orime Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Oui continuez à souffrir pour Pagnol et tous ces grands auteurs, moi je souffre pour Maël, Clara et Eliakim. J'aimerais vraiment bénéficier de votre expertise dans ma classe pour que vous me montriez comment vous réussissez à respecter ces programmes sans laisser la moitié d'une classe sur le bas côté, et en respectant les horaires. Ceci dit sans ironie. J'ai choisi ces auteurs parce qu'ils avaient un lien très fort avec une école de l'instruction qui a aujourd'hui disparu. Le père de Marcel Pagnol était instituteur ; ainsi que les parents d'Alain Fournier qui a écrit ce merveilleux roman qu'est Le Grand Meaulnes ; Albert Camus a rendu un hommage émouvant à son instituteur dans Le Premier Homme et dans la lettre qu'il lui a adressée après son prix Nobel : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » ; René Guy Cadou, l'instituteur poète dont les élèves apprennent encore les oeuvres ; Pierre Gamarra poète aussi, résistant, qui a raconté dans Le Maître d’école, l’histoire de Simon Sermet, instituteur laïque dans le Midi languedocien, pas loin de chez moi. Ceux-là et bien d'autres qui seraient, à n'en pas douter, horrifiés de ce qu'est devenue l'école. Il est tout à fait possible de respecter les programmes de 2008, et bien plus même. Les meilleurs programmes, les plus beaux aussi de toute l'histoire de l'école sont ceux de 1923. Prenez le temps de les consulter, assortis de leurs commentaires; ici : http://jl.bregeon.perso.sfr.fr/Programmes_1923.pdf En fait les programmes ont très peu changé durant un siècle, et ils étaient très courts. C'est au tournant des années 80 que leur valse a commencé. Des programmes toujours plus épais mais aux contenus appauvris, jargonnants, baignant dans une logomachie et un verbalisme propres aux pseudo-sciences de l'éducation. Vous me demandez comment respecter les programmes ? C'est facile. Quand j'ai débuté, dans les années 80, c'était un métier qui, dans l'ensemble, était facile. Les soirées et les week-ends étaient libres, et pour de bien meilleurs résultats. Pour bien enseigner, efficacement, pour ne pas perdre les élèves en route, pour prendre du plaisir à faire ce métier, pour avoir du temps à consacrer à sa famille, à ses loisirs, à sa propre instruction, il faut pratiquer un enseignement explicite et structuré, c'est-à-dire se débarrasser du constructivisme qui est une idéologie libérale de l'apprentissage. Comme je rêve d'avoir de tels programmes J'aime bien la scie et le tricot
sophsoph Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Ha, la belle époque où l'on préparait les femmes à être de parfaites maîtresses de maison.... Le bonnet d'âne pour le gosse qui ne s'en sortait pas...les bons élèves qu'on maintenait pour avoir de bons résultats au certif tous les ans... le rêve, quoi! On ne perdait pas d'élèves en route? Non, on disait juste que c'était des bons à rien, on les mettait dans un petit coin de la classe en se disant qu'ils finiraient balayeurs/éboueurs ou autre métier qui fait bien envie.Alors oui, c'était sûrement plus light sans différenciation, question préparation... Je ne peux que partager ta vision, Timis. Et puis dans 10,20,100 ans, on sera toujours en train de se dire que les nouveaux programmes sont nuls, etc... Je me demande juste pourquoi on n'essaie pas plutôt de composer au mieux avec les programmes de 2015, comme c'était l'objectif premier de ce post. On peut débattre des programmes et du bon vieux temps ailleurs, non? Caroli, je n'ai pas encore bien regardé l'histoire pour le moment... Qu'est-ce qui te pose problème? Le fait que ça soit chargé? Avec des éléments pareils, je me demande encore comment je vais faire avec CE2/CM1/CM2 pour faire une programmation qui tienne la route sans devoir laisser les élèves trop en autonomie sur docs...
cyrille1 Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Oui, le programme d'histoire est très chargé. Il faudra faire en deux ans ce qu'il était impossible de faire en trois.
helenel Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Moi c'est précisément ce qui m'ennuie dans la partie "éveil" de ces programmes, je trouve qu'ils induisent un rapport "utilitaire" / "consommateur" au monde. Idéologiquement, ça ne me plaît pas des masses. J'aime le fait qu'on aborde la géographie plus que comme "une carte", mais en fonction de ce que les hommes y font.
Lena Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Moi je veux bien faire "circuler hommes et marchandises". Mais si c'est sans savoir qu'entre Lyon Milan, il y a une sacrée montagne qui gêne un peu tout de même, c'est dommage. Mais si c'est sans savoir qu'entre Chine et supermarché, il y a quelques km d'océans, boarf. Les humains utilisent et aménagent un espace physique. Oublier le dernier mot de ma phrase est regrettable.
sophsoph Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Est-ce que ces points ne peuvent pas être abordés "en décroché"? Par exemple, à travers la littérature de voyage? On a lu cette année un album, une biographie de Nicolas Bouvier et ça a permis de replacer tous les pays dans lesquels il a voyagé et nous en avons profité pour rappeler plein d'éléments de géographie sans pour autant faire "une vraie leçon". Ne peut-on pas aussi l'aborder dans le cadre des TICE avec un rallye géographie? (hop, d'une pierre deux coup?) Ce ne sont que des idées.C'est vrai que ça va manquer car ça paraît indispensable de connaître et nommer les éléments qui nous entourent...
fleurdecorail Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Bonjour, Je vous ai lus et j'ai lu les programmes. Vous lire m'a aidée à y voir plus clair car j'avoue avoir été très confuse juste en lisant les programmes. Comme beaucoup parmi vous, nos 18h sont déjà réparties et une concertation sur les nouveaux programmes n'a pas été prévue. Or, une concertation avec le collège me paraît incontournable... (C'est le but d'ailleurs, non ?) J'avoue aussi que pour moi, qui suis passée des programmes 2002 aux programmes 2008 sans heurt, j'ai l'impression d'un raz-de marée et que je vais devoir quitter ma zone de confort. J'ai beaucoup à reprocher aux programmes 2008 : en particulier l'impression de courir après le temps, d'empiler les savoirs. Je me disais que nous aurions peut-être la chance d'avoir plus de temps pour manipuler, revenir sur des notions, faire de la littérature sans tirer sur l'étude de la langue, et pourquoi pas faire un petit travail manuel de temps en temps (car en motricité fine, pour certains, c'est quand même moyen...), oui je suis nostalgique du travail manuel que je faisais à l'école quand j'étais petite et qui permettait de souffler entre deux exercices de Bled !! Mais force est de constater que les programmes ne sont JAMAIS rédigés et réfléchis par des gens du terrain comme vous et moi... Je suis bête et disciplinée, et comme cela a déjà été dit sur ce forum, une des seules contraintes que nous ayons, est de respecter les programmes, alors, je pense quitter ma zone de confort pour tenter cette nouvelle aventure, en dépit de mes réticences. Car comme certains d'entre vous, je pleure sur les programmes d'histoire-géo... (Ne serait-ce que parce que la Préhistoire ne me botte pas du tout et que mes collègues de Ce2 assurent un max sur ce sujet !) Bon courage à tous ! Je vais continuer à vous lire et j'attends aussi, une date de concertation et surtout des documents d'accompagnement / des progressions proposées. Fdc
fleurdecorail Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Ha, et dans ma liste de voeux, j'aimerais bien aussi recevoir les programmes sous une forme plus lisible, c'est un peu scandaleux d'avoir acheté "Qu'apprend-on à l'école maternelle ?" et "Qu'apprend-on à l'école élémentaire ?" sur mes propres deniers...
Timis Posté(e) 24 février 2016 Auteur Posté(e) 24 février 2016 Oui, le programme d'histoire est très chargé. Il faudra faire en deux ans ce qu'il était impossible de faire en trois. Je suis pas d'accord avec ça. Je trouve le programme d'histoire très chargé si on continue à vouloir tout dire de chaque période. Mais là clairement ce n'est pas le choix qui a été fait. Clairement si on veut leur faire apprendre toute la guerre de 100 ans ou les croisades ça va être compliqué de tout faire tenir. Mais si on se centre sur les points vraiment abordés dans les programmes ça me paraît pas si impossible que ça. Mais ça veut dire effectivement qu'il va y avoir des trous dans les programmes, et qu'on ne peut plus faire de l'histoire linéaire. En gros 2 ou 3 séances par point évoqué dans les thèmes.
LouisBarthas Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Merci beaucoup pour ce lien. J'avoue que je n'ai pas tout lu très attentivement, mais j'ai parcouru l'ensemble. C'est très intéressant. Bien entendu, c'est l'esprit qui les anime qui compte, pas leur contenu qui, évidemment, ne correspond plus, en partie, à la réalité d'aujourd'hui même si, par exemple, la "lecture courante" était considérée comme acquise à la fin du cours élémentaire, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui en fin de scolarité primaire. Mais ce sont surtout les INSTRUCTIONS RELATIVES AU NOUVEAU PLAN D'ÉTUDES DES ÉCOLES PRIMAIRES ÉLÉMENTAIRES (20 juin 1923) qui sont très intéressantes. Étudier l'histoire de l'école est très important. Il faut étudier le passé pour construire l'avenir, comprendre comment ceux qui nous ont précédés ont tenté d'apporter des réponses aux problèmes qui se posaient à eux. Il ne faut pas croire que nos problèmes sont entièrement différents, il existe une concordance des temps.
tiniouu Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Oui, le programme d'histoire est très chargé. Il faudra faire en deux ans ce qu'il était impossible de faire en trois. Je suis pas d'accord avec ça. Je trouve le programme d'histoire très chargé si on continue à vouloir tout dire de chaque période. Mais là clairement ce n'est pas le choix qui a été fait. Clairement si on veut leur faire apprendre toute la guerre de 100 ans ou les croisades ça va être compliqué de tout faire tenir. Mais si on se centre sur les points vraiment abordés dans les programmes ça me paraît pas si impossible que ça. Mais ça veut dire effectivement qu'il va y avoir des trous dans les programmes, et qu'on ne peut plus faire de l'histoire linéaire. En gros 2 ou 3 séances par point évoqué dans les thèmes. Oh, ben, Jeanne d'Arc a disparu! Le programme est quand même bien ambitieux....Bon, l'essentiel serait que quelqu'un (pas forcément un éditeur), arrive à énumérer les incontournables, et le temps à y consacrer. Je trouve difficile, en tant que non historienne je veux dire, de savoir combien de temps passer sur chaque période, sans l'aide d'un manuel (forcément partial, mais fait par des historiens...) Autant je tiens à ma liberté pédagogique, autant il y a des domaines où c'est bien que les attendus soient très clairs...
Lena Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Napoléon, cékiça? Juste le gars qui a créé une bonne partie de nos institutions, menfin bon... On fera du hors-sol, en EMC.
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