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Najat Vallaud-Belkacem autorise le voile aux accompagnatrices scolaire


Zarko

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Il n'empêche que dans certaines écoles (où il y a encore de la mixité sociale), ça posera problème pour l'enseignant ou pour le directeur...

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+++++++++++++++++++++++++++++++++ :)

NVB sur Facebook : "tiens, si je relançais une polémique à la con histoire d'occuper les profs du primaire histoire qu'ils se brouillent au lieu de revendiquer leurs salaires".

NVB le lendemain, "ah ah ah, sont vraiment cons ces profs !"

Nadine Morano et NVB ne sont plus amies.

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Effectivement, ce sont les agents qui sont concernés par la laïcité dans le service public. Pas l'usager.

Il est évident que tous les élèves sont des usagers, sauf que le code de l education est clair.

Article L141-5-1Créé par Loi n°2004-228 du 15 mars 2004 - art. 1 JORF 17 mars 2004 en vigueur le 1er septembre 2004

Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.

Un parent qui participe a une activite au collège ou qui est membre du conseil d'administration a le droit de porter le voile dans l établissement, mais pas sa fille de 15 ans.

C'est très compliqué comme situation.

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Oui mais c'est contradictoire avec la liberté de culte inscrite dans la Constitution et même avec la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat...

Si une personne porte l'affaire devant un tribunal et suit tous les recours possibles, est-ce que ce texte tiendra ? Pas évident.

La loi française n'est pas à une contradiction près.

Sans compter ce que sous-entend "ostensiblement"...

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En matière de voiles, dans mon école, nous avons une palette quasi complète. Ça va du petit bandana (parfois non assumé, caché sous une casquette à la Gavroche), à la grande robe noire (une abaya) qui couvre tout le corps et frôle le sol.

Ce que j'observe depuis bientôt deux décennies dans le quartier :

- de plus en plus d'abayas, portées à la fois par des mères originaires du Maghreb et n'ayant pas fait leur scolarité en France, et par des mères d'origine française, ayant fait des études supérieures, converties,

- des mères qui n'étaient pas du tout voilées, mais qui peu à peu se couvrent,

- des mères qui étaient voilées et du jour au lendemain ne le sont plus lorsqu'elles divorcent,

- l'inverse : des mères qui n'étaient pas voilées, et qui se couvrent lorsqu'elles divorcent, sans doute pour se protéger du qu'en-dira-t-on,

- des grandes sœurs ados qui alternent : un jour archi-couvertes, la semaine suivante, en ado rebelle et mini-jupes,

- une grande sœur ado, brillante lycéenne, du jour au lendemain couverte de la tête aux pieds dans une famille non pratiquante, disparue un temps avec un barbu qui annonce à son père qu'ils ne reverront plus jamais leur fille, et qui réapparaît l'année suivante, en "civil", souriante, optimiste, pour le plus grand bonheur de tous,

- des mères qui portaient des abayas et passent au hijab, à la demande de leur époux, mais en culpabilisant et en n'osant plus bavarder avec le groupe des abayas, qui pourtant ne semblent pas en tenir compte.

En tant qu'enseignante, je suis révoltée lorsque je croise une ancienne élève voilée. Je n'hésite pas à en parler avec elle, et la réponse est toujours la même : "c'est mon choix maîtresse, je vous assure Madame, personne ne décide à ma place"...

En tant que directrice, j'encourage tous les parents à participer à la vie de l'école. Dans notre CE, nous avons notamment une mère en civil avec un petit hijab, une mère avec un hijab très couvrant, une mère en abaya, et un père barbu avec pantalon au-dessus des malléoles. Les autres représentants des parents sont des mères non voilées, toutes de confession musulmane.

Le sujet de l'accompagnement des sorties n'est pas tabou avec les parents : nous en parlons régulièrement, car nous avons été ballotés l'an dernier par des consignes contradictoires de notre hiérarchie. Notre position est simple : si nous refusons les mamans voilées pour les sorties, nous n'en ferons plus, car rares sont les mamans disponibles sans voile. Aucune famille ne s'est ouvertement plainte que les classes soient accompagnées par des mamans voilées.

Selon la destination et l'objectif de la sortie, le voile peut poser ou non problème. Tout ce qui est à pied se fait sans souci, on reste dans le quartier, on est couleur locale, pas de problème. Pour la piscine, je les mets en boîte : avec la chaleur qu'il y fait, elles ont chaud sous les abayas... "On est habituées", disent-elles avec le sourire...

