Zouille Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 J'ai été bien en peine de leur expliquer !! Je ne voulais pas les inquiéter... Quand je leur ai dit que je devais annuler le cinéma avec mes élèves, ils ont été surpris." Pourquoi ? C'est pas à S... que ça s'est passé." Avec mes élèves de MS/GS, ça va être pire !! Que diriez-vous ? La vérité. Qu'il s'est passé quelque chose de grave à Paris et que la ministre (ou le Président, pour simplifier) a demandé aux écoliers de rester dans leur école. Qu'on ne risque rien, qu'on est obligé d'obéir (ajouter peut-être : le temps de retrouver tous les méchants) mais que très bientôt on ira au cinéma. Que ce n'est que partie remise, et pourquoi pas, qu'à la place on va regarder un joli dessin animé sur la télé de l'école. Ou faire un joli dessin comme proposé plus haut pour afficher à la porte de l'école... * Quelque chose de simple... à adapter bien sûr... *ou un dessin qu'on enverra à un hôpital pour les gens qui sont blessés... là... c'est à voir selon les sensibilités... Merci ! Je découvre ton message trop tard mais c'est grosso modo ce que j'ai dit. Finalement, ils n'ont pas eu l'air d'avoir besoin d'en parler ! Les parents semblent plus inquiets et deux mamans me l'ont exprimé.
Novana Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Dites, les collègues, que répondriez-vous à une enseignante qui vous dirait que le sujet n'a pas à être abordé en classe avec des maternelles ? Il me semble que nous sommes bien dans l'obligation d'instaurer un temps d'expression, où la parole ne sera pas forcée mais entendue... Suis-je dans l'erreur en affirmant que c'est notre devoir que d'organiser ce temps, indépendamment de nos considérations personnelles ? Tu n'es pas son IEN, donc tu n'as rien à lui dire... Désolée je suis un peu à fleur de peau ce soir, mais on n'est pas là pour se juger les uns les autres, si? Moi non plus je n'en ai pas parlé à mes élèves (handicapés, de niveau "moins que TPS" à CP), j'ai sondé un peu le climat en arrivant ce matin, et visiblement ils ne savaient rien (je leur ai demandé comment s'était passé leur WE, s'ils avaient regardé la télé, et rien ne m'a laissé penser qu'ils étaient au courant), du coup je n'en ai pas parlé. Sauf pour 1 élève, qui en a parlé d'entrée (après avoir balancé tout son travail, m'enfin c'est assez habituel chez lui), du coup je l'ai pris à part et je l'ai écouté et rassuré, en prenant le temps. Et comme je le redoutais pour mon fils (en CP) ça a été la cata: il est angoissé +++ ce soir, alors qu'hier soir en prévision je lui en avais bien reparlé et tout réexpliqué, il était au clair avec les événements à son niveau, et rassuré. Apparemment, la maîtresse a commencé par dire "Vous savez que c'est la guerre." Puis les copains se sont exprimés et sont rentrés dans des détails du genre la ceinture d'explosifs (mon fils n'y a rien compris et s'imagine une ceinture normale qui explose). Il rapporte des trucs incohérents aussi (du genre "il y a des gentils qui ont aidé les méchants à tuer les gens"), je pense que c'est un peu parti dans tous les sens en classe, et que la maîtresse a eu du mal à gérer le truc, et je ne l'en blâme pas: elle a fait son "devoir de fonctionnaire", comme elle a pu. On n'est pas formés pour ça, et je pense qu'au niveau psy ça a fait beaucoup plus de mal à mon fils que de bien, vraiment. Et je pense qu'il n'est pas le seul. édit: après je suis comme ratatouille, dans un département trèèès rural, loin de Paris.
mili62 Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 J'attendais que ça vienne d'eux, et j'ai eu droit à un "madame j'ai fait un cauchemar cette nuit", un autre a dit que c'était la guerre (et avec un papa militaire, on peut imaginer ce que ça représente pour lui...)...et deux autres ont "joué avec des fusils" au coin construction... ce qui m'a incité à en parler, sans entrer dans les détails non plus (MS); je n'ai pas eu de retour des parents, on verra demain
Coco1766 Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Ici aucune remarque aucune allusion aux événements de ce week-end dans ma classe de PS/MS ni dans celle de ma collègue de GS/CP sauf une CP qui est venue lui en parler en aparté. Nous avons été très surprises toutes les deux et aucune remarque des familles non plus. Nous sommes loin de Paris à la campagne mais on s'attendait quand même à quelques allusions.
