BrunoXXX Posté(e) 20 juin Posté(e) 20 juin (modifié) Un bouquin incroyable : "Limonov" d'Emmanuel Carrère, dont j'admire le travail. "Limonov" est le portrait d'un homme qui fut un temps un opposant à Poutine (alors - je paraphrase l'auteur - qu'il était d'accord avec lui, et qu'à sa place, il aurait dit et fait la même chose), un personnage pour le moins controversé : voyou, SDF, poète, engagé volontaire auprès des Serbes (et ami intime d'Arkan, criminel de guerre notoire), fondateur du parti national-bolchévique... C'est passionnant, on apprend plein de choses sur l'histoire de la Russie, les oligarques, Poutine. Et comme dans l'excellent "d'autres vies que la mienne", l'auteur parsème son récit d'innombrables réflexions sur toutes sortes de sujets, convaincu qu'il est de relater "une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous...". C'est très bien écrit, brillant, j'ai adoré ! Modifié 20 juin par BrunoXXX 1 1 2
Chakana Posté(e) 21 juin Posté(e) 21 juin Je suis dans une série "bof bof".... Roissy – Tiffany Tavernier J’ai choisi ce livre en pensant le lire vite. Ça n’a pas été le cas. J’ai trouvé cette lecture longue et laborieuse. Le début est très poussif : on suit l’héroïne amnésique, qui vit dans Roissy, mais rien ne se passe. Il faut attendre la moitié du livre pour qu’un évènement survienne. L’intérêt remonte un peu, car on attend de savoir de quel côté la vie de cette femme va basculer. Puis j’ai trouvé la fin trop rapide, bâclée. Deux points positifs : - la vie « secrète » d’un aéroport : description des gens qui y vivent, ceux qui y travaillent, et ceux qui ne font qu’y passer. - l’évocation du fonctionnement de la mémoire suite à un traumatisme : le souvenir, la culpabilité. Trois jours et une vie – Pierre Lemaître J’ai choisi ce livre sans lire la quatrième de couverture : un Pierre Lemaître que je n’avais pas lu, ça me suffisait. Dès les première pages, j’ai eu une impression de déjà vu : le film tiré du livre est passé à la télé il y a quelques années. J’ai tout de même poursuivi ma lecture car j’ai aimé l’écriture et la description des sentiments et émotions du jeune Antoine : sa honte et sa culpabilité d’avoir tué son jeune voisin et dissimulé le corps, avant la tempête de 1999 La mer à l’envers – Marie Darrieussecq Une autrice que je ne connaissais pas. Dans ce roman elle traite la question de l’immigration clandestine, la question du choix moral, de l’engagement… Rose est en croisière en méditerranée avec ses enfants (on comprend que le couple est en difficulté), lorsque un bateau de migrants est recueilli et évacué sur la terre ferme. N’écoutant que son instinct, elle vient en aide à un jeune homme, à l’insu de sa famille. Par la suite le souvenir de ce jeune migrant ne la quittera pas, et elle fera tout pour reprendre contact avec lui. J’ai été un peu déstabilisée par le style : un narrateur raconte, d’un point de vue extérieur, tout en style indirect : cela met de la distance, atténue les émotions. J’ai trouvée la fin curieuse : à un moment, j’ai cru qu’il s’agissait d’un rêve, car le récit devient décousu, à la limite de l’incohérence (surtout avec l’apparition des pouvoirs de magnétiseuse de Rose…) Puis le dénouement survient brutalement. J’ai regretté que dans ce livre, il n’y ait pas plus d’analyse des émotions et des sentiments. Évocation d’un sujet d’actualité sérieux, mal traité. Le livre passe à côté de son sujet. 2
Misca Posté(e) 28 juin Posté(e) 28 juin Après Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnes, de Romain Puertolas, je lis, toujours du même auteur, Ma vie sans moustache. « La photo a fait le tour du monde. Xavier Dupont de Ligonnès retirant trente euros à un distributeur automatique du sud de la France quelques jours après avoir "supposément" assassiné de sang-froid sa femme, leurs quatre enfants et leurs deux chiens. Pour moi, ce fut un choc, une espèce de mission dont je me suis senti aussitôt investi. Cette histoire m'obsède depuis 2011. Treize ans ont passé sans que je cesse une seule seconde de penser à lui. Je suis capitaine de police et écrivain, la combinaison parfaite pour me lancer dans l'enquête de ma vie. Ligonnès hante mes jours et surtout mes nuits. Il n'y a qu'une seule manière pour que je mette fin à cette torture, retrouver Xavier Dupont de Ligonnès... » Dans ce « roman-quête », Romain Puértolas, ancien capitaine de police et auteur à succès de L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, lie avec brio une rigoureuse investigation policière à une fiction aussi étonnante que jubilatoire, révélant, peut-être, le fin mot d'une déroutante affaire