maryl Posté(e) 27 avril 2019 Posté(e) 27 avril 2019 il y a une heure, Mme MM a dit : Qu'elle pose des questions quand bon lui semble, c'est ce que je redoute un peu pour être très franche. J'ai peur notamment de la réaction de mon mari, qui est quelqu'un d'encore plus guindé que je ne le suis moi-même ; il pourrait tout à fait la reprendre un peu sèchement, lui demander de ne pas parler de "ça" maintenant, ce qui pourrait en conséquence empirer les choses plutôt que de les aider. Ah les pères et leurs filles 😁 Mon fils me parle peu mais il m'a dit ne pas en ressentir le besoin. Ma fille me parle quand nous sommes seules dans la voiture ou dans sa chambre ou dans la mienne. Bref elle se débrouille pour qu'on soit seules. Ou dans les magasins où nous sommes seules dans le sens où son frère n'est pas là. Ça aide. Votre fille n'a pas l'habitude, à vous (oui je sais c'est difficile) de faire le premier pas. Vous pouvez commencer par, si vous faites les magasins ensemble, lui faire remarquer que le jeune homme là bas est mignon ou si elle a besoin de lingerie vous promener dans les rayons et faire la distinction entre lingerie de confort et celle plus suggestive. Ce sont des idées mais je ne vous connais pas et cela dépend beaucoup de vous. Je pense aussi que vous devriez parler avec votre mari pour lui faire comprendre que ce serait dans l'intérêt de votre fille de se détendre et qu'il vaut mieux qu'elle entende parler de sexualité par vous que par la télé ou internet. J'ai fini par comprendre qu'il ne fallait pas élever ses enfants dans une bulle mais les préparer au monde. il y a une heure, Mme MM a dit : En outre j'en reviens à M. U, qui est semble-t-il de la même espèce que nous, et qui dépeint - sciemment ou pas - la sexualité comme un domaine défendu, puisqu'on n'a même pas le droit de parler d'amour en classe - je ne fais pas référence à la scène que vous devez à présent connaître ; je dis qu'il défend que les élèves parlent d'amour en toute circonstance. Là j'avoue que cela me laisse pantoise. Il y a 1 heure, Mme MM a dit : Eh bien ce que vous racontez est en effet effrayant ! Cependant je ne trouve pas étrange que M. U ait pris peur ; ce que je trouve curieux, moi, c'est la vraisemblable démesure de sa peur. Malheureusement non. En 12 ans de carrière j'ai connu personnellement 2 cas d'hommes qui ont eu des soucis sur la foi de la parole d'enfants. Tout s'est emballé très vite et les choses sont allés très loin pour le premier bien qu'il ait été reconnu innocent. Pour le deuxième il y a eu moins de dégâts car toute l'équipe a été solidaire avec lui et les choses se sont arrangées en interne mais il a été profondément et définitivement marqué et blessé. Nous aussi. C'est pourquoi je vous remerciais. Peu de parents attendent avant de dénoncer et juger et cela, est difficile pour nous. Il y a 1 heure, Mme MM a dit : Quant à cela, j'hésite... J'hésite beaucoup. Je ne l'avais pas écrit, mais M. U a su que la fillette précédemment évoquée était amoureuse de lui par le biais des parents de celle-ci ; c'est d'ailleurs lui qui l'a annoncé à toute la classe - mais on peut se douter que tout le monde était déjà plus au moins au fait. Je comprends votre hésitation mais prenez le problème dans l'autre sens. Prenez rendez-vous pour parler du mal-être de votre fille. Dites lui que vous ne l'accusez de rien mais que vous aimeriez avoir son aide pour résoudre le problème car vous ne savez pas comment le régler. Alors peut-être que ça sera bénéfique. Dans l'autre entretien, l'enseignant a peut être cru recevoir un reproche. Il y a 1 heure, Mme MM a dit : mais je vois bien la réaction des enfants en tout genre - au parc, dans la rue, dans les boutiques ; où bon vous semble - dès lors que quelque chose d'"osé" est suggéré... Ils rougissent, ils s'agitent, ils gloussent, ils ricanent... C'est une réaction normale même chez les enfants informés. Encore plus si cela commence à les titiller et forcément ils ne savent pas réagir (et devrons l'apprendre par eux même). Une gamine (pré ado ou ado) qui glousse est en mode "pintade" très énervant pour l'entourage mais tout à fait normal. De plus le pintadisme (mot inventé par moi) est contagieux. Il suffit de mettre deux filles de 10 ans ou plus même calmes et intelligentes, ensemble et elles se transforment en pintages. Il y a 1 heure, Mme MM a dit : Je l'entends bien, toutefois au vu de la réaction qu'a la majorité des enfants lorsque le sujet de la sexualité est abordé, ne l'ont-t-ils pas quelque part tous intégré, ce message-là Pour la plupart des enfants ce n'est pas malsain et interdit mais inconnu (quelque soit son degré d'information). Et l'inconnu fait peur et celui là fait envie aussi. D'où la réaction des enfants.
