Julieba Posté(e) 26 novembre 2014 Posté(e) 26 novembre 2014 Merci Gosco pour toutes ces infos. C'est un peu moins flou du coup.
gosco Posté(e) 26 novembre 2014 Auteur Posté(e) 26 novembre 2014 Merci PZIANE. En effet je fais la part entre, d'un côté, mon expérience personnelle négative, et de l'autre côté, la motivation des autres. Certes je suis en échec, mais j'ai une immense admiration pour ce métier et ceux qui l'exercent, et il faut pousser, encourager ceux qui en veulent. Oui tu as raison : il est absolument établi désormais que je ne suis plus du tout en mesure d'exercer ce métier (de PE ou de PLC), et cependant c'est le métier que je voulais et que je voudrais faire. Mais le décalage est rédhibitoire entre ma représentation et la pratique. Cas extrême de dissonance cognitive, puisque cela a transformé ma vie totalement, jusqu'à la dépouiller de toute sa substance. Entre la passion pour l'enseignement et la pratique effective de l'enseignement, j'ai été aspiré par un trou noir. Tout ce qu'il y a de positif dans ma pratique est totalement dévoré par tout le négatif que je ne supporte pas. Mon caractère profond, ma sensibilité, sont en totale dissonance avec la réalité du terrain. Je suis incapable (au sens fort, totalement incapable, physiquement, psychologiquement, émotionnellement) d'exercer ce métier. En l'état actuel, je ne suis pas fait pour, malgré ma vocation. Tu vois, mhb, au stade où j'en suis, ce n'est pas un changement de matière et une diminution des corrections qui changera quoi que ce soit! Ce n'est plus une question de faits mais de survie. La vie est courte, elle défile à toute vitesse, et l'état de souffrance existentielle dans lequel je suis à cause de mon travail me met en dehors de ce mouvement. Et pour contrebalancer ce phénomène (des gens comme moi, donc), il faut pousser à fond ceux qui sont faits pour ce métier.
PZIANE Posté(e) 27 novembre 2014 Posté(e) 27 novembre 2014 Pourquoi tu n'essaies pas l'enseignement mais au sein d'organismes indépendants (greta, afpa) ou associations humanitaires (associations aidant des personnes à apprendre le français, soutien scolaire....) ? Cela te permettrait d'exercer ta vocation libéré du système de l'EN. C'est une piste et je pense qu'il y a des besoins.
gosco Posté(e) 27 novembre 2014 Auteur Posté(e) 27 novembre 2014 Oui j'y ai pensé, j'y pense. Mais pour le moment, disons qu'il faut que je rompe totalement avec l'enseignement, pour me reconstruire et surmonter cette dépression. Un truc sans responsabilité et avec le moins de relationnel possible. Et puis plus tard, on verra. Pour le GRETA, il faudrait démissionner de l'EN (car on ne peut être formateur greta tout en étant prof en dispo, ou alors en complément de service), or même si je renonce au CAPES, il me faudrait peut-être conserver mon statut de fonctionnaire du primaire, en dispo, afin de me garder la possibilité de passer plus tard des concours internes (dans d'autres ministères par exemple, ou l'administration).
lulutte Posté(e) 28 novembre 2014 Posté(e) 28 novembre 2014 gosco: tu es en arrêt actuellement? Prends du temps pour toi, tu verras quand ça ira un peu mieux... Prof de cours particuliers peut être aussi une alternative: plus l'EN et ses contraintes et en individuel...
gosco Posté(e) 28 novembre 2014 Auteur Posté(e) 28 novembre 2014 Nan nan je ne suis pas en arrêt, pas en arrêt maladie. Mais bientôt en arrêt tout court!
