LouisBarthas Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Après, on peut râler pour ci ou ça, que c'était mieux avant, que le latin et l'Allemand serviront encore plus à faire des classes élitistes, à trier et sélectionner comme sais si bien le faire notre système éducatif ... mais ça ne fait pas avancer les choses. Le latin et l'allemand ne servent pas "à faire des classes élitistes, à trier et sélectionner", l'enseignement du latin et de l'allemand sert à enseigner le latin et l'allemand. On dévie du sujet...mais si l'on en croit toutes les études/statistiques, on a plus de chances de faire du latin quand on est issu de milieu favorisé/enfant de prof. Idem pour les classes bi-langues au collège. On ne fait plus de classes de niveau, mais l'idée est là... Truchmuche, fils de boulanger qui veut faire maçon ne choisira pas latin. Bidule, fils d'ingénieur, matheux pourtant, fera latin, pas pour le plaisir de la langue. Mais parce qu'ensuite, c'est un critère de sélection. Peu importe, le problème n'est pas là. Un enfant d'agriculteur a plus de chances de le devenir lui-même. Allez-vous demander la suppression du football parce qu'un enfant de footballeur a de meilleures chances, pour quantité de raisons, de bien le pratiquer ? Ce n'est pas le savoir qui est inégalitaire : tout le monde doit pouvoir étudier le latin et l'allemand - et pas seulement ces langues. Cette intention de devoir supprimer le savoir au prétexte qu'il est inégalitaire a pour soubassement théorique l'idée "d'égalité des chances", concept forgé par le libéralisme qui a besoin de croire à la possibilité de créer un homme nouveau indifférencié, sans héritage, sans passé et donc sans attaches, censé se présenter dans la vie tel une pièce de monnaie qui, lancée, aurait autant de chances de tomber sur l'une ou l'autre de ses faces. Mais on ne façonne pas un être humain comme on fabrique une pièce de monnaie. Croire qu'en supprimant des savoirs jugés inégalitaires on favorise l'égalité des chances est illusoire. C'est le contraire qui se produira. "L'égalité des chances" n'a pas de sens dans une société humaine, c'est de l'égalité des droits dont les élèves ont besoin, ils ont besoin qu'on leur donne leur chance et non qu'on les rende ignorants. Demandez-vous pourquoi ce sont les gouvernements libéraux les plus inégalitaires qui détruisent les droits et promeuvent "l'égalité des chances" en dispensant toujours moins de savoirs dans les écoles.... Je ne souhaite pas épiloguer pendant des heures, parce que j'ai fait de post en souhaitant justement ne pas avoir de débat mais ce post me post vraiment des questions. Je ne sais pas si on ne vit pas sur la même planète, ou que vous faites semblant de ne pas le savoir, mais en majorité (il y aura toujours des contre-exemples évidemment) les enfants qui font du latin, le font parce que leurs parents ont les codes nécessaires du système éducation nationale, et qu'ils savent très bien qu'ils vont se retrouver en classe avec des latinistes. Ces parents qui ont ces codes, sont globalement des privilégiés (profs compris) et font souvent faire du latin pour éviter à leur enfant de se retrouver en classe avec des "cas" ce qui crée une forte différence de niveau entre les classes latinistes et celles qui ne le sont pas. Deux enfants de même niveau dont l'un a ses parents cadres qui connait le système, et l'autre avec des parents peu diplômés, ouvriers, simples employés, qui ne penseront pas à lui faire faire de latin. Le second réussira moins bien son collège car sa classe n'avancera pas aussi bien que celle du premier. Du coup le problème n'est pas l'égalité des chances, qui à mon avis, ne peut pas exister. Pour moi, le problème c'est que non tout le monde ne peut pas faire du latin, c'est faux de dire ça... Je pense que vous n'avez pas prêté suffisamment attention à mon raisonnement qui opère une distinction entre égalité des chances et égalité des droits, puisque vous reprenez l'argument qui avait motivé ma réponse. Ensuite, il y a un malentendu sur ce que j'ai écrit : "Ce n'est pas le savoir qui est inégalitaire : tout le monde doit pouvoir étudier le latin et l'allemand (…) c'est de l'égalité des droits dont les élèves ont besoin". Et vous comprenez : "Pour moi, le problème c'est que non (sic) tout le monde ne peut pas faire du latin, c'est faux de dire ça"… Je n'ai pas dit que tout le monde pouvait faire du latin. Que tout le monde puisse avoir le droit d'apprendre quelque chose ne signifie pas que tout le monde pourra effectivement l'apprendre. Or, c'est justement ce droit qui est dénié aux élèves par l'appauvrissement des programmes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
