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Classe calme, organisée et avec un bon d'état d'esprit, c'est possible ?


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J'ai l'impression que vous donnez à peu près tous les mêmes recettes pour ce qui fonctionne, à la différence que certains doivent avoir des classes plus difficiles que les autres, ce qui explique certaines permissions ici et pas là, et que d'autres donnent des conseils à ceux qui ne s'en sortent pas plus que décrivent leur fonctionnement réel.

 

Je donne maintenant mon impression de TR de longue date, qui "voyage" beaucoup, sur du court et de la REP essentiellement donc qui a une idée de la réalité des classes et des difficultés des TR selon les fonctionnements.

  • C'est la grande mode depuis quelques années en élémentaire des rituels, des regroupements comme en maternelle, mais aussi des plans de travail, bref, beaucoup de temps pris dans la journée qui n'apporte pas toujours grand chose aux apprentissages et qui conduit à avoir des élèves qui font encore de la grammaire à 15h30 car les collègues n'ont pas réussi à la caser ailleurs. Ca m'interpelle car je les en sens incapables.
  • Je vois beaucoup de classes où les élèves ne sont plus capables de rester concentrés et de mener à bien un travail seul sans solliciter l'adulte, même les meilleurs, et je trouve cela désolant. Cela s'explique à mon avis par un trop grand maternage et une différenciation poussée à l'extrême qui sont contre-productifs et ça complique la prise de la classe par une autre personne (complément de temps partiel, TR).

Du coup, quand j'arrive dans les classes, je dois presque toujours cadrer à fond et passe pour un TR sévère si je veux faire travailler les élèves. Par contre, si je ne propose que des mandalas et du visionnage de films, j'ai une paix royale, mais je ne trouve pas que je fasse bien mon travail.

 

Dans le fonctionnement courant des classes des collègues débordés par leurs élèves dans lesquelles je passe, voici ce qui m'interpelle, en vrac, et dont je pense que c'est en partie responsable de leurs difficultés :

- une mise au travail trop tardive, le matin, avec des rituels qui prennent trop de temps et ne sont pas souvent utiles aux apprentissages

- trop d'élèves responsables de tout et de rien, ce qui renforce leur côté revendicateur et au final, des rangs pas rangés, des tableaux mal essuyés, des copies mal distribuées et ramassées, etc et donc encore du temps perdu.

- pas assez de travail au propre sur un cahier, trop de photocopies, dont les élèves n'ont qu'à boucher les trous et qui ne sont pas toujours corrigées avec eux

- beaucoup trop de supports de travail dans lesquels ils ne se retrouvent pas (et le maître a priori pas plus), ce qui se manifeste pas des "trous"

- pas assez d'exigence de tenue de cahier, de relecture du travail, et des élèves rapides qui passent leur journée à noircir ou colorier des "plans de travail autonomes" avec soit du ludique soit des révisions de notions déjà abordées, mais que les élèves ne comprennent pas toujours, et qui ne seront pas forcément corrigés, donc dont je ne vois pas franchement l'intérêt.

Du coup, pendant le temps des exercices d'application, au lieu d'avoir des élèves sages et silencieux, qui passent 15 minutes pour presque tous réussir, j'ai bien souvent un brouhaha permanent d'élèves pas habitués à écouter les consignes (et d'ailleurs, ont-ils vraiment écouté la leçon ?), qui reposent des tas de questions et m'interpellent sans cesse car ils disent ne pas avoir compris. Les bons élèves potentiels bâclent tout en 2 minutes puis ouvrent ce fameux plan de travail et ... passent leur temps à venir te trouver pour te demander des explications ! Et quand je me mets à la correction, je me rends compte qu'aucun élève n'a tout juste alors que ça a duré 30 minutes au lieu de 15 !

Du coup encore, je dois régulièrement hausser la voix pour obtenir ce que j'estime être une ambiance de travail, et rudoyer les bons élèves pour qu'ils acceptent de se relire et les autres de mener à bien leur exercice, et c'est usant !

- trop de différenciation, pas toujours à propos, ce qui complique encore plus ce que j'explique plus haut. Un élève qui voit mal a surtout besoin qu'on lui agrandisse la fiche, celui qui peine à écrire qu'on lui fasse compléter un texte à la place de le copier, etc ..., mais pas forcément qu'on donne 4 fiches totalement différentes.

- des emplois du temps très irréguliers, et pas seulement parce qu'il y a le créneau piscine ou sport le matin

- du temps perdu, pour les exercices, avec des petites étiquettes à découper, coller, alors que les élèves mettraient trois fois moins de temps à recopier les mots, et ça les entraînerait à écrire

- des supports de leçon ou d'exercices pas toujours appropriés (trop petits, mal imprimés, avec des erreurs d'orthographe, ...) qui ne favorisent pas la compréhension

- des progressions ou des fiches de travail, de leçon, directement "pompées sur internet", au gré des surfs, et qui soit ne constituent pas un ensemble régulier, soit sont truffées d'erreurs. C'est fou ce qu'il y a de fautes d'orthographe voire de Français, de doublons, d'incohérences, sur les sites enseignants, d'où l'importance de tout relire avant de proposer aux élèves ou mettre au mur !