judicaire. « En février 2015, j'ai reçu une lettre d'Argentine dans laquelle une très vieille dame me disait avoir été la dernière cuisinière d'Hitler... après 1945 ! Elle m'invitait à la rencontrer. Bien entendu, cela m'a d'abord fait sourire. J'allais passer à autre chose lorsque, titillé, j'entrepris quelques recherches et découvris San Carlos de Bariloche, petite bourgade du nord de la Patagonie, où les habitants racontent que certains auraient côtoyé le dictateur nazi pendant plus de vingt ans... après la fin de la guerre. Le doute se mit à germer dans mon esprit : et s'ils avaient raison ?Et si le Führer ne s'était pas suicidé le 30 avril 1945 dans son bunker berlinois ? Il n'en fallut pas plus à l'enquêteur que je suis pour sauter dans un avion... » Après Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès, Romain Puértolas, ancien capitaine de police, livre un nouveau « roman-quête » et mène une investigation qui nous entraîne dans une histoire aussi sérieuse qu'ubuesque. Je redécouvre cet auteur. J'avais tenté Tout un été sans Facebook, il y a quelques années, et j'avais eu du mal à entrer dedans. Là, je me régale... Je 1
Chakana Posté(e) 28 juin Posté(e) 28 juin Coeur d’amande –Yasmina Kadra Un livre qui porte les valeur d’entraide, de solidarité, de bienveillance. Nes, Nestor, dit Coeur d’amande, a été renié par sa mère à cause de sa petite taille. Il a été élevé par sa grand-mère, prof de français, qui lui a donné le goût des mots, des livres, et ouvert à la culture. Il vit à Paris, près de Montmartre, dans un quartier multiculturel, riche d’échange, et d’amitié. Nes fait lui même preuve d’empathie à l’égard de Léon, souffrant du même handicap que lui. Une amitié nait. Ce livre est plaisant à lire. De beaux passages sur l’acceptation de soi, et des épreuves que nous envoie la vie. Mais je suis restée sur ma faim, avec l’impression de plus lire une jolie fable, qu’un roman où on se laisse emporter. Vers le Soleil – Julien Sandrel Sacha est un acteur, peu occupé. Il est embauché par la femme qu’il convoite, Tess, pour jouer le rôle de figure paternelle auprès de sa fille Sienna. Des liens se tissent entre eux 3. Alors que Tess doit rejoindre Sacha et Sienna en Toscane, elle se retrouve enfouie sous les décombre du pont de Gênes, qui s'est effondré. L’intrigue est limpide, et prévisible. Mais le style est rythmé et percutant, et les rebondissements bien pensés. Cela reste un roman feel good, un peu au dessus des autres. L’effondrement – Edouard Louis Livre autobiographique, comme plusieurs de cet auteur. Édouard, a partir de la mort prématurée de son frère, se souvient de leur relation, et cherche, à travers des témoignages, à reconstituer la vie de ce frère haï. Écriture à la fois profonde, et fluide. Un livre qui nourrit par ses réflexion sur le Destin, la Blessure (la séparation de ses parents), le déterminisme de classe, les rêves (trop grands?), les prisons sans murs qui nous empêchent. Je retiens l’idée que quand on est pauvre, on n’a pas le droit de se tromper, « d’essayer », de changer de voie. A aucun moment dans le livre, l’auteur ne laisse échapper le prénom de ce frère aîné : il reste « mon frère » : « je détestais mon frère, mais j’ai besoin de comprendre ». Comprendre comment 2 personnes aussi opposées peuvent appartenir à la même famille, être sorties du même ventre ? 1
Talulah Posté(e) 30 juin Posté(e) 30 juin Les vivants, d'Ambre Chalumeau (Chroniqueuse à Quotidien) J'ai BEAUCOUP aimé! https://www.babelio.com/livres/Chalumeau-Les-Vivants/1811775#! 1
Tide Posté(e) 9 juillet Posté(e) 9 juillet (modifié) La carte postale d'Anne Berest... Un docu roman. Un étrange carte postale incite l'auteur et sa mère à remonter le temps et explorer le passé familial. Une histoire juive du début du 20eme siècle à nos jours. Très bien documenté. J'aime beaucoup. Modifié 9 juillet par Tide 3
Misca Posté(e) 10 juillet Posté(e) 10 juillet Il y a 17 heures, Tide a dit : La carte postale d'Anne Berest... Lu l'été dernier, j'ai beaucoup aimé. Je viens de finir Où vont les larmes quand elles sèchent, de Baptiste Beaulieu. Sans plus... Je suis allée au bout, parce que je n'étais pas dans un rejet total, mais je ne lirai rien d'autre de lui. Une succession d'anecdote, pas de début, pas de fin. Il m'a manqué quelque chose, dans cette histoire. Et je viens de commencer Adolf (roman hystérique) d'Olivier Costes. Un régal ! Fraîchement arrivé au lycée, Adolf est un ado moustachu, envahissant et totalement ingérable, aussi cruel que raciste. Pourtant, la directrice, Mme Maréchal, octogénaire prête à tout pour défendre la devise de