miaous Posté(e) 16 novembre 2015 Auteur Posté(e) 16 novembre 2015 rien dans ma classe, même en lançant des perches des tas de parents m ont dit qu'ils n avaient rien dit a leurs enfants, qu'ils ne souhaitaient pas qu on en parle. mes élèves ont 4 ans, j ai désobéi et fait le choix de préserver l'innocence j'ai fait faire un très grand coloriage collectif et nous avons appris le poème de P Fort, en me contentant de dire que je trouvais ce poème très beau et que la paix était une valeur essentielle.
El Popo Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Ici aussi, milieu rural, mais pas déconnecté. FB et les grandes chaînes de télé y jouent leur rôle de relais, y compris au niveau hoax, fausse infos et interprétations erronnées. Malgré la distance géographique et "émotionnelle" ("bah, c'est pas chez nous, c'est pas grave"), nos élèves ont absorbé une partie de ce qu'ils ont vu, entendu autour d'eux ces 2 derniers jours... la restitution en est parfois assez folklorique, avec autant d'imaginaire que de réel dedans. Moins chez nos grands, qui ont dû être plus au contact des infos que les petits, mais quand même. Pour preuve, une collègue (GS) qui demande en début de journée, comme à l'accoutumée "quoi de neuf ce matin"... rien de spécial, ah si j'ai vu la reine des neiges chez papi... d'attentat, point. Ouf, au moins un groupe qui n'en a pas entendu parler, tant mieux. Sauf qu'une heure plus tard, au moment de préparer le "moment calme" (déclinaison mater de la minute de silence), la maîtresse ouvre un moment de discussion avec ces mots : "les enfants, il s'est passé quelque chose de grave ce week-end"... et là, aussitôt, tout le monde se met à parler de ce qu'il a vu à la télé, les morts, les mitraillettes, la police. Comme quoi, ça aurait été facile de se planter en s'imaginant à tort qu'ils avaient été magiquement préservés du déluge d'infos de ces derniers jours... c'est inévitable. Après, c'est aussi pour ça que je l'ai un peu mauvaise vis-à-vis de certains collègues, qui avouent ne pas avoir cherché un doc ce week-end, voire même pas ouvert la boîte mail à la recherche d'une note d'info de l'IA ou de l'IEN... il auraient ainsi pu y lire le mail que j'avais rédigé, docs de référence à l'appui, pour les aider à traiter l'info au mieux dès le lundi... Car si le matin, on n'a rien prévu et qu'on arrive les mains dans les poches, avec au mieux la vague intention de "les laisser parler un peu et faire un dessin", on va droit dans le débat incontrôlé, anxiogène et contre-productif... précisément ce qu'en tant que parents, les collègues plus haut décrient. On ne joue pas notre rôle, on n'est pas professionnel : quelles que soient nos convictions personnelles, a minima, il faut envisager la possibilité que les enfants puissent arriver avec un bagage de vécu, qui peut-être nous déstabilisera ou nous choquera, mais qui sera là, et qu'il faudra traiter en professionnel de l'éducation... vouloir ignorer cela, c'est juste impossible.
Myrthil Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Rien non plus en leur laissant la parole : sur 68 enfants, 1 seul était au courant. Je suis dans une école rurale également, j'ai choisi de ne rien dire, mes collègues aussi. Et pourtant je me suis documentée ce week-end, j'ai récupéré tous les docs que j'ai pu, fais suivre aux collègues. Au final ce matin, on a décidé de tâter le terrain et de s'adapter en fonction de la situation qui se présentera à nous. Par contre nous avons fait une immense ronde avec tous les adultes de l'école et les enfants à la récréation,un moment de silence où on a écouté le silence puis le chant des oiseaux, où on a senti le soleil chauffait notre peau, on était bien ... Un très fort moment au final ... J'ai mis l'accent cette journée, mais c'est un travail au quotidien, sur l'importance d'être à l'écoute de l'autre, même s'ils sont petits, écouter l'autre qui dit qu'il a mal, c'est important. Ressentir ses émotions et ceux des autres, le respect ....