- des décloisonnements compliqués où il y a plus de temps passé dans les couloirs et à chercher ses élèves qu'au travail proprement dit.

 

Attention, je ne fais pas le procès des collègues, souvent dans la difficulté, que je remplace, mais j'essaie, par mon témoignage, d'apporter mon expérience.

Souvent, leurs élèves sont en effet difficiles, mais ils sont plus gérables avec certains fonctionnements qu'avec d'autres, et les collègues se sont noyés dans des gadgets qui au final ne leur apportent pas grand chose.

 

 

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Pour la correction : quand ils travaillent sur leur cahier du jour, quand ils ont terminé, ils lèvent la main et je passe vérifier et leur indique le nombre d'erreurs qu'ils doivent trouver et corriger au crayon de papier.(en général je donne une indication : en ce moment on est par exemple sur le passé composé, si un élève a oublié de mettre le é au participe, je vais lui dire attention à tes participes ... et j'indique aussi si ce sont des erreurs de copie ou du travail)

Au début de ma carrière, presque tous les élèves (et en tous cas tous les bons) faisaient leur travail seuls, se relisaient et rendaient un travail sans erreur. C'était normal.

Maintenant, j'en rencontre très peu, sauf au bout de deux-trois jours de remplacement, à force d'avoir serré les boulons et exigé qu'ils s'appliquent, preuve que c'est possible.

 

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Pour ma part, je n'aime pas particulièrement ne faire que du français et des maths le matin et placer toutes les autres matières l'après-midi. Une séance d'histoire, de sciences ou d'arts visuels paraît peut-être plus ludique pour un élève mais justement, s'il est fatigué l'après-midi, comment va-t-il se comporter durant ces matières où l'on parle plus, où l'on peut bouger davantage (expérience en sciences ou peinture en arts visuels, par exemple) ? Il sera moins attentif, plus énervé, et les séances seront d'autant plus pénibles.

Depuis la réforme des rythmes, nous avons de longues matinées (3h30). J'ai donc chaque matin un créneau d'anglais ou d'histoire ou de sciences ou même d'EPS et ça me permet d'alterner des moments où les élèves sont concentrés sur leur cahier à écrire et des moments plus oraux. Et ça fonctionne plutôt bien, je trouve.

 

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Et pour le coup j'en ai quelques uns en extrême difficulté (dont un avec des problème de comportement +++ et une autre qui voudrait me parler toutes les 30 secondes). 

 

Quand j'ai un élève comme ça, on m'a donné une solution qui marche incroyablement bien : tu donnes à l'élève 3 jetons par demi-journée. A chaque fois qu'il pose une question, il perd un jeton. Ca le force à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Si c'est un élève en difficulté, il faut veiller à ce qu'il ait bien compris le travail : je passe voir si la consigne est bien appliquée et je lui réexplique au besoin.

S'il utilise moins de 3 jetons, il gagne un bon point.

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Presque aucune correction collective, si besoin on reprend une notion ou un exo ensemble pour qu'ils comprennent, et je m'occupe de la correction des cahiers sinon ils s'y perdent.

Je corrige les cahiers de classe des CE1 chaque jour et ils commencent leur journée par les reprendre avant de présenter. Idem pour les fichiers de maths. Pour les CP, si je veux qu'ils reprennent qqch, je gomme et si besoin j'entoure les exos.

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Ton message me parle, il est très explicite et détaillé, c'est une mine de conseils (ainsi que le suivant). 

Je me reconnais bien dans beaucoup de travers que tu décris et cette sensation d'épuisement, d'imperfection, de manque de rigueur, d'avoir fait s'embêter ceux qui ont "percuté" et pas réussi à aider comme je l'aurais souhaité tous ceux qui en ont besoin... Je différencie beaucoup en lecture et cela représente beaucoup de travail en amont et me prend aussi trop de plages temporelles en classe.

Ce qui me paraît difficile est de gérer l'hétérogénéité des élèves, je ne vous pas encore comment arriver à avoir tous les élèves qui bossent sans aide de ma part pendant les apprentissages que tu as places le matin. 

Et pour le coup j'en ai quelques uns en extrême difficulté (dont un avec des problème de comportement +++ et une autre qui voudrait me parler toutes les 30 secondes). 