LouisBarthas Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Enfin c'est un monde, en 2008 on a hurlé au programme trop chargé et là on hurle au nivèlement par le bas... Rappelons qu'en FR, on enlève, en plus de la distinction COD/COI dont on parle là : - la distinction entre tous les déterminants - la voix passive / active - la prop relative (actuellement pas au programme de 6ème il me semble) - les accords du GN avec ct du nom - les phrases complexes - le conditionnel - l'impératif - le passé simple en partie Je ne vois rien d'absolument indispensable pour poursuivre une scolarité honorable. Ces notions peuvent bien attendre la sixième, surtout si grâce à ça on a réussi à leur faire intégrer le présent. Non, vous avez hurlé, manifestement. En 2008, je disais déjà que ces programmes étaient les plus obscurantistes de l'histoire de l'instruction obligatoire depuis la fin du XIXe siècle. La simple énumération de tout ce que vous ne jugez pas "indispensable" à un élève d'avoir étudié au sortir de l'école primaire montre bien le gouffre noir d'ignorance dans lequel l'école de l'instruction est tombée, et précipitée par ceux-là mêmes qui devraient la hisser en pleine lumière. Je souffre pour Pagnol, Fournier, Camus, Cadou, Gamarra et tant d'autres.. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Nyméria Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Oui continuez à souffrir pour Pagnol et tous ces grands auteurs, moi je souffre pour Maël, Clara et Eliakim. Mais franchement, une année c'est si terrible que ça dans la scolarité d'un élève ? Pourquoi les propositions relatives ne sont pas au programme de 6ème en ce moment, mais à celui de CM2 ? En quoi inverser les choses provoquera "le gouffre noir de l'ignorance" ? J'aimerais vraiment bénéficier de votre expertise dans ma classe pour que vous me montriez comment vous réussissez à respecter ces programmes sans laisser la moitié d'une classe sur le bas côté, et en respectant les horaires. Ceci dit sans ironie. Lena, tu dis : Avec les horaires de français au collège ("faibles" étant un euphémisme), les notions listées ci-dessus ne seront de fait jamais travaillées. La grammaire-conjugaison-orthographe, en collège, c'est pipi-de-chat , avec sursaut en 3ème à cause du brevet. Je veux bien te croire, mais on ne peut pas en primaire pallier tous les défauts du système et faire tout ce qui ne se fera pas au collège. Et ceci : Je rejoins Lilie2fr sur l'augmentation des écarts qui vont se produire entre les écoles qui resteront proches des "prog 2008", et celles qui vont s'adapter totalement "prog 2016". Mais oui, forcément... Mais enfin aller pointer du doigt un problème que vont créer justement ceux qui n'appliquent pas les programmes, je trouve ça fort lol Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
caroli14 Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Mais on est bien obligé de les appliquer ces programmes ? Pourquoi certaines écoles choisiraient de fonctionner avec les progs de 2008? Ca me rappelle les réticences des collègues à l arrivée des programmes de 2008 après une concertation qui n' avait servi à rien ... Je ne me suis toujours pas remise du programme d histoire de CM1, du grand n importe quoi. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