Sophely1 Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Au final, j'ai demandé à chaque parent si son enfant était informé. Pour ceux de l'accueil, j'ai posé qq questions "innocentes" pour sonder le terrain. Au final, la moitié de la classe (non informée) est allée en biblio avec l'atsem, l'autre est restée avec moi. On a parlé, j'ai expliqué, j'ai écouté, j'ai rassuré. Malheureusement, certains enfants avaient tout bien regardé à la tv (ceintures d'explosifs etc... ) et ont tout bien expliqué aux copains (même si j'ai tenté de passer vite sur ça...). Je ne suis pas convaincue que ce moment d'échanges ait été positif... Ceux qui avaient reçu un discours soft, ont eu un discours bcp moins soft grâce aux copains (qui n'auraient p-ê rien dit s'ils n'y avaient pas été incités par ce moment d'échanges) et pour ceux qui avaient tout vu, je n'ai pas eu l'impression d'avoir une action merveilleuse pour eux (ils semblaient détachés... Trop même!...). Et il y a ceux qui n'ont toujours pas compris grand chose.. Bon, je ne suis pas convaincue... Je suis plutôt contente de n'avoir rien dit à ma fille qui n'a rien entendu à l'école.
pimouss26 Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Dites, les collègues, que répondriez-vous à une enseignante qui vous dirait que le sujet n'a pas à être abordé en classe avec des maternelles ? Il me semble que nous sommes bien dans l'obligation d'instaurer un temps d'expression, où la parole ne sera pas forcée mais entendue... Suis-je dans l'erreur en affirmant que c'est notre devoir que d'organiser ce temps, indépendamment de nos considérations personnelles ? rappelle lui qu'elle est fonctionnaire de l'état, et qu'elle se doit d'appliquer les décisions de l'état... Fonctionnaire est pour moi, loin d'être un gros mot !!! Cela dit, organiser un temps d'expression avec des maternelles, étaient laissé à la discrétion des enseignants, qui devaient aussi s'adapter à l'âge des enfants... si la collègue en question a des PS... difficile de la blâmer. Dans ma classe et celles de mes collègues de maternelle, les enfant n'en ont pas du tout parlé, donc j'ai aussi désobéi... J'ai attendu mais ça n'est pas venu... peut-être demain ou peut-être jamais.... Une de mes collègues a pu parler à tous les parents en apparté ce matin (elle aurait dû être en formation aujourd'hui du coup une brigade était là ainsi que son atsem), certains familles n'avaient rien dit à leurs enfants (classe de tps pure) d'autres avaient laissé la tv allumée, du coup elle est allée parler à ceux-là. Certains élèves d'élémentaire n'étaient pas non plus au courant mais vu le nombre d'élémentaires au courant ils le sont désormais.
Maïs Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Je ne pensais pas que mes petits étaient aussi au courant dans mon école de village , beaucoup savaient ...et ils avaient beaucoup à dire ! Nous avons réalisé un coloriage géant pour tous ceux qui sont tristes.Dans la classe de grande section où je suis allée aider ma collègue pendant la récréation, ils n'en ont pas parlé jusqu'à 11 h et puis tout d'un coup ils se sont lancés, la moitié des élèves avaient regardé la télévision il a fallut expliquer, rassurer, c'était nécessaire..et ils ont demandé à faire une minute de silence , ce qu'on a fait ensemble...
Plume Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Aucun commentaire de la part des enfants, les dames de cantine leur ont fait faire une minute de silence le midi (et encore pas à tous, la moitié est en récré à cette heure-ci), et ce matin juste une maman qui m'en a parlé c'est tout.... Elle a semblée presque "rassurée" quand je lui ai dit que je ne comptais pas aborder ce qui s'est passé vendredi soir, sauf si des enfants en parlaient.... On a aussi beaucoup discuté de ça avec mes collègues... Je verrai dans les jours à venir si certains se mettent à en parler...
El Popo Posté(e) 16 novembre 2015 Posté(e) 16 novembre 2015 Ben justement, j'aurais aimé que ça soit un sujet de débat avec mes collègues. L'impression qu'on le fait parce qu'il faut bien, mais sans aucune réflexion, ni pour la journée de lundi, ni pour les suites à donner sur le long terme... :-/
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant