Classe calme, organisée et avec un bon d'état d'esprit, c'est possible ?

[Goëllette]

Sauf que si tu abuses de l'entraide, tu arrives rapidement à une situation où certains élèves ne sont plus capables (ou disent que) de faire un quelconque travail seul et ... ils se plantent aux évaluations, sans que parfois, l'enseignant ne comprenne.

Si tu as bien expliqué le travail et choisi tes exercices, il n'y a aucune raison qu'un élève "soit bloqué" au point de ne rien avoir fait.

Ensuite, effectivement, au bout de 15-20 minutes (selon le niveau), une fois que tu as toi-même constaté ce qui a été personnellement fait par cet élève, tu peux demander à un de ses camarades, dont tu as toi-même constaté qu'il a correctement fait son travail, sans le bâcler, de l'aider.

[alexandreone]

Comment gérer le travail dans sa classe pour que ca reste organisé et dans une bonne ambiance ?

 

Avez vous un tableau ou il marque qu'ils ont terminé ou autres ?

[axelle]

Juste pour apporter ma pierre à l'édifice, il me semble que le calme se gagne avant l'entrée en classe. Quand j'avais des grands, j'exigeais le silence dans le rang avant d'entrer.  Ensuite, ils savaient ce qu'ils avaient à faire en arrivant (rituels). Ce qui fait qu'il n'y avait pas de "flottement".

J'ai vu aussi sur un blog (peut-être Alet, mais pas sûr) une collègue qui avait une affichette au tableau avec deux faces : Silence total/J'ai le droit de chuchoter.

Et perso, pour le moment je suis en cycle 1, donc... Le bruit fait partie de ma vie !

[Goëllette]

Tu as le bruit que tu acceptes, et même avec des PS, on peut travailler dans un calme relatif.

Effectivement, il faut éviter les flottements, et pour cela, rien de mieux que d'avoir préparé son travail, d'être devant son rang dès que ça sonne, d'attendre le silence avant d'avancer, et d'avoir toujours le même cadre, quel qu'il soit et quel que soit le niveau des élèves.

Attention au mot "rituel" qui veut dire beaucoup de choses à la fois et est souvent au contraire l'origine du "bazar" dans certaines classes, et notamment en élémentaire.

Par rituel, en élémentaire, je vois davantage un déroulement à l'identique de chaque journée, dès l'entrée en classe, plutôt que tout un tralala du style "Quel jour sommes-nous ?", "Quel temps fait-il ?", etc, avec des élèves qui se baladent et parlementent pendant 15 minutes, ce qui peut ficher en l'air la matinée, surtout quand il y a un remplaçant et que les élèves en profitent.

Quand on débute ou qu'on a des problèmes d'autorité, rien de mieux que les élèves assis à leur table en silence dès 8h30, après avoir sorti leur cahier de liaison et le livre correspondant à la leçon de Français (ou de maths) donnée en leçons la veille.

Éventuellement, l'élève de service ramasse les cahiers de liaison et les pose sur le bureau du maître, qui est déjà au tableau et, soit écrit la date et donne un petit exercice d'application de la leçon, soit interroge ses élèves dessus, ce qui lance la matinée. Ensuite, il lance la nouvelle leçon. Ou en cas de cours multiple, il alterne entre ses niveaux.

Il vérifie ainsi quotidiennement que ses élèves ont appris leurs leçons, ceux-ci le savent et font davantage d'efforts (et leurs parents avec). Comme il a les cahiers de liaison sur le bureau, il peut vérifier quotidiennement s'il sont signés et s'il y a des correspondances, ce qui encourage les élèves à y penser (et leurs parents à les signer).

Et si on place toujours le Français avant la récré, les maths après (ou l'inverse), les élèves savent où ils vont et le maître peut clôturer le travail à la sonnerie, et ça donne du rythme.

Nos élèves arrivent de plus en plus souvent "en vrac", et sont de moins en moins cadrés à la maison, de moins en moins habitués à être attentifs et à obéir d'office. Il nous faut donc mettre le cadre dont ils ont besoin pour se construire. Mais pas besoin forcément pour ça d'autoritarisme. Les élèves apprécient ce cadre et y trouvent leur compte.

[alexandreone]

Merci pour ton super message.

Ce qui me pose problème ca reste encore le suivi des élèves. J'aimerais vraiment savoir où en sont tous les élèves a tous les moments de l'année. Je n'ai rien trouvé encore .

De ton coté , aurais tu un exemple de tes documents que tu as préparé pour une journée pour voir a peu prés la longueur, le nombre de documents, etc...

Au niveau de la pédagogie, je veux passer à quelques choses de plus explicte, donc changer  ma pédagogie.

[axelle]

Je n'entends pas par "rituels" des "tralalas", Goelette.

Ce que je voulais dire c'est que dès qu'ils entrent en classe, ils savent ce qu'ils ont à faire : Jogging d'écriture, calcul mental, frises, ou que sais-je encore.

Et après 25 ans de métier, je persiste à dire qu'il est plus facile d'avoir une classe calme en cycle 3 qu'en cycle 1, dans mon coin de cambrousse en tout cas.

[Goëllette]

 

Je n'entends pas par "rituels" des "tralalas", Goelette.

Ce que je voulais dire c'est que dès qu'ils entrent en classe, ils savent ce qu'ils ont à faire : Jogging d'écriture, calcul mental, frises, ou que sais-je encore.

Et après 25 ans de métier, je persiste à dire qu'il est plus facile d'avoir une classe calme en cycle 3 qu'en cycle 1, dans mon coin de cambrousse en tout cas.

Je n'écrivais pas que TU vais des rituels "tralalas", bien entendu, mais qu'il ne fallait pas confondre les "rituels = habitudes de travail, cadres dans lesquels les élèves se retrouvent" et les rituels de plus en plus courants dans les classes des jeunes sortants qui sont davantage de l'animation qu'un cadre, dont je ne vois pas l'utilité pour le travail de classe et qui me semblent dangereux pour la sérénité de la classe, notamment quand il y a un remplaçant.

Et je suis d'accord avec toi qu'il est plus facile d'avoir une classe calme en C3 qu'en C1 mais j'ai des exemples en tête de classes de C3 dans lesquelles les élèves "travaillent" toute la journée dans le boucan, et d'autres de C1 bien plus paisibles. Ca dépend en grande partie de l'action de l'enseignant titulaire.

 

[Goëllette]

 

Merci pour ton super message.

Ce qui me pose problème ca reste encore le suivi des élèves. J'aimerais vraiment savoir où en sont tous les élèves a tous les moments de l'année. Je n'ai rien trouvé encore .

De ton coté , aurais tu un exemple de tes documents que tu as préparé pour une journée pour voir a peu prés la longueur, le nombre de documents, etc...

Au niveau de la pédagogie, je veux passer à quelques choses de plus explicte, donc changer  ma pédagogie.

Je pense qu'il y a des personnes plus qualifiées que moi sur ce forum pour te détailler une pédagogie particulière. Je n'en suis pas une spécifiquement (même si je reconnais l'efficacité de la méthode "type Freinet" bien utilisée) et je ne suis pas adepte des fiches de prép "type IUFM". Je leur préfère des outils plus "basiques" mais dans lesquels je me repère mieux donc qui me servent vraiment.

Par contre, j'ai une programmation explicite pour chaque matière et un emploi du temps régulier et très rythmé, détaillé, que je suis à la lettre, et un cahier journal minuté avec le titre des matières, le déroulement des séances, les pages des manuels, le matériel dont je vais avoir besoin, ... Bref, je sais où je vais quand je rentre en classe et donc, mes élèves aussi.

L'attitude de l'enseignant aussi est importante. Je suis à l'heure devant mon rang, je veille à ce que mes élèves rentrent en classe tranquillement, mes photocopies sont prêtes, ... C'est moi qui commande, c'est clair pour eux, mais je suis à l'écoute. Je suis enseignante et pas animatrice. Je pense que c'est aussi sur ce point que certains collègues se "noient", en devenant en quelque sorte les domestiques des élèves et leurs parents et des animateurs plus que des enseignants. 

[alexandreone]

Pourrais tu me montrer un aperçu d'une journée pour voir un peu à quoi cela ressemble ?

 

[alexandreone]

j'en ai trois qui préfèrent rien faire , faire des bruits , jouer avec leur materiel. c'est assez complexe de les faire changer

[Goëllette]

Je donnais un cadre général, qui fait en sorte que la majorité des élèves (voire la totalité) soit calme et travailleuse, et donc que les fortes individualités soient marginalisées, au contraire d'une classe qui serait plus agitée et dans laquelle tous les enfants seraient susceptibles de faire tourner l'enseignant en bourrique.