maryl Posté(e) 27 avril 2019 Posté(e) 27 avril 2019 Il y a 2 heures, Mme MM a dit : Enfin je m'emporte et cela n'a pas vraiment de rapport avec votre gentil message, d'ailleurs : pardonnez-moi - c'est seulement un sujet qui a le don de prodigieusement m'énerve Pas de soucis. Même si la société a changé je crois que c'est quelque chose de reptilien. Les pères sont prêts à abattre ceux qui touchent à leur fille (heureusement ils ne le font pas en général). En vous répondant je prends du recul et ça me fait sourire. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Et puis qu'aurais-je à dire au sujet de la lingerie suggestive ? Je ne vois pas... Pardonnez-moi, je dois devenir très pénible, mais vraiment je suis perdue. Non vous n'êtes pas pénible, il vaut mieux poser vos questions. Pour la lingerie suggestive nous l'achetons certes parce qu'elle est belle et fait se sentir bien mais aussi dans l'idée que quelqu'un la verra. Alors ce n'est pas pour les petites filles. Ca permet d'expliquer que le désir de plaire existe et qu'il est normal mais que ce ne doit pas être fait n'importe quand car quand on parle sexualité à enfant il faut aussi lui apprendre les limites. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Eh bien, quelle histoire ! Exercent-ils toujours le même métier ? Après une telle affaire, on pourrait comprendre qu'ils éprouvent quelque appréhension à retourner faire cours devant une classe. Pour l'un oui pour l'autre je ne sais pas. Je n'ai pas de contact avec lui. L'institution lui a mis beaucoup de bâtons dans les roues. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Eh bien je vous en prie - cela me surprend toutefois. Ce ne sont pas des accusations anodines ; c'est étonnant que l'on soit si prompt à en proférer... Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Pour ce qui est de l'autre entretien : qu'est-ce qui vous fait penser cela au juste ? Je ne comprends pas Les devant d'école sont souvent l'équivalent du café du commerce. Les rumeurs vont bon train, sont amplifiées,, transformées et répétés. Nous recevons des reproches pour un oui ou pour un non. Ceci explique notre "peur". De plus en en plus la première question quand on apprend qu'on a un mot ou que M.ou Mme X veut nous voir est "qu'est ce que j'ai fait encore ?". Même si nous n'avons rien à nous reprocher. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Et savez-vous comment d'une manière générale réagissent les enfants abusés sexuellement ? Je ne sais pas. Je pense pas qu'il y ait de généralités. Trop de facteurs entrent en compte. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Haha ! J'avais lu qu'il y avait quelque chose de sexuel au gloussement.. Je ne sais plus ce que cela évoque exactement, dommage.. Certainement. Les enfants sont sexués dès la naissance. Aujourd'hui, on se moque beaucoup de Freud mais il n'a pas dit que des bêtises. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Vraiment ? Cela me surprend tout de même - quelquefois ils réagissent avec un certain dégoût ; vous n'avez jamais observé, cela, vous ? Oui aussi. Cela prouve juste qu'ils ne sont pas prêts. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : il n'a pas l'air très "axé" sur les sentiments si j'ose dire Ne lui parlait pas de sentiments mais uniquement de votre inquiétude. Vous pouvez, si vous le sentez prêt à entendre, lui parler des réactions physiques de votre fille mais en généralisant sans le mettre en cause. Il y a 3 heures, Mme MM a dit : Enfin, qui ne tente rien n'a rien et il devra de toute manière s'y faire : notre fille est un être sexuel au même titre que n'importe quel garçon, que cela lui plaise ou non. Ne mettez pas en péril votre couple pour autant. S'il ne peut vous aider vous allez devoir faire comme beaucoup de femmes avant... sans lui voire contre ses réactions en secret. C'est dommage. Avez vous une amie plus à l'aise ? Elle peut vous aider. Et parlez de votre difficulté à votre fille, elle comprendra et l'aidera à s'ouvrir. Ou allez voir ensemble un médecin ou une psychologue pour vous aider à ouvrir le sujet. Ce n'est pas une honte de dire devant votre fille à un professionnel: "A la maison, la sexualité est tabou et je voudrais que ça change mais je ne sais pas comment faire." Au contraire c'est une preuve de force. Et c'est aussi une façon de dire à votre fille "c'est pour toi maintenant mais aussi pour la future maman que tu seras peut-être".