Amelie375 Posté(e) 28 novembre 2014 Posté(e) 28 novembre 2014 Merci PZIANE. En effet je fais la part entre, d'un côté, mon expérience personnelle négative, et de l'autre côté, la motivation des autres. Certes je suis en échec, mais j'ai une immense admiration pour ce métier et ceux qui l'exercent, et il faut pousser, encourager ceux qui en veulent. Oui tu as raison : il est absolument établi désormais que je ne suis plus du tout en mesure d'exercer ce métier (de PE ou de PLC), et cependant c'est le métier que je voulais et que je voudrais faire. Mais le décalage est rédhibitoire entre ma représentation et la pratique. Cas extrême de dissonance cognitive, puisque cela a transformé ma vie totalement, jusqu'à la dépouiller de toute sa substance. Entre la passion pour l'enseignement et la pratique effective de l'enseignement, j'ai été aspiré par un trou noir. Tout ce qu'il y a de positif dans ma pratique est totalement dévoré par tout le négatif que je ne supporte pas. Mon caractère profond, ma sensibilité, sont en totale dissonance avec la réalité du terrain. Je suis incapable (au sens fort, totalement incapable, physiquement, psychologiquement, émotionnellement) d'exercer ce métier. En l'état actuel, je ne suis pas fait pour, malgré ma vocation. Tu vois, mhb, au stade où j'en suis, ce n'est pas un changement de matière et une diminution des corrections qui changera quoi que ce soit! Ce n'est plus une question de faits mais de survie. La vie est courte, elle défile à toute vitesse, et l'état de souffrance existentielle dans lequel je suis à cause de mon travail me met en dehors de ce mouvement. Et pour contrebalancer ce phénomène (des gens comme moi, donc), il faut pousser à fond ceux qui sont faits pour ce métier. Comme toi, et pour certaines mêmes raisons que tu évoques, je ne supporte plus du tout ce milieu, ses contraintes, la fatigue extrême qu'il génère. 1er arrêt pour moi de l'année: laryngite aigüe, à force d'être confrontée chaque jour aux élévations de voix devant 30 cm2 survoltés, fatigués, blasés de tout. La contagion extrême aussi. Et pourtant, je suis grassement notée pour mon travail (euh, pas grassement payée ^^).Où est le souci? Seul détail de taille qui me rend folle : maman de 2 petits, je ne peux pas remettre en question les choses pour raisons financières. J'ai peur du jour prochain où je vais craquer. J'ai déjà à mon actif 6 mois de CLM, dont j'ai mis des mois à me relever. Preneuse aussi de vos bondes ondes, de conseils.
PZIANE Posté(e) 28 novembre 2014 Posté(e) 28 novembre 2014 pourquoi ne demandes-tu pas un détachement dans une autre administration ou sur un poste qui n'est plus face aux élèves ? J'ai un ami qui, depuis cette année, travaille comme référent informatique, toujours au sein de l'EN mais plus en classe.
Amelie375 Posté(e) 28 novembre 2014 Posté(e) 28 novembre 2014 Je mets donc ce projet sur mon agenda. 10 ans d'ancienneté dans le département minimum sont exigés pour les détachements (même si je totalise 17 ans d'AGS). A méditer à partir de 2017 .... merci .....
lulutte Posté(e) 28 novembre 2014 Posté(e) 28 novembre 2014 Gosco: je suis désolée mais j'ai dû mal comprendre tes messages... Tu as envoyé ta lettre de dispo ou de démission? Perso, je ne regrette pas mon choix (pas encore en tout cas) mais ma principale difficulté c'est d'arriver à asseoir mon autorité de prof avec toutes mes classes, j'ai du mal avec les sanctions et leurs graduations et être juste entre les élèves....Je pense avoir été trop cool au départ et là je suis obligée de sévir grave et pas évident mais bon ça m'apprendra...Et puis la gestion de toutes les infos de toutes les classes, je m'y perds un peu parfois, je m'oblige à tout noté: incidents, attitude, reproches/ à chaque élève etc... Sinon l'aspect positif c'est que je vois pas le cours passé, les semaines défilent...et j'aime bien préparé les activités même si je galère pas mal sans formation!! Et les autres stagiaires, ça donne quoi pour vous???