Pour ce qui est de l'emploi du temps, tout dépend de ton niveau de classe, mais pour un CE1, par exemple, ça peut donner ça :

9h :

• sonnerie, rangement et entrée en classe immédiate

• Les élèves s'assoient, sortent leurs affaires (dont le livre de la lecture donnée en leçons) en silence tandis que les élèves de service (maximum 2) ramassent les cahiers de liaison, qu'ils posent sur le bureau du maître.

• Pendant ce temps, le maître écrit la date au tableau, s'assoit face à ses élèves et fait l'appel.

9h15 :

• Le maître est toujours face à ses élèves, qu'il fait lire chacun à leur tour, en pointant sur un cahier qui a lu et de quelle façon. Il les interroge sur le vocabulaire et la compréhension, à l'oral.

• Puis il les interroge sur la leçon d'orthographe (ou de grammaire, ...) également donnée en leçons et aborde la nouvelle leçon de cette matière.

9h30 : 

• Les élèves de service distribuent les cahiers de classe tandis que l'enseignant écrit des questions de compréhension au tableau (dont la réponse aura été donnée à l'oral auparavant), auxquelles les élèves devront répondre sur le cahier par une phrase, puis les coordonnées de petits exercices d'application des règles d'orthographe en question (au moins un de chaque).

• Il  lit les questions et explique l'exercice, répond aux questions des élèves.

• Les élèves le réalisent dans le silence complet, sans venir au bureau, puisqu'ils auront posé toutes leurs questions auparavant.

• Au bout d’un quart d’heure de silence, il appelle en premier ceux qu’il voit avoir fini (et qui s’occupent en silence à leur table à une occupation qu’ils possèdent déjà et ne nécessite pas de se lever), pour vérifier qu’ils ont réellement tout terminé et se sont relus, puis il passe aux autres, qui viennent un à un lui montrer où ils en sont, ce qui lui permet de réexpliquer certains points individuellement avec eux, pour les relancer dans leur travail.

10h15 grand maximum :

 

·         Tous les cahiers sont ramassés et c’est le moment d’une petite activité orale de vie de classe ou un moment de relâchement avant de sortir en récréation.

10h30-10h50

·         Récréation

·         Et comme à 9h00, le maître est devant son rang dès que ça sonne et ses élèves rentrent en classe immédiatement dans le calme.

10h50-12h00

 

·         Même déroulement qu’avant la récréation pour les mathématiques, avec un moment de manipulation ou de travail sur l’ardoise à la place de celui de lecture.

·         Ainsi, tout le gros travail est fait le matin, le maître pouvant commencer à corriger les cahiers de français pendant le moment de silence puis entre midi et deux, ce qui lui permet de faire venir les élèves en difficulté à son bureau l’après-midi, pendant des moments calmes (copie, poésie, arts visuels …) pour de la remédiation, ce qui évite aux élèves ayant compris de passer la journée à entendre le rabâchage de la notion et permet à l’enseignant de savoir où en sont réellement chacun de ses élèves et de les aider.

Après-midi

·         Il peut être consacré à toutes les autres matières plus légères ou ludique et à la vie de la classe (conseils, arrosage des plantes, nourrissage du cochon d’inde ou du poisson rouge, goûter, …), sans avoir l’impression de courir tout le temps et faire courir ses élèves.

 

 

 

[Goëllette]

Bien entendu, il faut adapter ce que j'ai écrit eu niveau qui est le tien et le moduler selon ta personnalité mais en gros, les messages sont :

- cadre et rigueur pour l'enseignant (il est à l'heure, a tout préparé et contrôle tout) et les élèves, pour ne pas laisser de temps morts dans lesquels se régalent les perturbateurs et ceux qui les suivent.

- cadre et rigueur dans lesquels se plaisent les élèves sages et en difficulté qui seront ainsi tes alliés pour mettre au pas les autres.

- cadre et rigueur qui te permettront de ne pas te retrouver le soir sans grosse migraine et avec une tonne de travail bâclé à corriger qui t'empêchent d'avoir une vie familiale et sociale sereine et te font retourner en classe le lendemain fatigué et découragé, donc encore moins efficace que la veille.