Mme MM Posté(e) 28 avril 2019 Auteur Posté(e) 28 avril 2019 (pardonnez-moi du double post : ma réponse est-elle visible de tous ou seulement de moi ? Je ne la vois pas apparaître en retournant à la liste des sujets)
maryl Posté(e) 28 avril 2019 Posté(e) 28 avril 2019 il y a 58 minutes, Mme MM a dit : Hélas, oui, hélas - les femmes sont les premières victimes de ce genre de comportements, et je ne parle pas là que des filles. Je parle aussi des épouses - s'ils ont le sentiment qu'il y a quelque chose de mal à ce que leur fille ait des rapports sexuels - et qu'ils pensent ce qu'ils pensent des autres filles qui en ont, alors que pensent-ils réellement de leur épouse ?... Vous comprenez ce que je veux dire Oui je comprends. Cependant ils font sûrement la différence entre une fillette et une femme et surtout leur femme. Le plaisir féminin est maintenant admis. On est tous choqués à l'idée qu'une fillette ait une sexualité et il est difficile pour des parents de voir leur enfant grandir en particulier les pères pour leur fille et les mères pour leur fils. il y a une heure, Mme MM a dit : Je vois... Je ne pense pas avoir à craindre que ma fille dépasse les limites là-dessus toutefois ; elle tend à être très pudique - de part son éducation je suppose, et aussi comme je l'ai déjà mentionné parce qu'elle a un certain manque de confiance en elle. Enfin il n'est jamais trop mal de le préciser, vous avez raison. Elle ne le fera pas volontairement mais les débuts sont souvent compliqués et il est facile d'être maladroit. Mais elle n'y est pas encore. il y a une heure, Mme MM a dit : En outre comme je l'ai mentionné dans mes précédents messages, ma fille n'est pas toute mince... J'ai peur que cela la complexe par rapport à l'image étriquée que la Société a d'une femme dite "belle" - je sais que cela m'a complexée, moi. C'est un sujet difficile. Je connais. Se plaint-elle de son apparence? Là aussi le médecin peut vous aider. Elle va devoir apprendre à s'aimer comme elle est et votre regard aimant peut l'aider. On a aussi tendance à reporter sur nos enfants nos propres souffrances. Surtout si elles sont restées enfouies toutes ces années. il y a une heure, Mme MM a dit : Vous savez je compte commencer à lui parler dès ce soir - avec tact, bien-sûr. Je compte revenir sur la reproduction animale et enchaîner en lui disant que l'on peut faire ce qu'il est nécessaire de faire pour avoir des enfants sans pour autant désirer en avoir... Je suppose qu'elle le sait déjà toutefois... Enfin c'est une amorce comme une autre, non ? Je me permets en espérant ne pas vous blesser. Et si vous lui parliez de femme à futur femme et non comme enseignante ? En tant que femme vous savez qu'à son âge on se pose des questions. Le corps change, il peut y avoir des douleurs... bref. Positionnez vous en complice. Vous pouvez lui dire que vous êtes mal à l'aise mais que vous ne voulez pas la même chose pour elle. Ça l'aidera à s'ouvrir. Pour amorcer vous pouvez lui dire que vous avez lu des témoignages ou des articles et que vous vous êtes rendu compte que vous deviez en parler avec elle. Pour l'enseignant, attendez de voir comment ça évolue si vous ne vous sentez pas à l'aise.