lilie2fr Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Oui continuez à souffrir pour Pagnol et tous ces grands auteurs, moi je souffre pour Maël, Clara et Eliakim. Mais franchement, une année c'est si terrible que ça dans la scolarité d'un élève ? Pourquoi les propositions relatives ne sont pas au programme de 6ème en ce moment, mais à celui de CM2 ? En quoi inverser les choses provoquera "le gouffre noir de l'ignorance" ? J'aimerais vraiment bénéficier de votre expertise dans ma classe pour que vous me montriez comment vous réussissez à respecter ces programmes sans laisser la moitié d'une classe sur le bas côté, et en respectant les horaires. Ceci dit sans ironie. Lena, tu dis : Avec les horaires de français au collège ("faibles" étant un euphémisme), les notions listées ci-dessus ne seront de fait jamais travaillées. La grammaire-conjugaison-orthographe, en collège, c'est pipi-de-chat , avec sursaut en 3ème à cause du brevet. Je veux bien te croire, mais on ne peut pas en primaire pallier tous les défauts du système et faire tout ce qui ne se fera pas au collège. Et ceci : Je rejoins Lilie2fr sur l'augmentation des écarts qui vont se produire entre les écoles qui resteront proches des "prog 2008", et celles qui vont s'adapter totalement "prog 2016". Mais oui, forcément... Mais enfin aller pointer du doigt un problème que vont créer justement ceux qui n'appliquent pas les programmes, je trouve ça fort lol Donc niveau débat ta conclusion c'est que NOUS on ne pense au bien des enfants.Tant pis je survivrai et je continuerai à faire ce que je crois bon pour mes élèves et leur avenir.À priori pour le moment j'ai pas trop l'impression de m'être planté. Sinon encore une fois je pense que le mieux reste notre regard de professionnel face à nos élèves. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Nyméria Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Non ce n'est pas du tout ma conclusion, je suis désolée de m'être mal fait comprendre. Je me doute bien que vous n’effectuez pas vos choix au petit bonheur la chance et peut-être même que vous avez raison, même si je pense l'inverse. Mais nous devons suivre les IO. Vous (toi et d'autres collègues) refusez de les suivre : soit. On en discute ensemble, c'est le but du forum, mais comme je l'ai déjà dit sur un autre sujet, ce n'est pas moi qui irai lancer la pierre à qui que ce soit. Je ne suis comme vous qu'une instit et je ne m'estime ni en droit ni en capacité d'aller dire aux autres ce qu'ils doivent faire ou pas. Par contre, qu'on vienne dire, d'une certaine manière pour tenter de convaincre, que tout cela va créer des écarts préjudiciables, je trouve ça injuste. Parce que de mon point de vue ce sont effectivement ceux qui refuseront de suivre les IO, à raison ou non, qui creuseront ces écarts. Et une fois de plus je voudrais vraiment savoir comment vous réussissez à faire intégrer toutes ces notions en CM2. Vous y parvenez vraiment ? Moi, même en essayant, même avec des élèves que j'estime "bons", je n'ai pas le temps de faire voix active/voix passive et pour certains les phrases complexes (coordonnées, juxtaposées) restent très obscures. Je ne crois pas non plus ne pas penser au bien des élèves en refusant d'essayer de leur bourrer le crâne avec ça alors que ce n'est même pas au programme de sixième, quand ils ont des difficultés dans d'autres domaines. A titre personnel, je préfère les faire écrire plus souvent et manipuler les CC. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
tiniouu Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Mais on est bien obligé de les appliquer ces programmes ? Pourquoi certaines écoles choisiraient de fonctionner avec les progs de 2008? Ca me rappelle les réticences des collègues à l arrivée des programmes de 2008 après une concertation qui n' avait servi à rien ... Je ne me suis toujours pas remise du programme d histoire de CM1, du grand n importe quoi. Ben, moi, je me suis fait un coup de stress hier soir....avant de réussir à me dire que je n'allais pas me faire des cheveux blancs parce que je ne sais qui a décidé de faire n'importe quoi. Enfin, bon....c'est VRAIMENT n'importe quoi!!!!!!! (et dans le manuel odyssée, 29 leçons de mémoire, et TOUT le relief en une leçon. Aucun point culminant...Ca ne ferait pas partie de la culture commune, ça, au même titre que la littérature, etc????) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
