Goëllette Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Citation Et le ministre de conclure : "Nous sommes en train de faire un pas vers le futur. Je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire !
prof désécol Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 La suite de l'article que j'ai posté plus haut : https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article261 Citation Une politique de droite, dont les objectifs et l’action ont pour vocation de défendre la nature capitaliste de l’économie, peut difficilement demeurer insensible à cette situation où les compétences au travail, nécessaires à l’obtention d’un taux de profit maximum, se trouvent compromises. Dans ces conditions, chercher à politiser la question de la syllabique en en faisant le parangon d’une compromission coupable avec la droite, manque pour le moins d’arguments. Par contre, imaginer qu’un ministre puisse vouloir agir dans ce domaine pour aider les entreprises à être en mesure d’employer des travailleurs à l’aise dans le maniement des signes graphiques, en décidant de se tourner vers la seule méthode d’apprentissage dont l’efficacité est aujourd’hui très largement démontrée, n’a rien de stupéfiant. Ce n’est pas incompatible avec la condamnation des discours égalitaristes, car vouloir que tous aient acquis les compétences du lire-écrire pour satisfaire des besoins économiques ne signifie pas vouloir que tous puissent emprunter le chemin d’une école commune telle que proposée par le GRDS. Lorsqu’en 1959, le ministre Berthoin a décidé d’ouvrir le secondaire à tous, il n’avait nullement l’intention d’ouvrir largement les portes des cursus ambitieux. Il a toutefois contribué à l’élévation des formations, à l’instauration de l’école unique dont les contradictions n’en finissent pas de poser comme jamais la question de l’égalité de réussite aux plus hauts niveaux des exigences intellectuelles. Gageons que l’extension de la syllabique dans les classes ne pourra qu’offrir aux élèves qui n’en sont pas pourvus aujourd’hui les moyens d’entrer efficacement dans la culture de l’écrit, afin de construire une scolarité de la réussite, ce qui, là aussi, risque bien d’être source de nouvelles contradictions au sein du système scolaire et dans la société, en mesure de conforter et d’amplifier les aspirations démocratiques déjà fortes qui s’expriment dans les classes populaires. En caricaturant un peu, le résumé de cet article pourrait être : La droite fait les bons choix en matière de lecture, mais avec des intentions discutables : "employabilité" attendue par le capitalisme, etc... Faudrait-il en déduire que la gauche a fait de mauvais choix en matière de lecture, mais avec des intentions louables ?
phnad Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Il y a 5 heures, prof désécol a dit : La suite de l'article que j'ai posté plus haut : https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article261 En caricaturant un peu, le résumé de cet article pourrait être : La droite fait les bons choix en matière de lecture, mais avec des intentions discutables : "employabilité" attendue par le capitalisme, etc... Faudrait-il en déduire que la gauche a fait de mauvais choix en matière de lecture, mais avec des intentions louables ? Pas forcément, à chacun de faire son choix, mais pour moi, il n'y a pas de mauvais choix pourvu qu'on mette le paquet. Exemple : la méthode Taoki largement utilisée aujourd'hui et qui se veut syllabique moderne, ne l'est pas au sens entendu par J.M. Blanquer car elle recourt très largement aux mots outils, souvent 1 ou 2 par leçon. Mais ça donne du sens à la page et c'est pour moi une syllabique que je vais peut-être adopter comme ma collègue de l'autre CP [en réalité elle a GS-CP et moi CP-CE1]. MOI JE VEUX BIEN L'AN PROCHAIN CHANGER DE METHODE CAR LA MIENNE EST CLAIREMENT MIXTE et demanderait trop d'adaptations. Mais c'est beaucoup plus facile à faire quand on n'a qu'une classe mono-niveau CP. Ce que ne voient pas nos élites, c'est que nous, on est presque tous avec 2 ou 3 niveaux imposés du fait de l'existence des cycles. AVEC LE DOUBLE-TRAVAIL CP-CE1 (préparation en double, bruit en double, photocopies en double et j'en passe...) PAS TROP LE TEMPS DE REFLECHIR A LA MEILLEURE METHODE, FAUT ENCHAINER LES COLLEGUES !