Gutenberg92 Posté(e) 2 mai 2019 Posté(e) 2 mai 2019 Le 24/04/2019 à 09:04, Bountygong a dit : Si je peux me permettre, surtout pas, c'est la meilleure façon de colporter de fausses accusations ! Pour en avoir souffert (pas de cet ordre), je vous recommande vivement d'aller discuter directement avec l'enseignant qui tombera certainement des nues. Une attitude franche est à mon sens la meilleure solution à adopter. Bonjour, je n'étais pas venu pour ça, mais j'ai vu le message donc je donne un avis. Globalement, je pense aussi que c'est l'attitude qu'il faut avoir. Et surtout, rester entre des discussions d'adultes. Je ne dis pas ça pour vous apeurer, mais il arrivera un moment ou l'enfant aura des revendications de problèmes qui légitimement ne seront pas du ressort d'un adulte non plus (donc des discussions d'enfants entre eux). Sur cette partie, je ne peux que être d'accord. Etant un homme, je sais que les enfants sont différents dans l'attitude entre un Maître et une Maîtresse. Le 21/04/2019 à 21:34, edithw a dit : Bref, j'ai le sentiment que les filles de cette classe se pâment devant Monsieur U et son air sévère.... J'ai également ce sentiment. Et ça rejoint la façon dont les élèves sont différents avec un maître et une maîtresse. Les filles étant majoritairement plus expressive, cela se voit plus, mais les garçons ont aussi une relation de même ou de comparaison avec un maître, que les filles ont peut être avec une maîtresse. Le 21/04/2019 à 20:54, barbotinne a dit : Tant que vous serez dans ce doute vous ne serez pas sereine et vous verrez partout des signes même si ça n'en est pas. Il est difficile de vous conseiller autrement ne connaissant pas le Maitre en question, ni votre fille ni vous et ne pouvant pas vous dire si vous avez raison ou non. Et ne questionnez plus votre fille chaque jour, sinon elle aussi elle verra des choses à dire qui ne seront peut etre que le fruit de son imagination ou de son inconscient qui veut vous "faire plaisir" en entrant dans votre "jeu". Je rappelle aussi, et je rejions barbotinne, vous le dites tant mieux. Que la frontière entre la réalité et l'imaginaire d'un point de vue neurologique-psychique compte tenu de l'âge n'est pas si précise. Et si cela on ajoute, des sentiments (ou des émotions ou des ressentis au moins, ce qui est le cas). Donc nourrir l'imaginaire ou l'inconscient d'un enfant n'est pour moi pas tout a fait adequat. Pour information, ce que l'on peut dire à un Maître peut être de l'ordre de savoir comment se passe la relation entre votre enfant et elle. Et du ressenti de sa fille. Je vous donne juste un exemple. Une maman m'a dit, il y a peu que sa fille n'était pas très à l'aise encore à l'école ... Ce qui est en fait globalement faux, elle est même très à l'aise, elle ne veut juste pas en parler à sa mère (du moins, elle ne le dit pas à sa mère). Autre exemple si il en faut : Je vois, j'ai vu 3 comportements totalement différent d'un (des) élève(s). Lorsqu'elle (il) est en cours, lorsqu'il y a la présence d'une autre maîtresse, lorsque nous sommes en réunion avec d'autres adultes (et pourtant, c'est la même élève, mais la relation peut être différente selon le contexte).
maryl Posté(e) 17 mai 2019 Posté(e) 17 mai 2019 Bonsoir madame Difficile de vous donner un avis. Le maître est visiblement gêné. Mais il est impossible de savoir pourquoi. Le fait qu'il ait reconnu spontanément l'incident du volley-ball me semble positif cependant. Le "je sais c'est tout" de votre fille laisse à penser qu'il y a eu discussion entre camarades. Les pleurs d'un enfant sont synonymes qu'il y a un soucis. Mais le soucis peut ne pas être celui exprimé. Je pense qu'il est en effet bon de passer par une personne "neutre" pour que votre fille dise ce qu'elle a à dire. Je vous conseillerais de la laisser seule dans le cabinet du médecin en lui expliquant qu'elle peut tout lui dire, que le médecin ne vous diras rien. Le médecin, tenu au secret professionnel, ne vous dira en effet rien de particulier sauf s'il a des conseils à vous donner ou une alerte à faire. Pour votre fille ça lui permettra de parler sereinement. Et pour vous, cela devrait vous décharger. C'est parfois nécessaire de laisser quelqu'un prendre le relais. Ce n'est pas abandon de son rôle de mère bien au contraire. Comment se sont passés les jours de classe depuis votre rendez-vous?
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