Mais je note bien dans tes propositions que tu consacres du temps l'après-midi en remédiation donc je vais essayer de réfléchir en ce sens : plus de rigueur et tout qui soit prêt à l'avance pour éviter le moindre flottement et ne pas essayer de tout faire en même temps (voir comment gérer autrement ma différenciation, peut-être pas sur la même plage horaire... ; réfléchir au fait que différenciation et remédiation sont deux choses différentes).

Ne te culpabilise pas. J'ai mis quelques temps avant de me rendre compte que c'était cela qui permettait de faire classe sereinement !

 

Pour ma part, je n'aime pas particulièrement ne faire que du français et des maths le matin et placer toutes les autres matières l'après-midi. Une séance d'histoire, de sciences ou d'arts visuels paraît peut-être plus ludique pour un élève mais justement, s'il est fatigué l'après-midi, comment va-t-il se comporter durant ces matières où l'on parle plus, où l'on peut bouger davantage (expérience en sciences ou peinture en arts visuels, par exemple) ? Il sera moins attentif, plus énervé, et les séances seront d'autant plus pénibles.

Depuis la réforme des rythmes, nous avons de longues matinées (3h30). J'ai donc chaque matin un créneau d'anglais ou d'histoire ou de sciences ou même d'EPS et ça me permet d'alterner des moments où les élèves sont concentrés sur leur cahier à écrire et des moments plus oraux. Et ça fonctionne plutôt bien, je trouve.

 

Et du coup, ils ne sont pas fatigués et agités pour faire les séances de Français et de Maths que tu dois faire l'après-midi étant donné que tu as fait autre chose le matin ?

 

Quand j'ai un élève comme ça, on m'a donné une solution qui marche incroyablement bien : tu donnes à l'élève 3 jetons par demi-journée. A chaque fois qu'il pose une question, il perd un jeton. Ca le force à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Si c'est un élève en difficulté, il faut veiller à ce qu'il ait bien compris le travail : je passe voir si la consigne est bien appliquée et je lui réexplique au besoin.

S'il utilise moins de 3 jetons, il gagne un bon point.

Génial l'idée des jetons pour ce type d'élève de plus en plus courant !!

 

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Et du coup, ils ne sont pas fatigués et agités pour faire les séances de Français et de Maths que tu dois faire l'après-midi étant donné que tu as fait autre chose le matin ?

 

 

Non, pas plus que cela, car je privilégie des activités d'entraînement.

 

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Alors pourquoi le seraient-ils plus avec de l'Histoire ou des Arts ? 

Je ne comprends pas ta question.

 

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Une séance d'histoire, de sciences ou d'arts visuels paraît peut-être plus ludique pour un élève mais justement, s'il est fatigué l'après-midi, comment va-t-il se comporter durant ces matières où l'on parle plus, où l'on peut bouger davantage (expérience en sciences ou peinture en arts visuels, par exemple) ? Il sera moins attentif, plus énervé, et les séances seront d'autant plus pénibles.

Je te re cite et m'interroge sur la possibilité que des élèves que tu juges trop fatigués et agités l'après-midi pour faire de l'Histoire et des Arts puissent l'être moins (ou soient plus disponibles) pour faire du Français et des Maths, même pour des exercices d'entraînement.

 

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Les après-midis, surtout depuis la réforme des rythmes, les élèves ne me semblent plus du tout en état de faire de la grammaire ou de la numération, que ce soit au CP ou au CM.

Dans les classes dans lesquelles je passe, j'essaie de l'éviter au maximum, et je fais "vivre" mes leçons de découverte du monde ou d'art de façon à ce que  les "décrochages" que je constate ne soient pas pénalisants. Mais je me vois mal faire la même chose avec les matières plus "sérieuses".

 

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Je te re cite et m'interroge sur la possibilité que des élèves que tu juges trop fatigués et agités l'après-midi pour faire de l'Histoire et des Arts puissent l'être moins (ou soient plus disponibles) pour faire du Français et des Maths, même pour des exercices d'entraînement.

 

Oui, parce qu'en anglais par exemple, mes séances se font beaucoup à l'oral, avec l'aide du vidéoprojecteur parfois, et certains élèves ont du mal à gérer leur fatigue et parlent sans lever la main et en interrompant tout le monde. J'ai remarqué que cela se passait mieux quand la séance avait lieu le matin, ils étaient plus attentifs aux autres.

Pour les exercices d'entraînement en français et en maths l'après-midi, je trouve que les élèves arrivent mieux à se concentrer qu'en séance d'anglais parce que c'est une activité écrite et qu'ils se dispersent moins. Ils n'ont pas à écouter les autres ou la maîtresse, juste à réinvestir leurs connaissances.

Mais je précise que je fais quand même du français et des maths le matin, notamment les séances d'apprentissage, mais que je préfère couper avec des séances plus orales telles que l'anglais.

 

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