lilie2fr Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Non ce n'est pas du tout ma conclusion, je suis désolée de m'être mal fait comprendre. Je me doute bien que vous n’effectuez pas vos choix au petit bonheur la chance et peut-être même que vous avez raison, même si je pense l'inverse. Mais nous devons suivre les IO. Vous (toi et d'autres collègues) refusez de les suivre : soit. On en discute ensemble, c'est le but du forum, mais comme je l'ai déjà dit sur un autre sujet, ce n'est pas moi qui irai lancer la pierre à qui que ce soit. Je ne suis comme vous qu'une instit et je ne m'estime ni en droit ni en capacité d'aller dire aux autres ce qu'ils doivent faire ou pas. Par contre, qu'on vienne dire, d'une certaine manière pour tenter de convaincre, que tout cela va créer des écarts préjudiciables, je trouve ça injuste. Parce que de mon point de vue ce sont effectivement ceux qui refuseront de suivre les IO, à raison ou non, qui creuseront ces écarts. Et une fois de plus je voudrais vraiment savoir comment vous réussissez à faire intégrer toutes ces notions en CM2. Vous y parvenez vraiment ? Moi, même en essayant, même avec des élèves que j'estime "bons", je n'ai pas le temps de faire voix active/voix passive et pour certains les phrases complexes (coordonnées, juxtaposées) restent très obscures. Je ne crois pas non plus ne pas penser au bien des élèves en refusant d'essayer de leur bourrer le crâne avec ça alors que ce n'est même pas au programme de sixième, quand ils ont des difficultés dans d'autres domaines. A titre personnel, je préfère les faire écrire plus souvent et manipuler les CC. Toujours pas dit que je ne ferai pas les programmes, simplement que je suis une professionnelle de l'enseignement et que donc je les adapterai aux besoins de mes élèves en allant plus loin si nous avons fait ce qui est demandé et s'ils en ont besoin au cours de l'année. A ce stade de l'année mes élèves ont intégré COD, COI et CC et nous allons attaquer les phrases simples et les phrases complexes, puis la proposition relative pour terminer l'année. Le COD etc...avaient déjà été vu en CM1 donc aucun mérite. Et, encore une fois, je trouve scandaleux le programme d'histoire et de géographie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Nyméria Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Je n'ai pas lu les programmes autres que Fr et géographie pour l'instant. Géographie je ne les trouve pas si mal, mais je me suis surtout basée sur le manuel de chez Belin, arrivé en exemplaire à l'école. J'aime le fait qu'on aborde la géographie plus que comme "une carte", mais en fonction de ce que les hommes y font. Pour l'heure j'ai plus l'impression d'accumuler les connaissances sans vraiment mettre de logique derrière, mais ma pratique y est sans doute pour beaucoup. Que n'aimes-tu pas dans ce programme ? En Histoire, pas lu du tout encore. Je comprends mieux ce que tu veux dire pour l'application des programmes. J'en suis au même point en grammaire avec un CM1/CM2 à majorité de CM1, mais ce que je déplore c'est que certains auraient besoin de plus de temps sur le passé composé, la pronominalisation du cod, et que je ne vais pas pouvoir trop m'attarder dessus puisque là on entame la prop relative, avant les phrases complexes en dernière période. Mais fort heureusement cette année avec la méthode picot ils reverront quand même le reste. Alors dans l'absolu, ils peuvent puisqu'ils l'auront vu en CM1. Le CM2 sera de l'approfondissement. Mais je préfèrerais vraiment passer plus de temps en production de textes qu'à ça. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
