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Numérique : Comment réduire l'écart entre la société et l'Ecole ?


ColdTurkey

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Très intéressant, certes.

Mais cela implique un changement presque total sur notre manière d'enseigner comme sur les supports d'enseignement. Et pour changer à ce point il va nous falloir des années.

Ce qu'il faut au contraire retenir c'est que l'apprentissage numérique freine les apprentissages et diminue les performances des élèves, comme la propre étude de l'OCDE le montre. Donc, non seulement il faut freiner l'introduction du numérique à l'école, mais il est impératif de revenir aux formes traditionnelles d'apprentissage pratiquées jusqu'aux années 70.

Moi je me focalisais sur le dernier paragraphe de ta citation. Je ne pense pas que revenir à des méthodes des années 70 constitue une solution miracle, les enfants et la société ont changé depuis 40 ans tout de même, donc l'enseignement doit également changer pour s'adapter.

Mais je ne pense pas que le numérique soit la solution, en tous les cas il y a certaines choses à gérer avant de faire le forcing sur le "tout numérique" (réinstaurer le respect de enseignement et de l'enseignant, la discipline, des contenus de programmes raisonnables et réalistes, des effectifs corrects dans chaque classe, une véritable aide à la scolarisation des élèves relevant du handicap....)

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Je ne pense pas que revenir à des méthodes des années 70 constitue une solution miracle, les enfants et la société ont changé depuis 40 ans tout de même, donc l'enseignement doit également changer pour s'adapter.

Mais je ne pense pas que le numérique soit la solution, en tous les cas il y a certaines choses à gérer avant de faire le forcing sur le "tout numérique" (réinstaurer le respect de enseignement et de l'enseignant, la discipline, des contenus de programmes raisonnables et réalistes, des effectifs corrects dans chaque classe, une véritable aide à la scolarisation des élèves relevant du handicap....)

Qu'entend-on par "les enfants et la société ont changé" ? Les enfants et les sociétés ont changé de tout temps, le monde n'a pas commencé à changer il y 40 ans. Derrière l'idée de la supposée nécessité d'adapter l'école à la société, il y a la théorie du reflet qui considère que l'école devrait refléter la société. Le terme "reflet", né au XVIIe siècle dans le monde de la peinture, s'applique à la lumière réfléchie par un corps. Mais l'école n'est pas un reflet, elle est un corps parmi d'autres de la société. Dans l'optique de la théorie du "reflet" on pourrait, à l'inverse, souhaiter que la société reflétât son école en s'y adaptant, ou même que toute chose s'adaptât à toute autre.

Le problème de l'école n'est pas de s'adapter à on ne sait quoi de la société, mais de définir sa fonction politique, c'est-à-dire d'exister comme corps social. Vous le montrez d'ailleurs vous-même en parlant de "réinstaurer le respect de enseignement et de l'enseignant, la discipline, des contenus de programmes raisonnables et réalistes, des effectifs corrects dans chaque classe, une véritable aide à la scolarisation des élèves relevant du handicap…", toutes choses qui ne sont ni reflet ni adaptation.

S'il s'agit d'instruire les élèves, alors nul besoin de chercher à "s'adapter" à quoi que ce soit, et la question du numérique est aussi vite réglée que le fut celle du tourne-disque, de la télévision ou du lecteur de CD, c'est-à-dire des éléments secondaires dans la réussite des apprentissages. Par exemple, un lecteur de CD m'est davantage utile qu'un ordinateur pour instruire mes élèves. Quant au livre, n'en parlons pas, il est irremplaçable !

Encore une fois, le fait que les puissants de ce monde, y compris les concepteurs et fabricants de numérique, préservent leurs enfants du numérique, n'ébranle pas les convictions de certains sur ce forum, qui regrettent en permanence l'absence de moyens et leur manque de formation en matière de numérique.