cyrille1 Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Léo et Léa est donc une méthode mixte ? Et tu serais donc d'accord pour qu'un seul et unique manuel de lecture soit utilisé dans les classes car, en l'état, il n'existe que "je lis, j'écris" comme manuel de lecture récent partant des graphèmes ?
cambra34 Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 il y a 2 minutes, cyrille1 a dit : Léo et Léa est donc une méthode mixte ? Et tu serais donc d'accord pour qu'un seul et unique manuel de lecture soit utilisé dans les classes car, en l'état, il n'existe que "je lis, j'écris" comme manuel de lecture récent partant des graphèmes ? Bien lire, bien écrire (méthode Fransya) fonctionne aussi en présentant des graphèmes. Aucune image, un lexique incroyablement riche même s'il est probable que beaucoup s'arrêteront à à des phrases comme "le bébé a bu, il a bavé !". 1
Goëllette Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Ce n'est pas tant le contenu qui m'esclaffe que le parallèle avec le futur alors que ce sont des méthodes du passé ... même si elles ont fait leurs preuves !
orime Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Quid des petites écoles à petit budget qui devront racheter des séries de manuels 🤐
cyrille1 Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Il y a 2 heures, cambra34 a dit : Bien lire, bien écrire (méthode Fransya) fonctionne aussi en présentant des graphèmes. Aucune image, un lexique incroyablement riche même s'il est probable que beaucoup s'arrêteront à à des phrases comme "le bébé a bu, il a bavé !". Je feuillette un extrait du livre de l'élève. Pas de majuscule au début des phrases, c'est un peu léger. Mais les mots, les phrases ont un vocabulaire un peu moins difficiles que le manuel que j'ai cité tout à l'heure. Et puis le fait que le site du bouquin indique que même les parents peuvent l'utiliser pour apprendre à lire à leurs enfants me gêne aussi.
cambra34 Posté(e) 29 avril 2018 Posté(e) 29 avril 2018 Il y a 2 heures, cyrille1 a dit : Je feuillette un extrait du livre de l'élève. Pas de majuscule au début des phrases, c'est un peu léger. Mais les mots, les phrases ont un vocabulaire un peu moins difficile que le manuel que j'ai cité tout à l'heure. Et puis le fait que le site du bouquin indique que même les parents peuvent l'utiliser pour apprendre à lire à leurs enfants me gêne aussi. Pour l'absence de majuscule, voici ce que dit l'auteur : "Nous n'introduisons pas de majuscules avant la fin de la méthode pour ne pas multiplier les formes de graphismes à retenir. Les majuscules s'apprennent très facilement le moment venu. Cet absence de majuscules est la raison pour laquelle nous avons décidé, dans le livre de l'élève, d'aller à la ligne pour chaque début de phrase afin que l'enfant puisse identifier clairement chacune d'elles." J'ai eu plus de parents perturbés par cette absence que d'élèves. Pour le vocabulaire "facile", il est vrai que mes élèves ont en moyenne très peu de mots pour décrire le monde qui les entoure. L'auteur annonce plus de 3000 mots différents dans le livre de l'élève sachant qu'il n'est pas la seule source de mots nouveaux. Concernant le fait que les parents peuvent aussi l'utiliser... il semble que sur un autre post du forum un grand nombre de membres de ce forum indique qu'ils savaient déjà lire en entrant au CP. Si apprendre à lire à la maison conduit au métier d'enseignant, promouvoir ce type de manuel pourrait mettre fin à la crise du recrutement. Un grand nombre d'enseignant se plaint de la démission des parents. Faut-il aussi se plaindre quand d'autres s'impliquent ? Page 10 du volume du maître : "L'école demande aux enfants très précocement, parfois dès la petite section de maternelle, de "reconnaître" des mots : les prénoms