son établissement, Travail, Famille, Poterie, est très accommodante. Plutôt que d'affronter le tyran en herbe, elle préfère collaborer avec sa clique aussi grotesque que maléfique: Hermann, Heinrich, Martin, Klaus... et la blonde Eva... Et une critique de lecteur, trouvée sur un blog : Attention roman jubilatoire! Bel angle d'accroche que celui choisi par Olivier Costes et Osaka éditeur pour parler de la montée des extrêmes avec "Adolf (roman hystérique)". Imaginez un peu, vous reprenez quasiment tous les éléments biographiques du führer du IIIème Reich et vous les transposez dans une petite fiction se déroulant à notre époque dans un lycée des plus classiques (quoique...). Le résultat est bluffant et oblige le lecteur à faire constamment des aller-retour entre l'Histoire et le récit. Le jeune Adolf veut dératiser son lycée (comprendre exterminer les juifs) et remporter le championnat de football (la 2nde guerre mondiale). Il aura fort à faire avec le grand Charles parti en voyage linguistique en Angleterre en laissant son lieutenant Jean sur place pour veiller à la résistance face aux avancées de ce phénomène inquiétant. Autant de parallèles qui se glissent à chaque ligne voir chaque phrase et qui m'ont beaucoup diverti. Ce livre permettra sans doute à un grand nombre de réviser leur Histoire sans se prendre la tête avec un récit à la fois fourni et intelligent, constellé de jeux de mots plus réussis les uns que les autres et une documentation assez remarquable sur la personnalité d'Hitler, éléments régurgités ici dans un personnage aussi repoussoir que ridicule mais qui en 1932 a su séduire une majorité d'électeurs. On assiste plus ou moins à ce phénomène de montée des extrémistes depuis quelques années dans notre pays. Des choses au départ inacceptables ou indicibles sont devenues tolérées voir acceptées par un nombre de plus en plus grandissant de personnes avec le concours des médias (au premier rang desquels les chaînes d'information en continu). Là où ce livre est salvateur (n'oublions pas qu'il s'adresse essentiellement à un jeune public d'au moins 13 ans) c'est qu'il montre à la perfection les mécanismes de la manipulation par la peur et la haine de l'autre et de la répression. Ceci pas seulement chez les extrémistes affichés, mais aussi parmi la plèbe, les anonymes qui ont laissé faire, laissé proliférer un tel obscurantisme mâtiné de bêtise crasse et de peur infondée (c'est un peu la définition du racisme, non?). Sartres ne disait-il pas que le véritable salaud est celui-ci qui n'agit pas? Ce fut donc une excellent lecture entre cynisme, satire et Histoire. Un bon moment qui ne peut que faire écho à l'actualité toujours aussi sombre et la manie de l'espèce humaine à retomber dans ses travers passés. La maxime qui énonce que le passé éclaire le présent prend ici tout son sens et ceci de manière accessible et ludique. Un bien bel ouvrage que je ne peux que conseiller!
Tide Posté(e) 10 juillet Posté(e) 10 juillet il y a 46 minutes, Misca a dit : Lu l'été dernier, j'ai beaucoup aimé. Les 2 dernières phrases m'ont bouleversée.
joelafrite Posté(e) 10 juillet Posté(e) 10 juillet Il y a des fois où tu viens de terminer un livre et tu sens que tu as découvert un auteur qui va t'accompagner longtemps. Un membre permanent de la famille , par Russell Banks, est un excellent recueil de nouvelles, sur le thème de la solitude. Des histoires profondes, denses et très justes, j'ai beaucoup aimé et hâte d'en lire d'autres. 2 1
Tide Posté(e) 10 juillet Posté(e) 10 juillet il y a 18 minutes, joelafrite a dit : Il y a des fois où tu viens de terminer un livre et tu sens que tu as découvert un auteur qui va t'accompagner longtemps. Un membre permanent de la famille , par Russell Banks, est un excellent recueil de nouvelles, sur le thème de la solitude. Des histoires profondes, denses et très justes, j'ai beaucoup aimé et hâte d'en lire d'autres. Et inversement !Je suis parfois étonnée du succès de certains livres que j'ai tout juste trouvés passables. 3
Babar. Posté(e) samedi à 14:50 Posté(e) samedi à 14:50 Le 10/07/2025 à 12:27, joelafrite a dit : Il y a des fois où tu viens de terminer un livre et tu sens que tu as découvert un auteur qui va t'accompagner longtemps. Un membre permanent de la famille , par Russell Banks, est un excellent recueil de nouvelles, sur le thème de la solitude. Des histoires profondes, denses et très justes, j'ai beaucoup aimé et hâte d'en lire d'autres. Je te conseille vivement De beaux lendemains. L’adaptation cinématographique était très réussie aussi. 1 1
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