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Je ne pense pas que revenir à des méthodes des années 70 constitue une solution miracle, les enfants et la société ont changé depuis 40 ans tout de même, donc l'enseignement doit également changer pour s'adapter.

Mais je ne pense pas que le numérique soit la solution, en tous les cas il y a certaines choses à gérer avant de faire le forcing sur le "tout numérique" (réinstaurer le respect de enseignement et de l'enseignant, la discipline, des contenus de programmes raisonnables et réalistes, des effectifs corrects dans chaque classe, une véritable aide à la scolarisation des élèves relevant du handicap....)

Qu'entend-on par "les enfants et la société ont changé" ? Les enfants et les sociétés ont changé de tout temps, le monde n'a pas commencé à changer il y 40 ans. Derrière l'idée de la supposée nécessité d'adapter l'école à la société, il y a la théorie du reflet qui considère que l'école devrait refléter la société. Le terme "reflet", né au XVIIe siècle dans le monde de la peinture, s'applique à la lumière réfléchie par un corps. Mais l'école n'est pas un reflet, elle est un corps parmi d'autres de la société. Dans l'optique de la théorie du "reflet", on pourrait, à l'inverse, souhaiter que la société reflétât son école en s'y adaptant, ou même que toute chose s'adaptât à toute autre.

Le problème de l'école n'est pas de s'adapter à on ne sait quoi de la société, mais de définir sa fonction politique, c'est-à-dire d'exister comme corps social. Vous le montrez d'ailleurs vous-même en parlant de "réinstaurer le respect de enseignement et de l'enseignant, la discipline, des contenus de programmes raisonnables et réalistes, des effectifs corrects dans chaque classe, une véritable aide à la scolarisation des élèves relevant du handicap…", ces différents aspects ne constituant aucunement un reflet et une adaptation

S'il s'agit d'instruire les élèves, alors nul besoin de chercher à "s'adapter" quoi que ce soit, et la question du numérique est aussi vite réglée que le fut celle du tourne-disque, de la télévision ou du lecteur de CD, c'est-à-dire des éléments secondaires dans la réussite des apprentissages. Par exemple, un lecteur de CD m'est davantage utile qu'un ordinateur pour instruire mes élèves. Quant au livre, n'en parlons pas, il est irremplaçable !

Encore une fois, le fait que les puissants de ce monde, y compris les concepteurs et fabricants de numérique, préservent leurs enfants du numérique, n'ébranle pas les convictions de certains sur ce forum, qui regrettent en permanence l'absence de moyens et leur manque de formation en matière de numérique.

Je ne suis pas d'accord.

Même si cela m'irrite quelquefois, je travaille bien pour l'éducation nationale et pas pour l'instruction publique. Un simple changement de nom qui montre aussi, selon moi, un changement de concept sur la perception de l'apprenant. Nous, enseignants, avons une mission plus globale que l'instruction (même si cette "simple" mission est déjà énorme).

L'éducation passe par la négociation, le fameux contrat (un mot qui a le don de m'énerver mais passons...), deux concepts qui donnent à l'enfant la possibilité de donner son avis sur la façon dont il va apprendre. Et l'avis de chacun dépend de ce qu'il est et de ce qu'il vit : notre métier doit évoluer avec ces éléments.

Je ne déplore pas l'absence de moyens (informatique notamment) parce que je suis convaincue de l'aspect indispensable du numérique à l'école.

Je déplore juste le décalage ubuesque entre les obligations que nous devons respecter (faire passer le B2I2E) et l'impossibilité matérielle de le faire.

Je déplore tout autant et même bien plus le manque de manuels (dans ma classe je n'en ai aucun), l'impossibilité de respecter le volet culturel de notre projet d'école faute de moyens (cette année une seule sortie possible au musée de la ville, à 15 km de chez nous).

Je déplore encore plus la volonté de quelques élus de faire fuir les familles et fermer les écoles en racontant en conseil municipal que mes collègues et moi fumons pendant les récréations devant les élèves (si, si, il y a en qui osent tout).