et divers mots souvent présentés sur des étiquettes. Il est donc nécessaire d'agir le plus rapidement possible pour limiter, autant que faire se peut, les effets secondaires de ces pratiques néfastes. Nous vous indiquerons ci-dessous comment procéder." Page 12 : "Votre enfant est en CP. C'est le cas le plus délicat. Si, vers le mois de novembre, l'enfant est capable de lire facilement des phrases composées avec des graphèmes qu'il a déjà rencontrés mais différentes de celles de son livre de lecture, et s'il les comprend, c'est qu'il s'adapte bien à la méthode utilisée. Par contre, s'il présente des difficultés..." En tant qu'enseignant, rien ne m'a choqué il y a 4 ans quand j'ai choisi d'utiliser cette méthode d'abord pour les élèves en difficulté puis pour tous. En tant que parent, pour l'entrée de ma fille à l'école cette année, j'ai suivi les conseils de la page 10 quand on lui a demandé de reconnaître son prénom sur une étiquette. Il y a 2 heures, Cordelia a dit : Il me semble aussi que le manuel de Colette Ouzilou est une méthode alphabétique (qui part du graphème). Aussi, mais contrairement à la méthode Fransya, elle utilise très vite et beaucoup plus fréquemment des lettres muettes en fin de mot qui sont grisées contrairement aux autres lettres pour être identifiées comme tel. Surtout C. Ouzilou me paraît encore plus virulente que G. Wettstein-Badour sur la manière d'apprendre à lire à l'école. Quoi qu'il en soit, nous voilà déjà avec plusieurs manuels de lecture [J'apprends à lire et à écrire ; Bien lire et aimer lire ; Bien lire, bien écrire ; Je lis, j'écris....] qui collent aux prescriptions ministérielles. Ce choix pléthorique permet l'expression de la liberté pédagogique enseignante et ne permet plus d'accuser le ministère de pub pour un unique manuel ! On pourrait effectuer des sondages à la sortie des ESPE pour voir si l'un de ces manuels peut être cité spontanément par des PES et des maîtres formateurs comme méthode d'enseignement de la lecture au CP et voir si la liberté pédagogique ne profitera pas, au contraire, des discussions engendrées par ces "circulaires Blanquer" 😉
ColdTurkey Posté(e) 30 avril 2018 Posté(e) 30 avril 2018 L7 Une nuit, la lune a lui sur la rue. La sirène a sonné à l’arsenal. L24 Elle aime aussi : la vue distante des champs de colza à Vézelay Je me demande parfois si on est sérieux quand on fait cela. Un question tout de même : pourquoi les enseignants ont-ils décidé majoritairement d'arrêter une méthode si efficace ? Ursule alors a ri.
phnad Posté(e) 30 avril 2018 Posté(e) 30 avril 2018 Il y a 17 heures, cambra34 a dit : "le bébé a bu, il a bavé !". CAMBRA34, Oh oui ça ma plaît bien !
Freepaille Posté(e) 30 avril 2018 Posté(e) 30 avril 2018 De toute façon, les premières pages d'une méthode de lecture sont toujours composées de phrases nunuches, c'est parfaitement logique ! A part bien sûr pour les méthodes par album, style Ribambelle (J'ai rêvé que le soleil était vert, j'ai rêvé que mon nounours était vivant...) mais là, on ne peut absolument pas parler de lecture. C'est à partir d'un certain nombre de graphèmes étudiés qu'on peut accéder à des phrases et des textes plus riches. Il n'est pas toujours bon de mettre la charrue avant les boeufs ! Sinon, faites comme moi : un bon mois 100% alphas et après, tous les sons simples sont déchiffrables. Ça aide beaucoup !! 😃 Je trouve qu'il y a plein de choses de bon sens dans ce fameux livret orange. Et en ces temps de grosses lacunes de formation, il peut être très utile pour guider les jeunes PE. Je suis juste gênée par le côté extrémiste qui refuse l'introduction de tout mot outil non déchiffrable avant l'heure H. Comment se passer de mots tels que un, elle, est, et, dans... ?
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