous expliquait très patiemment qu'il faudrait évaluer ce que les enfants ont appris aux TAP, qu'ils allaient développer des compétences qu'il nous faudrait prendre en compte. Je m'étais alors insurgée (comme souvent, dira Flore ) en rétorquant que les enfants développaient depuis toujours des compétences hors de la classe, et que c'était heureux (avec leurs parents, en colo, en centre aéré, à l'école de musique....). Mais que, de la même manière que maintenant, je n'évaluerai que ce que je fais en classe, que c'était la seule chose que je pouvais mesurer objectivement, et que c'était ce que je faisais en classe qui relevait de ma responsabilité et donc de mon évaluation (tant pour les élèves que pour moi-même). Tout cela pour dire que, attention: que va-t-on réellement faire de ces TAP? Un temps supplémentaire d'enseignement? Un temps de délégation de l'enseignement? Que cela reviendrait-il à dire? Qu'un intervenant sans diplôme peut tout à fait enseigner, que la qualité du programme dépendra des mairies? que nous devrons évaluer un temps où nous ne serons pas responsables? Quant à l'exemple de l'EPS, il est un peu galvaudé: un intervenant qui possède un BE est plus qualifié que moi pour faire de l'EPS. Je ne contesterai sûrement pas ça. Par contre, que l'enseignement de l'EPS repose uniquement sur la présence d'un intervenant qualifié, présence forcément liée à la politique éducative de la ville, non. Cela dit, je trouve que nier la place de l'informatique est dangereux et un peu rétrograde. Je pense toutefois que l'apprentissage du code n'est pas une priorité. Par contre, profiter du traitement de texte pour la production d'écrit, en facilitant l'écriture de plusieurs jets, en se servant du correcteur orthographique (non pas par paresse, mais en suscitant le questionnement immédiat de l'écriture d'un mot), travailler sur la communication (on écrit pour l'autre), travailler sur la confrontation des nombreuses sources... me semblerait plus pertinent. Sans toutefois négliger l'écriture à la main qui a d'autres fonctions et d'autres avantages.
nola Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Le fond du problème, c'est que Hamon se mêle des TAP et efface donc la frontière entre temps scolaire et périscolaire dans l'esprit des parents. Qu'on soit pour ou contre l'enseignement du codage, c'est une chose; que le ministre présente subtilement une activité périscolaire comme relevant de l'EN (et donc de notre responsabilité dans l'esprit des parents), c'en est une autre. Le problème serait identique s'il avait fait la même déclaration à propos de l'enseignement de la gravure sur verre ou de la plomberie (enseignement auquel personnellement je suis tout à fait favorable ), et on peut être sûr que personne ici ne le défendrait. Numérique et informatique, que de couleuvres on est prêts à avaler en votre nom. Je n'attache peut être pas assez d'importance à cette sacro sainte frontière qu'il faudrait ériger en béton armé entre l'école et le périscolaire.Les deux sont des temps d'éducation. Cela ne me paraît pas dramatique que l'on considère que les enfants puissent apprendre des choses dans le cadre du périscolaire ni même dramatique qu'un ministre de Éducation puisse prendre la parole au sujet d'Education en dehors de l'école. J'attache de l'importance au fait que mon ministre de tutelle ait un discours clair sur ce qui relève de ma responsabilité en tant que fonctionnaire de l'état et de celle de l'institution à laquelle j'appartiens. J'attache de l'importance à ce que l'état n'impose pas aux collectivités directement ou indirectement des charges supplémentaires non financées. Que le citoyen Hamon pense que le codage est utile aux enfants est une chose; le ministre nous représente et doit avoir un discours clair vis à vis des personnels et des parents et de ceux qui assurent le financement (élus locaux). C'est uen question de sens des responsabilités politiques. Pour ce qui est du hors temps scolaire, tu as raison, il peut être éducatif. D'ailleurs, pourquoi se limiter au périscolaire? La famille, les éducateurs sportifs des clubs, les MJC,les moniteurs des colonies sont aussi des éducateurs. On peut coopérer avec eux et même être bénévoles dans les associations, hors de notre temps de travail; ça ne regarde pas le MEN. Je repose ma question: pourquoi le codage informatique et pourquoi pas la plomberie ou la mécanique auto?
Zarko Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Je repose ma question: pourquoi le codage informatique et pourquoi pas la plomberie ou la mécanique auto? Parce que ça fait "moderne" dans les têtes des citoyens lambda.... Bon déjà qu'il y a des inégalités en équipement, que la maintenance laisse plus qu'à désirer, qu'il n'y aura jamais d'animateurs compétents pour cette pratique et mille autres "problèmes", le ministre joue dans la démagogie populaire...Vous me direz, les milieux favorisés pourront continuer à envoyer leur progéniture pour de vraies activités culturelles: piano, violon, danse dans des conservatoires (le mercredi matin)...c'est le principal, ce sont eux qui ont le pouvoir et qui votent....
Moustache Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Je n'attache peut être pas assez d'importance à cette sacro sainte frontière qu'il faudrait ériger en béton armé entre l'école et le périscolaire.Les deux sont des temps d'éducation. Cela ne me paraît pas dramatique que l'on considère que les enfants puissent apprendre des choses dans le cadre du périscolaire ni même dramatique qu'un ministre de Éducation puisse prendre la parole au sujet d'Education en dehors de l'école. Il ne s'agit pas de défendre coûte que coûte un quelconque pré carré. Mais une certaine idée qu'on peut se faire de l'éducation nationale, qu l'est de moins en moins. On va, et nous en avons ici un bel exemple, vers la "municipalisation" de l'enseignement. Pourquoi pas à terme des enseignants recrutés, rémunérés par les municipalités ? Est-ce acceptable ? ne devons-nous pas être vigilants ? Non en raison d'un quelconque conservatisme, il faut bien sûr que l'école évolue. Et contrairement à ce que j'ai lu, les enseignants savent accepter les réformes, mais les réformes tous les 3 ou 5 ans, sans même prendre le temps de faire des bilans sérieux, ça suffit. Pour en revenir au périscolaire, on a tous en tête les disparités énormes qui existent entre les différentes villes, dans le domaine des locaux scolaires, des subventions allouées aux élèves, et parfois même la préférence donnée à l'école privée plutôt qu'à l'école publique (je parle de ma région : sud bretagne ) Voulons-nous une éducation à géométrie variable; selon les richesses et le bon vouloir des communes ? On y va doucement, les récentes décisions vont hélas dans ce sens. On peut avoir des choix de société différents, mais pour ma part je ne souhaite pas les cautionner.
Charivari Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 J'ai déjà écrit souvent que, à mon avis, on ne doit pas refuser un progrès au nom de de l'accroissement des inégalités. Sinon on tombe dans le communisme primaire qui refusait que certains bénéficient du chauffage central tant que tout le pays, d'un seul coup, ne pouvait pas en bénéficier. Du coup tout le pays grelottait tout l'hiver alors qu'en Europe de l'ouest ce type de progrès s'étendait peu à peu dans les pays. Le discours "c'est tout le monde, ou personne" il tire tout le monde vers le bas. On est en démocratie. À nous de nous investir dans nos communes, dans la vie politique locale, pour dire que tel budget sécurité ou réceptions serait mieux alloué à doter les écoles. Avec ce discours "tout le monde ou personne" aucune école ne connaîtrait le TBI aujourd'hui. Je n'en ai jamais utilisé de ma vie, mais je vois de plus en plus de communes autour de moi qui investissent donc je sais que j'en bénéficierai bientôt. Grâce à quelques maires un peu pionniers (ou qui ont cherché à se faire mousser, peu n'importe) l'équipement des écoles progresse.
Polythene Pam Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Moi j'aimerais bien des cours de cuisine à l'école : en effet, les gens ne savent plus faire une soupe ou une tarte à l'oignon, ils achètent du surgelé cher et plein de chimique dedans, mauvais pour la santé.... Sérieusement, le Ministre aurait annoncé ça, ou autre chose, c'est surtout cette notion de "facultatif" et celle de périscolaire qui me hérisse le poil : on parle d'enseignement là, non ? Qui enseigne ? Le titulaire du BAFA qui a des notions d'informatique (ce qui ne veut rien dire d'ailleurs...) ? Sur quelle base ? Quel programme ? Quel contenu ? Quel matériel ? Dans quel but ? S'il s'agit d'un enseignement, il faut l'évaluer, qui va l'évaluer ? Nous ? Mais comment évaluer un contenu que l'on n'a pas travaillé soi-même et surtout que l'on ne maîtrise pas ???? Je ne crois pas que les enseignants soient réfractaires à toute nouveauté. Là n'est pas le problème. Mais lorsque le ministère annonce des nouveautés, il n'y a jamais de réels moyens pour faire en sorte que ce la fonctionne, comme pour l'enseignement des langues vivantes par exemple : comment enseigner une matière dont la didactique est si particulière et surtout, un domaine que beaucoup ne maîtrisent pas ???? Faire entrer le numérique à l'Ecole est une chose. S'en donner les moyens en est une autre. Pour moi, le problème est surtout là : comme ce sont les communes qui financent, certaines ont le pognon et/ou la volonté d'autres non. Quant à la formation continue, je préfère en rire plutôt que d'en pleurer, elle est consternante, lorsqu'elle n'est pas inexistante. Bref : encore un effet d'annonce, M. Hamon semble n'être qu'un pantin articulé par des conseillers de l'ombre. Je me demande parfois si ces gens sont doués de raison.
Zarko Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 C'est un peu comme les aumônes (je pense à l'ISAE par exemple ou l'évolution de l'ISS de direction depuis 2006), les mêmes qui les critiquent haut et fort en particulier sur ce forum les acceptent sans vergogne... Prosélytisme et égoïsme... Absence de morale? Sans doute aussi... Comme tu le dis si bien, on en est à accepter les aumônes...Un vrai progrès ! Aumône aussitôt perdue en grève et largement insuffisante pour compenser les coûts en transport/ nounou pour de nombreux collègues l'an prochain...Elle est où la "Morale" ?
mayre Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Avec ce discours "tout le monde ou personne" aucune école ne connaîtrait le TBI aujourd'hui. Je n'en ai jamais utilisé de ma vie, mais je vois de plus en plus de communes autour de moi qui investissent donc je sais que j'en bénéficierai bientôt. Grâce à quelques maires un peu pionniers (ou qui ont cherché à se faire mousser, peu n'importe) l'équipement des écoles progresse. C'est un très mauvais exemple, car, sans la campagne ENR en très grande partie financée par l'état et les régions (donc rien à voir avec une volonté municipale, enfin, tout du moins, l'impact financier est minime), il y en aurait beaucoup, mais alors vraiment beaucoup moins... J'aurais d'autres choses à dire, mais pas le temps maintenant.
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