Pour résumer, je déplore le fait que faire notre métier devient impossible et que cette situation est quasiment invisible pour les usagers du service public.

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L'ordinateur (ou la tablette) n'est pas un outil, mais c'est un appareil. Et cette distinction est fondamentale dans la réflexion sur l'introduction de l'informatique dans les apprentissages.

Je cite un extrait d'un texte du philosophe Fabrice Hadjadj paru dans le mensuel "La décroissance" d'octobre 2015 (2,50 €, un excellent investissement):

« … La raison humaine, à la différence de l'intellect angélique, est toujours instrumentale, en ce sens qu'elle passe par les mains et se voit toujours médiatisée par des instruments. Nos manières de voir sont toujours des manières de voir : elles dépendent du travail de nos mains, et si ce travail s'opère à travers l'herminette et le marteau - c'est-à-dire des outils - , notre vision du monde ne sera pas la même que si elle s'opère à travers la tablette et le smartphone – c'est-à-dire des appareils. Le savoir-faire manuel suppose un rapport direct avec le matériau, sa résistance, ses déterminations naturelles, et pour cela un long apprentissage. Le push-button technologique (et la séparation scientifique qu'impose l'ingéniérie entre la conception et l'exécution) nous fait perdre de vue les formes matérielles dans leur consistance et nous offre des effets spectaculaires immédiats. Ainsi la manière de voir que favorise l'outil est celle d'un monde comme réalité ordonnée, tandis que l'appareil promeut un monde comme stock disponible. ...»

Si on admet - pourquoi pas - qu"enseigner consiste d'abord à faire découvrir le monde comme "réalité ordonnée" , on donnera la préférence à l'outil, notamment au primaire.

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L'ordinateur (ou la tablette) n'est pas un outil, mais c'est un appareil. Et cette distinction est fondamentale dans la réflexion sur l'introduction de l'informatique dans les apprentissages.

Je cite un extrait d'un texte du philosophe Fabrice Hadjadj paru dans le mensuel "La décroissance" d'octobre 2015 (2,50 €, un excellent investissement):

« … La raison humaine, à la différence de l'intellect angélique, est toujours instrumentale, en ce sens qu'elle passe par les mains et se voit toujours médiatisée par des instruments. Nos manières de voir sont toujours des manières de voir : elles dépendent du travail de nos mains, et si ce travail s'opère à travers l'herminette et le marteau - c'est-à-dire des outils - , notre vision du monde ne sera pas la même que si elle s'opère à travers la tablette et le smartphone – c'est-à-dire des appareils. Le savoir-faire manuel suppose un rapport direct avec le matériau, sa résistance, ses déterminations naturelles, et pour cela un long apprentissage. Le push-button technologique (et la séparation scientifique qu'impose l'ingéniérie entre la conception et l'exécution) nous fait perdre de vue les formes matérielles dans leur consistance et nous offre des effets spectaculaires immédiats. Ainsi la manière de voir que favorise l'outil est celle d'un monde comme réalité ordonnée, tandis que l'appareil promeut un monde comme stock disponible. ...»

Si on admet - pourquoi pas - qu"enseigner consiste d'abord à faire découvrir le monde comme "réalité ordonnée" , on donnera la préférence à l'outil, notamment au primaire.

Cette distinction outil-appareil est passionnante, merci. Effectivement, l'école doit donner la priorité à l'outil sur l'appareil.

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La philosophie est l'art de jouer avec les mots.

L'ordinateur n'est qu'un appareil qui sert d'outil de travail.

Le savoir-faire manuel passe par la main, mais l'ordinateur n'est pas un outil d'apprentissage d'un savoir-faire manuel.

Cela me rappelle une anecdote qui n'a rien à voir avec l'ordinateur mais plutôt avec un besoin de se sécuriser en sacralisant le passé.