LouisBarthas Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Oui continuez à souffrir pour Pagnol et tous ces grands auteurs, moi je souffre pour Maël, Clara et Eliakim. J'aimerais vraiment bénéficier de votre expertise dans ma classe pour que vous me montriez comment vous réussissez à respecter ces programmes sans laisser la moitié d'une classe sur le bas côté, et en respectant les horaires. Ceci dit sans ironie. J'ai choisi ces auteurs parce qu'ils avaient un lien très fort avec une école de l'instruction qui a aujourd'hui disparu. Le père de Marcel Pagnol était instituteur ; ainsi que les parents d'Alain Fournier qui a écrit ce merveilleux roman qu'est Le Grand Meaulnes ; Albert Camus a rendu un hommage émouvant à son instituteur dans Le Premier Homme et dans la lettre qu'il lui a adressée après son prix Nobel : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » ; René Guy Cadou, l'instituteur poète dont les élèves apprennent encore les oeuvres ; Pierre Gamarra poète aussi, résistant, qui a raconté dans Le Maître d’école, l’histoire de Simon Sermet, instituteur laïque dans le Midi languedocien, pas loin de chez moi. Ceux-là et bien d'autres qui seraient, à n'en pas douter, horrifiés de ce qu'est devenue l'école. Il est tout à fait possible de respecter les programmes de 2008, et bien plus même. Les meilleurs programmes, les plus beaux aussi de toute l'histoire de l'école sont ceux de 1923. Prenez le temps de les consulter, assortis de leurs commentaires; ici : http://jl.bregeon.perso.sfr.fr/Programmes_1923.pdf En fait les programmes ont très peu changé durant un siècle, et ils étaient très courts. C'est au tournant des années 80 que leur valse a commencé. Des programmes toujours plus épais mais aux contenus appauvris, jargonnants, baignant dans une logomachie et un verbalisme propres aux pseudo-sciences de l'éducation. Vous me demandez comment respecter les programmes ? C'est facile. Quand j'ai débuté, dans les années 80, c'était un métier qui, dans l'ensemble, était facile. Les soirées et les week-ends étaient libres, et pour de bien meilleurs résultats. Pour bien enseigner, efficacement, pour ne pas perdre les élèves en route, pour prendre du plaisir à faire ce métier, pour avoir du temps à consacrer à sa famille, à ses loisirs, à sa propre instruction, il faut pratiquer un enseignement explicite et structuré, c'est-à-dire se débarrasser du constructivisme qui est une idéologie libérale de l'apprentissage. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
tiniouu Posté(e) 23 février 2016 Partager Posté(e) 23 février 2016 Oui continuez à souffrir pour Pagnol et tous ces grands auteurs, moi je souffre pour Maël, Clara et Eliakim. J'aimerais vraiment bénéficier de votre expertise dans ma classe pour que vous me montriez comment vous réussissez à respecter ces programmes sans laisser la moitié d'une classe sur le bas côté, et en respectant les horaires. Ceci dit sans ironie. J'ai choisi ces auteurs parce qu'ils avaient un lien très fort avec une école de l'instruction qui a aujourd'hui disparu. Le père de Marcel Pagnol était instituteur ; ainsi que les parents d'Alain Fournier qui a écrit ce merveilleux roman qu'est Le Grand Meaulnes ; Albert Camus a rendu un hommage émouvant à son instituteur dans Le Premier Homme et dans la lettre qu'il lui a adressée après son prix Nobel : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » ; René Guy Cadou, l'instituteur poète dont les élèves apprennent encore les oeuvres ; Pierre Gamarra poète aussi, résistant, qui a raconté dans Le Maître d’école, l’histoire de Simon Sermet, instituteur laïque dans le Midi languedocien, pas loin de chez moi. Ceux-là et bien d'autres qui seraient, à n'en pas douter, horrifiés de ce qu'est devenue l'école. Il est tout à fait possible de respecter les programmes de 2008, et bien plus même. Les meilleurs programmes, les plus beaux aussi de toute l'histoire de l'école sont ceux de 1923. Prenez le temps de les consulter, assortis de leurs commentaires; ici : http://jl.bregeon.perso.sfr.fr/Programmes_1923.pdf En fait les programmes ont très peu changé durant un siècle, et ils étaient très courts. C'est au tournant des années 80 que leur valse a commencé. Des programmes toujours plus épais mais aux contenus appauvris, jargonnants, baignant dans une logomachie et un verbalisme propres aux