Pour ce qui est des sorties avec transport en commun et déplacement dans le centre de notre ville riche et bourgeoise... ça se corse. Chaque enseignant fait comme il veut, mais il est parfois compliqué de se trouver face à des passants hostiles qui manifestent leur désapprobation de plus en plus. Il faut des nerfs solides.

J'en ai parlé au CE, car il faut que ce soit clair. Il n'est pas question de mettre les élèves au milieu d'une altercation, de mettre en péril la sécurité du groupe. Je vois au cas par cas, et mes collègues aussi.

Je n'ai aucun problème pour discuter de tout cela avec les parents d'élèves. Il y a une bonne ambiance entre eux, avec ou sans voile, avec ou sans barbe, de la solidarité quand un problème survient, de la gentillesse. Grosso modo, la confiance règne. Et je suis respectée en tant que directrice, même si je suis une femme... non seulement non voilée, mais en pantalon, en robe légère, bras nus, etc.

L'an dernier, au moment des rumeurs sur la théorie du genre et l'organisation de la première JRE, les parents sont venus spontanément me parler, me poser des questions. Ils étaient déstabilisés, avaient reçus des tracts, des SMS... Je les ai longuement reçus et rassurés, aucun élève n'a manqué l'école.

Je trouve qu'on fait tout un pataquès au sujet des mamans voilées, mais jamais au sujet des papas barbus.

Parmi eux, on a un large éventail. Notre père barbu au CE est l'heureux papa de trois filles : ingénieur, il est ambitieux pour elles, me cite des femmes scientifiques de l'antiquité persane, rend volontiers service, est très chaleureux.

À l'opposé, nous avons ceux qui refusent de me serrer la main, parce que je suis une femme... Et ça, c'est insupportable.

À chaque fois, je suis renvoyée à un statut auquel je ne pense jamais dans le cadre de mon travail. J'agis à l'école comme fonctionnaire, directrice d'un établissement scolaire, pas comme une femme. Mon sexe n'entre jamais en ligne de compte.

Quand un père refuse de me serrer la main, j'éprouve un sentiment pénible d'humiliation, de rabaissement, inacceptable. Je me raisonne, je sais bien que nous sommes dans le pays des Lumières, et tant pis pour les obscurantistes. Mais sur le moment, c'est très désagréable.

Avec une famille, je me suis battue, en vain, pour que les aînées aillent à la piscine : trois ans de suite, elles sont restées sur le bord du bassin, bénéficiant de certificats de complaisance, contre lesquels ni le médecin scolaire, ni le médecin de l'IA n'ont jamais rien pu faire.

Je me suis battue pour que le garçon porte une tenue non religieuse, qu'il cesse de rentrer le bas de ses pantalons dans ses chaussettes. J'ai eu gain de cause, premier progrès.

Je me suis battue pour qu'il participe au spectacle de chant pour lequel il avait répété toute l'année avec ses camarades, allant jusqu'à menacer d'empêcher toute la classe de participer si lui ne venait pas. Il est venu, deuxième étape réussie.

Cette année, j'ai la quatrième en classe, et miracle, elle peut venir à la piscine ! Moi qui ai horreur d'aller à la piscine, mon seul plaisir est de la voir dans l'eau, lâchant bravement le bord sous mes encouragements...

Je croise parfois les aînées dans la rue, quand elles rentrent du lycée : elles ne portent pas de voile : une petite victoire ? D'autres anciennes élèves enlèvent leur voile devant la porte du collège, je les vois faire le matin : de lourds échecs...

J'ai renoncé à me battre pour que tous les élèves soient sur les photos de classe : après tout, ça ne relève pas du scolaire, je mets mon énergie ailleurs. Mais ça fait de la peine, de voir la douzaine d'enfants de l'école mis de côté pendant qu'on est tous là à sourire devant le photographe qui fait des grimaces pour nous détendre... Trois ou quatre fratries. Des gosses habituellement fondus dans la masse, joyeux, sympathiques, et qui le jour de la photo sont marginalisés.

Alors, oui, que notre Ministre confirme l'avis du Conseil d'Etat, ça me va, parce qu'on peut continuer à faire des sorties. Mais j'ai comme un goût amer parfois. L'école de la République peut sans doute apporter un peu d'air à tous ces enfants, en amener certains à s'émanciper. Pas tous. Et surtout pas toutes, hélas.

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Merci pour ce témoignage.

Dirlette d'une espèce en voie de disparition, l'Ecole de la République avec toutes sortes d'enfants venant de toutes les strates de la population française ou pas, des Maghrébins, des Gitans, des Portugais, des fils de cadres, des filles de mère célibataire, des enfants placés, des réfugiés politiques, des primo-arrivants, des Kosovars, des enfants de profs, de femmes de ménage, d'ATSEM, d'employés municipaux, d'infirmières, je suis dans un dialogue permanent avec les familles, tout est cash, exprimé, comme chez Graindecafé.

La cohésion est à ce prix.

Voile ou pas voile, même si la venue dans mon bureau d'une maman portant le hidjab me hérisse le poil en première instance, je pose et compose.... Il est nécessaire de travailler main dans la main avec les parents, quels qu'ils soient. Nous ne sommes pas responsables des dérives sociétales et encore moins des décisions politiques. Mais sur le terrain, c'est nous qui avons toujorus les mains dans le cambouis et la prose dans le compromis....

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Moi, dans ma petite école de campagne, j'ai eu une mère qui a perdu son mari et qui s'est voilée à partir de ce moment-là. Je confirme donc ce que tu dis, il y a autant de situations que de familles.

Par contre, attention à ce que tu dis sur les barbus !!! :angry:

Plus sérieusement, ma collègue syndicaliste est elle aussi en ZEP en maternelle et a connu les mêmes difficultés que toi à propos des JRE. Il a fallu qu'elle discute, qu'elle explique, notamment ce qu'est la laïcité et quelles sont les principes républicains. En effet, il semble que les valeurs de la République ne soient pas arrivées jusque dans certaines cités (bon, dans certaines campagnes non plus) et les populations fraîchement immigrées ne sont pas toujours mises au courant des valeurs de leur pays d'accueil.

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Moi je me pose une question....

y a le voile mais il y a aussi

La grosse croix et les diverses medailles autour du cou

Le (les) tee shirt que l'on sait de la Manif pour Tous

La kipa

Le turban

Le foulard chez les juifs ou les catholiques hyper stricts ( oui y a pas que les musulmans en fait qui doivent cacher leurs cheveux ) et même les orthodoxes tiens ma grand mère portait en permanence un foulard style foulard de "campagnarde" sur sa tête

Ceux qui ont peur de l'influence des femmes voilées sur les élèves, craignez vous aussi les parents portant les attributs cités ci dessus ?

En tous les cas le jour où les femmes voilées ne pourront plus entrer dans les écoles je suis mal, ma garde à domicile du matin est voilée.... et mes enfants l'adorent....

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Moi je me pose une question....

y a le voile mais il y a aussi

La grosse croix et les diverses medailles autour du cou

Le (les) tee shirt que l'on sait de la Manif pour Tous

La kipa

Le turban

Le foulard chez les juifs ou les catholiques hyper stricts ( oui y a pas que les musulmans en fait qui doivent cacher leurs cheveux ) et même les orthodoxes tiens ma grand mère portait en permanence un foulard style foulard de "campagnarde" sur sa tête

Ceux qui ont peur de l'influence des femmes voilées sur les élèves, craignez vous aussi les parents portant les attributs cités ci dessus ?

Mais bien sûr que c'est la même chose ! On parle du voile parce que c'est ce qu'on a sous les yeux (pas de kipa ni de grosse croix ni de turban par chez nous), mais bien sûr que ce sont tous les signes ostensibles d'appartenance religieuse qui sont concernés.

Je ne pensais même pas qu'il était besoin de le préciser...

Misère... :(

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Je posais la question parce que pour certains de ce que j'ai lu ici, ce qui gène c'est le fait que celà représenterait la soumission de la femme le voile chez les musulmanes, hors les autres attributs que j'ai cité non....

Et puis il me semble difficille d'interdire quoi que ce soit de religieux à l'école venant des parents, quand l'école dans certains départements continue à avoir des crucifix dans les classes....

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Mais je te confirme que le voile me dérange plus comme symbole d'une soumission que comme symbole religieux. La République tolère la foi, elle ne tolère pas la soumission des individus.

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