Dans une toute petite école sans cantine, le maire avait défendu sa position de ne pas en ouvrir une car à son époque on amenait sa soupe et on la posait sur le poèle à bois.

Il est vrai que c'était un peu plus difficile avec les radiateurs. Mais il était convaincu.

Comme tout outil, l'ordinateur ouvre des possibilités tant pour l'enseignant, que pour l'élève.

Pour ma part, j'apprécie d'avoir un TBI, de pouvoir présenter les cours sur le tableau, de pouvoir disposer de toutes les images, de tous les sons, de toutes les vidéos, de pouvoir présenter un livre de façon à ce que tous les élèves voient bien, de pouvoir montrer sur le tableau le dessin, l'insecte ou la fleur qu'un élève à apporté. Mais aussi de pouvoir m'en passer pour utiliser un crayon à papier, un livre, un cahier, des pinceaux, de l'encre, du fil de fer ou autres.

Pour moi, c'est un réel outil de travail utile à tous les élèves.

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La philosophie est l'art de jouer avec les mots.

Remarque stupide, indigne d'un enseignant. Du niveau "Les maths, à quoi ça sert ?", ou "Pas besoin de faire de l'histoire, puisque c'est passé…"

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L'ordinateur n'est qu'un appareil qui sert d'outil de travail.

L'ordinateur est un appareil qui sert au travail.

Le savoir-faire manuel passe par la main, mais l'ordinateur n'est pas un outil d'apprentissage d'un savoir-faire manuel.

Bien sûr, mais la question n'est pas là.

Cela me rappelle une anecdote qui n'a rien à voir avec l'ordinateur mais plutôt avec un besoin de se sécuriser en sacralisant le passé.

Dans une toute petite école sans cantine, le maire avait défendu sa position de ne pas en ouvrir une car à son époque on amenait sa soupe et on la posait sur le poèle à bois.

Il est vrai que c'était un peu plus difficile avec les radiateurs. Mais il était convaincu.

Discuter d'un objet chargé de symboles de modernité n'est pas "un besoin de sacraliser le passé". Idéologie du progrès ? (le passé est noir, le futur est rose, critiquer du rose, c'est être noir).

Comme tout outil, l'ordinateur ouvre des possibilités tant pour l'enseignant, que pour l'élève.

Bien sûr, je suis bien d'accord, et j'utilse moi-même une ENT en classe.

Il s'agit de comprendre les implications de l'ordi à l'école.

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La philosophie est l'art de jouer avec les mots.

Remarque stupide, indigne d'un enseignant. Du niveau "Les maths, à quoi ça sert ?", ou "Pas besoin de faire de l'histoire, puisque c'est passé…"

Je vois que tu manies la philosophie avec un certain art.

Tu dois assurément être bien plus digne d'être un enseignant.

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Outil (de travail) : matériel, moyens servant à la production et, en particulier, entreprise industrielle ou commerciale, exploitation agricole, considérées du point de vue de ceux qui y travaillent. (Définition Larousse)

Il me semble qu'il n'y a pas d'incompatibilité à être matériel ET outil. Après, nous pouvons nous écharper pendant des heures, je ne pense pas que nous nous mettrons en accord.

L'implication de l'ordinateur dépend essentiellement l'utilisation qui en est faite.

De notre côté, nous avons aussi un ENT. Mais peu de classes continuent réellement à l'utiliser. Mes collègues n'ont pas trouvé d'éléments suffisants et positifs pour inclure l'ENT dans leur enseignement.

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La philosophie est l'art de jouer avec les mots.

Remarque stupide, indigne d'un enseignant. Du niveau "Les maths, à quoi ça sert ?", ou "Pas besoin de faire de l'histoire, puisque c'est passé…"

Procès d'intention et condescendance.

LouisBarthas, vous viendrez dans mon bureau je vous prie, mon rang me donne le droit de vous réprimander et de vous mettre en garde contre de possibles sanctions.

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