pseudo-sciences de l'éducation. Vous me demandez comment respecter les programmes ? C'est facile. Quand j'ai débuté, dans les années 80, c'était un métier qui, dans l'ensemble, était facile. Les soirées et les week-ends étaient libres, et pour de bien meilleurs résultats. Pour bien enseigner, efficacement, pour ne pas perdre les élèves en route, pour prendre du plaisir à faire ce métier, pour avoir du temps à consacrer à sa famille, à ses loisirs, à sa propre instruction, il faut pratiquer un enseignement explicite et structuré, c'est-à-dire se débarrasser du constructivisme qui est une idéologie libérale de l'apprentissage. Assez d'accord avec toi! Se débarrasser du superflu, aller à l'essentiel, répéter, s'entraîner, dire aux élèves ce que l'on attend d'eux.... Mais à l'heure de ...je ne dirais pas de l'accumulation des connaissances, mais plutôt de l'accumulation des matières à enseigner...cela devient difficile.... (info, anglais, emc, APR, etc....) Perso, je ne peux pas TOUT faire avec des élèves qui n'ont pas compris les bases, ou qui n'ont envie de rien.... Bref, j'alterne le "je soutiens les faibles", je pousse les bons, je repêche celui de clis, et je guide l'avs..... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Timis Posté(e) 24 février 2016 Auteur Partager Posté(e) 24 février 2016 Oui continuez à souffrir pour Pagnol et tous ces grands auteurs, moi je souffre pour Maël, Clara et Eliakim. J'aimerais vraiment bénéficier de votre expertise dans ma classe pour que vous me montriez comment vous réussissez à respecter ces programmes sans laisser la moitié d'une classe sur le bas côté, et en respectant les horaires. Ceci dit sans ironie. J'ai choisi ces auteurs parce qu'ils avaient un lien très fort avec une école de l'instruction qui a aujourd'hui disparu. Le père de Marcel Pagnol était instituteur ; ainsi que les parents d'Alain Fournier qui a écrit ce merveilleux roman qu'est Le Grand Meaulnes ; Albert Camus a rendu un hommage émouvant à son instituteur dans Le Premier Homme et dans la lettre qu'il lui a adressée après son prix Nobel : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » ; René Guy Cadou, l'instituteur poète dont les élèves apprennent encore les oeuvres ; Pierre Gamarra poète aussi, résistant, qui a raconté dans Le Maître d’école, l’histoire de Simon Sermet, instituteur laïque dans le Midi languedocien, pas loin de chez moi. Ceux-là et bien d'autres qui seraient, à n'en pas douter, horrifiés de ce qu'est devenue l'école. Il est tout à fait possible de respecter les programmes de 2008, et bien plus même. Les meilleurs programmes, les plus beaux aussi de toute l'histoire de l'école sont ceux de 1923. Prenez le temps de les consulter, assortis de leurs commentaires; ici : http://jl.bregeon.perso.sfr.fr/Programmes_1923.pdf En fait les programmes ont très peu changé durant un siècle, et ils étaient très courts. C'est au tournant des années 80 que leur valse a commencé. Des programmes toujours plus épais mais aux contenus appauvris, jargonnants, baignant dans une logomachie et un verbalisme propres aux pseudo-sciences de l'éducation. Vous me demandez comment respecter les programmes ? C'est facile. Quand j'ai débuté, dans les années 80, c'était un métier qui, dans l'ensemble, était facile. Les soirées et les week-ends étaient libres, et pour de bien meilleurs résultats. Pour bien enseigner, efficacement, pour ne pas perdre les élèves en route, pour prendre du plaisir à faire ce métier, pour avoir du temps à consacrer à sa famille, à ses loisirs, à sa propre instruction, il faut pratiquer un enseignement explicite et structuré, c'est-à-dire se débarrasser du constructivisme qui est une idéologie libérale de l'apprentissage. Merci beaucoup pour ce lien. J'avoue que je n'ai pas tout lu très attentivement, mais j'ai parcouru l'ensemble. C'est très intéressant. Quelques remarques quand même car je ne suis pas très discours "comme c'était mieux avant". - 30 heures de cours par semaine ! Même si on enlève l'APC et qu'on nous le "remet" en classe entière on est à 26 (pour l'instant 