gosco Posté(e) 28 novembre 2014 Auteur Posté(e) 28 novembre 2014 Merci Amelie375 pour ton témoignage. Pziane : si, tout à fait, c'est exactement ce que je demande depuis des semaines (rendez-vous au rectorat, avec la DGRH, avec les COP, etc.). - 1er problème : un détachement ne s'obtient pas en cours d'année, mais au mieux pour septembre 2015 ; et malgré tous les efforts que j'ai faits depuis mon retour à l'enseignement en septembre, pour essayer au moins de boucler l'année, j'ai atteint mes limites, et je n'arriverai pas à terminer l'année. - 2e problème : même pour l'an prochain, les chances d'obtention d'un détachement dans mon académie, du 1er coup, ne sont pas énormes. Je ne suis pas en mesure de poursuivre sans la garantie de ce détachement. (J'ai déjà fait 3 demandes de détachement dans le passé, sans suite). J'espérais pouvoir négocier un "détachement" d'urgence pour finir mon année, d'où mes rendez-vous avec la DRH, ce qui m'aurait permis de m'extraire de la classe, de continuer à travailler, d'éviter l'arrêt maladie (que je n'ai pas pris), de trouver une solution pour l'an prochain. Mais ça ne marche pas. J'ai espéré que ma bonne foi et ma volonté de trouver un arrangement dans l'intérêt de tous plaident en ma faveur. Mais non. Il est bien constaté pourtant que ma demande n'a rien d'un caprice : j'ai pris 2 mi-temps annualisés, puis 2 ans de dispo, ce qui m'a mis dans une situation financière très délicate, j'ai signalé mes problèmes en quittant le primaire. Mais non. Cette année, on m'a flanqué un stage à temps plein en classe, sans droit à la formation, et avec classe à examen. On n'est pas épargnés. Alors avec cette logique, on se demande bien pourquoi ils m'accorderaient le droit de finir mon année "ailleurs", même si je suis déjà titulaire de l'EN et que j'accepte de renoncer à mon CAPES et à ma titularisation comme certifié. Rien ne les y oblige, évidemment. Pourtant ils savent que je suis au bout et que je vais exploser. Une personne de la hiérarchie (j'évite d'être plus précis) m'a gentiment (sur un ton maternel) incité à démissionner (déjà 3 démissions de stagiaires dans mon collège : 2 au printemps dernier, 1 ce trimestre). Et alors ça, vraiment, c'est extraordinaire, car on a refusé ma démission il y a 10 ans, quand j'étais PE, ce qui m'a obligé à continuer contre mon gré (pas d'abandon de poste pour ne pas risquer la radiation des cadres à vie), et maintenant que ça fait 10 ans que je suis dans l'EN, que j'ai fait mes années tant bien que mal, on "m'invite" à démissionner... Maintenant que je suis arrivé jusqu'ici, merci bien et cassez-vous. J'aurais juste voulu pouvoir terminer mon année dans un bureau, histoire de ne pas perdre mon statut de fonctionnaire (= droit aux concours internes, aux détachements, etc.), histoire aussi de renoncer au CAPES en douceur, de garder un salaire, de ne pas achever ma carrière sur un échec aussi violent après 10 ans à traverser les emmerdes administratives, histoire de ne pas avoir un sentiment trop négatif sur moi-même. Ben non. Soit je finis l'année, soit je démissionne. Soit encore je me fais arrêter, ce qui revient à une non-titularisation (ou plutôt à un prolongement de stage, mais quel intérêt?). Mon discours traduit toute l'amertume que j'éprouve, mais c'est un peu hors sujet par rapport à ce post, où le but est d'aider et encourager le passage des collègues du primaire vers le secondaire!
PZIANE Posté(e) 28 novembre 2014 Posté(e) 28 novembre 2014 (modifié) Comme quoi, c'est vrai différent d'une académie à l'autre : mon ami faisait une reconversion professionnelle vers le métier de PE ; a priori, soit il ne s'était pas bien renseigné/préparé soit ... en tout cas, un an après le concours, il a fait une grosse dépression et a été en CLM pendant presque 4 ans ; cette année, il a repris donc mais en tant que PE détaché au service informatique (je ne saurai te dire exactement son titre, son job ). Tu vois, pour une ancienneté d'à peine 5 ans, il a réussi à obtenir autre chose mais, il est vrai, pour la rentrée 2014, pas en cours d'année et après 4 ans de CLM Ah oui, j'ajouterai le fait que ton intervention ne dénature pas ce post : il faut être conscient des avantages/inconvénients, de ce qu'on pense être le métier de PE ou PLC/de ce que c'est réellement, etc.... Cela permet de prendre des décisions bien réfléchies (même s'il reste toujours une part d'inconnue, on ne peut pas tout envisager dans les moindres détails !) Modifié 28 novembre 2014 par PZIANE
Messages recommandés