24) Ce qui implique quand même un retour au travail le mercredi toute la journée plus le samedi matin. Perso, je ne souhaite ça ni pour moi ni pour mes élèves. Bref avec un tel taux horaire c'est vrai qu'ils voient plus de choses que nous en français / maths. Pour le reste, je suis franchement pas sûre que nos élèves ne soient pas beaucoup plus performants en histoire / géographie / sciences / EPS / arts etc... Déjà pas d'anglais (ou autre langue vivante) : je veux bien entendre que ça nous fait une matière supplémentaire et qu'on accumule les matières mais je trouverai ça complètement irresponsable à l'heure actuelle d'envisager de supprimer cette matière (perso je serai plus partante pour en faire plus, le problème majeur c'est que peu de PE en sont capables) Ensuite je trouve ça assez facile au final de trouver ces programmes géniaux. C'est un peu (beaucoup) vite oublier qu'ils sont de 1923 : quand il n'y avait pas de voiture, pas de télévision, pas d'internet, pas beaucoup de solution de voyage ou de mobilité, un avenir tout tracé : reprendre l'exploitation du père, rester à la maison pour les filles etc.... On retourne en 1923 je le fais volontiers ce programme, en laissant à volonté tous les élèves qui rament sur le bord du chemin, en avançant qu'avec ceux qui y arrivent, et en prime des élèves qui sont tout prêts à devenir de gentils moutons bien sages qui appliquent ce qu'on leur dit sans rien comprendre. Franchement mon métier me prendrait pas beaucoup de temps de préparation et compagnie, je prends vraiment. Alors oui on va plus vite dans les programmes en leur disant il faut faire comme ça au lieu de leur expliquer pourquoi. Et je pense qu'on nous forme trop à l'IUFM (je pense qu'à l'ESPE c'est devenu pareil) à il faut que les enfants construisent eux mêmes les règles. Il ne faut clairement pas le faire tout le temps. De là à le faire jamais.... Si la soustraction tu leur dis de mettre des petits 1 partout, ils vont finir par le faire mais ils ne sauront jamais pourquoi, je trouve ça très dommage au niveau du sens. Si tu racontes l'histoire et leur sort un polycopié sur ce que tu as raconté et qu'ils l'apprennent par coeur, oui bien sûr ils auront beaucoup plus de connaissances en histoire qu'en une séance où ils apprennent à lire un document historique, à en tirer des informations, à comprendre pourquoi tel évènement va avoir lieu etc... D'ailleurs sur l'histoire, en attaquant dès le CE1 c'est clairement plus facile de faire une grande partie de l'histoire de France. Personnellement ce que les élèves de CE1 (même CE2) comprennent aux grandes découvertes et à la Réforme me laissent un peu dubitative. En géographie, je suis très critique des nouveaux programmes qui ne font pas de géographie physique, de là à ne faire que ça.... Alors oui on a beaucoup plus de matières, mais encore une fois, je ne vois pas lesquelles on pourrait supprimer en 2016 ! Je les défends mais je vous assure que je n'aime pas faire ces matières, sécurité routière, premiers secours, informatique... Je n'ai pas de formation pour cela (et je le déplore +++) mais franchement je trouverai ça dangereux qu'on attende le collège pour leur en parler (surtout que c'est l'époque où justement ils vont aller contre l'autorité et donc ne plus écouter ce qu'on leur dit). Alors je leur en parle, pas assez ni quantitativement ni qualitativement, mais je me dis que j'ai peut être éviter à 1 enfant dans ma carrière de se faire renverser en vélo, de se rendre à un RDV avec un inconnu rencontré sur internet, ou peut être que j'ai appris à certains le numéro des pompiers et qu'ils sauront s'en servir au besoin. Et que si j'ai fait une seule de ces choses là, je n'ai pas perdu mon temps. Dernière chose quand même, ces programmes "les plus beaux" de l'histoire, ont reçu de violentes critiques à leur arrivée. Là où ça m'a fait quand même bien rire, c'est de ce qu'on comprend dans le "pourquoi ces programmes" c'est que tout le monde disait que ces programmes abaissaient le niveau.... 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